Mes expériences avec Swamiji

My experiences with Swamiji

Ramachandra Upadyaya

 

Je suis venu à Tiruvannamalai en 1968 du fait de mes affaires. Tout le monde va à la recherche d'un Guru. Ce fut ma bonne fortune que le Guru ait cherché à me voir.

Tenant un restaurant, je me suis assis à la caisse le premier matin de ma prise de fonction. Un renonçant avec une barbe épaisse et une moustache entra. Il eut quelque chose à manger. Il vint à la caisse et paya, ce que j'acceptai en silence. Le renonçant me regarda dans les yeux et partit. Il alla directement dans la boutique voisine où mon oncle était assis, et il s'assit près de lui. Mon oncle demanda si Swamiji avait eu à manger. Il dit qu'il avait mangé la nourriture et qu'il avait aussi payé pour elle. Mon oncle qui le connaissait bien le prit immédiatement par la main et me l'amena. Je fus étonné ! Mon oncle mit ma main dans celle de Swami et dit que je devais veiller à ce qu'il n'ait jamais faim. Par la suite le renonçant venait ou dans l'après-midi ou bien le soir et il devint pour moi Swamiji. La grâce du Guru commençait à m'envelopper.

Swamiji vint ainsi au restaurant pendant dix ans. Le voyant fréquemment, je ressentais comme un manque s'il ne venait pas pendant quelques jours. J'allai alors le voir et il m'expliquait qu'il avait pris la nourriture que des dévots lui avaient offerte. Quand je Lui envoyais du petit-lait l'après-midi les jours très chauds d'été, Il riait et disait que le Maître servait le mendiant. Qui est le mendiant et qui est le Maître ici ?

Il m'appela un jour et dit : "la nourriture du restaurant n'est pas pour ce mendiant. Tout ce qui est cuisiné pour les enfants à la maison, s'il vous plaît, envoyez-en un peu à ce mendiant." J'envoyais la nourriture par mes enfants. Tant que la nourriture a été envoyée à Swamiji, les enfants ont été en très bonne santé, sans aucune maladie. Il parlait affectueusement à mes enfants. Il les faisait asseoir et chanter des Bhajans. Il riait, plaisantait et jouait avec eux comme un enfant.

A cette époque je lisais le Ramayana et Mahabharata. Il me demandait de décrire les personnages et les vérités philosophiques en eux. J'étais surpris de voir qu Lui qui connaissait tout m'écoutait avec une grande attention comme s'Il ne connaissait rien.

A cette époque-là Swamiji avait quelques visiteurs. Swamiji et moi avions l'habitude de nous asseoir dans la pièce intérieure de Sa résidence et de chanter joyeusement "Sri Rama Jaya Rama Jaya Jaya Rama." Cela durait des heures.

Swamiji me faisait souvent subir des épreuves. Un jour, alors que Swamiji n'était pas bien, je pris du kashayam (1) de la maison à environ 7 heures du soir. Je demandai : "Swamiji, vous n'êtes pas bien ?" Il se mit fort en colère. "Vous le savez, et pourtant vous demandez si je ne vais pas bien ?" et il se mit à faire les cent pas. Il me grondait tout en marchant. J'étais assis avec la tête inclinée et j'ai même pensé un moment e lever pour m'en aller. Mais mon cœur ne me le permit pas et j restai assis patiemment. Swamiji s'arrêta de marcher après un petit moment et il s'allongea. Il se mit alors à rire à Sa manière inimitable. Je Lui demandai : "Vous m'avez réprimandé jusqu'à maintenant et maintenant vous vous êtes mis à rire ?"Il rit encore et dit : "Je voulais vous éprouver et voir si vous partiriez si ce mendiant vous grondait."

Swamiji s'intéressait vivement aux événements du monde. Il avait un amour particulier pour la famille Nehru. Il est venu à la maison le jour où Indira Gandhi (alors Premier Ministre de l'Inde) est morte et il a regardé la télédiffusion de la procession funèbre pendant des heures. Quand j'ai rapporté la nouvelle de l'assassinat de Rajiv Gandhi à 11 heures du soir il m'a fait asseoir avec lui et méditer pendant une heure.

Ce fut une époque d'épreuve pour moi. Le propriétaire de l'immeuble dans lequel je tenais l'hôtel avait une différence d'opinion avec moi et nous avions des disputes. Le propriétaire de l'immeuble m'avait injurié en utilisant un langage vulgaire et quelqu'un l'avait rapporté à Swamiji. Swamiji m'appela vers 8 heures du soir à Sa maison et dit que le mot aurait pu être utilisé pour un mendiant comme Lui mais pas contre moi. Quelle affection ! Après mûre réflexion Il me conseilla de quitter l'immeuble en janvier et d'occuper mon propre immeuble. J'hésitais. Mon immeuble demandait au moins deux mois pour être terminé. De plus je m'inquiétais, me demandant si les affaires seraient aussi bonnes dans les nouveaux locaux. Mais je ne pouvais pas désobéir au Guru et j'acceptais son instruction. Swamiji comprenait mon hésitation et Il dit : "Craignez-vous que les affaires ne soient pas aussi bonnes dans vos locaux ? Serait-ce assez si les affaires étaient meilleures qu'elles le sont à présent ?" Ainsi encouragé j'ai commencé à travailler à mon nouvel emplacement.

Quand le 1er janvier à 5 heures du matin je suis allé ouvrir mon Nouvel hôtel j'ai eu la plus agréable des surprises. Swamiji y étais déjà. Il est resté là jusque 8 heures du matin et il est parti après avoir pris le petit déjeuner ensemble. Cela a continué pendant une semaine. Pendant cette période il parlait aux dévots qui venaient pour avoir Son darshan dans le bureau même.

Certains d'entre eux Lui demandèrent en plaisantant : "Swamiji, par la suite devrons-nous venir à cet hôtel pour votre darshan ?" Swamiji répondit, "Il a apaisé ma faim quand il ne me connaissait même pas. Quand il aura des problèmes, je serai avec lui jusqu'à ce qu'il soit débarrassé du problème." L'amour et l'attention de Swamiji pour Ses dévots sont incommensurables.

Swamiji prenait soin non seulement de moi mais aussi de ma famille. Il avait l'habitude de s'informer de tous les membres de ma famille.

Vidya, la fille de mon frère, éprouvait beaucoup de peine et de souffrance après l'accouchement de son bébé et les médecins avaient renoncé comme cas sans espoir. Je suis allé voir Swamiji à 5 heures du matin et L'en ai informé. Il m'a fait asseoir près de Lui, en tenant ma main dans la Sienne. Il est entré en profonde médiation jusqu'6 heures du matin. Puis il a dit : "Tout va bien, allez" et m'a renvoyé chez moi. Je suis reparti sans beaucoup d'espoir. Le lendemain mon frère m'a téléphoné et m'a informé du rétablissement de sa fille.

Un ois plus tard, quand j'ai rencontré Vidya et ai discuté de son rétablissement, elle a dit qu'un Swamiji avais été assis près d'elle et l'avait caressé de la tête aux pieds entre 5 et 6 heures du matin. Elle ne savait pas qui c'était. J'ai alors compris les pouvoirs miraculeux de Swamiji.

 

Un autre évènement de ce genre m'a fait prendre conscience que Swamiji était constamment à mes côtés.

Mon frère et moi voulions nous rendre en pèlerinage à Kashi (Benaras). J'ai demandé la permission à Swamiji. Il a d'abord refusé, mais en voyant on grand désir Il m'a donné la permission. Avant de partir Il m'a dit que je devrais réciter Son nom trois fois si je rencontrais une difficulté.

Une telle situation est arrivée. Nous devions monter dans un train à Pollachi. Le bus pour Pollachi devait partir à 7 heures du soir. A cause d'un embouteillage il était possible que nous n'arrivions pas à temps à la gare des bus. J'étais inquiet parce que si nous rations le bus nous rations aussi le train. Je me suis souvenu

de ce que Swamiji m'avait dit et, en fermant les yeux, j'ai prononcé trois fois le saint nom et je L'ai contemplé.

Nous sommes arrivés à la gare des bus avec une demi-heure de retard. Mais le bus dans lequel nous devions voyager n'avait pas du tout démarré, retardé par une altercation entre les passagers et le chauffeur. Après avoir embarqué les désaccords ont cessé et le bus a démarré. J'ai remercié Swamiji de tout mon cœur.

J'ai été le témoin de nombreux événements de ce genre.

Lorsque la consécration de Son temple à Kanimadam (Kanyakumari) a eu lieu, j'ai demandé Sa permission pour y assister. Le Kumbhabhishekam avait lieu entre 6h30 et 7h30 du matin. Swamiji m'a demandé de rester avec lui à cette heure-là. Nous avons chanté des Bhajans exactement à cette heure-là. J'ai fait amener du café de mon restaurant qui a été distribué à tous ceux qui étaient présents. Swamiji a déclaré que le Kumbhabhishekam était terminé et que nous pouvions partir.

J'avais quitté mon lieu de naissance pour une nouvelle ville et il n'y avait l ni parents ni amis. Mais Swamiji était devenu mon parent, mon cher ami, mon philosophe et mon guide. Maintenant, à chaque fois que je rentre dans l'Ashram je peux L'entendre 'appeler de Sa voix sonnante : "Viens, Ramachandra" avant tant d'amour et d'affection. La vie que j'ai vécue avec lui a été comme la vie avec mon père dans mon enfance. C'est la Grâce du Gutu, la compassion de Dieu.

(1) Médicament ayurvédique contre l'indigestion, le rhume, etc

- Saranagatham Janvier 2015
A partir de le traduction anglaise par Ravi de l'original en tamil.

I came to Tiruvannamalai in 1968 in connection with my business. Everyone goes in search of a Guru. It was my good fortune that the Guru sought me out.

Running a restaurant, I sat at the cash counter on the first morning of my taking charge. A renunciate with a thick beard and mustache came in. He had something to eat. He came to the cash counter and paid the money. which, I silently accepted. The renunciate looked into my eyes and left. He walked straight into the shop next door, where my uncle was seated, and sat next to him. My uncle inquired whether Swamiji had his food. He said he had eaten the food and also paid for it. My uncle who knew him well immediately took him by the hand and brought him to me. I was amazed! My uncle joined my hand to the Swami's hand and said that I should see to it that he never went hungry. The renunciate thereafter came either in the afternoon or evening and he became Swamji to me. The grace of the Guru began to envelop me.

Swamiji thus visited the restaurant for namely ten years. Seeing Him frequently, I would feel a sense of deprivation if he did not come for a few days. I would go to His place and He world explain that He had taken the food offered by devotees. When I sent Him buttermilk in the afternoor on the very hot summer days, He would laugh and say that the Master is serving the begger. Who is the beggar and who is the Master here?

One day He called me and said "the food from the restaurant is not for this Beggar.
Whatever is cooked for the children at home please send some to this Beggar." "I used to send the food through my children. As long as the food was being sent to Swamiji the children were very healthy, without any illness. He used to talk lovingly to my children. He would make them sit and sing Bajans. He would laugh and joke and play with them like a child.

I was reading Ramayana and Mahabharata at that time. He would ask me to describe the characters and the philosophical truths in them. I used to be surprised that He who knew everything, should listen to me with rapt attention as though He knew nothing.

In those days Swamiji had few visitors. Swamiji and I used to sit in the inner room of His abode and would be blissfully chanting, "Sri Rama Jaya Rama Jaya Jaya Rama." This would go on for hours.

Swamiji would frequently subject me to tests. Once when Swamiji was unwell I took some kashayam from home at about 7 p.m. I enquired, "Swamiji, are you not well?" He became very angry. "You know that, and still you are asking whether I am unwell?" and he started walking up and down. He was scolding me as He walked. I was sitting down with my head bowed and at one stage, I even thought of getting up to leave. But my heart did not let me and I sat patiently. After a little while Swamiji stopped walking and lay down. Then He began to laugh in His inimitable way. I asked Him, "You were scolding me till now and now you have started laughing?" He laughed again and said "I wanted to test you and see whether you would leave me if this beggar scolds you."

Swamiji would keenly watch the events in the world. He had a special love for the Nehru family. He came home on the day Indira Gandhi (the then Prime Minister of India) died and watched the telecast of her funeral procession for hours. When I carried the news of Rajiv Gandhi's assassination at 11 p.m. he made me sit with him and meditate for an hour.

It was a trying time for me. The owner of the building in which I was running the hotel had difference of opinion with me and we had arguments. The owner of the building had abused me using bad language and somebody reported this to Swamiji. Swamiji called me at about 8 p.m. to His abode and said the word could have been used for a beggar like Himself but not against me. What affection! After deep thought He advised me to vacate the place by January and occupy my own building. I was hesitant. My building required at least two months for completion. Moreover I was worried whether the business would be as prosperous in the new premises. However I could not disobey the Guru and accepted his direction. Swamiji understood my hesitation and said, "Are you afraid that the business would not be successful in your own place? Is it enough if the business is moreprosperous than the present?" Thus encouraged I started work in my new location.

When I went at 5 a.m. on the first of January to open my New hotel I had the most pleasant surprise. Swamiji was already there. He was there till 8 a.m. and left after we breakfasted together. This continued for a week. During this period he used to talk to the devotees who came for His darshan in the office room itself.

Some of them asked Him playfully, "Swamiji do we have to come to this hotel hereafter for your darshan." Swamiji replied, "He appeased my hunger whenhe did not even know me. When he is troubled, I will be with him till he is cleared of the problem." Swamiji's love and care for His devotee are immeasurable.

Swamiji cared not only for me but also for my family. He used to enquire about all my family members.

My brother's daughter Vidya was undergoing a lot of trouble and pain during the delivery of her baby and the doctors had given it up as a hopeless case. I went to see Swamiji's at 5 a.m. and informed Him. He sat me next to Himself, and holding my hand in His, He went into deep meditation till 6 a.m. Then He said, "Everything is alright, go" end sent me back home. I returned without much hope. The next day my brother telephoned and informed me of his daughter's recovery.

A month later when I met Vidya and discussed her recovery, she said that some Swamiji was sitting next to her and was stroking her from head to foot between 5 a.m. and 6 a.m. She did not know who it was. I then understood Swamiji's miraculous powers.

Another similar incident made me realize that Swamiji is constantly by my side.

My brother and I wanted to go on pilgrimage to Kashi (Benaras). I requested permission from Swamiji. He first refused but seeing my eagerness gave permission He told me before I left, that I should recite His name thrice should I encounter any difficulty.

Such a situation occurred. We had to entrain at Pollachi. The bus to Pollachi was to leave at 7 p.m. Because of a traffic jam we could not reach the bus station in time. I was anxious because if we missed the bus we would miss the train also. I remembered what Swamiji told me and, closing my eyes, uttered the holy name thrice and contemplated Him.

We arrived at the bus station half an hour late. But the bus in which intended to travel had not started at all, delayed by an altercation between the passengers and the driver. After we boarded the bus the differences were reconciled and the bus started. I thanked Swamiji from the depths of my heart.

I have been witness to many such wonderful events.

When the consecration of His temple at Kanimadam (Kanyakumari) took place I sought His permission to attend it. The Kumbhabhishekam was between 6.30 a.m. to 7.30 a.m. Swamiji asked me to be with Him at that time. We sang Bhajans exactly at that time. I had coffee brought from my restaurant and distributed to all those present. Swamiji declared Kumbhabhishekam was over and we could depart.

I had left my native place for a new town and there were no relatives or friends. But
Swamiji has become my relative, dear friend, philosopher and guide. Now whenever I enter the Ashram I am able to hear Him call me in His ringing tone. "Come Ramachandra" with so much love and affection. The life I have lived with him is like the life with my father in my childhood. It is the Grace of the Guru, the compassion of God.

-Courtesy Saranagatham
Translated from the Tamil - Ravi.