Atmopanishad

(traduction : Gaura Krishna)

 

Cette upanishad,, très courte, transmet un enseignement d'Angirasa, l'un des 7 rishis,
un prajapati ou créateur de l'humanité, un des 10 fils nés du mental de Brahma.
Considéré comme le prêtre des dieux, il enseigna Brahmavaidya (la connaissance de Brahman)
et il est l'auteur de nombre d'hymnes du Rigveda. Cette upanishad relève de l'Atharvaveda.

 

1.- Om. Puis Angiras (dit) : Le purusha est triple, à savoir : l'Atman extérieur, l'Atman intérieur et le Paramatman. Les deux couches de la peau (épiderme et derme), les ongles, la chair, les poils, les doigts et les orteils, la colonne vertébrale, les ongles (de pied), les chevilles, le ventre, l'ombilic, les hanches, les cuisses, les joues, et les sourcils, le front et les bras, les flancs, la tête, les petites veines et les nerfs, les yeux, et les oreilles, etc... : celui qui a ces choses, et qui est né et meurt, est appelé l'Atman extérieur.

 

2.- Maintenant, en ce qui concerne l'Atman intérieur : en vérité, Il est le Purusha qui, par sa perception de l'air, de l'eau, du feu, de l'air et de l'éther, du désir et de l'aversion, du plaisir et de la peine, de la luxure, de l'illusion, du doute, etc.; qui, par sa perception de l'aigü et du grave (1), du court, du long et prolongé (2), du crié, de l'interrompu abruptement, et du mélangé (3), et qui par sa sensibilité à la danse, à la musique, au vocal et à l'instrumental, à la perte de conscience, au baillement, etc., est le soi qui entend, sent, goûte, pense, comprend, agit et discrimine, dont le signe est la mémoire, (qui étudie) les Puranas, le Nyaya, les Mimansas et les Dharmashastras, et qui distingue le fait d'entendre, de sentir et d'attirer de la généralité des actions : Il est appelé l'Atman intérieur.

 

3.- Maintenant au sujet du Paramatman : En vérité Il doit être réalisé selon les préceptes des Vedas. Et Il (se révèle) à celui qui, par le yoga du pranayama (1), de pratyahara (2) et de samadhi (3), ou par la discrimination, médite sur l'adhyatma (4). Il est comme la graine du banyan, ou comme la graine du shyamaka (5), conçu comme étant aussi subtil que le cent millième de la pointe d'un cheveu, etc. Il ne peut être appréhendé ni perçu. Il est non né, Il ne meurt pas, Il n'est ni desséché, ni brûlé, ni ébranlé, ni percé, ni rompu; Il est au-delà de toutes les qualités (gunas) le Témoin, éternellement pur, de l'essence de l'indivisible, unique subtil, sans composants, sans souillure, sans égoïsme, dépourvu de son, de toucher, de goût, de vue et d'odeur, dépourvu de doute, sans expectation; Il est présent en tout, impensable, indescriptible, Il purifie le sale et le souillé; Il est sans action; Il n'a pas de samkaras (impressions dans le mental) : Il est le Purusha qui est appelé le Paramatman.

 

(1) Le contrôle du souffle, de la respiration. Une des étapes du yoga (maîtrise de pranomayakosa). Ce sujet sera abordé dans HAMSA.
(2) Le retrait des sens, stade suivant du yoga (maîtrise de manomayakosa) (d°)
(3) Stade suivant du Yoga, quelquefois traduit par 'transe' ou 'extase' : état d'union.
(4) La vérité essentielle, essence de toute chose. Comme dans 'Adhyatma ramayana' : le Ramayana dans son essence.
(5) Quoique très petit, ses pousses donnent de longues tiges.