L'IMPORTANCE DE LA FORET
DANS LA CULTURE INDIENNE

Ma Vijayalakshmî

 

Allocution présidentielle donnée par Ma Vijayalakshmî à l'occasion de la Conférence de fondation organisée par le Shri Chandrasekarendra Sarasvati Maha Vidyalaya et la Yogi Remsuratkumar research Fondation for Asian Culture à l'Université SCS MV de Kanchipuram le 23 janvier 2009

Nous savons tous que le Kanchi Mahaswamigal a marché à grands pas comme un colosse sur la scène spirituelle indienne pendant la plus grande partie du 20è siècle. Son immense érudition, sa connaissance complète des Vedas et des shastras, sa compassion et son amour grâcieux envers tous les êtres sont devenus une continuelle source d'inspiration pour des millions de gens à travers l'Inde entière. Beaucoup ont réappris la valeur du Sanatana Dharma après avoir été tristement égarés par un système d'éducation qui met l'accent sur les valeurs sur le plan matériel.

Bhagavan Yogi Ramsuratkumar a accompli son oeuvre en secret la plus grande partie de sa vie, en évitant la publicité. Il avait en effet l'habitude de fuir les gens qui pouvaient perturber son travail. Mais une lampe ne peut être cachée longtemps sous un boisseau; elle devait sortir et elle le fit, flamboyante de ses rayons divins, chassant l'obscurité de l'ignorance et répandant l'amour, la bopnne volonté et la paix au sein d'une humanité déchirée par les conflits. L'amour mutuel, l'estime et la bonne volonté qui coulaient comme un torrent entre les deux Mahatmas ne vinrent à être connues que dans les années quatre vingt dix.

Ces Mahatmas partageaient un intérêt commun, à savoir les Vedas et les valeurs transmises par notre Sanatana Dharma. Le Sri Chandrasekharendra Sarasvati Vishva Maha Vidyalaya a été fondé par les illustres successeurs du Mahaswamigal pour poursuivre les études dans ces domaines de recherche négligés. Le Ma Devaki Veda Patasala Trust fut fondé par Bhagavan Yogi Ramsuratkumar lui-même pour pursuivre la recherche dans les Vedas et dans la Bharatiya Sanskriti qui n'est rien d'autre que le Sanatana Dharma en pratique. Les administrateurs du Ma Devaki Vedapatasala Trust ont formé la Yogi Ramsuratkumar Foundation for Asian Culture avec l'idéal spécifique consistant à promouvoir la recherche dans les Vedas et la culture de Bharat, qui a continuellement résisté aux assauts répétés des armées de marauds, et même à la tentative d'implantation d'un système d'éducation qui est fondamentalement contraire au Sanatana dharma.

C'est une sujet de récits et un sujet de honte durable pour Lord Macaulay et pour le Parlement Britannique qu'après qu'ils aient reconnu la spiritualité vivante du système d'éducation indien ils cherchèrent à la détruire de manière délibérée. Voici ce que Lord Lord Macaulay dit le 3 Février 1835 à la Chambre des Lords du Parlement Britannique. Je cite :

"J'ai voyagé Idans l'Inde entière et je n'ai pas vu une seule personne qui soit un mendiant, qui soit un voleur. J'ai vu une telle richesse dans ce pays, un calibre moral si élevé que je ne pense pas que nous puissions conquérir ce pays à moins que nous bririons la colonne vertébrale même de la nation qui est sln héritage spirituel et culturel, et c'est pourquoi j epropose que nous remplacions sont vieux et ancien système d'éducation, sa culture, car si les Indiens pensent que tout ce qui est étranger et anglais est bon et meilleur que ce qu'ils ont, ils perdront leur amour propre, leur propre culture naturelle et il deviendrons ce que nous voulons, une nation vraiment dominée."

Voilà comment cette ancienne civilisation a été soumise. J'ai le regret de dire que cette admiration servile pour les choses étrangères et occidentales persiste à ce jour. Ce qui est pire est que les Indiens ont adopté ce système de valeur occidental qui encourage ces valeurs matérialistes.

C'est un point de l'histoire que de nombreux leaders sont apparus, profondément enracinnés dans les valeurs du Sanatana dharma. Mahatma Gandhi, Bala Gangadhara Thilak, Gokhale, Rajaji, Shri Aurobindo pour n'en citer que quelques-uns, qui restituèrent aux Indiens leur amour propre passé et qui obtinrent l'indépendance politique du pays.

Bien plus encore reste à faire. Cela exige un effort dévoué de la part de tous les éducateurs pour ramener la gloire et le lustre de l'ancien système d'éducation en nous rééduquant sur le système de valeurs dont il était partie ingtégrante. Sa force repose sur le fait que le caractère principal de la civilisation était que les ancienjs vivaient le plus près possible de la nature. Ils vivaient en harmonie avec la nature. Ils ne l'exploitaient pas jusqu'à la destruction. On s'occupait des besoins du corps, en causant le moindre mal à l'environnement. La terre, les arbres, les animaux, l'eau, le feu, étaient tous perçus comme partie du tout. Cette grande pénétration apparaît évidente à partir des hymnes contenus dans les Vedas qui chantent les louanges de la terre : Bhumi. Le Bhumi sukta de l'Atharvana Veda est un hymne extraordinaire. Il dit :

Terre dans laquelle la mer repose la mer, la rivière et les autres eaux,
Dans laquelle nourriture et champ de blé sont venus à exister,
Dans laquelle vivent tous les souffles et Qui vit,
Puisse-t-elle nous accorder sa production la plus belle
Puissent ceux qui sont nés de Toi, ô Mère Terre,
Exister pour notre bien-être, sans maladie et sans gaspillage.
Vigilants tout le long d'une longue vie,
Nous deviendrons porteurs d'hommages pour toi.
Terre ma mère, mets moi en sécurité, avec bonheur, en plein accord avec les cieux,
Ô sage que Tu es, conserve-moi en grâce et en splendeur."

La forêt est exaltée par le Rg Veda :

O Aranyani, Déesse de la Forê
Tu es parfumée, pleine de baume,
Mère de toutes les créatures,
Tu ne laboures pas le sol,
Et mpourtant tu as de telles réserves de nourriture !
I salute you."

(Rg Veda 10 - 146 - 6)

Cela montre la vénération dans laquelle les anciens voyant tenaient la nature en Inde. En effet, la littérature la plus ancienne est remplie de descriptions des merveilles de la nature, depuis le Ramayana de Valmiki jusqu'au Sakuntalam, pour ne pas mentionner les poètes plus tardifs. not to mention the later poets. Elles sont en toutes les langues, dans l'Inde entière. La littérature ancienne est imprégnée d'une vénération pour la vie et d'une conscience que les grandes forces de la nature, la terre, le ciel, l'air, l'eau et le feu aussi bien que les diverses formes de vie, y compris les plantes et les arbres, les forêts et les animaux, sont tous reliés les uns aux autres à l'intérieur des grands rythmes de la nature. En d'autres termes, chacun soutient et aide toutes les autres formes de vie et un bel équilibre est obtenu. Ce que l'homme moderne reconnaît tardivement comme équilibre écologique, était reconnu dans l'Inde ancienne. On avait fait l'expérience que le divin n'est pas extérieur à la création mais qu'il s'exprime au travers des phénomènes naturels. Dans la Mundaka Upanishad tle divin est décrit comme suit :

Le feu est sa tête; ses yeux sont la lune et le soleil
Les régions de l'espace sont ses oreilles, sa voix les Vedas révélés;
Le vent est son souffle, son coeur est l'univers entier;
La terre est son tabouret, en vérité il est l'âme intérieure de tout."

Cette perception a fait que les anciens ont aussi bien vénéré et adoré toute vie végétale et animale. Le SamaVeda tparlent des plantes nourries par une Intelligence qui les imprègne. C'est à partir de cette intelligence pénétrant (Chit) que l'activité (Karma) et que l'ordre vivant cosmique (rta) se développe. Le Sama Veda dit que les plantes ne sont pas soutenues par le prana, mais par la force éternelle de création elle-même. Les sages qui vivaient dans la forêt en faisant leur tapas percevaient et ressentaient cette qualité transcendantale de la vie végétale et la propore relation de l'homme avec elle.

C'est dans cette toile de fond que se sont développés le respect et la vénération poujr tous les êtres, animés et inanimés. Collines et bosquets sont devenus sacrés. Même maintenant, une centaine de milliers de bosquets sacrés ont été identifiés à travers l'Inde. Ces lieux devenaient des endroits où le divin se manifestait. Le Kadamba vanam à Madurai, le Thirukkarugavoor Mullai vanam, le Vedaranyam pour n'en citer que quelques-uns. La manifestation divine, le pouvoir extraordinaire de protéger qui caractérisaient ces endroits ont fini par faire partie des légendes et des Puranas et la divinité continue d'être vivante à ce jour. Les animaux furent assimilés à des montagnes divines, les arbres divers furent considérés comme sacrés à des dieux et à des déesses particulières. Certains arbres furent identifiés comme importants et sacrés dans des temples particuliers et sont devenus le Sthala vriksha.

 

En mentionnant le Sthala vriksha, je me souviens d'un épisode en relation avec notre GuruDeva Yogi Ramsuratkumar. L'arbre Bagula est le Sthala Vriksha du Temple d'Arunachaleshvarar. On dit qu'il a plusieurs siècles et on a construit une plate-forme tout autour. Bhagavan, qui fréquentait le Temple d'Arunachaleshvara, vit (un jour) que des personnes occupées à préparer de la (nom tamil d'un médicament local) enlevaient régulièrement l'écorce de l'arbre. Bhagavan fit part de son angoisse à propos du mal que l'on faisait à l'arbre et il en parla aux administrateurs du temple et mit (ainsi) un arrêt à cette pratique. Il intervint de manière semblable pour empêcher de pêcher dans les réservoirs situés dans le Temple d'Arunachaleshvarar.

Notre science ancienne dit que l'Être Suprême Lui-même est venu sur terre dans les avatars, allant du vil sanglier jusqu'au lion puissant. Ganesha avec sa tête d'éléphant, Anjaneya le singe (considéré) comme Dieu - ne sont pas des aberrations, mais la reconnaissance que le fil commun d'une conscience unique passé à travers tous - homme, plante ou animal, et que le divin réside en tous.

La vie peut être classée en deux formes : mobile et immobile. C'est la merveille de la nature que ce soit l'immobile - le sthavara - qui soutient la vie des formes mouvantes de vie, directement en procurant de la nourriture, indirectement en créant tout l'oxygène nécessaire et en enlevant les gaz toxiques utilisant l'oxyde de carbone. On dit que chaque arbre mature crée jusqu'à 1800 kg d'oxygène par jour et utilise 2800 kg de dioxyde de carbone par jour. Les plantes empêchent l'érosion du sol, donnent la fertilité au sol et purifient l'air. On dit que le Nimba1 est le plus grand créateur d'oxygène2. L'abattage indiscriminé des arbres et la destruction des forêts sont l'une des principales raisons du phénomène de réchauffement mondial.

Les anciens Indiens n'étaient-ils pas sages quand ils adoraient les arbres, quand ils construisaient des panchavatis (cinq arbres : le Billva, le Banni, l'Ashvatha, le Nimba et le Figuier) dans des endroits considérés comme sacrés et quand ils divinisaient le concept de conservation ?

La vénération a insufflé l'instinct de conservation et de préservation de toutes les formes de vie; ce qui est tenu pour sacré ne doit pas être détruit sans réfléchir. Des lois ont ainsi été développées pour interdire de couper les arbres verts. Je dois raconter comment notre GuruDev Bhagavan Yogi Ramsuratkumar a ressenti et nous a appris. Il se sentait absolument peiné quand un arbre allait être coupé. Je me rappelle qu'à Sudama, la demeure de Yogiji, des personnes portant des sacs sont venues couper des branches entières d'un manguier dans le jardin voisin. Un regard d'une souffrance extrême contraria son visage et il marcha à grands pas jusqu'à la rue, regarda simplement les auteurs, et ils disparurent en quelques secondes !

Je me souviens aussi vivement de l'ordre que m'a donné Bhagavan de ne couper aucune branche des arbres du jardin pour les 'tailler' ou pour mettre de l'ordre ! Les groseilles qui poussaient abondamment dans le jardin ne devaient pas être cueillies de l'arbre mais elles devaient être ramassées après que l'arbre les ait libérées. Bhagavan dit aussi quand on cueillait des fleurs : "Faites attention, ne vous faites pas de mal ou ne faites pas de mal à la plante."

Sa compassion s'étendait aux animaux qui se trouvaient près de la demeure et à l'Ashram et même les chiens et les chats égarés devaient être nourris.

Les incidents qui projettent de la lumière sur la compassion du Maître envers tous les êtres vivants sont trop nombreux. Il suffit de dire qu'ils projettent de la lumière sur son amour et son respect énormes envers tous les êtres et qu'ils nous enseignent la valeur ancienne de vénération envers toute vie comme étant une partie du divin.

Ce fut ainsi qu'à travers les ages l'Inde a préservé et a conservé sa vie forestière. Les forêts sont devenues le sanctuaire pour les hommes sacrés, pour les sages, qui sont naturellement devenus les enseignants. Les étudiants devaient les rechercher et étudier avec eux dans la tranquillité et le calme de la forêt profonde, apprendre à vivre en harmonie avec une foule d'oiseaux, de bêtes et de plantes, apprendre à contrôler la langue aussi bien en ce qui regarde la parole qu'en ce qui regarde le goût, apprendre à contrôler l'appétit, apprendre à servir et en fin de compte apprendre sur la vie. L'éducation, dans cette vaste université, le préparait pour la vie d'un maître de maison (chef de famille) et, une fois les devoirs attribués au maître de maison terminés, il était prêt à retourner dans la forêt avec sa femme - ce qui est le vanaprastha Ashrama, pour y contempler l'infini et peut-être prendre des élèves s'il était un homme instruit. Il est à remarquer que lorsque Rama eut à passer quatorze années dans la forêt, les rishis qui s'y trouvaient ne lui ont pas demandé de les protéger contre les animaux, mais seulement contre les Rakshasas - c'est-à-dire de l'homme qui ne reconnaît aucune loi. Cela montre que les rishis, maîtres de maison qu'ils étaient avec leur multitude d'étudiants, étaient capables de très bien se débrouiller avec les animaux sauvages de la forêt. Ainsi l'ancien système d'éducation met-il l'accent sur la vie au contact de la nature, dans la forêt et peut-être plus de la moitié de la vie n'était passée que de cette manière. Dans ces circonstances, la forêt, dans la culture indienne, a été le facteur le plus significatif pour mouler et pour développer l'intelligence, la créativité, la sensibilité et la culture des Indiens. Ce fut dans la solitude de la forêt, au milieu de la riche diversité de la faune et de la flore que les sages ont fleuri. Ce fut là qu'ils ont reconnu la conscience cosmique sous-jacente qui animait toute la création et qu'ils ont atteint des sommets inatteignables de sagesse et qu'ils ont atteint l'unité avec le divin. Les Vedas et le Vedanta ont jailli de telles forces divinement inspirées. La solitude et le silence au milieu d'un règne animal et végétal riches et pleins de ressources ont aussi donné une pénétration lointaine et profonde dans leur nature et cela s'est plus tard développé dans la science de la guérison …

1) Aziderachta Indica.(NdT)
2) Voir aussi l'Ashvatta ! (NdT)

 

 

 

THE SIGNIFICANCE OF FOREST
IN INDIAN CULTURE

Ma Vijayalakshmî

 

Presidential address delivered by Ma Vijayalakshmî on the occasion of the endowment lecture arranged by the Shri Chandrasekarendra Sarasvati Maha Vidyalaya and the Yogi Ramsuratkumar research Fondation for Asian Culture at SCS MV University at Kanchipuram on 23.01.09

We all know that the Kanchi Mahaswamigal strode like a colossus on the Indian spiritual scene for the best part of the 20th century. His vast learning, comprehensive knowledge of the Vedas and shastras, his flowing compassion and love to all beings have become a continuing source of inspirations for millions all over India. Many have relearnt the value of Sanatana Dharma after having been sadly led astray by an education system with stress on values on the material plane.

Bhagavan Yogi Ramsuratkumar has been doing his work in secret most of his life, shunning publicity. In fact he used to run away from people who might disturb his work. But a light cannot be hid under a bushel for long; it has to come out and it did, blazing forth its divine rays, driving away the darkness of ignorance and spreading love goodwill and peace in the midst of strife torn humanity. The mutual love, esteem and good will that flowed like a stream between the two Mahatmas came to be known only in the nineties.

These Mahatmas shared a common interest viz the Vedas and the values imparted by our Sanatana Dharma. The Sri Chandrasekharendra Saraswati Vishva Maha Vidyalaya has been founded by the illustrious successors of the Mahaswamigal to pursue studies in these neglected areas of research. The Ma Devaki Veda Patasala Trust was founded by Bhagavan Yogi Ramsuratkumar himself to pursue research in the Vedas and the Bharatiya Sanskriti which is nothing but the Sanatana dharma in practice. The trustees of the Ma Devaki Vedapatasala Trust have formed the Yogi Ramsuratkumar Foundation for Asian Culture for the specific ideal of promoting research in the Vedas and the culture of Bharat, which has continuously withstood the onslaught of time repeated marauding armies, and even the attempt to implant a system of education which is fundamentally opposed to Sanatana dharma.

It is a matter of record and a matter of lasting shame to Lord Macaulay and the British Parliament that after they recognized the living spirituality of the Indian system of education they sought to destroy it deliberately. Here is what Lord Macaulay spoke on 3rd February 1835 on the floor of the House of Lords of the British Parliament - I quote.

" I have travelled across the length and bread of India and I have not seen one person who is a beggar, who is a thief. Such wealth I have seen in this country, such high moral calibre that I do not think we would be able to conquer this country unless we break the very backbone of the nation which is her spiritual and cultural heritage, and therefore I propose that we replace her old and ancient education system, her culture, for if the Indians think that all that is foreign and English is good and greater than their own, they will lose their self esteem, their native self culture and they will become what we want, a truly dominated nation."

That was how this ancient civilisation was subjugated. I regret to say that this slave like admiration for all foreign-western things persists to this day. What is worse Indians have adopted this foreign value system which supports materialistic values.

It is a matter of history that there arose a large number of leaders deeply rooted in the values of Sanatana dharma. Mahatma Gandhi, Bala Gangadhara Thilak, Gokhale, Rajaji, Shri Aurobindo to name only a few, who restored to Indians their lost self esteem and won political independence for the country.

Much more needs to be done. It requires dedicated effort on the part of all educationists to bring back the glory and lustre of the ancient system of education by reeducating ourselves on the value system which was its integral part. Its strength lies in the fact that the foremost feature of the civilisation was that the ancients lived as close as possible to nature. They lived in harmony with nature. They did not exploit it to the point of destruction. The bodily needs of the population were attended to, causing the least harm to the environment. The earth, the trees, animals, water, air, fire all were perceived as part of the whole. This great insight is evident from the hymns contained in the Vedas which extol the earth - Bhumi. Bhumi sukta of the Atharvana Veda is an extraordinary hymn. It says

Earth in which lie the sea, the river and other waters,
In which food and cornfield have come to be,
In which lives all that breathes and That moves,
May she confer on us the finest of her yield
May those brn of thee, O mother earth,
be for our welfare, Free from sickness and waste.
Wakeful through a long life, We shall become bearers of tribute of thee.
Earth my mother, set me securely with bliss
in full accord with heaven, O, wise one, uphold me in grace and splendour."

The forest is extolled by the Rg Veda

O Aranyani, Goddess of the Forest
You are fragrant, filled with balm,
Mother of all creatures,
You do not till the soil,
yet you have such stores of food,
I salute you."

(Rg Veda 10 - 146 - 6)

These show the reverence with which the ancient seers in India held Nature. In fact most ancient literature is full of descriptions of the wonders of nature from Valmiki Ramayana to Sakunthalam not to mention the later poets. They are in all languages, all over India. Ancient literature is permeated by a reverence for life and an awareness that the great forces of nature-the earth, the sky, the air, the water and the fire as well as various forms of life including plants and trees, forests and animals, are all bound to each other within the great rhythms of nature. In other words each sustains and supports every other form of life and a fine balance is obtained. What the modern man belatedly recognizes as the ecological balance, was recognized in ancient India. It was experienced that the divine is not exterior to creation but expresses itself, through natural phenomena. In the Mundaka Upanishad the divine is described as follows:

Fire is his head; his eyes are the moon and the sun
The regions of space are his ears, his voice the revealed Vedas;
The wind is his breath his heart is the entire universe;
The earth is his footstool, Truly he is the inner soul of all."

This perception has caused the ancients to revere and adore all plant life and animal life as well. The SamaVeda talks of plants being nurtured directly by an Intelligence which permeates these. It is from this pervasive intelligence (Chit) that activity (Karma) and the cosmic living order (rta) evolve. The Sama Veda says that plants are not sustained by prana, but by the eternal force of creation itself. Sages who lived in the forest doing their tapas, perceived and felt this transcendental quality of plant life and man's own connection with it.

In this background was evolved the respect and reverence for all beings, animate and inanimate. Hills and groves became sacred. Even now nearly a lakh of sacred groves have been identified all over India. These places became the spots where the divine manifested. The Kadamba vanam at Madurai, Thirukkarugavoor Mullai vanam, Vedaranyam to name but a few. The divine manifestation, the extraordinary power to protect which characterised these spots have become part of the legends and puranas and the divinity continues to be alive to this day. Animals were identified as divine mounts, various trees were identified as sacred to particular gods and goddesses. Certain trees were identified as significant and sacred in particular temples and became the Sthala vriksha.

When mention is made of the sthala vriksha I remember an episode connected with our GuruDeva Yogi Ramsuratkumar. The Bagula Tree is the Sthala Vriksha in Arunachaleshvarar Temple. It is said to be several centuries old and a platform has been built around it. Bhagavan who frequented the Arunachaleshvara Temple round that certain persons engaged in preparing Tamilname of a local medicine) were regularly removing the bark from the trees. Bhagavan expressed his anguish over the harm being caused to the tree, took up the matter to the administrators of the temple and had a stop put to this practice. He similarly intervened to prevent fishing in the tanks situated in the Arunachaleshvarar Temple.

Our ancient lore says that the Supreme Being Himself came to earth in avatars ranging from the lowly boar to the mighty lion. Ganesa with his elephant head, Anjaneya the monkey as God - these are not aberrations but the recognition that the common thread of one consciousness runs through all - be it man, plant or animals and the divine resides in all.

Life can be classified into two forms, the mobile and the immobile. It is the wonder of nature that it is the immobile - the sthavara that sustains the life of the moving life forms, directly by providing food, indirectly by generating the much needed oxygen and cleaning up the noxious gases using up the carbon dioxide. Each mature tree is said to generate as much as 1800 kg of oxygen per day and use up 2800 kg of carbon dioxide per day. The plants prevent soil erosion, provide soil fertility, and purify the air. The neem is said to be the highest generator of oxygen. The indiscriminate felling of the trees and the destruction of forests is one of the main reasons for the global warming phenomenon.

Were not the ancient Indians wise in worshipping trees, constructing panchavatis (five trees consisting of the Billva, Banni, Ashvatha, Neem and the Fig) in spots considered sacred and divinizing the concept of conservation?

This reverence instilled the instinct to conserve and preserve all forms of life, what is held sacred ought not to be destroyed thoughtlessly. Thus laws were evolved to prohibit the cutting of green trees. I must narrate here how our GuruDev Bhagavan Yogi Ramsuratkumar felt and taught us. He felt positively pained when any tree was being cut. I remember when at Sudama, the abode of Yogiji, some persons carrying sacks came to cut down whole branches of a mango tree in the next garden. A look of extreme pain crossed his face and he strode out on to the street and just looked at the perpetratorrs and they just vanished within seconds!

I also remember vividly Bhagawvn's command to me not to cut down any branches of the trees in the garden for the purpose of 'pruning' them or for the purpose of creating order! The gooseberries which grew plentifully in the garden ought not to be plucked from the tree but they ought to be picked up after the tree released them. Bhagavan also directed while plucking flowers, " Be careful-, don't hurt yourself or the plant.'

His compassion extended to the animals near the abode and at the Ashram and even stray dogs and cats were to be fed.

The incidents which throw light on the Master's compassion to all living beings are too numerous. Suffice it say that they throw light on his abundant love and respect for all beings and teach us the ancient value of reverence to all life as part of the divine.

It was thus that India preserved and conserved her forest life through the ages. The forests became the sanctuary of sacred men, the sages, who naturally became the teachers. The students had to seek them out and study with them in the stillness and quiet of the deep forest, learn to live in harmony with a host of birds, beasts, and plants, learn to control the tongue both in respect of speech as well as taste, learn to control the appetite, learn to serve and ultimately learn about life. The education in this vast university prepared him for the life of a householder and once the duties ascribed to the householder were completed, he was ready to go back to the forests with his wife - that is the vanaprastha Ashrama, there to contemplate the infinite and perhaps take students should he be a learned man. It is remarkable that when Rama had to spend fourteen years in the forest the rishis there did not ask him to protect them from animals, but only from the Rakshasas - that is the man who recognized no law. This shows that the rishis, householders as they were, with their multitude of students were able to get along very well with the wild animals in the forest. Thus the ancient system of education lay emphasis on living close to nature, in the forest and perhaps more than half the life was spent only in this manner. Under the circumstances the forest in Indian culture was the most significant factor to mould and develop the intelligence, creativity, sensitivity and culture of Indians. It was in the seclusion of forests, amidst the rich diversity of fauna and flora that the sages flourished. It was there that they recognised the underlying cosmic consciousness animating all creation and reached unscalable peaks of wisdom and attained unity with the divine. The Vedas and Vedanta have sprung from such divinely inspired forces. The solitude and silence amidst a rich and supporting plant and animal kingdom gave far and deep insights into their nature as well and this later evolved into the science of healing….