Celui qui est au-delà de l'atteinte de la pensée

Ma Devaki

Extrait de l'Introduction du livre :
BHAGAVAN YOGI RAMSURATKUMAR PAAMAALAI
de Sri T.P.M Minakshisundaranar
.

Yogi Ramsuratkumar Yogi Ramsuratkumar
Yogi Ramsuratkumar Jaya Guru Raya
(Yogi Ramsuratkumar Yogi Ramsuratkumar
Yogi Ramsuratkumar Victoire au roi des gurus!)

Ramsuratkumaradevam kaama kaanchana mardhanam
Devaki Paramaanandam Yogim vande jagatgurum
(Salutations au Seigneur Ramsuratkumar, le destructeur des désirs sensuels et matériels,
la félicité de Devaki, le Yogi et le guru du monde)


C'est une immense bénédiction que d'avoir eu l'occasion de parcourir cet ouvrage rare, comme une partie de mes efforts pour m'abandonner aux pieds sacrés de mon Maître qui est une personnification insaisissable de la sagesse, cette Réalité Suprême incompréhensible même à ceux qui perçoivent, une Divinité qui fait disparaître l'obscurité du mental par un regard étincelant, un Dieu-enfant et une merveille appelée Yogi Ramsuratkumar. Sri T.P. Minakshisundaranar est une personne qui a beaucoup de chance. A combien de niveaux, avec combien d'humeurs il comprend, réalise et se réjouit, en participant profondément à la gloire du grand Maître! Comment ce miracle pouvait-il être possible ? Mon esprit admire avec respect, qui d'autre qu'une âme réalisée peut obtenir cela !

J'ai versé des larmes et pleuré profusément pendant des jours et des nuits, errant à la recherche d'un grand précepteur, d'une âme réalisée. J'ai passé des nuits sans dormir pendant près de quatre années, entreprenant continuellement des voyages, le coeur débordant d'envie de trouver un Ramakrishna, un Ramana Maharshi dans la perception, le contact et le service duquel je pourrais me dissoudre moi-même. Je réalisais peu à l'époque que l'Homme Idéal que je cherchais à Uttar Kashi, Gangotri et Vrindavan se baladait tout près comme un Dieu-enfant dans l'enceinte du Temple d'Arunachaleshvara de Tiruvannamalai à une distance de Salem de tout juste quatre heures de voyage. En Octobre 1986, alors que je me préparais pour l'examen M. Phil (??? s'agit-il d'un examen de philosophie ?) au Madras Presidency College, un ami étudiant qui connaissait l'astrologie avait prédit : "Tu vas bientôt avoir un grand homme comme guru. Ta vie sera complètement changée après. Une opportunité très rare t'attend !". Pour moi qui errait dans l'incroyance, même lorsque j'ai entendu parler de notre Bhagavan, une pensée angoissante est venue me voiler les yeux : "Combien de grands hommes j'ai rencontrés devant qui je me suis prosternée ! Et pourtant le mental n'est pas sous contrôle. L'amour ne jaillit pas à l'intérieur."

Pourtant, incapable de contrôler mon désir, je me rendais au Ramanashram avec deux collègues pendant les vacances de Noël. Il était environ 7 heures du matin quand nous sommes arrivés à l'ashram. Du fait d'une coupure d'électricité, les lumières étaient éteintes et il faisait complètement noir. Mon coeur se brisa de ne pas pouvoir voir à la faible lumière de la lampe à huile l'image de Sri Ramana qui était placée dans le hall de méditation de l'Ashram dans lequel j'entrais. "Oh Sri Ramana! Y a-t-il l'obscurité ici aussi ? Ne verrai-je jamais dans ma vie un dieu comme vous ou comme Sri Ramakrishna? N'y aura-t-il aucune lumière dans ma vie ?" J'attendais dans l'angoisse et boum ! Dans les deux minutes qui suivirent, le courant revint éclaboussant tout de lumière. Je ressentis comme si les yeux miséricordieux de Sri Ramana disaient quelque chose ! La félicité surgit en mon coeur.

Je n'eus le courage et la grande chance de frapper à la porte de cette maison près du chariot du temple, Sannadhi street, que le soir du 27 décembre 1986, quand bien même j'étais arrivée à Tiruvannamalai trois jours plus tôt, le 24. (J'ai appris plus tard que le 27 décembre était le jour sacré de la prise de sannyasa par Swami Ramdas, le Guru de Bhagavan). Ce fut une vision agréable que je n'avais jamais vue auparavant, quand cette Personne Divine ouvrit les portes et vint se tenir devant moi. Mon esprit roula et tomba à Ses pieds. Sans en connaître la raison, des larmes coulèrent de mes yeux. Il est impossible pour des personnes ordinaires comme moi de décrire d'une manière aussi belle que l'a fait Sri T.P. Minakshisundaram dans son "Sri Ramji Akaval" (Salut à Sri Ramji), la Splendeur Divine qui dépassait les cheveux mal peignés et le vêtement sale de Bhagavan. Cette merveille appelée Yogi Ramsuratkumar nous fit entrer dans la maison et nous fit asseoir. Il y avait aussi d'autres dévots. Il vint s'asseoir devant moi et me demanda d'une voix compatissante : "Voulez-vous dire quelque chose à ce mendiant ?" Les mêmes yeux que ceux que j'avais vu dans l'image de Sri Ramana trois jours plus tôt ! La même compassion et la même douceur ! La même lumière ! En maîtrisant mes larmes, je dis lentement : "Je veux voir Dieu." "Oh ! Devaki veut voir Dieu !" Il parlait fort et, après une minute de silence, il continua : "Devaki verra Dieu. C'est une âme pure. Devaki verra Dieu !" Ma collègue Lui dit : "Swami, nous ne savons pas si nous sommes pures ou non. parce que ces paroles viennent de votre bouche, nous sommes devenus pures dès ce moment". C'est tout ! Avec un grand hum le visage devenu rouge et les yeux étincelants de lumière, levant les deux mains, Il nous bénit continuellement pendant dix minutes.

Tous les trois étions assis là fascinés, ressentant une vibration dans le corps et plongés dans un sentiment Divin. Quand Il sortit pour nous accompagner, notre esprit devint léger et une paix divine y régnait. Il y avait un sentiment d'accomplissement, que nous avions trébuché sur quelque chose que nous cherchions depuis de nombreuses naissances.

Le lendemain, tôt le matin, alors qu'une dame qui m'avait accompagnée à Tiruvannamalai et moi-même attendions le bus en face du Ramanashram, une personne qui ressemblait à un mendiant sortit du temple de Dakshinamurti qui se trouvait de l'autre côté et se rua vers nous. Mon amie, qui prit peur, s'éloigna un peu. Alors que je restais immobile, l'homme qui s'était rué vers nous se tint un peu éloigné de moi, tourna autour de moi et repartit en courant dans le temple. Cet incident amusant semble vouloir dire quelque chose. Cependant, les quinze jours qui suivirent, je fus plongée dans une paix si intense que je ne pouvais penser à rien. Une paix qui n'était pas troublée par le bonheur, par le chagrin, par la déception, la colère ou quoi que ce soit. Tout ce qui se passait autour semblaient être des scènes d'un rêve. Participer aux cours ou m'engager dans le travail du collège était si vivifiant que même ces théories subtiles de Physique qui demandent une étude intense d'une heure pouvaient être comprises en un regard de 10 minutes ! Enorme changement ! La paix était si naturelle que même le changement n'était pas connu ! t

De temps en temps le visage de Swami apparaissait devant mon oeil mental. Une douceur délicieuse se répandait. Puis une paix intense ! On ne pourrait prendre conscience de la grandeur de cette expérience que si cette paix commençait à s'évanouir et que les vieilles habitudes redressaient la tête. Je ne pus comprendre ce qui m'était arrivé qu'une fois que de nouveau la colère, les faiblesses, la déception, l'inefficacité, etc... commencèrent à se réemparer de moi. Le mental ressentait une telle angoisse, comme celle du veau séparé de la vache.

Un sentiment brûlant me ramenait toujours à Yogishvara. Pendant sept ans j'ai couru vers Lui pour avoir Son darshan. Prenant conscience qu'il s'agissait d'une soif inextinguible, j'ai une fois pour toutes quitté mon travail le 15 juillet l'année dernière et obtenu la bonne fortune d'être toujours en Sa présence et à Son service. Je me tiens enchantée dans un coin, en face de cet océan de miséricorde que Sri T.P. Minakshisundaram appelle "le Shiva qui est descendu des Cieux pour sauver la Terre." Toutes les épreuves, toutes les souffrances et toutes les expériences plaisantes des quelques dernières années ont été les lilas de Bhagavan pour me rendre parfaite.

Quand j'ai enfin quitté mon travail avec Sa permission et que je suis arrivée à Tiruvannamalai, il était 11h du soir. En plus de la fatigue du voyage, il y avait aussi de l'angoisse : 'Oh Yogi Ramsuratkumar! Pour vous j'ai tout quitté et j'ai quitté tout le monde. Allez-vous l'accepter et bien l'accueillir ?' Au moment où je suis descendue du bus et où je me trouvais en face du Ramanashram, j'entendis de la musique sacrée accompagnée par des instruments de musique. Je me retournais avec surprise et voyait une grande foule qui sortait du même Temple de Dakshinamurti en portant des lampes dans leurs mains et en chantant des hymnes sacrés. Un professeur que je connaissais sortit de la foule, vint vers moi et me dit : "Amma, Namaskar ! Bienvenue ! Nous sommes heureux de vous voir. C'est l'heure auspicieuse qui marque le début du mois. Nous venons de terminer la puja dans le temple de Dakshinamurti et nous allons faire le tour de la Colline Sacrée." Elle prit congé de moi. Quelle immense compassions que celle du Swami ! Qui d'autre peut-il être que la Réalité Ultime qui pénètre tout !

Le lendemain matin alors que je venais pour avoir le darshan du Swami, Il m'appela alors que j'étais assise quelque part derrière les assistants, il me fit asseoir près de Lui et me demanda avec le rire d'un enfant innocent : "Lorsque vous êtes descendue sur ce sol hier soir, qu'est-il arrivé ?" Le bonheur jaillit en mon coeur quand il éclata en vagues de rire. L'esprit se fondit dans "Sa compassion envers Ses enfants, comparable à l'amour d'une vache pour son veau."

Cela demande un talent spécial pour sonder, comprendre et apprécier les caractéristiques uniques du grand Tapasvi.

Au collège, à chaque fois que je m'adressais aux nouveaux arrivants de la classe de Physique, en tant qu'enseignant j'avais l'habitude de leur dire : "A partir du macrocosme jusqu'au microcosme, tout dans l'univers est contrôlé par un ordre et un rythme subtils et même si une déviation très fine arrive dans l'ordre, le monde en sera détruit." Quand je vis, pour la première fois, l'adhésion méticuleuse à un ordre dans toute action de Yogishvara, je fus abasourdie.

J'ai observé attentivement comment il s'y prend et résout les différents problèmes et les différents soucis des dévots qui viennent et qui s'assoient à Ses pieds chaque jour pour rechercher Ses conseils. Certains viennent pur être soulagés de maladies. Le Yogiraj, pour qui la groseille est une panacée et un tonique, donne tout comme médicament et fait disparaître les maladies des dévots par Sa compassion. Ce Seigneur de la Médecine n'administre pas seulement du sucre candy ou une banane comme médicament, mais une fois, à un dévot qui n'aimait pas le babeurre, Il lui en a fait boire quotidiennement pour être libéré de sa maladie. Il fait quelquefois sentir des fleurs sans odeur et ils sont guéris.

J'ai souvent observé Bhagavan se prosterner devant des dévots qui le font à Ses pieds. Un jour un groupe de dévots du Paramacharya de Kanchi demanda à voir Bhagavan et Il se prosterna le premier à leurs pieds. Bhagavan est un Bhakta du Paramacharya. J'ai pu prendre conscience que Bhagavan seul pouvait être un Bhakta parfait.

A chaque fois que des dévots viennent d'Aurobindo Ashram ou d'Anandashram, Bhagavan leur dit : "Vous êtes venus ici pour donner le darshan à ce mendiant et pour le bénir." Il prouve ainsi qu'Il est l'incarnation de l'humilité, la tradition spirituelle de ce Pays Béni. Je L'ai même vu se prosterner devant ceux qui ne se prosternent pas devant Lui. Un jour, Il a tenu de Ses deux mains les pieds d'une personne à l'ego boursouflé. Une fois la personne partie, un dévot a demandé à Bhagavan pourquoi il faisait cela. Bhagavan a répondu : "Ce mendiant ne pouvait l'aider qu'en touchant son corps et son coeur d'une manière ou d'une autre. Ce gentleman ne se prosternerait pas devant ce mendiant, mais il n'est pas difficile pour ce mendiant de tomber à ses pieds. D'une manière ou d'une autre, dans son intérêt, ce mendiant devait le faire."

Une autre caractéristique unique de Bhagavan et de faire chanter aux dévots des autres grands Mahatmas la louange de leurs gurus respectifs. Quand les dévots de Sri Ramana viennent Le voir, il leur fait chanter des chansons sur Bhagavan Ramana, il les fait discuter sur Ramana et il leur fait lire plusieurs fois des articles sur ou des passages de Ramana. Quand les dévots de Sri Ramakrishna viennent, Il les fait parler de la Trinité : Sri Ramakrishna, Sainte Mère Sri Sarada et Swami Vivekananda, et il écoute leur récits avec dévotion. Quand un dévot de Pagal Harnath vient, Bhagavan lui parle d'Harnath. Un jour, un dévot de J. Krishnamurti demanda à Bhagavan de lui donner une photo de Lui. Bhagavan dit simplement au dévot de suivre fermement la voie de J.K. Je me suis réjouie de Le voir danser en extase en chantant 'Om Sri Ram Jai Ram Jai Jai Ram' avec des dévots d'Anandashram. Aux dévots de Sri Satya Sai Baba Il demandera de chanter des Sai Bhajans et il leur fera lire la conférence de Guru-purnima de Sri Satya Sai Baba et il la saluera comme la "Voix de Dieu".

Je ne L'ai jamais entendu dénigrer qui que ce soit, à aucun moment, car Il ne pouvait jamais trouver de faute en personne. Quand quelqu'un essaie de Lui faire du mal par ignorance, Il dira : "C'est la Volonté de Père ! Tout ce qui arrive n'est que pour le bien, car mon Père est sans défaut et tout ce qu'Il veut est sans défaut." C'est ainsi qu'Il enseignera aux dévots qui se trouvent autour de Lui, de par Sa propre conduite, la très grande leçon du 'Saranagati' - l'esprit de l'abandon total à Dieu.

L'érudit tamil T.P. Minakshisundaram salue cette grande personnification de la renonciation, comme le Seigneur Kartikeya, le Seigneur Narayana qui a protégé Gajendra, comme les Incarnations qui ont répandu leur grâce sur Panchali et Ahalya, comme Arunachaleshvara, Chidambara Nataraja et l'Omkara Omni-pénétrant, et il chante avec respect et émerveillement :

"Salut, Oh Yogi au-delà de l'atteinte de la pensée !"
Yogi Ramsuratkumar, Yogi Ramsuratkumar, Yogi Ramsuratkumar, Jaya Guru Raya!