79è Jayanti de YOGI RAMSURATKUMAR

(C.C. (Gaura) Krishna)

 

Le 79ème Jayanti de Yogiji n'a pas été célébré.

Du moins pas à l'ashram.

Yogiji a fait dire à ses dévots, même les plus proches, qu'il n'était pas nécessaire de venir à l'ashram pour son Jayanti, qu'il n'y aurait aucune cérémonie, et que chacun pouvait le fêter chez lui selon ses convenances.

Alors, quel évènement a pu marquer le Jayanti ?

Comme il a été dit dans un numéro précédent, Yogiji ne donnait plus de darshan depuis le 26 mars dernier, soit depuis 8 mois. En lieu et place, Yogiji, Ma Devaki et les soeurs de Sudama se rendaient dans le mandapam principal (qui peut accueillir 4.000 personnes) pendant que les dévots allaient chanter le Gurunama ou "Arunachala Shiva". Depuis ce temps, nul ne peut savoir à quel divin travail Yogiji se livrait, mais on peut tenir pour certain qu'il n'y a pas un seul atome de l'ashram qui ne soit chargé spirituellement.

Le seul darshan précédent le jour du Jayanti a eu lieu lors du Dipam, entre 17h30 et 18h15. Ce jour-là, Yogiji et les soeurs de Sudama se sont installés face à Arunachala (la colline sacrée) pour l'allumage du feu au sommet au moment du crépuscule (sandhya). Les dévots, à la sortie du chant, sont venus s'installer devant lui, séparés de lui par une quinzaine de mètres.

Un évènement inattendu a cependant marqué le Jayanti. Ce jour-là, Yogiji a repris les darshans. Outre Krishna arrivé en toute hâte de l'Ile Maurice et qui avait atteint l'ashram le 12 novembre, Lee Lozowick s'est déplacé avec 14 de ses étudiants, arrivant à Tiruvannamalai le 30, ce qui nous a permis de ressentir une grande joie en revoyant notamment Alain et Tom. Notre ami et frère Jean Legrand, éveillé à l'Inde depuis quelque temps et se trouvant chantant le nom de Yogiji dans son travail et ressentant la soif de venir dans ce pays béni, a, malgré ses grandes responsabilités, libéré une quinzaine de jours. Les dates de son séjour ont été fixées ensemble et il racontera dans le numéro suivant de RAMA NAMA la magnifique expérience qu'il a vécue. Nul doute que cela a marqué sa vie et il convient, sur ce sujet, de lui laisser la parole avant tout.

La surprise a donc été immense lorsque Yogiji est entré dans le darshan hall. Chaque jour suivant, chacun se demandait si cela allait continuer. Les darshans se sont arrêtés le 18 décembre par un autre évènement marquant que nous raconterons plus loin. Jusqu'à cette date, ils se sont tenus sans discontinuer.

Ce qu'il convient de dire, c'est que la pensée maîtresse du Jayanti a été celle de l'Harmonie universelle. Yogiji a fait chanter et traduire plusieurs fois, puis a demandé à Lee Lozowick et à Krishna de commenter, le chant en sanscrit composé par le Paramacharya de Kanchi et chanté par Subbhalakshmi aux Nations-Unies. Nous n'avons pas présentement le texte sanscrit, mais en voici une traduction approchée:

"Cultivez l'amitié qui conquerra tous les coeurs
Considérez les autres comme étant vous-mêmes
Renoncez à la guerre pour la compétition
Abandonnez l'agression envers les autres, cela est une erreur.
Respectez la Terre notre Mère.
Notre Mère est ici prête à combler tous nos désirs
Nous avons le Seigneur, Notre Père, empli de compassion envers tous
Soyez doux et généreux envers les peuples du monde.
Que tous les peuples soient heureux et prospères."

Lors des derniers darshans, avant le départ de Lee Lozowick et de ses étudiants, Yogiji demandait systématiquement à Krishna et à Lee d'aller s'asseoir près d'Alain qui, du fait de la santé de ses jambes, devait se tenir sur une chaise, et de parler ensemble. Il a par la suite demandé à d'autres personnes d'aller se joindre à eux et de parler. Cela devenait une véritable petite tribune internationale et il faut signaler la présence de John, un américain vivant en Thaïlande, et de Mario, italien et dévot de Shri Satya Sai Baba, entre autres. C'est l'idée d'harmonie universelle et de compréhension entre les êtres qui a marqué cette période du Jayanti.

Le groupe de Lee est reparti en fin de week-end du 14 décembre. Les darshans ont continué jusqu'au mercredi 18 où s'est déroulé un évènement marquant, plus marquant que certains pourraient éventuellement le soupçonner.

L'année dernière, la statue de Yogiji était en cours de réalisation, par un très grand sculpteur de l'Inde, Shri Rajagopal, auteur entre autres de la statue du samadhi de Sri Ramana Maharshi. Yogiji avait alors demandé à Krishna de filmer le travail alors que nul n'était autorisé à pénétrer dans l'ancien darshan hall où l'artiste travaillait. Nul ne sait encore quand servira ce document mais il sera utile un jour ou l'autre, tout étant très précis et tout revêtant une signification particulière. Cette année, la statue a été coulée dans les "5 métaux" et reposait toujours dans l'ancien darshan hall. Yogiji ne l'avait pas encore vue terminée et coulée.

Mercredi 18, alors que les dévots attendent sous le préau l'arrivée de Yogiji, Kannan vient nous dire qu'il n'y aura pas de darshan ce matin et que nul ne sait pour ce qui concerne cet après-midi. Tous attendent donc 16 h avec quelque impatience. A l'heure venue, la voiture de Yogiji pénètre dans l'ashram et se dirige vers le mandapam principal, signe a priori de l'absence de darshan. Tout le monde va donc s'asseoir dans le darshan hall pour chanter et Rajeshvari entonne le Gurunama. Krishna se trouve alors au troisième rang. Pourtant, dix minutes ne se sont pas écoulées que Yogiji et les soeurs de Sudama pénètrent et s'installent dans le darshan hall. Yogiji appelle Krishna pour qu'il s'installe sur la natte au bas de l'estrade. Puis il demande bientôt à Rajeshvari de stopper le Gurunama et à Krishna d'aller chanter et mener le chant de "Aum Sri Ram Jai Ram Jai Jai Ram". Après une vingtaine de minutes, il l'invite à rejoindre sa place et prie Ma Devaki et Vijayalakshmi de descendre de l'estrade et aller chanter Arunachala Shiva. Après quelque temps, il leur demande de continuer à chanter mais assises. C'est alors qu'il fait signe à Chettiar (un dévot qui demeure près de l'ashram et est présent chaque jour depuis des années) de venir vers lui. Comme ils parlent en tamil, Krishna ne peut comprendre mais voit bientôt Chettiar quitter le darshan hall. Après quelque temps Yogiji invite Ma Devaki et Vijayalakshmi à venir se rasseoir et demande à Rajeshvari de continuer le chant. Quelques minutes s'écoulent ainsi et nous voyons tout à coup Yogiji se lever tout seul et se diriger dans l'allée centrale en bénissant les personnes présentes. Il va jusqu'à la porte et sort. C'est alors que Krishna, tourné vers l'entrée, peut voir la voiture de Yogiji arriver avec, derrière, le sculpteur. Yogiji monte dans la voiture et invite Mani à faire de même. Nul ne peut savoir alors ce qui se passe, mais Krishna se doute que cela regarde la statue.

Les évènements vont être les suivants : la voiture va jusqu'à l'ancien darshan hall et Yogiji le fait ouvrir et entre. C'est la première fois qu'il voit la statue terminée. Il demande à Rajagopall quand cette statue pourrait être installée. " - A tout moment". Il décide alors de le faire immédiatement et demande à ce qu'elle ne soit pas transportée en camion jusqu'au mandapa. 15 personnes dont des travailleurs de l'ashram portent donc la statue qui est bientôt installée, à 17h30, au centre exact du mandapam principal,.

Ce qu'il faut savoir, c'est qu'à cet endroit précis, début 1995, Yogiji avait fait creuser un trou dans lequel avaient été déposés des cahiers de likhita japa, recouverts ensuite de terre. La statue se tient donc au-dessus du likhita japa et, tel Dakshinamurti, est tournée vers le sud. Ma Devaki et les soeurs de Sudama ont été appelées juste pour l'installation.

L'installation de la statue a marqué la fin des darshans. Désormais, lorsque Yogiji arrive à l'ashram, la voiture entre dans le mandapa principal. Lorsque Yogiji, Ma Devaki et les soeurs de Sudama sont installées, les dévots sont appelés. Ils entrent, font la pradakshina de la statue et ressortent pour aller chanter. Il convient de dire que Yogiji prête très peu d'attention à eux, totalement absorbé dans son divin travail dont nul ne comprend et ne peut comprendre la teneur.

Ce qui est important est que, désormais, tout semble "être dans la statue".

D'une manière générale, ce qui a marqué cette année entre les deux jayanti est, depuis le mois de mars, l'extrême concentration de Yogiji. Terminées les cérémonies, les photos, les offrandes de guirlandes, l'extériorisation. Comme dit plus haut, même les proches dévots ou disciples ne viennent que de temps en temps à l'ashram désormais. Même le juge Arunachalam a été envoyé à Delhi ou il exerce maintenant en tant qu'avocat. C'est comme si toutes les forces étaient ramenées vers le Centre. Si Yogiji s'est livré à quelques 'facéties' lors des premiers darshans (il battait la mesure ou lançait des bananes à l'assemblée), il était constamment en lui lors de la dernière semaine. Yogiji se livre à un tapas que nul n'est en mesure de comprendre car il dépasse notre entendement.

Les fidèles peuvent avoir le darshan de Yogiji lors de ses entrées et de ses sorties de l'ashram. Plus aucun 'proche' disciple n'est même appelé dans la hutte lors du darshan du petit déjeuner à 7 heures du matin. Même Mani n'est pas autorisé à pénétrer dans le mandapam principal lorsque Yogiji y est assis. De temps en temps, sur demande ou lorsqu'il le souhaite, Yogiji reçoit tel ou tel dévot à l'extérieur du mandapam, assis sur une chaise.

De ce fait, il y a en général peu de gens qui se déplacent pour venir à l'ashram, si ce n'est les jours de pleine lune. Et une question qui nous a été souvent posée par des personnes qui venaient pour la première fois est celle-ci : "Pourquoi construit-Il un ashram aussi immense ?" (sous-entendu : alors qu'il n'y a presque personne). La réponse a déjà été donnée dans RAMA NAMA et apparaît dans la biographie écrite par Michel Coquet "YOGI RAMSURATKUMAR, LE DIVIN MENDIANT" : " Cet ashram est pour l'avenir".