Le grand rishi Uddalaka, comme beaucoup de rishis védiques, était marié mais vivait une vie sainte et austère dans un ermitage. Lorsque Sujata eut l'âge, il la maria à son disciple Kahorta, un érudit védique. Après quelque temps, Sujata conçut un fils qui fut un prodige avant même sa naissance. On dit qu'alors qu'il était encore dans le sein de sa mère, le bébé avait maîtrisé les Védas, simplement en les entendant récités par son père et par d'autres à l'ermitage. Malheureusement pour lui son père, Kahorta, manquait de disposition pour prononcer les Vedas clairement. Les chants védiques ne peuvent pas produire les résultats désirés s'ils ne sont pas prononcés et accentués de manière parfaite. Un jour, alors que Kahorta chantait un hymne védique, le bébé lui cria à partir du sein de sa mère que sa mauvaise manière de prononcer les Védas lui faisait mal (1). Kahorta se mit en colère de voir l'impudence de son fils non-né, et il le maudit : "Puisque tu dis des mots tordus alors même que tu es dans l'utérus, tu seras tordu en 8 endroits du corps." Résultat de cette malédiction, lorsque l'enfant naquit, il était tordu en 8 endroits et il fut de ce fait appelé Ashtavakra ('courbé en huit endroits'). A la même époque où naquit Ashtavakra, le sage Uddalaka eut aussi la bénédiction d'avoir un fils, Shvetaketu. Lui et Ashtavakra grandirent ensemble dans l'ermitage d'Uddalaka. Avant la naissance d'Ashtavakra, son père Kahorta avait du aller voir le Roi Janaka de Mithila pour avoir de l'aide. A cette époque, les brahmines étaient pauvres et dépendaient de la générosité des rois et des personnes riches. Le Roi Janaka était réputé pour apporter sa protection aux brahmines érudits et méritants. Mais il avait un savant royal, Vandin, sous sa protection. Vandin avait pour règle de défier les érudits qui venaient rendre visite à débattre avec lui et mettait comme condition que le perdant devrait sauter dans la rivière pour mettre fin à sa vie. (Quoique cela semblât cruel, Vandin avait un jour confié qu'il était le fils de Varuna, le Dieu des eaux et que le Dieu avait besoin de brahmines érudits pur un sacrifice particulier, aussi avait-il permit le tour). Quand Kahorta se rendit au palais du roi Janaka, il dut lui aussi débattre avec Vandin et le résultat est qu'il dut sauter dans la rivière. C'est ainsi que le grand sage Ashtavakra naquit quand son père n'était plus d'une part et, de l'autre, il était né avec un corps connaissant 8 difformités. Ca n'est pas un début très heureux pour un enfant ! Ashtavakra et Shvetaketu grandissaient ensemble, étudiant avec leur guru, saisissant les points délicats de la sagesse védique. Avant même qu'Ashtavakra atteignît sa 12ème année, il était devenu maître de tous les sujets liés aux Vedas. A la différence de nombreux autres, Ashtavakra ne permit jamais à son handicap physique d'être un obstacle à ses performances intellectuelles. C'était un combattant né, et il se montra toute sa vie à la hauteur de sa réputation.
La relève d'un défi intellectuel On n'avait pas parlé à Ashtavakra de la mort de son père, aussi présumait-il qu'Uddalaka était son père. Ce n'est que dans sa 12ème année qu'Ashtavakra vint à savoir, par un échange désagréable avec Shvetaketu, que son père était mort entre les mains de Vandin, le prêtre royal du Roi Janaka. Le jeune sage persuada son oncle maternel Shvetaketu de l'accompagner à la cour de Janaka pour voir le grand sacrifice qui y était conduit. Tous les deux - le jeune oncle et le jeune neveu - allèrent donc assister au grand sacrifice au palais de Janaka. Lorsque les jeunes sages arrivèrent sur le lieu du sacrifice, ils furent arrêtés par les gardiens qui les informèrent que, selon les instructions de Vandin, seules les grandes personnes étaient admises à l'intérieur. Ashtavakra rétorqua en disant : "En vérité, nous sommes vieux puisque nous avons observé les vux sacrés et que nous possédons l'énergie qui nous vient de la connaissance des Vedas. Et nous avons servi nos supérieurs, conquis nos passions et nous avons aussi obtenu l'expérience de la connaissance. Il est dit que même les garçons ne peuvent pas être offensés - parce qu'un feu, même petit, brûle quand on le touche." Il ajouta : "On n'est pas vieux parce que l'on a une grosse tête. Mais les Dieux considèrent comme vieux, même s'il a l'âge d'un enfant, celui qui possède la connaissance. Les sages n'ont pas déterminé que le mérite d'un homme consistât en nombre d'années ou en cheveux gris, ou en richesse ou en amis. Pour nous est grand celui qui est compétent dans les Védas." Bien que le gardien fût frappe de surprise en vouant l'éclat du visage d'Ashtavakra et son brillant esprit, il ne lui permit pas d'entrer. Par chance, le Roi venait de ce côté. Le jeune sage accosta le roi et lui dit que, selon les Ecritures, 'le roi doit laisser passage à un brahmine.' Le roi fut charmé par le courage du jeune sage et il lui permit d'entrer dans le palais. Il demanda aussi à Ashtavakra quel était le but de sa venue et quand il lui dit qu'il voulait défier le savant royal Vandin et établir l'Advaita Vedanta devant tous les savants et les sages, le roi fut horrifié. Il sentait que la mort, sous la forme d'un débat avec Vandin, traquait le sage-enfant. Pour dissuader Ashtavakra de participer au débat suicidaire, le roi Janaka lui posa des questions compliquées auxquelles le jeune sage répondit avec tact. Par exemple : Le Roi demanda : "Qui parmi les Dieux porte ces deux qui vont ensemble comme 2 ânesses (attelées à un chariot), et qui font fureur comme un faucon, et à quoi donnent-ils naissance ? Ashtavakra dit : "Que Dieu vous sauve de la présence de ces deux (nuage et tonnerre) chez vous, toujours, et même dans la maison de vos ennemis " Le Roi demanda ensuite : "Qu'est-ce qui ne ferme pas les yeux même en dormant, qu'est-ce qui ne se meut pas même quand il est né; qu'est-ce qui n'a pas de cur ; et qu'est-ce qui augmente à sa propre vitesse ?" Ashtavakra répondit avec une double signification : "Le poisson (l'âme toujours consciente) ne ferme jamais les paupières en dormant; un uf ne bouge pas quand il est pondu; la pierre (l'âme qui a quitté le corps) n'a pas de cur; et une rivière (le cur d'un yogi) grandit à sa propre vitesse." Le roi cultivé fut laissé sans voix; il permit que le combat eût lieu.
Un Débat sans précédent Dans l'assemblée, Ashtavakra se tenait maintenant face à face avec Vandin, le savant royal qui était la cause de la mort de son père et de beaucoup de savants. Bien entendu, Ashtavakra était plein de rage contre Vandin et donc, après un échange désagréable entre eux deux il lança le défit : - Vous répondez à mes questions, et je répondrai aux vôtres !" Avec ces paroles commença un combat de mots et de sagesse sans précédent entre un savant vétéran et le sage-enfant qui venait d'avoir 12 ans. La lutte eut pur sujet la signification des nombres. Dans le débat, Ashtavakra voulait prouver l'unité ultime de l'Être Suprême par l'Advaita Vedanta, tandis que Vandin restait sur divers systèmes de philosophie pour combattre son opposant. La forme du dialogue, telle qu'elle est donnée dans le Mahabharata, est unique dans la littérature car les énigmes et le sens latent sont cachés avec tact sous l'apparence d'une combinaison de choses insignifiante et mélangées. Il est impossible pour un lecteur ordinaire de comprendre le sens philosophique de ce débat sans l'aide de commentaires : Plein de lutte et de mépris, Vandin ouvrit le débat en suggérant de manière voile que seule l'intellect était le seigneur, le chef et le guide des sens. L'idée fut exprimée avec tact de cette manière : "un feu unique flambé sous différentes formes; un seul soleil illumine le monde entier; un seul héros, Indra, le seigneur des cieux, détruit les ennemis; et un seul Yama est le seul seigneur des Pitris." Ashtavakra répondit à cela : "Les deux amis, Indra et Agni, se déplacent toujours ensemble; les deux sages divins sont Narada et Parvata (cousin et compagnon de Narada); les jumeaux sont les Ashvini Kumaras; deux est le nombre des roues d'un char; et un mari et une femme vivent ensemble comme un couple." Ici, Ashtavakra faisait usage de l'allégorie utilisée dans les Vedas, selon laquelle il y a deux oiseaux qui vivent ensemble comme ami sur un arbre - l'un d'eux mange les fruits pendant que l'autre le regarde. Cela signifie qu'il y a deux seigneur, deux chefs et guides des sens contrairement à ce que Vandin vient juste de dire. Ainsi, en citant les nombres deux, Ashtavakra affirme qu'à côté de l'intellect il y a une autre faculté - la conscience - et qu'ils sont conjointement les seigneurs, les chefs et les guides des sens et qu'ils agissent ensemble comme Indra et Agni, etc. L'assistance à la court n'avait jamais ni vu ni entendu une telle chose. Captivés, ils continuaient de regarder le jeu mental qui se faisait par les mots dans lesquels les nombres jouaient le rôle principal. Il est douteux qu'ils comprissent la couche plus profonde de philosophie qui se trouvait dans cette guerre de rationalité. L'essentiel de leur dispute (sans interprétation philosophique) est : Vandin : Trois sortes d'êtres nés sont produits par des actes; les trois Vedas accomplissent ensemble de sacrifice Vajapeya; à trois moments différents les prêtres commence les rites sacrificiels; trois est le nombre de mots et trois aussi sont les lumières divines. Ashtavakra : Quatre sont les ashramas; les quatre ordres accomplissent les sacrifices; quatre sont les points cardinaux; quatre est le nombre des lettres; et quatre aussi sont les pattes d'une vache. Vandin : Cinq est le nombre des feux; cinq sont les pieds du mètre appelé pantki; cinq sont les sacrifices; cinq nattes se trouvent sur la tête des Apsaras; et cinq fleuves sacrés sont connus dans le monde. Ashtavakra: Six vaches sont payées en gratification à l'occasion de l'établissement du feu sacré; six sont les saisons qui appartiennent à la roué du temps; six est le nombre des sens; six étoiles constituent la constellation Kirtika et six est le nombre du sacrifice Sadyaska. Vandin: Sept est le nombre des animaux domestiques; sept sont les animaux sauvages; sept mètres sont utilisés pour terminer le sacrifice; sept sont les Rishis; sept formes d'hommage sont populaires dans le monde; et sept sont les cordes de la Vina. Ashtavakra: Huit sont les sacs qui contiennent une centaine de plis; huit est le nombre des pattes de la Sarabha qui fait sa proie des lions; huit sont les huit Vasus; et huit sont les anges de Yupa (pieu),dans tous les rites sacrificiels. Vandin: Neuf est le nombre des Mantras utilisés dans l'allumage du feu dans les sacrifices aux Pitris; neuf sont les fonctions attitrées dans les processus de création; neuf lettres composent le pied du mètre vrihiti; et neuf est aussi le nombre des chiffres (en calcul). Ashtavakra : Dix est le nombre des points cardinaux dans ce monde; dix fois cent font mille; dix sont les enseignants de la véritable connaissance; et un bébé demeure dix mois dans le sein de sa mère (2). Vandin : Onze sont les objets dont les êtres jouissent; onze est le nombre de Yupas (pieux dans le terrain du sacrifice); onze sont les changement de l'état naturel qui concernent ceux qui ont la vie; et onze sont les Rudras parmi les dieux dans les cieux. Ashtavakra : Douze mois composent l'année; douze lettres sont nécessaires pour la composition d'un pied du mètre appelé Jagati; douze sont les sacrifices mineurs; et douze est le nombre des Adityas. Vandin : Le treisième jour lunaire est considéré comme le plus auspicieux; treize île existent sur la terre C'est là que Vandin s'arrêta. Il n'avait dit qu'une ligne du sloka quand son intellect échoua à le soutenir, et il eut un trou. Ce fut alors pour Ashtavakra le moment de prouver sa supériorité, qu'il montra en composant la seconde moitié du sloka à la louange du nombre treize. Ashtavakra dit : Treize sacrifices sont présidés par Kesi; et treize sont dévorés par les Atichhandas; (les plus longs mètres) du Veda. En réalité, Ashtavakra disait que l'âme qui est essentiellement inaffectée devient sujette au bonheur et au malheur au travers des treize qui sont : les dix organes de la locomotion et des sens et l'intellect, le mental et l'ego-isme (3). Mais Atichhan das, à savoir : ceux qui ont triomphé de l'ignorance, détruisent ces treize et c'est Mukti . Ainsi se termina la défaite de l'arrogant savant Vandin qui dut alors sauter dans la rivière. Mais avant de le faire, Vandin par la grâce de Varuna, le Dieu des eaux, ramena à la vie tous les savants noyés auparavant, y compris Kahorta. Ce fut ainsi que le père qui avait été mort fut réuni à son fils prodigieux et cela n'était du qu'à son talent bien appliqué.
Ashtavakra, le Grand Connaisseur de Brahman Le trio, Kahorta, Shvetaketu et Ashtavakra retournèrent à leur ermitage, où Kahorta demanda à son fils d'entrer dans la rivière pour prendre un bain, puis il utilisa ses pouvoirs yoguiques pour remettre en place les membres déformés de son fils. Ashtavakra devint ainsi conforme et complet comme toute autre personne normale. Savant né comme l'était Ashtavakra, il fixa alors son mental à l'acquisition de la connaissance la plus élevée du Brahman Suprême. En cela aussi il réussit bientôt, ce qui lui fit abandonner toutes ses passions et l'emprise de la nature. L'apothéose arriva lorsqu'il fut tenté pendant très longtemps par des femmes extraordinairement belles. Ashtavakra resta avec elles, joua le jeu, mais ne perdit jamais sa maîtrise de soi. Les beautés furent satisfaites et s'inclinèrent devant lui. Ashtavakra continue d'être fameux par son livre immortel Ashtavakra Samhita. Ce sont seize chapitres sous la forme d'un dialogue entre le Roi Janaka et le Sage. Son style et son schéma sont comparables à ceux de la Bhagavad-Gita, mais son contenu est pur Advaita, la Réalité Absolue non-duelle. Tant et si bien que Swami Vivekananda, dans les premiers temps qu'il se trouvait avec Sri Ramakrishna, était complètement contre l'Advaita et ne voulait même pas en entendre un mot. Mais Sri Ramakrishna, avec beaucoup de tact, fit lire ce livre à Naren, comme s'il voulait que le livre lui soit lu à lui. C'est ainsi que la formation initiale de Swami Vivekananda dans l'Advaita Vedanta ne se fit qu'à travers ce livre. Voici quelques extraits de l'Ashtavakra Samhita (aussi appelé Ashtavakra Gita): Celui qui se considère libre est libre en vérité, et celui qui se considère attaché reste attaché. "Ce que l'on pense, on le devient" est un dicton populaire en ce monde, qui est tout à fait vrai. Oh, l dualité est la racine du malheur. Il n'y a pas d'autre remède que la réalisation que tous les objets d'expérience sont faux et que "Je" suis pur et unique intelligence et félicité. Je ne connais ni esclavage ni liberté. L'illusion, ayant perdu son support, a cessé. Oh, l'univers, ceux qui existent en moi, n'existe pas en réalité. Comme on peut le voir, ces paroles sont trop profondes pour
l'homme ordinaire. C'est la raison pour laquelle, bien qu'Ashtavakra
ne soit pas aussi populaire que beaucoup d'autres sages, la profondeur
de son message continue de rencontrer partout les aspirants spirituels.
Notes.- 1) "Père, de par votre grâce, j'ai déjà
appris tous les Védas, alors même que je suis dans
le sein de la mère. Mais je suis désolé
de vous dire que vous faites souvent des erreurs en les récitant." |
The great rishi Uddalaka, like many in the Vedic rishis, was married but lived a holy and austere life in a hermitage. When Sujata came of age, he married her to his disciple Kahorta, a Vedic scholar. After a time, Sujata conceived a son, who was a prodigy even before his birth. It is said that while still in the womb, the baby had mastered the Vedas simply by hearing them from his father and others at the hermitage. Unfortunately for him, his father, Kahorta, lacked aptitude in pronouncing the Vedas clearly. The Vedic chants cannot produce the desired results unless they are pronounced and intoned perfectly. One day when Kahorta was chanting a Vedic hymn, the baby cried out from the womb to him that the wrong way of his pronouncing the Vedas was hurting him (1). Kahorta was infuriated at the impudence of his unborn son, and so cursed him, "Since you speak twisted words even while in the womb, therefore you will be twisted in 8 parts of the body." As a result of this curse, when the child was born, he was crooked in eight places and hence was named Ashtavakra ('Bent at eight places'). At the same time when Ashtavakra was born, the sage Uddalaka too was blessed with a son, Shvetaketu. He and Ashtavakra grow up together in Uddalaka's hermitage. Before Ashtavakra was born, his father Kahorta had to go to King Janaka of Mithila, seeking some help. In those days Brahmins used to be poor and had to depend on the generosity of kings and wealthy persons. King Janaka was famous for granting patronage to the learned and deserving Brahmins. However, he had a royal scholar, Vandin, under his patronage. Vandin had made it a rule to challenge the visiting scholars to debate with him on the condition that the loser would have to jump into the river to end his life. (Through it sounded cruel, Vandin once confided that he was the son of Varuna the God of waters and that the God needed some learned Brahmins for a particular sacrifice, hence he had indulged in the trick.) When Kahorta went to King Janaka's place, he too had to debate with Vandin, and as a consequence, had to jump into the river. It was thus that Ashtavakra, the great sage, was born when his father was no more on the one hand, and was born with eight deformities in his body, on the other hand. Not a very happy beginning for a child! Ashtavakra and Shvetaketu grew together, studying under their guru, grasping the finer points of Vedic wisdom. Even before Ashtavakra reached his 12th year, he had become a master of all the subjects connected with the Vedas. Unlike many others, Ashtavakra never allowed his physical handicap to be an obstacle to his intellectual achievements. He was a born fighter and he lived up to his reputation throughout his life.
Taking up an Intellectual Challenge Ashtavakra was not told of the death of his father so he presumed Uddalaka to be his father. It as only in his 12th year that Ashtavakra came to know through an unpleasant exchange with Shvetaketu about the death of his father in the hands of Vandin the royal priest of King Janaka. The young sage persuaded his maternal uncle Shvetaketu to accompany him to the royal court of Janaka to witness the great sacrifice that was being conducted there. Then they both - the young uncle and his young nephew - went to attend the great sacrifice at Janaka's palace. When the young sages reached the sacrificial ground, they were stopped by the gate keepers who informed them that as per the instructions of Vandin, only the grown-ups were permitted inside. Ashtavakra retorted by telling "Verily, we are old since we have observed sacred vows and are in possession of energy proceeding from the knowledge of the Vedas. And we have served our superiors and subdued our passions and have also won proficiency in knowledge. It is said that even boys are not to be slighted - because a fire, even if small, burns on being touched." He further continued. "One is not old because one's head is great. But the Gods regard him as old, although a child in years, who is yet possessed of knowledge. The sages have not laid down that a man's merit consists in years, or grey hair, or wealth, or friends. To us he is great who is proficient in the Vedas." Though the gatekeeper was wonderstruck at the radiance of Ashtavakra's face and his brilliant mind, he did not allow him inside. Fortunately, the King happened to come there. The young sage accosted the king and told him that as per the Scriptures 'the king must give the way to a Brahmin'. The king was charmed by the young sages' courage and allowed him to enter the palace. He also asked Ashtavakra the purpose of his coming and when he was told that he wanted to challenge the royal scholar Vandin and establish the Advaita Vedanta in front of all the scholars and sages, the king was horrified. He felt that death in the form of debate with Vandin was stalking the child sage. To dissuade Ashtavakra from the suicidal debate, the king Janaka asked him some complicated questions which were answered tactfully by the young sage. For example, The King asked, "Who amongst the Gods bear those two which go together like 2 mares (yoked to a chariot), and sweep like a hawk, and to what also do they give birth?" Ashtavakra said, "May God save you from the presence of these two (cloud and thunder) in your house, aye, even in the house of your enemies " The King then asked, "What is it that does not close its eyes even while sleeping, what is it that does not move even when born; what is it that has no heart; and what does increase even in its own speed?" Ashtavakra replied with double meaning, "Fish (the ever-conscious soul) never closes its eyes-lids while sleeping; an egg does not move when laid; stone (soul that has left the body) has no heart; and a river (heart of a yogi) increases in its own speed." The learned King was left speechless; he permitted the contest to take place.
An Unheard of Debate In the assembly, Ashtavakra now stood face to face with Vandin, the royal scholar who was the cause of the death of his father and many other scholars. Naturally Ashtavakra was full of rage against Vandin and so after some unpleasant exchange between them, he threw the challenge: " - You answer my questions, and I shall answer yours!" With this utterance began an unprecedented contest of words and wisdom between a veteran scholar and the child sage who has just turned 12. The contest dwelt on the mystic significance of numbers. In the debate, Ashtavakra wanted to prove the ultimate unity of the Supreme Being through Advaita Vedanta, whereas Vandin dwelt on various systems of philosophy to combat his opponent. The form of the dialogue, as given inn the Mahabharata, is unique in literature since enigmas and the latent meaning are tactfully hidden under the appearance of trifling and mixed combination of things. It is impossible for a common reader to get at the philosophical import of this debate without the help of commentaries: Full of conflict and contempt, Vandin opened the debate by hinting covertly that only the intellect was the lord, leader and guide of the senses. The idea was tactfully couched as, "one only fire blazes forth in various shapes; one only sun illumines the whole world; one only hero, Indra, the lord of heaven, destroys the enemies; and one only Yama is the sole lord of the Pitris." To this Ashtavakra replied: "the two friends, Indra and Agni always move together; the two divine sages are Narada and Parvata (cousin and companion of Narada); twins are the Ashvini Kumaras; two is the number of the wheels of a car; and a husband and wife live together as a couple." Here, Ashtavakra was making use of the allegory used in the Vedas, according to which there are two birds that live together on a tree as friends - one of these eats the fruits and the other looks at the former. This means that there are two lords, leaders, and guides of the senses as opposed to what Vandin had just said. So, by citing the numbers two Ashtavakra asserted that besides intellect there is another faculty - consciousness which are jointly the lords, leaders and guides of the senses and that they act together as Indra and Agni, and so on. The audience at the court had never seen or heard anything like this. Spellbound, they continued to watch the mind game that was getting expressed through words in which numbers played the key role. It is doubtful if they understood the deeper layer of philosophy involved in the war of wits. The gist of their argument (without the philosophical interpretation) is: Vandin: Three kinds of beings born are produced by acts; the three Vedas together perform the Vajapeya sacrifice; at three different times the priests commence sacrificial rites; three is the number of words and three also are the divine light. Ashtavakra: Four are the ashramas; the four orders perform sacrifices; four are the cardinal points; four is the number of letters; and four also are the legs of a cow. Vandin : Five is the number of fires; five are the feet of the metre called pantki; five are the sacrifices; five locks are on the heads of the Apsaras; and five sacred rivers are known in the world. Ashtavakra: Six cows are paid as a gratuity on the occasion of establishing the sacred fire; six are the seasons belonging to the wheel of time; six is the number of the senses; six stars constitute the constellation Kirtika and six is the number of the Sadyaska sacrifice. Vandin: Seven is the number of the domesticated animals; seven are the wild animals; seven metres are used in completing sacrifice; seven are the Rishis; seven forms of homage are popular in the world; and seven are the strings of the Vina. Ashtavakra: Eight are the bags containing a hundred fold; eight is the number of the legs of the Sarabha which preys upon lions; there are eight Vasus; and eight are angels of Yupa (stake), in all sacrificial rites. Vandin: Nine is the number of the Mantras used in kindling the fire in sacrifices to the Pitris; nine are the appointed functions in the processes of creation; nine letters compose the foot of the metre vrihiti; and nine also is the number of the figures (in calculation). Ashtavakra: Ten is the number of cardinal points in this world; ten times hundred makes up a thousand; ten are the teachers of true knowledge; and a baby stays in the womb for ten months (2). Vandin: Eleven are the objects enjoyable by beings; eleven is the number of the Yupas (stakes in the sacrificial ground); eleven are the changes of the natural state pertaining to those having life; and eleven are the Rudras among the gods in heaven. Ashtavakra: Twelve months compose the year; twelve letters go to the composition of a foot of the metre called Jagati; twelve are the minor sacrifices; and twelve is the number of Adityas. Vandin: The thirteenth lunar day is considered the most auspicious; thirteen islands exist on earth That is when Vandin stopped. He had spoken only one line of the sloka, when his intellect failed to support him, and he went blank. Now was the time for Ashtavakra to prove his superiority, which he showed by composing the latter half of the sloka in praise of the number thirteen. Ashtavakra said: Thirteen sacrifices are presided over by Kesi; and thirteen are devoured by Atichhandas; (the longer metres) of the Veda. Actually, Ashtavakra was saying that the soul which is essentially unaffected becomes subject to happiness and misery through the thirteen which are, the ten organs of locomotion and sense; and intellect, mind and ego-ism (3). But Atichhan das, that is, those that have overcome ignorance, destroy those thirteen and that is Mukti. Thus was completed the defeat of the haughty scholar, Vandin, who had to jump into the river now. But before doing this, Vandin had all the scholars drowned earlier, including Kahorta, brought back to life by the grace of Varuna, the God of waters. It was thus that the once dad father was united with his prodigious son entirely due to his well-applied talent.
Ashtavakra, the Great Knower of Brahman The trio, Kahorta, Shvetaketu and Ashtavakra returned to their hermitage, where Kahorta asked his son to enter a river for bath, and then used his yogic powers to set the deformed limbs of his son right. Ashtavakra then became fit and whole like any other normal person. A born scholar that Ashtavakra was, he now set his mind on acquiring the highest knowledge of Supreme Brahman. Soon he was successful in that also, which made him out-grow all his passions and the sway of nature. The finale came when he was tested for temptation by some exceptionally beautiful women for a long time. Ashtavakra stayed with them, played along the game, but never once did he lose his self-control. The beauties were pleased and bowed before him in reverence. Ashtavakra continues to be famous for his immortal book Ashtavakra Samhita. This is eighteen chapters and in the form of a dialogue between King Janaka and the Sage. Its style and pattern matches the Bhagavad-Gita, but its content is purely Advaita, the non-dual Absolute Reality. So much so that Swami Vivekananda, in his early days with Sri Ramakrishna, was all against Advaita and would not even hear a word of it. However, Sri Ramakrishna made Naren read this work, very tactfully, as if he wanted the book to be read out to himself. Thus, the initial training of Swami Vivekananda in Advaita Vedanta was through this book only. Here are some excerpts from Ashtavakra Samhita (also called Ashtavakra Gita): One who considers oneself free is free indeed, and one who considers oneself bound remains bound. "As one thinks so one becomes", is a popular saying in this world, which is really true. Oh, duality is the root of misery. There is not other remedy for it except the realisation that all objects of experience are false and that "I" am one and pure intelligence and bliss. I have neither bondage nor freedom. The illusion having lost its support has ceased. Oh, the universe, those existing in me, does not in reality so exist. As one can see, these words are too profound for a common man. This is the reason that though Ashtavakra is not as popular a household name as many other sages, the profundity of his message keeps drawing the spiritual aspirants everywhere.
Notes.- 1) "Father, through your grace I have already learnt
all the Vedas, even lying in my mother's womb. But I am sorry
to say that you often make mistakes in your recitation." |