L'idée védantique sur de la consommation de viande

Conférence de

Swami Rama Tirtha

(Traduction Gaura Krishna parue dans RAMA NAMA No 11-12 d'octobre -novembre 1994)


 

Mon propre Soi sous la forme de Mesdames et Messieurs,

Voici une question importante.

Question : Que dire sur le fait de manger de la viande ?

Réponse : Pour ce qui est de manger de la viande, les gens pensent que les Indiens s’abstiennent d’en manger par miséricorde envers les animaux. C'est peut être le cas pour certaines sectes qui s’abstiennent de manger de la viande, mais çà ne l’est au moins pas pour les Vedantins.

Le Vedanta ne vous demande pas de vous abstenir de manger de la viande pour cela. Oh non ! Les Védantins, et habituellement les Swamis, ne mangent pas de viande, mais il ne s’abstiennent pas d'en manger du fait de la cruauté envers les animaux. Cet argument n’est pas vrai.

Selon le Vedanta, toute pitié est faiblesse. Maintenant cela peut vous surprendre, mais il en est ainsi.

Aussi les philosophes pensent que ce système de pitié qu’est le désir de plaire à d’autres, c’est à dire de pourvoir aux désirs ou aux fantaisies des autres, cette sympathie sociale de la part d’hommes et de femmes, n’est rien d'autre qu’une forme de vanité, une forme d’idolâtrie et de faiblesse. Est-ce que cette pitié ou cette vanité, est-ce que ce désir de plaire aux autres est un hommage envers la société ? Non, toutes ces choses sont des propriétés de l’ignorance et rien d’autre.

Combien de péchés, combien de fautes ont-elles été commises au nom de la pitié ? Combien d’erreurs sont -elles commises par désir d’être sympathique en société ?

Voici un homme qui tombe dans la société d' hommes jeunesqui aiment manger, boire et être gais. Bien, l’un de ces jeunes gens propose de boire un verre. Les autres acceptent, et l’étranger se retrouve victime du désir ou de l’idée d’être en bonne compagnie et il commence à boire, simplement pour leur plaire. Il n’y a de sa part aucun désir de boire, mais, pour plaire à ses amis, il fait comme les autres. Il y a de sa part le désir de plaire aux autres et ce désir lui fait prendre de la liqueur. Ce même homme se retrouve une autre fois dans une ambiance similaire et il est de nouveau tenté de boire avec le seul désir de plaire aux autres, et ainsi cela lui arrive-t-il de temps en temps jusqu’à ce que vienne le moment où il devient un abject esclave de l’habitude de boire.

De même les femmes, par le seul motif de plaire aux autres, font ce qui, par lents degrés, les rend esclaves de certaines habitudes. Ainsi le Vedanta dit que ce désir de plaire aux autres n'est à la base rien d’autre qu’ignorance, faiblesse et vanité combinées. Ne faites jamais quelque chose dans le but de plaire aux autres. Il est courageux celui qui peut dire ‘non’. Votre force de caractère et votre bravoure se manifestent par votre capacité de dire non.

Maintenant à propos de la pitié. Combien de gens se maintiennet en enfer du seul fait de penser qu’ils doivent avoir des égards envers les sentiments des autres ? Appelez ce dont Rama parle : loi diabolique, mais c’est de la vertu de cette loi dont un jour vous prendrez conscience.

Remarquez simplement combien de personnes sont en enfer dans le monde du simple fait qu’elles sont remplies de pitié, parce qu’elles pensent que c'est cruauté de leur part de suivre la vérité ou de se comporter selon la vérité, parce que leurs parents ou amis y sont opposés, ou parce que cela briserait un coeur humain.

Le Vedanta dit, si vous vous opposez à la Vérité parce que cela peut briser le coeur, qu'il il est bien mieux qu’un corps meure plutôt que ce soit la vérité qui soit assassinée. Le Vedanta dit : «Ayez plus de considération pour la Vérité que pour les sentiments de cet individu-ci ou de celui-là», parce que si vous accordez de la valeur à la Vérité, vous accordez alors réellement de la valeur à l’ami. Plus vous respectez et faites attention à sa vanité ou à ses désirs, plus vous essayez de tuer son véritable Soi qui est la Vérité. «Ayez plus de considération pour la vérité que pour son corps extérieur.»

De plus, combien de personnes se créent-elles l’enfer avec cette idée de respect de soi-même ? Un mot terriblement mal compris que ce respect de soi-même. Par le terme 'respect de soi-même', elles entendent respect de soi-même pour ce petit corps, pour cette petite personnalité.

O Divinité, O Dieu sous la forme de mères, soeurs, pères, frères et enfants, voyez que ce respect de soi-même ne veut pas dire respect de ces petits corps ou de la personnalité. Voyez ce que respect de soi-même a son sens au regard de la Vérité, au regard du Soi réel. Par le genre de respect de soi-même que vous encouragez, vous calomniez votre véritable Soi sous le manteau du respect de soi-même.

Vous respectez votre Soi lorsque vous êtes remplis de Consience divine; lorsque vous êtes emplis à l'intérieur de la pensée de Dieu , alors vous êtes emplis de respect de soi-même. Par l’adoration du corps vous commettez un suicide; vous creusez une fosse pour vous-mêmes.

Quant à la viande, le Vedanta dit : « Ne vous accrochez pas à vos corps; ne vous demandez pas si votre corps vit ou s'il meurt; ne faites pas attention au fait que les gens adorent votre corps ou le bombardent de pierres. Elevez-vous au-dessus de cela.»

Qu’une personne mette un vêtement sur son corps et qu’une autre le déchire, peu importe.

«Il n'y a ni louange ni blâme quand le louangeur et le louangé ou le blâmeur et le blâmé sont un.»

Cela étant le cas, si vous réalisez votre véritable Soi, si pour vous la conscience de ce petit corps est irréelle, alors pour autant que vous soyez concernés, la considération pour la chair et le sang extérieurs des autres disparaîtra.

Rama va briser aujourd’hui quelques-unes de vos superstitions les plus favorites.

Le Vedanta dit : «Voici une Loi - vous pouvez considérer les autres idoles au même degré de réalité que vous considérer la vôtre, le corps.» C’est la Loi. Vous ne pouvez concevoir ou regarder la personnalité, le corps des autres, comme réels, que dans la même proportion où vous regardez comme réels votre propre personnalité ou votre propre corps. C’est la Loi.

Lorsque vous vous élevez au-dessus de la personnalité et du corps, alors pour vous la personnalité et les corps des autres disparaissent, ils sont spiritualisés et éthérisés; ils ne sont plus grossiers comme avant. Cela étant le cas, la chose qui suit pour l’homme qui a réalisé la Vérité est cela ne doit faire pour lui aucune différence que des millions de soleils et d’étoiles naviguent dans le néant. Il n'est pas important pour lui que des boucs, des moutons ou des boeufs meurent; non, non, cela ne fait aucune différence pour lui; il est au-dessus de cela. Krishna était le conducteur du char d’Arjuna lorsque la plus grande guerre que ce monde ait connu faisait rage. Arjuna y était consterné et horrifié; il pensait que la pitié et la miséricorde l’envahissaient. Alors ce héros trembla et frémit; il fut complètement envahi par la pensée de miséricorde. Krishna, l’incarnation de Dieu, Krishna, le plus grand homme qui soit jamais né, Krishna, le Christ de l’univers, pas seulement de l'Inde, Krishna parla à Arjuna et lui dit qu’il n’était pas ce corps, qu’il n’était pas cette personnalité, que le véritable acteur était la Divinité; Krishna lui dit que c’était la Divinité qui agissait à travers ce corps. Là, Krishna lui parla et éveilla en lui la conscience Divine, il lui dit pleinement ce qu’il était en réalité, le sortit de la peur, le sortit de l’anxiété et de la faiblesse. Il lui dit que son véritable Soi était impérissable, le même hier, aujourd’hui et à jamais, qu’il ne pouvait changer, qu’il était immuable et inchangeable, et il lui dit : «Arjuna, tu ne peux pas mourrir. Enlève un de ces corps, mais leur véritable Soi ne meurt jamais. Tu ne meurs jamais; et même si tu ne réalises pas l’entière vérté et restes confiné dans les quatre murs de la transmigration, alors même prends conscience que ceci n’est pas ta personnalité, ni la leur, qui est la réalité; réalise le Soi réel, qui est Dieu et qui jamais ne meurt. Pourquoi être remué et trembler ? Vois quel est ton devoir actuel; si ton devoir actuel dans le monde est de tuer tous des hommes, alors tue-les.» Krishna lui dit : «Je suis le Dieu des dieux, la Lumière des lumières et ne suis-Je pas le destructeur chaque seconde de millions et de millions d’oiseaux et d’animaux, et ne les lancé-je pas dans le néant ? Je suis la Nature, Dieu, Providence, tout ce qui fait ces choses, et pourtant je demeure toujours immaculé et sans tâche. Dieu tue, Dieu est-il à blâmer ? Non, Dieu est encore pur». Krishna dit alors à Arjuna : «Si tu réalises la Vérité, si tu deviens un avec Dieu, si tu réalises ton véritable Soi, alors ton corps deviendra simplement un instrument de la Divinité. Au nom de la justice, du devoir, de la vérité et du droit, si ton corps tue et détruit des millions et des millions, tu es pur, tu es intact, tu es sans tâche.»

Les gens doivent prendre conscience d’une telle vérité, et Rama ne cessera de dire la vérité, que vous en preniez conscience ou non.

C’est le Vedanta qui n’a pas hésité à détruire les hommes, même les parents les plus proches d'Arjuna et ceux qui lui é"taient les plus chers, ses précepteurs, ses oncles, ses frères et les autres. Le Vedanta dit qu'Arjuna n'a pas été souillé en tuant. Alors comment le Vedanta pourrait-il hésiter à tuer des boucs ou des moutons, des boeufs ou d’autres animaux ? Le Vedanta vous dit pourtant, à partir de bases tout autres, de vous abstenir de manger de la viande.

Manger de la viande vous met dans un état ou dans une condition où il vous est difficilement possible de concentrer le mental. Si vous ne pouvez pas vous abstenir de manger de la viande, si vous ne pouvez pas surpasser cette habitude, alors le Vedanta dit : «Ayez cette habitude, ne l’abandonnez pas». Différentes sortes de nourriture produisent différents effets. Si un homme boit du vin, il s’intoxique; si un homme prend de l’opium, il se produit un effet particulier; aussi une nourriture particulière produit un effet particulier, et ainsi en est-il de la viande. L’effet produit par la viande sur le corps n’est pas l’effet requis pour les étudiants religieux.

Si vous êtes un combattant ou une personne dont les devoirs sont actifs, alors le Vedanta dit que vous devez manger de la viande puisque vous en avez besoin et que vous ne devez pas vivre complètement en régime végétarien. Quant aux autres vocations, Rama dit que vous devez l’essayer sur votre propre système. Certains peuvent faire mieux, d’autres pire, sans lui. Le plan de la nature est que le plus capable doit subsister. Voici que nous voyons de grandes baleines; elle survivent, et pour les faire survivre, la nature les fait vivre de petits poissons. Des milliers et des milliers de petits poissons doivent périr mais le grand type doit continuer de vivre; c’est le plan de la nature. Ainsi nous voyons dans le règne minéral que la terre, le sol périt et le royaume animal survit. Encore pour que les animaux puissent survivre, les végétaux doivent périr, doivent être consommés; les animaux doivent se nourrir de végétaux, c’est le plan de la Nature. C’est le plan de la Nature que l’homme, l’espèce la plus élevée, doivent survivre aux animaux qui doivent servir son but. Rama ne veut pas dire de manger les animaux mais de les utiliser; les animaux doivent servir l’homme; ainsi nous voyons parmi les hommes ordinaires du monde les plus élevés continuer naturellement d’avancer. Quand surviennent épidémies et guerres, les natures inférieures et plus faibles meurent pour le bien des plus élevées; c'est le plan de la Nature. Cette Loi gouverne l'univers.

Ainsi Rama dit : si en mangeant de la viande vous pouvez servir la cause d’un meilleur monde, alors mangez-en; si en vous en abstenant vous pouvez faire avancer une plus haute vérité, alors abstenez-vous en.

Tout le monde doit regarder son petit soi comme le Soi de Dieu. Tous doivent tout faire selon le Vedanta, impersonnellement et sans égoïsme. Vous devez tout faire comme si vous ne le faisiez pas; ne pas le faire avec ce petit ego, pas du point de vue du désir et de l’égoïsme; ce point de vue doit être écarté. Lorsque votre corps travaille dans le monde comme travaille la Nature, distribuer le travail, faire le travail et finir le travail pour le Tout, sans désir égoïste, c’est travailler pour la totalité, pour le Tout. Si pour faire avancer la cause du monde entier, il devient nécessaire pour cette machine corporelle de manger de la viande, comme il est nécessaire pour certaines roues d’être lubrifiées avec de l’huile, alors ne vous restreignez pas d’en manger. Mais cela devient un péché lorsque vous voulez manger de la viande pour jouir de sa saveur. Cela deviendra un péché, comme toute autre chose, si vous le faire avec l’idée de satisfaire vos désirs. Alors cela devient un péché.

Il y a des gens en Inde qui, en passant dans les rues, s’évanouissent à la vue d’un corps mort d’animal accroché dans les échoppes. Ils ne peuvent en supporter la vue, ils ne peuvent que le manger.

Cela devient un péché lorsque vous mangez de la viande avec l’idée de satisfaire votre goût égoiste; mais si vous en prenez comme on prend un médicament, si vous en prenez avec comme seul objectif de faire un important travail, et pour conserver votre corps à son meilleur niveau pour faire avancer la cause de l’humanité, alors cela n’est pas un péché.

Les gens font goûter la première raison. Si une chose a bon goût et qu’elle aide aussi à faire avancer la cause de la vérité, prenez-la; mais ne prenez pas une .chose seulement parce qu’elle est douce. D’habitude les choses qui ont bon goût sont aussi utiles, mais il n’en est pas toujours ainsi.

Cette question en suggère une autre. Comme souvent les Ecritures sont mal lues, comme souvent les livres sont mal interprétés ? C’est le grand fléau de la société - cette mauvaise lecture des Ecritures et le mauvais usage des Ecritures ou textes soit-disant sacrés.

On dit qu’il faut un Milton pour lire Milton. Très vrai; Ainsi il faut aussi un prophète pour comprendre un prophète, et pour comprendre Christ vous devez devenir un Christ. Pour comprendre les Vedas, vous devez devenir les Rishis des Vedas. Comme est bonne cette idée mise en avant par les écrivains védantiques, dont les écrits sont utilisés mais pas les noms. Ces gens ont pris conscience à un tel niveau que le corps du lecteur était le leur. Dans les Vedas nous trouvons des expressions comme - «Oh, peuple, élevez-vous au-dessus des Vedas, utilisez les enseignements et tirez-en profit. Vous êtes tout.» Ainsi dit Jésus. Vous pouvez tirer des textes de la Bible avec une telle une signification : «Le Royaume de Dieu est en vous.» Les gens en font un usage totalement erroné; ils interprètent mal le sens. Cela rappelle une histoire à Rama.

Il y avait une fois un précepteur qui, très fatigué, était étendu sur un sofa et demandait à son disciple de venir et de le masser en marchant sur ses jambes. C’est une pratique fréquemment suivie en Inde. Ainsi le précepteur demanda au garçon de le masser, mais le garçon dit : «Non, non, maître, jamais je ne ferai cela; votre corps est trop sacré, votre personne trop sainte. Je n’oserai pas mettre mes pieds sur votre corps, ce serait un sacrilège; je ne commettrai pas un tel sacrilège; je ferai tout pour vous, je donnerai ma vie pour vous mais je ne marcherai pas sur votre corps.» Le précepteur dit : «O fils, viens, je suis très fatigué, viens, viens, et masse mon corps.» Le garçon commença à pleurer mais ne pouvait se persuader de commettre un tel sacrilège. Le précepteur dit : «O garçon insensé, tu ne veux pas marcher sur mes membres inférieurs, tu ne veux pas insulter mon corps, mais tu piétines mes lèvres sacrées, tu piétines ma figure sacrée, cela est plus sacrilège. Est-il plus sacrilège de piétiner la parole du maître ou de masser son corps ?»

Les gens piétineront plus facilement les Ecritures sacrées de Jésus ou de Mahomet ou des Védas, mais regarderont cette chair et ce sang comme sacrés et saints, la même chair et le même sang que le Christ demandait au peuple de manger. Christ n’a-t-il pas demandé au gens de manger sa chair et de boire son sang au dernier repas ? Lorsque le pain fut rompu, il a dit : «Ceci est mon corps, ceci est mon sang.» C’est ce que voient tous les prophètes. Ils voient la Divinité en toute personne, dans tous les corps; ils souhaitent les maîtriser; ils souhaitent les élever au-dessus de leurs corps; ils souhaitent marcher sur leurs corps, mais vous marcheriez plutôt sur leurs communications sacrées que de masser leur corps.

Elevez-vous au-dessus de la personnalité, cherchez le Dieu au-dedans. Si Christ a jamais vécu dans ce monde, ils vit dans vos corps. Que Christ soit le point de départ de votre religion, qu’il soit le point de départ de votre avancement, qu’il ne soit pas votre ligne limite, et qu’il ne soit pas une épine pour vous. Qu’il soit le point de départ de votre religion, de votre avancement. Devenez Christ vous-mêmes et comprenez la signification de Christ.

Bien. Que se passe-t-il à présent ? Les gens qui ne souhaitent pas se débarrasser de leur petit faux ego satanique veulent matérialiser Christ, et ils veulent aussi garder Dieu sous un voile. Il veulent garder Dieu personnifié et objectifié. Au lieu de s’élever eux-mêmes jusqu’à Dieu, ils veulent amener Dieu à leur niveau. Cela est illustré par deux mots drôles de la Bible, à savoir : «L’Esprit de Dieu planait sur les eaux"».

Il y avait un garçon, le fils d’un marchand de vin en Inde. On l’avait mis à l’école et il commençait à apprendre l’anglais.

En Inde, surtout dans les écoles des missionnaires, c’est la Bible qui est enseignée en premier( 1). La lecture anglaise concernait la Bible. Bien, quand le garçon arriva à ce passage : «L’Esprit de Dieu planait sur les Eaux», il fut intrigué. Le garçon connaissait le mot ‘esprit’ (spirit en anglais (ndt)) et il connaissait le mot ‘planaît’ et le mot ‘eau’, mais il ne connaissait pas le mot ‘Dieu’ et il dit : «L’Esprit de Dieu planaît». Est-ce que le mot Dieu (spirit) signifie orge, blé ou raisin ? Je sais que les esprits (en anglais spirit signifie aussi liqueur) viennent de l’orge ou du blé ou du raisin etc...» et il pensa que c’était une sorte particulière de vin mise dans l’océan. Son père avait l’habitude de mélanger des liqueurs (spirits) alcooliques avec de l’eau, et il connaissait cette sorte d’esprits (spiritueux), mais ici c’était une sorte particulière de mélange.

Oh, c’est de cette manière que les gens interprètent mal l’Ecriture, parce qu’ils vivent trop dans les boutiques de vins, parce qu’il vivent trop dans la matérialité, et ces Ecritures sublimes et sacrées sont prises dans leur sens grossier et matérialisées.

Il y avait un homme employé dans l’armée. Il était amoureux d’une femme et son officier supérieur était aussi amoureux de la même femme. Cette femme avait donné son coeur à l’officier du rang inférieur. L’officier subordonné prit un congé de l’armée et se rendit chez lui, et la femme en profita pour y venir aussi. Le mariage fut arrangé et il pensait nécessaire de faire prolonger la durée de son congé. L’officier supérieur vint à connaître toute l’histoire et il savait que la prolongation du temps de congé était demandée pour que l’officier puisse épouser la dame. Alors l’officier supérieur fut jaloux et il ne voulut pas accorder le congé, aussi en réponse télégraphia-t-il ce message dans un langage laconique : «Rejoignez tout de suite» ('join at once'). Il faisait comprendre que l’officier subordonné devait rejoindre l’armée immédiatement. Cet homme lut le message qui disait "rejoignez tout de suite", et il désirait beaucoup rester, mais le message disait «rejoignez tout de suite". Il se sentit très désappointé et se faisait beaucoup de souci. Alors qu’il était dans cet état d’esprit, la femme entra et le voyant si découragé elle voulut en connaître la cause. Il lui montra le télégramme. L’esprit vif de la femme lui fit interpréter le message à son avantage et elle y mit une interpétation très heureuse. Elle était joyeuse et dansait. Elle lui demanda pourquoi il était si misérable; elle pensait qu’il devait se réjouir. Elle se prépara à quitter la pièce quand il lui demanda pourquoi elle partait si vite, et elle répondit : "Pour faire toutes les préparations pour ce mariage rapide"» («Join at once», peut aussi vouloir dire en anglais : «Mariez-vous tout de suite» (ndt)). Telle est la manière dont les gens lisent leur propre interprétation dans les Ecritures sacrées. Une telle interprétation peut avoir fait du bien à la femme qui voulait se marier mais pas à l’interprétation des Ecritures.

Les Ecritures nous disent : «Le corps est le temple de Dieu». Ce texte a été très injurié. En effet le corps est le temple de Dieu, mais ce texte veut-il dire que vous devez voir le temple comme le tout en tout et oublier le Dieu qui est à l’intérieur ? Le but du temple n’était pas le même que celui des temples catholiques romains aujourd’hui. Les gens oublient la Divinité à l’intérieur et font du temple le tout-en-tout.

On a voulu dire dans ce passage que la Divinité, le Dieu à l’intérieur doit être adoré et non le temple.

Les gens entrent dans le temple et oublient le Dieu à l’intérieur. Aussi quand ils lisent : «Le corps est le temple de Dieu», ils interprètent mal le sens et en font un mauvais usage et ils dorlotent le corps. On voit souvent que les gens veulent avoir trop d’égards pour le corps et ils dorlotent leur vanité et leurs fantaisies, et ils citent ce passage pour justifier de tels actes. Cette citation est prise comme rampart pour garder leur vanité, leur faiblesse et leur ignorance.

C’est un abus du texte. C’est une bonne chose qu’ils ne fassent pas un usage encore plus grossier du mot ‘temple’. Quand un étudiant lit le texte : ‘Le corps est le temple de Dieu’, il se pose la question : «Où sont les oreilles de Dieu ?». C’est une bonne chose qu’ils ne fassent pas une interprétation plus grossière du texte; l’interprétation qu’ils en font est déjà assez grossière.

Si le corps est le temple de Dieu, vous devez l’oublier, il est destiné à être oublié; l’usage le plus haut du temple est de l’oublier, et non de le dorloter et de le remplir de toutes sortes de trésors. Réalisez le Dieu à l’intérieur, le temple prendra soin de lui-même.

Dieu n'est-il pas omniprésent ? Le temple de Dieu n’est-il pas partout ? Le soleil est le temple de Dieu. Toutes les étoiles ne sont-elles pas le temple de Dieu ? Tout est le temple de Dieu. Rama dit que tout objet est le temple de Dieu; le corps est le temple de Dieu, parce que le corps est très proche de vous. Tout objet vous enseigne la Divinité. L’origine de tout objet est Dieu. Là-dessus Rama veut vous dire une chose, donner un message des Cieux à tous ceux qui souffrent de maux de coeur, de malaises intérieurs, d’angoisse et de trouble.

Dieu envoie ce message dans les pages de l’histoire passée de l’univers entier. Dieu envoie ce message dans vos veines, dans vos nerfs, dans votre cerveau. Dieu prêche ce message dans toute maison, dans toute famille. Ecoutez ce message, faites-y attention et sauvez-vous vous-mêmes. N’y faites pas attention, ne le respectez pas, et pendez-vous vous-mêmes, mourrez, périssez;: il n’y a aucune alternative.

Combien de fois par jour un homme meurt-il ? A chaque fois que vous avez peur ou que vous ressentez de la peine, à chaque fois que vous êtes dans un état de crainte, la mort est là; vous oubliez le Dieu à l’intérieur. Ecoutez ce message et vous êtes sauvés, n’y faites pas attention et vous périssez à tout moment.

C’est la Loi, inflexible, inviolable, très sévère et très dure. C’est la Loi. Quel est le message ? Ecoutez-le. «Tous ceux qui veulent être adorés doivent connaître la crucifixion.» Christ connut d’abord la crucifixion et fut adoré après. Buddha connut la crucifixion et fut adoré après. Socrate connut la crucifixion et son corps est adoré aujourd’hui. Bruno mourut d’abord et fut respecté après. Un millier de prophètes en Inde connurent la crucifixion et furent adorés après. Ces gens ont payé le prix et reçurent la récompense ensuite.

C’est un fait que tous ces prophètes ont payé le prix d’abord et reçurent leur récompense après; mais qu’en est-il des autres personnes de ce monde ? Qu’en est-il pour les hommes et les femmes de ce monde ? Ils veulent d’abord acheter mais éviter le prix; mais le prix doit être payé.

Tout le monde veut être adoré. L’adoration signifie amour, respect et honneur; tout le monde veut être aimé, respecté et honoré, et ils veulent obtenir la dévotion tout autour d’eux. Ils veulent avoir des flatteurs tout autour d’eux. Tout le monde dans le monde souffre de cette maladie de la mondanité, de cette maladie de la vanité, de cette maladie de l’amour pour le corps, cet amour pour le corps des autres, cette maladie profondément enracinée, cette ignorance qui vous fait croire que le corps est le Soi, qui vous fait prendre le corps pour la Réalité qui est en vous; cette ignorance qui se change en maladie de désirer ardemment être adoré. On ne peut jouir de cette maladie, de cette idée d’être adoré sans en payer le juste prix. Cette Loi Divine de Dieu n’épargne personne, n’épargne ni Christ ni Krishna. Christ a dû payer le prix, la crucifixion d’abord et fut adoré ensuite. Selon la Loi Socrate paya le prix d’abord et fut adoré ensuite.

Tous les prophètes ont payé le prix d’abord et furent adorés ensuite. Vos Napoléon, Washington et autres ont payé le prix d’abord et furent adorés ensuite. Newton et les autres vivent dans la tombe, sont vivants dans la tombe, la vie qui auparavant fut une vie de crucifixion. Ils sont au-delà du corps, au-delà des malaises de la faim et de la soif.

Lisez la vie de Newton, et vous verrez combien de fois il a oublié de prendre ses repas. Ces gens ont payé le prix d’abord et reçurent l’adoration ensuite.

Cette Loi n’épargne pas; elle ne respecte pas les personnes, elle ne respecte pas vos pécheurs, vos saints, vos prophètes ou vos philosophes; c’est une Loi implacable, inexorable. Maintenant qui êtes-vous pour espérer une dispense spéciale dans votre cas, pour espérer une considération spéciale pour vos corps ? Si vous espérez être adorés, aimés et honorés par les autres, si vous espérez être respectés ou plus par les autres, vous devez payer le prix.

Dans la pièce «La Juive», la Juive veut être adorée par Joseph. Très bien, vous pouvez être adoré d’abord; elle fut adorée d’abord, mais elle eut à payer le prix. Même si la Nature, La Providence ou Dieu a quelque considération pou vous et que quelque chose soit envoyé à votre maison, cela ne veut pas dire qu’Il ne demande aucun prix. Si nous avions payé le prix d’abord, cela aurait été bien, mais maintenant qu’Il a envoyé la chose, il y a une exigence ardente pour recevoir le prix.

Le Juive reçut l’adoration de Joseph mais eut à payer le prix. Pendant cinq ans elle délira dans la folie, folle d’amour. L’ignorance doit payer la pénalité, le prix..

Ce qui arrive à tout héros dans toute nouvelle ou drame, arrive dans toute l’histoire du monde. La Loi est de se débarrasser du petit soi; alors seulement serez-vous normalement adoré, et jamais autrement.

La manière d’obtenir la satisfaction de ses désirs est d’abandonner ces désirs. Il y a un beau mot en langage persan appelé matlab, un sens du mot est ‘désir’, un autre ‘ne demande jamais’. C’est un mot magnifique. Les désirs réels que vous avez doivent être abandonnés afin d’être comblés. Elevez-vous au-dessus des désirs, élevez-vous au-delà de la personnalité, au-delà de ce petit corps.

Voici une lampe. Les mites sont folles de la lampe, elles sont amoureuses de la lampe, et elles viennent et brûlent leur corps pour elle. Maintenant le fait de brûler est vu en Asie comme un signe d’amour, et ils disent :»Voici les mites qui sont si amoureuses de la lampe qu’elles se brûlent elles-mêmes».

Le Védanta dit : «Non, non, c’est la lampe qui se brûle d’abord et est ensuite adorée.»

De même élevez-vous au-delà du corps, brûlez cette personnalité qui est vôtre, roussissez-la, consummez-la, brûlez la, alors et alors seulement vous verrez vos désirs comblés. Alors l’adoration vous sera accordée; alors les objets de vos désirs vous adorereont ! En d’autres termes : «Renoncez-vous vous-mêmes». C’est facile à dire, mais cela doit être mis en pratique.

Ce n’est pas dans les églises que vous êtes avec Dieu, pas dans les temples, pas en assistant à des cérémonies que vous êtes avec Dieu et que vous obtenez la libération. On ne peut courtiser Dieu. Vous devez vous renoncer chaque jour de votre vie. Dans les transactions ordinaires entre amis, en payant les choses au marché, dans vos relations avec vos parents, vous devez réaliser cela.

On enseigne les tables de multiplication à un enfant qui apprend les tables de multiplication. Les règles de la multiplication viennent à la mémoire et au mental de l’enfant, mais cela seulement ne suffira pas. Son intellect a seulement appris la "Règle de trois", il devra la prouver et la pratiquer jusqu’à ce qu’elle devienne une partie de lui, pour s’exprimer ainsi, elle devra être sur le bout de ses doigts. Aussi longtemps que vous connaissez une règle par coeur, elle est seulement dans votre cerveau et vous faites parfois des erreurs. Les erreurs ne peuvent être évitées que si vous pratiquez des centaines et des centaines d’additions, et finissez par les connaître sur le bout des doigts; alors seulement vous êtes en position de travailler sans faire d’erreurs.

De la même manière, vous lisez dans la Bible «Renonce toi toi-même», et vous lisez cela comme un enfant apprend la règle de Trois. Cela ne va pas. Vous aurez à l’appliquer à votre environnement journalier, vous aurez à concentrer votre mental dessus, vous aurez à y travailler et à y pratiquer encore et encore; l’addition devra être comprise en vous renonçant vous-même.

En parlant à vos enfants, appliquez cette règle. En marchant dans la rue, renoncez- vous vous-mêmes. En faisant des plaisanteries, appliquez cette règle; vous devez comprendre, vous devez examiner cette somme. Ce n’est pas une tâche facile que d’apprendre le Vedanta. Le livre du Vedanta peut être facilement lu, mais le Vedanta doit être appris par vous-même. Ce qui rend l’ouvrage léger est la pratique constante, la discrimination et le fait d’avoir le Vedanta sur le bout des doigts, pour ainsi dire.

Alors qu’il était professeur de mathématiques, Rama pouvait résoudre les problèmes mathématiques aussi rapidement qu’il pouvait les écrire. Ils étaient maniés si facilement. Pourquoi ? Parce que les différentes règles avaient été apprises jusqu’à ce que Rama les ait sur le bout des doigts. Rama était si expérimenté que (pour prendre un example), en prenant 8 chiffres comme multiplicande et 17 chiffres comme multiplicateur, Rama pouvait donner le résultat instantanément. Comment ? Par la pratique. Ainsi doit être votre temple pas seulement dans notre coeur. Le temple du Vedanta est dans la rue, dans votre lit, dans vos études, dans votre salle à manger, dans votre bureau, dans votre parloir. Ce sont les temples où vous avez à vivre et à réaliser la Vérité; ce sont les endroits où vous avez à traveiller pour comprendre vos exemples.

Quand Rama était garçon, il marchait un jour sur le côté de la rue, en lisant un livre. Un homme vint à sa hauteur et dit une plaisanterie à Rama. Il dit : «Que fais-tu là ? Ce n’est pas une école, jeune homme, jette ton livre.» Rama répliqua : «Le monde entier est mon école». Maintenant Rama réalise ce que doit être votre école.

Si le Vedanta n’est pas pratiqué chaque jour de la vie, quelle est son utilité ? Le Vedanta, imprimé dans les livres et placé sur des rayons pour être mangé par les vers, non. Vous devez le vivre.

Il appellent Védanta : feu. Si le Vedanta n’ôte pas votre misère et votre souffrance, alors ce feu Divin n’est même pas du même rang que le feu matériel qui cuit votre nourriture, qui apaise votre faim et qui ôte la fraîcheur. Si le Vedanta n’enlève pas votre froideur, s’il ne vous rend pas heureux, s’il ne retire pas vos fardeaux; alors jetez le de côté. Vous n’apprenez à réaliser le Vedanta, vous ne l’acquérez que lorsque vous le mettez en pratique.

Il y avait une fois un homme, Yudhishthir. Il était l'héritier présomptif du trône de l'Inde. Il y a une histoire qui se rapporte à son enfance. Il était en train de lire à l'école avec ses jeunes frères. Il y avait beaucoup de frères. Un jour le Maître principal, l'Examinateur, vinrent pour examiner ces garçons. Le Principal vint et leur demanda à quel point ils étaient avancés, et les jeunes garçons montrèrent au Maître mirent devant le Maître tout ce qu'ils avaient lu. Lorsque vint le tour de ce garçon, le maître lui posa la question habituelle, et le garçon ouvrit le premier livre de lecture et dit d'un ton adorablement hereux, pas le moins du monde honteux : "J'ai appris l'alphabet, et j'ai appris la première phrase." Le maître dit : "C'est tout ? N'as-tu rien appris d'autre ?". Le garçon dit avec hésitation : "La seconde phrase". Le prince, le cher petit garçon dit cela aimablement et gaiement; mais le maître était exaspéré parce qu'il attendait de lui qu'il s'applique à posséder un haut savoir et une grande sagesse, et pas d'être un escargot lent. Le maître lui demanda de se tenir devant lui. Il était très cruel et pensait qu' 'épargner la baguette était abîmer l'enfant'. Vous savez, les professeurs pensent que de casser des baguettes sur les enfants les forment, et plus ils cassent de baguettes, mieux formés sont les enfants. Cet état d'esprit rendait le maître très cruel et il commença à battre et à salir l'enfant, mais ce dernier gardait son calme, il était chamant comme avant, il était aussi heureux que toujours. Le maître le battit quelques minutes, mais ne trouva aucun signe de colère ou d'anxiété, de peur ou de peine sur le beau visage du prince, et son coeur céda comme les pierres auraient fondu, pour aisni dire, en voyant le visage de l'enfant. Le maître réfléchit et se dit : "Qu'est-ce que cela veut dire ? Comment cela se fait-il que ce garçon qui d'un mot peut me faire renvoyer, qui un jour règnera sur moi et sur toute l'Inde, soit si calme ? Je suis si sévère avec lui et il ne le ressent même pas. J'ai été sévère avec les autres garçons et ils l'on ressenti, et l'un d'eux a pris la baguette et m'a battu; mais ce garçon garde son calme. Il est aimable, calme et tranquille." Alors les yeux du maître tombèrent sur la première phrase que le garçon avait apprise.

Vous savez, en Inde, les premiers livres de lecture ne commencent pas avec les chiens et les chats. En Inde, les premiers livres de lecture commence avec Dieu et les beaux conseils. Maintenant la première phrase après l'alphabet dans le livre de Sanskrit était : "Ne perd jamais ton calme, ne sois jamais contrarié, n'aie aucune colère." La seconde phrase était : "Dis la vérité, dis toujours la vérité." Le garçon avait dit qu'il avait appris la première phrase, mais il avait dit avec hésitation qu'il avait appris la seconde.. Maintenant les yeux du Maître tombaient sur la première phrase : "Ne perds jamais ton calme, n'aie aucune colère", et alors il regarda le visage de l'enfant. Un oeildu maître était sur le visage du garçon et l'autre sur la phrase du livre; alors le sens de la phrase éclata dans son mental.

Alors le visage de l'enfant lui disait la signification de la phrase. Le visage de l'enfant était l'incarnation de la phrase écrite dans le livre : "Ne te mets jamais en colère.". Le calme, serein, brillant, heureux, aimable et beau visage de l'enfant apporta dans le coeur du professeur la signification de la phrase : "Ne te mets jamais en colère."

Jusqu'ici le maître avait transgressé; il avait appris la substance de la phrase au départ avec les lèvres. Maintenant le maître savait que cette phrase ne devait pas être dite comme les perroquets, mais devait être vécue, devait être mise dans les faits; et alors il prit conscience de la petitesse de son propre savoir. Il se sentit honteux à l'intérieur de lui de n'avoir pas appris la première phrase alors qu'un garçon l'avait réellement apprise. Vous savez, le garçon, en apprenant une chose, ne l'apprenait pas par coeur, mais en apprenant il pratiquait, mettait dans les faits, réalisait, ressentait et devenait un avec elle. Tel était la signification du fait d'apprendre pour ce garçon.

Dès que le professeur eut compris la signification de ce qu'était qu'apprendre, le bâton tomba de sa main; son coeur céda. Il prit le garçon et l'enferma dans ses bras et embrassa son front; et alors il ressentit sa propre ignorance et son manque de connaissance pratique à un tel degré qu'il fut honteux de lui-même. Il donna des tapes dans le dos du garçon et dit : "Fils, cher Prince, je te félicite d'avoir réellement appris au moins une phrase. Je te félicite d'avoir correctement appris au moins une phrase des Ecritures. Ah! Je ne sais même pas une phrase, je n'ai même pas appris une phrase, car je me mets en colère et je perds mon calme; un rien me met en colère. O mon fils, aie pitié de moi, tu sais plus, tu es plus savant que moi." Quand le maître parla ainsi, alors qu'il encourageait l'enfant, le garçon dit : "Père, père, je n'ai pas encore appris cette phrase complètement, parce que j'ai ressenti quelques signes de colère et de ressentiment dans mon coeur. Quand j'ai reçu une correction de cinq minutes,j'ai ressenti des signes de colère dans mon coeur." Ainsi parlait-il de la seconde phrase; ainsi disait-il la vérité, alors qu'il y avait une tentation de dissimuler sa faiblesse intérieure, à une occasion où il était flatté. Pour révèler par ses propres actes la faiblesse tapie dans son âme, l'enfant prouva qu'il avait appris aussi la seconde phrase : "Dis la vérité". Par ses actes, à travers sa vie, il vécut la seconde phrase.

C'est la manière de lire les choses; c'est la manière d'apprendre le Vedanta, de vivre le Vedanta, de pratiquer le Vedanta.

Maintenant Rama dit, personne ne peut vous racheter, vous devez vous racheter vous-mêmes, vous êtes votre propre sauveur. Tôt le matin quand vous chantez Om, prenez la ferme et forte résolution de le vivre, de le pratiquer. Dans chaque action que vous entreprenez, avant de la commencer, soyez sur vos gardes. De la même manière que lorsque vous allez à la rivière pour vous baignez, vous vous préparez à nager; de même quand vous commencez une tâche, quand vous allez voir quelqu'un, quand vous rencontrez une personne, avant cela préparez-vous pour la manière. Juste comme vous vous déshabillez vous-même quand vous allez àla rivière pour vous baignez, de même vous devez vous déshabillez vous-mêmes de votre faux ego, de cette personnalité, ce temple de Dieu. Déshabillez-vous de toute vanité, ressentez Dieu, et réalisez le vrai Soi, et soyez déterminés à voir Dieu en tout le monde. Lorsque vous allez chez un ami, ou que vous allez quelque part, allez-y préparé, et quand vous vous apprêtez à faire des choses, vous ne raterez pas; vous garderez votre équilibre, vous ne perdrez rien. Lorsqu'une chose est faite et que vous revenez de chez votre ami, ou de chez quelqu'un que vous avez pu rencontrer, préparez-vous encore.

Si vos mains sont souillées, vous les lavez. Si une femme ou un homme voit une tâche sur un vêtement, ils commencent d'abord par le nettoyer. De la même manière après avoir été en compagnie de ceux où votre personnalité et votre égoïsme se sont manifestés, immédiatement après les avoir quittés votre premier travail est de laver vos mains, puis de vous asseoir de nouveau dans votre Divinité.

Encore lorsque vous êtes contrarié ou angoissé, quand votre équilibre est perturbé, que devez-vous faire ? Suivez le même procédé d'équilibre.

Les thermomètres du docteur lorsqu'ils sont exposés à l'air sont perturbés, ils oscillent vers le haut et vers le bas, et que fait-il pour y remédier ? Il les garde dans un endroit tranquille et le temps vient où l'équilibre est parfait et où les thermomètres sont au repos. De même quand votre mental est dans le regret ou contrarié, enfermez-vous dans une pièce; quittez la compagnie de vos amis et retournez dans la solitude. Le temps et la solitude vous rendront fort; chantez Om et pensez Vedanta, pensez et réalisez votre Divinité, votre Dieu-éité, et vous serez rapidement remis, vous regagnerez votre équilibre et serez au repos.

Si vous pensez que votre âme est perturbée ou contrariée, si vous pensez que votre mental est perturbé, si la pensée de la colère, de l'hostilité, de l'anxiété ou de la peur est en votre mental, que devez-vous faire ? Oh, vous n'avez aucun droit de montrer votre visage à qui que ce soit. Un visage constellé de petite vérole ne doit être montré à personne. Vous devez vous enfermer en quarantaine, vous êtes atteint du choléra, vous êtes pestiféré, vous êtes infecté d'une maladie contagieuse, et vous n'avez pas le droit d'apparaître en société; soignez-vous d'abord et sortez ensuite.

Bien, si le visage ou l'habit d'une dame ou d'un homme sont souillés, Oh! il ou elle n'apparaîtra jamais en société ! De la même manière si votre âme est souillée, si vous avez contracté une maladie contagieuse, pour ainsi dire, si votre nature réelle souffre du choléra, ne sortez jamais, jamais en société. Asseyez-vous seul, chantez Om, ressentez Dieu et quand vous pensez Dieu, quand vous sentez Dieu, alors sortez.

Rama vous dit que si vous commencez à ressentir ce pouvoir, vous trouverez un changement marqué dans votre vie.

Les gens veulent manger le fruit, mais ils ils veulent abattre l'arbre qui porte le fruit, ils veulent êttre heureux et jouir d'eux-mêmes, mais ils ne veulent pas vivre dans la Vérité. La réjouissance et le bonheur ne viennent que lorsqu'une personne vit dans la Dieu-éité, vit dans la Divinité.

Les gens veulent que ces corps soient adorés, ils veulent obtenir tous les conforts pour ces petits corps mais ils veulent en éviter le prix; mais cela ne peut être. Vous pouvez vivre dans des villes, vous pouvez porter ce labeur herculéen en vous; c'est possible, cela dépend de votre propre résistance.

Rama vous dit qu'il est réellement au-dessus de la peur, au-dessus de l'anxiété, au-dessus de la contrariété, mais cela a été obtenu par une pratique constante. Cela a sorti Rama d'un état de très basses profondeurs de faiblesse et de superstition. A un moment Rama était très supersticieux; toute bouffée de vent jetait Rama hors d'équilibre. Si un homme peut faire cela, vous le pouvez.

Om! Om! Om!