BHARAT, NOTRE MERE A TOUS

Dans cette série, nous donnons aujourd'hui une
traduction d'un passage d'un ouvrage de Sri Chaman Lal.

Empreintes sur l'Occident
(Même la sagesse grecque est en fait indienne...)

 

Des indologues éminents comme Max Müller, Garbe et Winternitz sont d'accord pour dire que "des siècles avant le Christ il y avait en Perse, en Asie Mineure et à Alexandrie des centres intellectuels qui étaient visités, parmi d'autres, par les Grecs et des brahmanes de l'Inde qui jouèrent un rôle important dans la camaraderie intellectuelle promue par ces centres où les idées Indiennes étaient très populaires."

Garbe dit que les doctrines de la philosophie indienne Samkhya exercèrent une grande influence sur les penseurs grecs comme Héraclite, Empédocle, Anaxagore, Démocrite et Epicure. Il dit que la théorie d'Héraclite selon laquelle "tous les corps sont des transformations du feu" et celle d'Empédocle de "l'éternité et de l'indestructibilité de la matière" sont des nouvelles formulations des idées du Samkhya qui furent aussi à l'origine de la croyance de ce dernier dans la transmigration de l'âme.

Les philosophes éléatiques (1) de la Grèce, dit Huszar, furent profondément influencés par les Upanishads. Leur vue selon laquelle Dieu et l'univers sont éternels et immuables était clairement upanishadique. Erdmann dit : "L'absorption de toute existence séparée dans une substance unique, comme enseigné par les Eléates, semble plutôt un écho du panthéisme indien qu'un principe de l'esprit hellénique."

Max Müller et d'autres autorités européennes sont d'avis que Pythagore a eu des contacts avec des érudits indiens en Perse, desquels il apprit la quarante-septième théorie de la géométrie euclidienne que l'on trouve dans les Sulva Sutras de Baudhayana, ses idées de la science musicale, l'importance des nombres, sa doctrine de la réincarnation, comme aussi la "sainte tetracktys" dont on trouve la signification dans la formule des diagrammes (yantras) pour les sacrifices védiques auxquels est encore rattachée l'origine du système de notation décimale. Colebrooke tient que les Pythagoriciens sont endettés vis à vis de leurs instructeurs indiens. Schrader déclare que l'Inde est le lieu de naissance des idées Pythagoriciennes.

LIEN AVEC L'INDE

A la fois Platon et Aristote ont eu des contacts avec l'Inde via la Perse lorsque l'empire achaemanien touchait les frontières de l'Inde et de la Grèce. Au cinquième siècle av. J.C., dit Max Müller, il y avait en Grèce des Brahmanes d'Inde. Qu'ils se trouvaient à Athènes au temps de Socrate est corroboré par Eusèbe, un historien de l'Eglise grecque du troisième siècle ap. J.C. Il mentionne la rencontre d'un Indien avec Socrate à qui le premier demanda quelle était l'étendue de sa philosophie. "Une enquête sur les phénomènes humains" répondit Socrate. L'Indien éclata alors de rire : "Comment un homme peut-il enquêter sur le phénomène humain quand il est ignorant des phénomènes divins ?"

Urwick est convaincu que l'Inde est le lieu de naissance de beaucoup des idées de Platon. "Platon est plein de pensée Samkhyienne élaborée par lui mais prise de Pythagore", dit Hopkins. Max Müller dit que "la similitude entre le langage de Platon et celui des Upanishads est quelquefois saisissante. Garbe tient que beaucoup des idées de Platon furent transportées d'Inde en Grèce. On pense que le Gnosticisme et le néo-platonisme sont sortis d'une synthèse des idées chrétiennes et indiennes. L'idée gnostique de la pluralité des cieux et des mondes spirituels est vue comme clairement upanishadique.

Il ne peut y avoir aucun doute, dit Erdmann, que Plotin, le fondateur de l'Ecole néo-platonicienne qui influença profondément la pensée européenne, avait une profonde connaissance du mysticisme indien et il mena lui-même la vie d'un yogi s'élevant souvent à des états de samadhi mentionné dans la littérature du Yoga. Son "Mental universel" et son "Âme-Monde" sont clairement védantiques. Ce qu'il appelle 'Nature' s'identifie à la Prakrti du Samkhya dont l'influence est montrée par Garbe dans l'explication que donne Plotin de la création.

L'influence indienne dans l'Asie Mineure pré-chrétienne est attestée par Zenob, un écrivain d'Arménie du IVè siècle, qui relate comme au IIè siècle av. J.C. deux princes indiens s'établirent à Taron, à l'ouest du lac Van, et érigèrent des temples pour le culte de Giasne, identifié comme étant Krishna. Cela montre l'influence du Bhagavata ou du culte de Krishna sur la Chrétienté dans ces régions où un peu plus tard il eut jusque cinq mille fidèles.
A suivre