YOGA VASISHTHA
MAHARAMAYANA

 

LIVRE II

 

CHAPITRE 3

SUR LES CREATIONS REPETEES DU MONDE

 

1.- VASISHTHA dit : Rama ! Je vais maitnenant t'exposer la connaissance qui fut jadis donné par notre seigneur né du lotus après la création du monde pour la paix de l'humantié.

2.- Rama dit :Je sais, monsieur, que vous allez m'exposer le sujet de la libération dans toute sa longueur, mais faites d'abord disparaître mon erreur relative au caractère éphémère de ce monde.

3.- Et comment il se fait que le grand sage Vyasa, le père et le guru de Suka, n'ait pas atteint la liberation déincarnée avec toute son omniscience alors que son fils l'a atteinte.

4.- Vasishtha dit : On ne compte pas les atomes qui procèdent de l'esprit et qui forment les trois mondes à la fois avant et après la naissance du soleil glorieux.

5.- Aucun corps ne peut même compter les millions de globes qui forment actuellement les trois mondes.

6.- Et nul ne peut dire par calcul quelnombre de créations va naître de l'océan de l'existence divine de même que ses vgues interminables.

7.- Rama dit : Iln'est nul besoin de parler des mondes qui ont disparu ou qui doivent encore venir; dites-moi ce que vous voulez du présent.

8.- Vasishtha dit : Ce monde consiste en des êtres animaux, humains et célestes, dont les vie, alors qu'elles sont dites prérir en une de ses parties, existent réellement dans la même partie.

9.- Le mental est dit être toujours fluctuant et qu'il fait apparaître les trois mondes en lui-même. Il réside dans le vide sous la forme du coeur et l'incréée qui réside aussi dans l'âme vide ((donne au mental le pouvoir de réaliser les idées latentes de l'âme)).

10.- Les millions d'êtres qui sont morts, ceux qui meurent et ceux qui vont mourir doivent tous renaître ici selon les différents désirs de leur mental.

11.- Le monde extérieur qui apparaît comme réalité n'est en vérité qu'une création de nos désirs; c'est un château de rêve dans l'air et une vue magique répandue devant nous.

12.- Il est aussi faux qu'un tremblement de terre dans une crise de delirium, qu'un lutin que l'on montre terrifiant des enfants, qu'un collier de perles dans le clair firmament et que des arbres qui se déplacent sur la rive pour un passager qui se trouve dans un bateau.

13.- Il est une illusion, comme le fantôme d'une ville dans un rêve et aussi faux que l'imagination d'une fleur qui pousse dans l'air. L'irréalité du monde apparaît le mieux à celui qui est sur le point de mourir ou après la mort.

14.- Mais cette connaissance s'assombrit pour celui qui renaît sur terre quand l'ombre de ce monde retombe sur le miroir de son âme sensible.

15.- Il y a ainsi une lutte pour des naissance et des morts répétées et une fantaisie pour le monde à venir après notre mort.

16.- Après que l'on se soit débarrassé du corps, on en assume un autre puis une autre forme, et ainsi le monde est aussi instable qu'un tabouret fait de feuilles de plantain et de sa pelure.

17.- Les morts n'ont aucune sensation de la terre et des autres corps élémentaires, ni de l'évolution du monde, mais ils retombent dans ces erreurs une fois que leur être renaît ici-bas.

18.- Il y a une ignorance sans fin qui ressemble à une immense rivière qui enveloppe la face de la création et qui se brisent en petits courants d'ignorance sans gué.

19.- La Divinité, comme une mer, se lance dans des différentes vagues de la création qui apparaissent sans cesse et pleinement l'une après l'autre.

20.- Tous les êtres ne sont que les vagues de cette mer dont certaines sont semblables à une autre dans leur esprit et leur nature tandis que d'autres ne sont qu'à moitié semblables et d'autres tout à fait différentes du reste.

21.- Je considère ce sage Vyasa comme l'une de ces trente deux vagues du fait de sa vaste connaissance et de sa belle apparence.

22.- Douze d'entre elles posédaient une moindre compréhension, c'étaient les patriarches des hommes, revêtus d'une énergie égale. Dix d'entre eux étaient des hommes à l'esprit inhabituellement calme et le reste étaient des adepts dans leurs devoirs familiaux.

23.- D'autres Vyasas et d'autres Valmikis renaîtront, et de la même manière d'autres Bhrigus et d'autres Angiras, tout aussi bien que d'autres Pulastyas et autres sous différents formes.

24.- Tous les autres hommes, tous les autres Asuras et tous les autres dieux avec leurs groupes naissent et sont détruits de manièire répétée sous leur forme précédente ou sous une forme différente.

25.- Comme celui-ci, il y a soixante douze cycles Treta dans un Kalpa de Brahma, quelques-uns sont passés et d'autres vont suivre. Il y aura ainsi d'autres personnes comme celles qui sont parties et, comme je le comprends, un autre Rama et un autre Vasishtha comme nous.

26.- Il y a eu dix incarnations successives de ce Vyasa qui a fait de telles actions merveilleuses et qui est réputé pour sa vaste connaissance.

27.- Moi-même et Valmiki ont été contemporains plus d'une fois, nés aussi dans des âges différents et de très nombreuses fois.

28.- Nous avons existé beaucoup de fois, et il y en eut d'autres aussi comme moi-même, et je suis né ainsi sous beaucoup de formes.

29.- Ce Vyasa renaîtra huit fois à l'avenir, et il écrira de nouveau son Mahabharata et les histoires des Purana.

30.- Ayant divisé les Vedas et ayant décrit les actions de la race de Bharata et établi la connaissance du Brahman, il doit atteindre sa libération désincarnée.

31.- Ce vyasa qui est dépourvu de peur et de chagrin, qui est devenu calme et s'est émancipé après avoir calmé son mental et avoir abandonné les désirs matériels est dit être libéré dans sa vie présente même.

32.- Le libéré vivant peut quelquefois être associé à ses parents et à ses biens, à ses actions et à ses devoirs, à son savoir et à sa sagesse et à tous ses effots comme les autres hommes, ou il peut y renoncer tout d'un coup.

33.- Ces êtres ou renaissent une centaine de fois dans un âge ou ils ne renaissent pas du tout, et selon la volonté impénétrable de Dieu.

34.- Ces âmes passent par les mêmes changements par répétition, comme un boisseau de grain qui est ramassé pour ^petre semé de manière répétée et pour être récolté encore et encore.

35.- Comme la mer soulève ses vagues incessantes de formes différentes, tous les êtres vivant naissent sans cesse sous des formes variées dans l'immense océan du temps.

36.- L'homme sage qui est libéré dans sa vie vit avec sa conviction intérieur dans un état de calme, sans aucun doute en son mental, et tout à fait content de l'ambroisie de l'égalité d'âme.