Dieu au-dedans

Conférence de Swami RAMA TIRTHA
donnée le 24 décembre 1902 (veille de Noël)
au Hall de la Fraternité Hermétique de San Francisco

(Traduction : Gaura Krishna)

 

Mon propre Soi sous la forme de Mesdames et Messieurs,

Nous lisons dans le Livre de Moïse que Dieu a créé le monde. Il vit son propre ouvrage et voilà, il était beau et sublime. Nous lisons quelque chose là-dessus dans le Livre de la Genèse, et c'est ainsi. Vous savez que l'attitude du mental, exprimée par "Que Ta volonté soit faite, Seigneur" reçoit une expression bien plus forte du Vedanta. L'hindou l'exprime : "Ma volonté est en train d'être faite. Ma volonté se fait." Lorsque l'épouse identifie sa volonté à la volonté de son mari, elle peut dire joyeusement : "Ma volonté se fait", et elle n'a pas à prier : "Que ta volonté soit faite.", car ils ne sont pas deux mais un. Elle a du faire un grand effort pour plier sa volonté à celle de son mari, mais lorsque par des efforts répétés l'épouse fidèle a conquis la différence, elle se réjouit de ce que fait son mari comme s'il s'agissait de ce qu'elle fait elle. Ainsi un Védantin se réjouit-il de tout dans le monde comme de sa propre oeuvre. Pour les hommes illuminés :

Les murs de pierre ne font pas une prison,
ni le fer les barreaux d'une cellule,
Les mentaux innocents et calmes
Prennent cela pour leur ermitage.

D'un autre côté, les gens ignorants, qui ne connaissent pas leur véritable Soi, qui sont adonnés à l'égoïsme, font de leurs palais même et de leurs châteaux quelque chose de pire que des prisons, des tombes et des enfers. Par leurs attentions mesquines, leurs vils désirs sordides, leurs peurs et leurs appréhensions imaginaires ils forgent leurs propres chaînes.

Le Vedanta vous montre que votre bonheur est votre propre affaire; pourquoi les désirs du monde doivent-ils donc interférer ? Réalisez la vérité et vous êtes libres. La réalisation védantique est difficile à atteindre, parce que la grande majorité des gens d'Europe et d'Amérique pense qu'ils doivent se changer eux-mêmes en Dieu, qu'ils doivent créer la Divinité en eux. Selon le Vedanta, la vérité évidente en elle-même est que vous êtes déjà Dieu, rien d'autre que Dieu. Votre Divinité n'a pas à se faire, elle doit simplement être connue et réalisée ou ressentie. Vous devez la mettre en pratique, vous devez en faire usage. Voici un homme qui a un immense trésor chez lui mais qui l'a oublié. Voici un autre homme qui n'a pas de trésor chez lui. Tous deux commencent à creuser pour trouver un trésor. L'homme qui a un trésor mais qui l'a oublié va le trouver en creusant, mais l'homme qui n'a pas de trésor enterré chez lui ne le trouvera pas. Le trésor est là; ne soyez plus radins ni misérables; apportez-le pour servir. Vous n'avez pas à mettre le trésor là, vous devez simplement l'utiliser. Votre Âme n'est pas impure et pécheresse par nature, elle n'est pas tombée du fait du péché d'un homme, et il ne dépend pas de la vertu d'un autre homme qu'elle soit sauvée.

Voici un tableau noir, une substance dure, solide. Supposez que vous frottiez le tableau noir, que vous le frottiez et le brossiez encore. Pouvez-vous le rendre transparent ? Non. Prenez un verre; il peut être souillé, poussiéreux ou sale, mais quand vous le nettoyez, il devient transparent. Vous ne l'avez pas rendu transparent par vos efforts, vous avez simplement fait paraître ce qui était déjà là. Le tableau noir n'était pas de la nature de la transparence et ne pouvait pas être rendu transparent par quelque effort que ce soit.

La croyance inhérente fortement implantée en chaque homme de la possibilité de son salut prouve la pureté et la non-culpabilité intrinsèques de l'Âme qui n'est souillée apparemment que pendant un temps. Cette croyance universelle, innée, fait mentir le dogme antinaturel selon lequel l'Âme réelle est pécheresse par nature, ce qui nous conduirait à la conclusion que, comme le tableau noir, elle ne peut jamais être rendue transparente ou pure. La véritable nature de l'homme est Dieu. Si Dieu n'était pas le propre Soi de l'homme, il ne pourrait jamais y avoir l'avènement de quelque prophète ou de quelque saint que ce soit dans ce monde.

Rama dit : "N'ayez pas peur, sortez, rassemblez toute votre force et toutes vos énergies et prenez hardiment possession de votre patrimoine : Je suis Lui." N'ayez pas peur, ne tremblez pas.

Alors qu'il marchait sur le mont Sinaï, Moïse vit un buisson qui brûlait. Il demanda : "Qui es-tu, qui est là ?". Il se peut qu'il n'ait pas parlé tout haut, mais il était très curieux du fait que le feu merveilleux qui était allumé ne consumait pas le buisson. La réponse sortit du buisson : "Je suis Celui qui Suis". Ce pur "Je suis" est votre Soi.

Votre Atman, votre nature réelle est semblable au diamant transparent, au cristal respendissant. Placez à côté de lui quelque chose de noir et le cristal apparaît noir; mettez, à côté du pur cristal, quelque chose de rouge et le pur cristal paraît être rouge; etc. En vérité le pur cristal est sans couleur. Il est au-delà de toutes teintes, au-delà de tout rouge, de tout noir ou de n'importe quelle autre couleur; il est ce qu'il est. De même, l'Atman qui est vôtre, le véritable Soi qui est vôtre est "Ce qu'il est". Il est pur "Je Suis".

Voici un homme en Inde. Il place, à côté de ce pur Soi, de ce pur atman, un morceau de tissu brun, de la couleur Hindu, et l'Atman cristallise, il est teinté comme s'il était de cette couleur. Le pur "Je suis" devient "Je suis un Hindou". En Amérique, à côté du Soi véritable, du pur cristal, de l'Atman qui est sans couleur et au-delà de tout nom et de toute forme, un Yankee place, disons, un tissu jaune et le "Je suis" pur devient coloré en tant que "Je suis un Américain". Arrive une autre personne, et à côté du pur Atman et du cristal transparent, elle place, disons, un tissu rouge ou un morceau de papier rouge et le pur "Je suis" est teinté comme "Je suis une femme." Un autre met à côté de l'Atman une autre sorte de couleur et dit : "Je suis un maître es arts." Aussi en voyons-nous un qui dit : "Je suis un chrétien", un autre qui dit : "Je suis un hindou", le troisième qui dit :"Je suis un yankee", le quatrième qui dit : "Je suis John Bull", le cinquième qui dit : "Je suis un enfant", le sixième : "Je suis une femme", le septième : "Je suis un lion", le huitième : "Je suis un tigre", et ainsi de suite. Ici le pur, le véritable Soi, Atman Om ou "Je suis" sans teinte, sans tâche, étincelant, est commun à tous et il est un et le même, inchangeable; il n'y a en vérité en lui aucun colorant. Le colorant y est mis par votre propre construction ignorante. Prenez un verre transparent et mettez une couleur à côté. La couleur n'y coule pas; elle y est simplement réfléchie et n'y est pas attachée. Le cristal est toujours pur et sans couleur. Le "Je suis" est omnipénétrant, universel; il est partout présent en vous. Le lion et le tigre expriment la même pensée de "Je suis". Vous êtes ce pur "Je suis". Vous n'avez aucun droit de vous identifier au morceau de papier ou au tissu de couleur qui est à côté de vous, car il y eut un temps où ce simple pur Atman habitait une autre forme. Le "Je suis" occupait un autre corps. Il fut un temps où vous avez ressenti "Je suis un lion", ou "je suis un boeuf" dans une vie précédente.

Vous parvenez à la liberté et au bonheur en réalisant le véritable Soi, le véritable "Je suis", qui est le même hier, aujourd'hui et à jamais. Le pur "Je suis" n'est pas touché par le temps, car dans la vie précédente le pur "Je suis" est resté le même. Il n'est pas souillé par l'espace, car tous ces corps sont possédés par le même "Je suis". Pour lui tout temps est simplement 'Maintenant' et toute distance 'Ici". Ce simple mot "Je suis" veut dire réalité éternelle, Vérité immuable. Maintenant c'est ce "Je suis" qui est représenté par OM. Le pur "Je suis, "Je suis Lui" est représenté par OM.

OM, selon le langage persan, est O-Am, ou "Je suis Lui", "Je suis Brahman", OM représente la pure idée de "Je suis".

Tu peux tenter de faire surprise sous un millier de formes,
Pourtant, Bienaimé universel, Je te reconnais immédiatement.
Tu peux par magie Te voiler la face en déguisement,
Et pourtant, Omniprésent, je Te reconnais immédiatement.
Au bourgeon de cyprès le plus pur, plein de jeunesse,
Merveilleux Omni-grandissant, je Te reconnais immédiatement.
Dans le courant vivant immaculé du canal,
Toi qui captives tout, je Te reconnais bien.
Quand la colonne d'eau se répand, de fière apparence,
Toi qui joues avec tout, comme je Te reconnais avec joie !
Quand même en se formant le nuage est transformé,
Toi qui changes en toute forme, là je Te reconnais.
Voilé dans les charmes fleuris des tapis des prairies,
Bel Un étoilé mouvementé, je Te reconnais.
Et si une plante étend ses mille bras,
O, Toi qui embrasses tout, je t'y reconnais.
Quand sur la montagne la douce lumière du matin s'allume,
Aussitôt, Toi qui te réjouis en tout, je Te salue.
La voûte des cieux s'élève au-dessus pure et brillante,
Toi dont le coeur se dilate, alors je Te respire.
Ce que mon sens intérieur et extérieur proclame,
Toi qui instruis sur tout, je le sais par Toi;
Et si je prononce les cent noms d'Allah,
Un nom avec chacun des autres rend un écho qui Te signifie.

Rama veut dire quelques mots sur Moïse. Lorsque Moïse entendit une voix dans le buisson, il trouva un serpent sifflant à côté de lui. Moïse eut une peur bleue, il trembla; sa poitrine palpitait; presque tout son sang se cailla dans ses veines; il était défait. Une voix lui cria : "N'aie pas peur, Moïse, attrape le serpent, prends le vite, ose, ose l'attraper !" Moïse tremblait encore et la voix lui cria de nouveau : "Moïse, avance, attrape le serpent." Moïse l'attrapa et miracle, c'était un bâton absolument magnifique et splendide. Maintenant, que veut dire cette histoire ? Le serpent (sanp) représente la Vérité (sach). Vous savez que selon les hindous et d'autres orientaux la Vérité ou Réalité Finale est représentée par le serpent (Shesha). Le serpent s'enroule lui-même sous la forme d'une spirale, formant des cercles à l'intérieur de cercles, et remet sa queue dans sa gueule. Et nous voyons de même que dans ce monde nous avons des cercles dans des cercles; tout se répétant en tournant et tournant encore et en rencontrant les extrêmes. C'est une loi ou un principe universel qui parcourt l'univers entier.

Attraper le serpent signifie vous mettre hardiment dans la position de Celui qui manie la Loi Divine, ou du Maître de l'univers. Mettez-vous hardiment dans cette position et réalisez (prenez conscience) de votre unité avec la Divinité.

Moïse appartenait à une tribu qui vivait en esclavage. Les Juifs étaient pauvres alors. Ils avaient été tirés de leur pays et étaient devenus des vagabonds. Du fait des nombreuses persécutions dont ils avaient été l'objet, il leur était tout à fait naturel de croire que Dieu était un parfait autocrate.

Si les boeufs devaient se rassembler pour former un parlement religieux, quelle serait leur définition de Dieu ? Ils définiraient ou décriraient Dieu comme un Boeuf grand et majestueux qui terroriserait à mort n'importe quel autre boeuf. Si les lions devaient former un parlement religieux, leur idée de Dieu serait celle du Lion le plus grand et le plus fort, le Lion le plus féroce d'entre eux tous. Pouvez-vous concevoir quelque chose qui soit au-delà de vos capacités ? Pouvez-vous sauter en-dehors de vous ? Non, que les lions s'asseoient pour juger et commencent à penser à Dieu et ils en feront un grand Lion formidable. De la même manière si les gens effrayés s'asseoient pour juger et commencent à penser à Dieu, ils n'y peuvent rien de concevoir Dieu comme un grand Propriétaire d'esclaves, un Cauchemar, un grand Maître, un Roi terrifiant. Ainsi les Juifs faisaient-ils naturellement le portrait de la Divinité comme un Roi gigantesque, puissant, un grand Maître.

Dans la plupart des langues orientales et particulièrement dans les langues sémitiques, le mot pour Dieu est Malik, que l'on traduit souvent par Maître. Quelques mots sur l'origine de ce nom ne seront pas ici hors de propos.

Les Juifs avaient de nombreuses tribus, et chaque tribu avait son propre dieu. Le dieu d'une tribu fut à une époque appelé Moloch. Dans la guerre mutuelle que se faisaient ces tribus, cette tribu d'Israël prit l'ascendant et de ce fait le dieu de cette tribu, Moloch, vainquit tous les autres dieux et devint le dieu de tous les Juifs. Cela donne l'origine du nom Malik ou Maître pour le dieu personnel monothéïste des Sémites. A cette époque l'idée d'un Maître monothéiste était la science du jour; c'était leur tentative de pénétrer dans la mer de l'Inconnu. Cela leur convenait. Maintenant les circonstances ont changé; la plupart des gens ne veulent pas de la monarchie; ils veulent gouverner eux-mêmes; ils veulent la liberté en Amérique, ils veulent la liberté en Angleterre et partout. La science a progressé. Tout a évolué et avancé. Il est grand temps pour la vieille conception autoritaire de Dieu d'évoluer dans l'idée inspirante de liberté de "Je suis Dieu" telle qu'enseignée par le Vedanta. De même que la monarchie absolue d'Angleterre a été limitée petit à petit, il est temps de se départir de ce tyran de Dieu personnel, de tous ses pouvoirs et d'atteindre la liberté religieuse. Les juifs vivaient dans l'esclavage politique, leur dieu devait être un Maître distinct d'eux. Vous jouissez de la liberté politique et sociale, votre dieu doit être votre propre Atman ou Soi. C'est une époque où les gens ne veulent pas vivre en esclavage. L'esclavage disparaît rapidement; l'évolution est au travail et tout doit progresser vers le haut et en avant. Est-ce que seul votre Dieu personnel doit rester à l'arrêt ? Non.

A une époque Dieu avait un rival, Satan, et Dieu avait quelques anges et quelques serviteurs pour limiter Son être. Il créa le monde en sept jours. Quand était-ce ? C'était à l'époque où Moïse écrivit ses livres. Vous savez que plusieurs milliers d'années se sont écoulées depuis l'époque de Moïse. Le monde a subi une révolution. Quelle espèce de Dieu est le dieu qui n'évolue pas ? Tout doit croître et évoluer. De nos jours votre Dieu ne devrait avoir aucun rival comme Satan à côté de Lui. Il ne devrait y avoir rien d'autre pour limiter Son être. Il devrait être au-delà de la profession d'architecte, de constructeur du monde ou de fabricant. Il est grand temps pour le monde entier de se mettre au Vedanta. Il est grand temps pour le monde entier d'oser prendre et saisir ce serpent sifflant de la Vérité. La Vérité Absolue vient à vous et vous dit que vous êtes Dieu; ce Dieu n'est pas distinct de vous; ce Dieu n'est pas dans ce Ciel ou dans cet enfer, mais il est votre propre Soi. Vous avez la liberté absolue dans la réalisation de cette idée.

Pourquoi affaiblir votre intelligence par des craintes et pourquoi soulever vos énergies en supplications ? Représentez votre nature intérieure, n'écrasez pas la vérité, sortez hardiment, criez sans peur à tue-tête : "Je suis Dieu. Je suis Dieu." C'est votre droit de naissance.

Les gens ordinaires sont dans le même état mental que Moïse quand il a entendu la voix. Moïse était dans un état d'esclavage, et il a tremblé lorsqu'il a vu le serpent. Il en est de même avec les gens quand ils entendent ce son "Je suis", cette pure connaissance; la pure vérité OM. Quand ils entendent cela, ils tremblent et hésitent, ils n'osent pas l'attraper. Des paroles comme celles qui suivent,sonnent pour les gens comme un serpent qui siffle; Vous êtes la Divinité Elle-même, le Saint des saints, le monde n'existe pas, Vous êtes le Tout en tout, la Puissance Suprême, le Pouvoir qu'aucun mot ne peut décrire, ni personne ni le mental, vous êtes le pur "Je suis", cela vous l'êtes.

Jetez de côté le petit morceau de papier jaune, rouge ou noir à côté du cristal, éveillez-vous à votre Réalité et réalisez : "Je suis Lui", "Je suis le Tout en tout". Les gens veulent l'éviter. Ils ont peur du serpent. Oh ! Attrapez le serpent, et puis, ô merveille des merveilles, ce serpent deviendra en vos mains le sceptre de la royauté. Le serpent sifflant vous nourrira lorsque vous aurez faim, il étanchera votre soif quand vous aurez soif, il écartera de votre chemin toutes les difficultés et toutes les peines.

Lorsque dans les bois Moïse toucha un rocher de son bâton, de l'eau fraîche bouillonnante, étincelante sortit du rocher. Lorsque les Israëlites fuyaient vers la sécurité, ils durent traverser la Mer Rouge. La mer terrible se tenait là devant eux comme une tombe béante prête à les dévorer. Moïse toucha la Mer Rouge de son bâton et les eaux se fendirent en deux, la terre sèche apparut et les Israëlites passèrent dessus.

Cet apparent serpent sifflant, cette Vérité semble être terrible, mais vous n'avez qu'à oser la ramasser et la tenir fermement. Vous aurez la surprise de vous trouver Roi de l'univers, le Maître des éléments, le Chef des étoiles, le Gouverneur des cieux, vous vous trouverez être le Tout. Les gens sont timides pour appliquer cette vérité et pour embrasser ce principe Divin. Levez-vous, n'hésitez pas. Emparez vous sans crainte de cette vérité. Etreignez la hardiment en votre sein et faites la être vous-mêmes. Réalisez la Vérité et la Vérité vous rendra libre.

C'est un péché de ne pas dire : "Je suis Dieu." C'est le plus grand vol que de dérober l'Atman. C'est mensonge et athéisme que de dire : " Je suis un homme ou une femme", ou de vous appeler pauvre créature rampante. Ne jouez pas le rôle de l'avare. L'avare a tous les trésors chez lui, mais il ne veut pas partager un seul centime. Vous avez le monde entier en vous, le monde entier est vôtre. Pourquoi le cacher ? Pourquoi ne pas vous en servir ? Mettez le en pratique, buvez profondément le nectar de votre propre Soi ! Pourquoi ne pas gagner votre propre royauté naturelle intrinsèque ?

Les gens en Inde appellent cette réalisation de la Vérité Absolue : retrouver le collier perdu. Il y avait un homme qui portait autour du cou une guirlande ou un collier très précieux et très grand. Il glissa dans son dos d'une façon ou d'une autre et il l'oublia. Voyant qu'il ne pendait pas sur sa poitrine, il commença à le chercher. La recherche fut totalement vaine. Il versa des larmes et gémit de la perte du collier inestimable. Il demanda à quelqu'un s'il était possible de le chercher à sa place. "Bon", lui dit ce quelqu'un, si je te trouve le collier, que me donneras-tu ?" L'homme répondit : "Je te donnerai ce que tu me demanderas." L'homme mit la main au cou de son ami et il dit en touchant le collier : "Voici le collier. Il n'était pas perdu, il était encore autour de ton cou mais tu l'avais oublié. Quelle agréable surprise !" De la même manière votre Divinité n'est pas en-dehors de vous, vous êtes déjà Dieu, vous êtes pareil. C'est un oubli étrange qui vous fait oublier votre véritable Soi, votre réelle Divinité. Enlevez cette ignorance, chassez cette obscurité, éloignez-vous d'elle et vous êtes déjà Dieu. Par nature vous êtes libre; vous vous êtes oublié vous-mêmes dans votre état d'esclavage.

Un roi peut s'endormir et se retrouver mendiant; il peut rêver qu'il est mendiant, mais cela ne peut en aucune manière interférer avec sa véritable souveraineté.

Ô Roi des rois, mon cher Soi dans tous ces corps, roi absolu, quintessence de bénédiction, Ô cher, ne te rends pas esclave dans le rêve de l'ignorance. Lève-toi et gouverne dans ta Majesté Suprême, tu es Dieu, tu ne pourrais être rien d'autre. Avec toute la force en toi, rejetant toute hésitation, toute faiblesse, saute dans le pur "Je suis" ou Soi. Tu es Dieu; Lui et moi sommes un. Quelle douce pensée, quelle idée bénie. Elle enlève toute misère et décharge de tous fardeaux. N'erre pas en dehors de toi. Conserve ton centre. Archimède disait : "Si je peux trouver un levier, un point, je peux soulever l'univers." Mais il n'a pas pu trouver de point fixe, le pauvre bonhomme. Le point fixe est en vous. ll est votre Soi. Attrapez le et vous déplaccerez l'Univers.

 

Om ! Om ! Om !