YOGA VASISHTHA
MAHARAMAYANA

 

LIVRE II

 

CHAPITRE 9

ENQUÊTE SUR LES ACTIONS

 

1.- RAMA demanda : Vous qui êtes versé dans toute connaissance, voulez-vous bien expliquer le véritable sens de la destiné comme on l'entend communément ?

2.- Vasishtha répondit : C'est l'activitté d'un homme et rien d'autre, ô Raghava, qui est la cause de toutes ses actions et le réceptacle de leurs conséquences, la destinée n'a rien à y voir.

3.- La destinée est une chose purement imaginaire qui n'existe ni n'agit ni ne ressent. On ne la voit pas et on ne la considère pas.

4.- Le résultat, bon ou mauvais, qui vient des actes accomplis par une activité réussie s'exprime par le mot 'destinée'.

5.- Ce qui est souhaité et ce qui n'est pas souhaité comme conséquences qui résultent des actions bonnes et mauvaioses de l'activité humaine est appelé par les gens 'effets de la destinée'.

6.- L'activité humaine qui est la seule cause d'une conséquence future inévitable est appelé destinée par la majorité de l'humanité.

7.- Vraiment, Ô Raghava, la destinée, quoique vide comme le vide, apparaît réelle à celui qui pense qu'elle est un agent actif tandis que les autres savent qu'elle est inactive.

8.- En outre destinée est un simple mot prononcé par les hommes au vu du résultat d'un effet bon ou mauvais de leur action présente : "c'est ceci qui a provoqué cela."

9.- C'est ma conviction et j'ai connu pour certain que la destinée n'est rien d'autre que le mot que prononcent les gens au vu de l'atteinte de l'objet de leurs efforts.

10.- Destinée est ce mot de consolation qui est prononcé par les hommes pour signifier le bien ou le mal qu'ils rencontrent et qu'ils disent être l'effet.

11.- Rama demanda : Comment se fait-il que vous, qui êtes tous sages, contredisiez maintenant votre propre affirmation selon laquelle la destinée est le résultat du stock de nos actions antérieures ?

12.- Vasishtha répondit en disant : Bien dis, ô Rama ! Tu connais tout; mais écoute-moi te dire la chose en entier par laquelle tu auras une conviction ferme de la nullité de la destinée.

13.- Tous les désirs divers que les hommes peuvent avoir entretenus auparavant en leur esprit, même ces désirs sont à la fin comptés comme actions.

14.- On voit aussi tous les animaux agir selon kleurs désirs et ne rien faire si dans leur nature il n'y avait pas un penchant pour.

15.- Comme le villageois s'en va à son village et le citadin à la ville, c'est la nature du désir qui conduit les hommes à faire des actes particuliers.

16.- La résolution vive et ferme avec laquelle une action a été fite dans l'état précédent de la vie, cela en vérité est appelé destinée dan sles vies successives ou dans les générations d'êtres vivants.

17.- Ainsi les actiopns de tous les êtres actifs conformes à leurs natures, et les actions des hommes sont en accord avec leurs désirs, le désir n'est autre que le mental même, et le mental est le même que l'âme humaine.

18.- Le mental est l'âme et la cause de toutes les actions qu'on appelle les évènements de la destinée, il n'y a à) coup sur nulle autre chose telle que la destinée à côté du mental.

19.- Le mental est en vérité l'âme humaine, qui agit comme il désire et jouit en conséquences des fruits de ces désirs, et il est pareil à la destinée.

20.- Sache, Rama, que le mental, le coeur, le désir, l'action et la destinée sont des mots synonymes, que les vertueux appliquent à l'âme qui ne peut se rendre compte.

21.- Tout ce qu'entreprend continuellement cette âme avec une résolution ferme, elle en obtient le fruit.

22.- C'est au moyen de l'activité ou de l'action de son âme, et par nul autre moyen, ô support de la race de Raghu, qu'elle obtient tout, et puisse cela te conduire à ton seul bien.

23.- Rama dit : Pris dansle filet de mopn désir pré-existant, j'en reste le prisonnier et fait ce qu'il me conduit à faire. Alors dis-moi, sage, ce que je puis faire d'autre.

24.- Vasishtha répondit : Alors, ô Rama, tu pourras atteindre à ton bien éternel si tu ne fais qu'y exercer ton activité, sans cela il n'y a pas d'autre moyen de l'atteindre.

25.- Ces désirs sont de deux sortes : les uns conduisent au bien et les autres au mal. Aussi le désir de notre état antérieur doit-il avoir été d'une sorte ou de l'autre.

26.- Si désormais tu es guidé par les désirs purs, nous seras conduit petit à petit au moyen de bonnes actions à atteindre l'état de ton bien-être éternel.

27.- Mais si tes mauvais penchants tendent à te conduire vers les problèmes, tu devras faire de ton mieux pour vaincre de force de telles inclinations.

28.- Rama, tu es sage et parfaitement intelligent et tu n'es pas seulement composé d'un corps lourd; si tu a besoin de la direction de quelqu'un d'autre pour éveiller ton intellect, dis-moi alors où demeure ta propre intelligence.

29.- Si tu dois avoir quelqu'un pour éclairer ta compréhension, dis où il se trouve pour l'illuminer et qui est l'autre pour l'illuminer aussi. Alors comme personne n'est complètement dépourvu de compréhension, qu'il l'améliorer lui-même.

30.- Le cours de nos désirs s'écoule entre les deux canaux du bien et du mal; ce doit être par l'exercice de notre activité que nous devons le tourner vers la bonne direction.

31.- Toi qui est le plus puissant des puissant, tu dois exercer la force de ton activité pour diriger ton mental d'une direction non profitable vers une une direction profitable.

32.- En dirigeant le mental dans le droit chemin à partir du mauvais, il prendra la bonne direction et vice versa. Mais comme le mental humain est comme un enfant, on ne doit pas l'employer par la force.

33.- L'entraînement de l'enfant, comme celui du mental, se fait doucement par douceur et indulgence, et non par la force ou la hâte.

34.- Par ta pratique constante, tu as déjà obtenu la maîtrise sur tous tes désirs bons et mauvais; tu dois donc maintenant ne diriger tes tendances que vers ce qui est bon.

35.- Ô victorieux Rama ! Qand par tes habitudes sans tâche tu as l'aptitude de faire ce qui est bien, apprends que c'est le résultat de ta bonne nature.

36.- Ô Rama sans péché, tes désirs dorment à présent en ton mental et demandent de la pratique pour n'être employés qu'à faire le bien.

37.- Si à présent tu ne t'exerces pas à améliorer tes désirs qui dorment par une pratique constante, tu ne pourras jamais espérer être heureux.

38.- Lorsque cela est incertain, penche-toi vers ce qui est bien, et comme tu t'y épanouiras, tu n'auras aucun mal à craindre.

39.- Quelque soit ce que l'on pratique, on y devient parfait avec le temps; de même que l'étude depuis l'enfance rend l'érudit libre de l'erreur.

40.-Lorsque la bonne volonté est en toi, tu dois parvenir à ton objectif au moyen de ton activité et de la sujétion des organes de ton corps.

41.- Aussi longtemps que ton mental est imparfait et ignorant de la vérité divine, tu dois suivre ton guru, les livres et le raisonnement et agir selon leurs conseils.

42.- Ayant d'abord terminé tes actions et connu la vérité, tu dois abandonner même tes actions méritoires et avec elles tous tes désirs.

43.- Ayant su, par ta bonne compréhension, que le chemin de la vertu pris par les hommes d'honneur est vraiment bon, prête une attention particulière pour connaître la nature de Dieu, puis abandonne cela et demeure comme un muni.