YOGA VASISHTHA
MAHARAMAYANA

 

LIVRE II

 

CHAPITRE 12

GRANDEUR DE LA CONNAISSANCE VERITABLE

 

1.- VASISHTHA dit : Rama ! Je t'honore comme une personne au mental parfait. Tu sais quoi demander et tu comprends ce qui t'est dit. Aussi vais-je continuer à te parler respectueusement.

2.- Sois calme pour écouter la connaissance en gardant ton mental fixé en toi-même et en étant libre d'orgueil et de passions, penche-toi vers la pure vérité.

3.- Tu possèdes toutes les qualités d'un questionneur et moi celles d'un orateur, ce en autant de choses qu'il y a de perles dans l'océan.

4.- Mon fils, tu as obtenu l'insouciance qui est parente de la raison; comme l'humidité de la mierre de lune qui porte son rapport avec les agréables rayons de la lune.

5.- Rama ! Tes pures vertus et tes bonnes qualités longuement et tôt pratiquées ont fait monter ta renommée, comme l'allongement des fibres blanches la tige exalte le pur lotus.

6.- Ecoute maintenant les paroles que je vais te dire, Rama, car toi seul est à même de les recevoir, comme seule la lune est capable d'ouvrir les pétales du Kumuda.

7.- Quelqu'affaire ou quelqu'investigation qui soit entreprise par qui que ce soit, elle doit être amenée à une fin heureuse, tendant (ainsi) à la paix et à la tranquillité.

8.- S'il n'y avait pas eu pour les hommes de bon entendement la consolation de la philosophie, quel être rationnel pourrait oser porter la misère portéer en ce monde par ( du fait de l') ignorance ?

9.- Toutes les facultés du mental sont absorbées dans la contemplation du Suprême, comme la dissolution des rochers des montagnes par la chaleur solaire à la fin du monde.

10.- Rama ! L'intolérable peine colique causé par ce monde vénéneux n'est guérie que par la méditation yoga, comme le poison de la morsure de serpent est guéri par les incantations Garuda.

11.- On obtient la capacité au yoga par la discussion des shastras en compagnie des gens de bien qui seule peut nous donner le grand agrément de la connaissance spirituelle.

12.- On doit reconnaître que nous diminuons nos malheurs en agissant avec raison : c'est pourquoi les hommes raisonnables ne seront jamais regardés avec indifférence.

13.- L'homme qui raisonne se libère de cette maladie de ce monde et quitte sa structure (son corps) qui est plein de maladies comme un serpent rejette sa dépouille usée par le temps; et il regarde les scènes magiques du monde avec un esprit tranquille et du calme. Aussi l'homme tout à fait sage n'est pas sujet à la misère de l'imparfaitement sage.

14.- Le plaisir rèche et inégal du monde n'est qu'une maladie pour les hjommes, et il les pique comme un serpent. Il les coupe comme une épée et les perce comme une lance. Il les lie fermement comme le fait une corde et les brûle comme le fait le feu et il bande les yeux de leur entendement comme dans les ténèbres de la nuit. Il les rend aussi abattus et lourds qu'une dalle de pierre. Il détruit notre prudence et abaisse notre position. Il nous jette dans le fossé de l'erreur et nous tourmente avec l'avarice. Il n'y a ainsi pratiquement aucune sorte de difficulté qui ne s'abatte pas sur les hommes à l'esprit matérialiste.

15.- L'attachement aux biens de ce monde est une maladie aussi dangereuse que le choléra qui, à moins qu'elle ne soit guérie à temps, est sure de troubler son patient des tourments de l'enfer

16.- tels que ceux qui sont causés par l'ingestion de pierres, par des blessures d'épées et de lances; en étant bombardé de pierres, brûlé par le feu et engourdi par le froid; par la perte de membres, en se souillant le corps de sang comme on le fait avec de la pâte de santal; en étant percé par des vers sommes des arbres mangés par les vers, et piqués dans le corps par des piques et des manches à balai ou percés par les flèches redoutables et les éclairs qui s'abattent continuellement dans la bataille; en travaillant dur et en ? sous le soleil et en travaillant dans le froid et sous la pluie comme dans une ????? d'été; ou en restant muet et sourd et sans repos ni sommeil, et finalement en perdant la tête.

17.- Sous des milliers de douleurs intolérables de al vie matérielle de la sorte, personne de doit rester négligent de la libération de cet état, mais on doit penser que ce n'est que notre réflexion sur les Shastras qui peut produire notre réel bien.

18.- Regarde, Rama, ces grands sages et ces grands Rishis, ces Brahmanes et ces princes qui après s'être fortifiés par l'armure de la sagesse et qui ne sont sujets ni à la peine ni au chagrin, se sont pourtant engagés dans les affaires ardues de ce monde avec un mental aussi tranquille que le tien.

19.- Il y a en outre beaucoup des meilleurs des hommes qui, avec leur lumière spirituelle et leurs purs entendements, résident en ce monde comme les dieux Hari, Hara et Brahma qui étaient au-dessus de toutes les affaires et de tous les désirs fluctuants de la vie.

20.- Le voyage de ce monde est agréable pour celui qui, après l'enlèvement de ses erreurs et la disparition du nuage de son ignorance, en est venu à la connaissance de la vérité.

21.- Que la sérénité du mental et le calme repos du coeur étant assurés, tous les sens sont sujets à la paix et toute chose est vue dans une lumière égale; et cette connaissance de la vérité donne de la joie à notre voyage dans ce monde.

22.- Sache aussi que ce corps qui est le nôtre est le char et que ces organes sont ses chevaux, nos respirations sont les vents qui soufflent au-dessus de lui, et le mental est le cocher qui ressent le plaisir de conduire, l'âme atomique est le cavalier qui est consscient d'errer dan sle monde. La connaissance de cette vérité fait de notre voyage terrestre un voyage agréable.