(Nous devons noter que ce mémoire ne tient pas entièrement
compte de la manière dont les sages indiens ont fait leurs
découvertes. Il semble ici entendu que seul le 'travail
mental' a permis de telles découvertes alors que le processus
fut autre, un état de 'conscience pleine'. Mais cela n'enlève
rien à la grande valeur de ce mémoire).
Le monde refuse de reconnaître la contribution de la civilisation Indienne, peut-être parce qu'elle est asiatique. On apprend au monde aujourd'hui que la connaissance s'est levée sur l'humanité depuis que les Grecs ont commencé à penser aux environs de 500 ans av. J.C. (1). Quand on le met en face de faits patents, notre connaissance est reconnue comme mystique alors que les mêmes réalités, trouvées pourtant sous une forme rudimentaire par les Grecs, est décrite comme un grand exploit scientifique en avance de plusieurs millénaires sur leur époque !
Nous devons discuter des moyens de développer une méthode ou un mécanisme pour obtenir la reconnaissance des grandes découvertes faites par les gens de l'Inde ancienne dans le passé séculaire comme cela a été fait dans le cas de la connaissance grecque. Pour commencer, avant de blâmer les autres d'une telle négligence, il est d'abord de notre devoir de les inclure toutes dans les manuels de toute langue et à chaque stade de l'éducation scolaire. Alors seulement aurons-nous le droit moral de solliciter les autres pays, voire d'approcher des organisations telles que l'UNESCO ou d'autres organisations concernées pour obtenir la reconnaissance universelle de ces grandes découvertes. Une telle connaissance n'appartient pas à l'Inde ou à un pays particulier mais elle constitue le noble héritage de l'humanité entière. Le mysticisme de l'ancienne connaissance indienne est un attribut que donnent les ignorants et les charlatans, tant occidentaux qu'Indiens à l'esprit tourné vers l'occident.
La tendance au scepticisme total ou au rejet total de notre héritage, ou son acceptation sans discernement dans une entière vénération, sont nuisibles car elles tendent à supprimer l'esprit investigateur du mental qui a été l'instrument principal dans la conquête progressive par l'homme des forces de la nature depuis qu'il a commencé à penser il y a des milliers d'années (2).
Dans l'Inde ancienne, alors qu'il n'y avait pas le même développement total de la base matérielle de la science moderne de la nature (3), les anciens sages n'ont pas renoncé à leur voyage de recherche de la réalité ultime, mais ils ont atteint le but d'éclaircissement et de soumission des forces de la nature d'une manière différente, qu'on appelle aujourd'hui voie spirituelle ou intuitive. La science moderne, par les méthodes d'analyse et d'expérimentation, est en train de démolir lentement l'espace et le temps dans notre vie quotidienne et elle s'approche rapidement de l'explication de la vérité ultime en empruntant une voie parallèle à la voie spirituelle. En réalité les deux voies paraissent converger rapidement et il est fort probable que les scientifiques modernes du 21è siècle rencontreront les spiritualistes de l'Inde ancienne et leur serreront la main et qu'ils s'éclaireront les uns les autres sur les voies qu'ils ont parcourues.
Cela n'est pas une exagération. Je voudrais signaler
un développement très significatif en Amérique
et en Russie. La science de Brahma-vidya ou de para-vidya
(4) développée par les anciens scientifiques-philosophes
indiens ressemble à ce que l'on connaît à
l'époque moderne comme para-psychologie. (5) En Amérique,
la parapsychologie a été récemment admise
au rang de discipline scientifique par l' "Association Américaine
pour l'avancement de la Science". De même aussi en
Russie les scientifiques ont établi une nouvelle branche
pour la science appelée Pshychotronique, ou science qui
étudie les pouvoirs mystiques du mental et du corps (6)
qui, disent-ils, changera nos vies".
Si nous prenons le soin d'étudier la Cosmologie Hindoue
qui date de plus de 5.000 ans (7), il est surprenant d'y voir
que la matière et ses diverses manifestations ont été
le principal sujet fondamental de discussion depuis que l'homme
a commencé à étudier la nature. Ecrivant
sur notre connaissance des forces naturelles provenant de la religion
et de la mythologie au début de l'histoire, Marx et Engels
écrivaient : "La mythologie comparative fait remonter
l'origine de ce processus, au moins chez les peuples indo-européens,
aux Vedas indiens et, dans son développement ultérieur,
il a été décrit en détail chez les
Indiens, les Perses, les Grecs , les Romains et pour autant que
les matériaux soient disponibles, aussi chez les Celtes,
les Lithuaniens et les Slaves." (Marx-Engels - "Anti-Duhring").
Mais derrière le voile d'une telle religion et d'une telle
mythologie, si nous prenons le soin d'étudier sans parti
pris, nous trouverons les remarquables théories développées
par les anciens Indiens sur l'origine du monde, sur la matière,
sur sa structure et son mouvement, sur l'espace et le temps et
sur l'évolution de la matière dans des formes innombrables
depuis les temps immémoriaux.
Un des tous premiers enregistrements dans l'histoire de l'humanité d'une étude sérieuse sur l'origine de l'univers etc. se trouve dans le Nasadiya Sutra du Rig Veda, du sage Parameshthi Prajapati (Rig Veda - 10-129).
Dans l'Inde ancienne, le sage Kanada a exposé sa théorie atomique, selon laquelle la matière du monde est composée d'un certain nombre d'atomes de divers éléments. Mais il ne put expliquer comment l'activité était transmise à la matière primordiale dans son développement en différentes formes manifestées ni comment l'inerte devenait vivant. L'époque de Kanada se perd dans l'antiquité. (8)
Cette théorie atomique fut suivie plus tard sous forme rudimentaire par des Grecs comme Thales de Milet, Anaximenes, Héraclite (540-480 av. JC), Démocrite (460-370 av. JC) qui fut le premier à établir la Théorie Atomique pour laquelle il est aujourd'hui appelé "un génie et son hypothèse atomique était en avance sur son temps de deux millénaires et demi".
Puis suivit Aristote (354-322 av. JC), appelé le plus grand philosophe, qui tenait que l'univers était composé de quatre éléments, à savoir la terre, l'air, le feu et l'eau, contre l'ancienne vue indienne de 5 éléments, à savoir la terre, l'air, le feu, l'eau et l'éther (9). Ces éléments étaient activés par deux forces, la gravité et la tendance à s'élever comme le feu. Cette division du contenu de l'univers en matière et en forces (Epicure 341-270 av. JC) continuait de suivre la théorie atomique de Démocrite et elle continua de gouverner jusqu'au début du 20è siècle où Einstein, James Thompson, Rutherford et James Chadwick, de 1905 à 1932, prouvèrent que les atomes de matière avaient une structure interne et que l'atome contenait des particules sub-atomiques, etc.., désapprouvant la théorie de Kanada selon laquelle les atomes étaient les blocs constitutifs de base de la matière et de l'univers entier.
Mais en Inde la théorie de Kanada était réfutée, non pas au 20è siècle, mais il y a des milliers d'années.
Le sage Kapila Muni réfuta la théorie atomique de Kanada et postula que la matière était éternelle et qu'elle apparaissait selon certaines lois. Ceci est connu comme Satkaryavada ou Théorie de l'évolution. Pour expliquer la complexité du développement, les anciens philosophes créèrent la science de la dialectique connue comme Parinami Shastra. Cette science atteint sa perfection dans les Yoga Sutras de Patanjali et dans commentaire de Vyasa. L'époque de Kapila se perd aussi dans l'antiquité. On l'appelle de ce fait le septième fils de Brahma - le Créateur. Le Seigneur Krishna dit qu'il est lui-même une incarnation de Kapila Muni (Bhagavad Gita 10-26).
Quelle était la connaissance qu'exposait le Kapila Samkhya des Ecoles Védiques qui, selon Bhishma dans le Mahabharata, est la source de toute la connaissance du monde ?
Rejetant d'abord le créateur de l'univers dans le concept d'une force surnaturelle, il déclara que la matière venait en premier (Ishvara Krishna - Samkhya Karika - 56). Il postula que la matière était éternelle et qu'elle apparaissait et se développait continuellement selon certaines lois
Il déclara ensuite que rien de nouveau ne ne venait
à l'existence dans ce monde. Ce qui est réel ou
existant ne peut naître de quelque chose d'irréel
ou d'inexistant (Chhandogya Upanishad - 6,2,2).
Cela les conduisit à exposer la proposition suivant laquelle
quelque soit le produit considéré, ses concomitants
et qualités devaient, sous une forme ou sous une autre,
être présents ou exister dans la forme originelle...
La Gita dit aussi : "Ce qui n'existe pas ne peut pas venir
à l'existence et ce qui existe ne peut être détruit"
(Gita 2-16).
Une telle interaction de la matière gouvernant le processus
du monde fut l'expression la plus brillante de leur conception
scientifique du monde. Cela les aida à établir que
bien que la matière soit indestructible ou akshar, elle
n'est pas indivisible et elle est pourtant impermanente ou périssable
ou kshar dans toute sa manifestation, ce qui leur a permis
de déclarer que le monde était éternel et
infini, c'est à dire anadi et ananta.
La création de l'Univers et le Big Bang.-
A la question : comment une activité a-t-elle d'abord
été transmise à l'atome ou à la matière
primordiale pour se développer en son immense manifestation
alors qu'elle "reposait dans un état inerte et
passif, pourtant palpitante, vibrante et respirant sans air"
(Rig Veda 10-129), ils déclarèrent que la matière
était gunakshobhini, c'est à dire qu'elle
avait la qualité de se mouvoir et que ce mouvement à
l'intérieur de la matière était un attribut
et une qualité de la matière même. Dans son
développement ultérieur, ils déclarèrent
que la matière était elle-même imprégnée
des semences de ses propriétés futures, c'est à
dire qu'elle était prasavadharmini comme l'amibe
unicellulaire et que de ce fait elle n'avait pas besoin d'un autre
agent pour se reproduire.
Mais comment la matière primordiale commença-t-elle
à se développer ? Ils établirent que la matière
primordiale ou sa particule la plus petite était composée
de trois qualités ou forces qu'ils appelèrent Sattva,
Rajas et Tamas. Ces propriétés maintiennent
un état pafait d'équilibre au début. Aussi
la création est-elle la perturbation de cet équilibre.
A un certain point du temps l'Univers vint à être
créé par l'éclatement des constituants de
la matière originelle. (Gita Rahasya - 205) C'est
comme le big-bang !
Sattva, Rajas, Tamas.-
Pourquoi la matière primordiale éclate-t-elle
soudain ? Ils disent que la propriété ou les forces
de Sattva, Rajas et Tamas entrent en une vaste variété
de combinaisons et que ces combinaisons sont à la racine
de la manifestation diverse de la matière dans le monde.
Parce que les forces Sattva renferment tous ce qui est
pur, beau et ce qui évolue, que Rajas renferme le
principe actif qu'ils ont appelé pravartaka, c'est
à dire un développeur neutre, et que Tamas
renferme la force de résistance (inertie). De là,
dans le processus de l'évolution sattva est l'essence
de la forme à réaliser, Tamas est l'obstacle
inhérent à sa réalisation et Rajas
est la force par laquelle cet obstacle est enlevé de telle
sorte qu'une nouvelle forme se manifeste.
Il est remarquable de noter ici qu'ils décrivent sattva,
rajas et tamas comme des forces dans la matière
ou que l'atome dans lequel sattva est attribué a
un caractère positif, tamas un caractère
négatif et rajas est déclaré énergie
neutre. Il est d'autant plus révélateur de noter
leur vision scientifique profonde lorsqu'ils ont établi
que les propriétés de sattva, rajas et tamas
qui sont des attributs inhérents à la matière
étaient aussi également divisées en autant
de fois que la matière est divisée. Ainsi même
le plus petit atome de matière possèdera lui aussi
, en parts égales, les propriétés de sattva,
rajas et tamas.
Cette conception d'une particule subatomique ne fut établie
qu'au 20è siècle quand on découvrit que l'atome
consistait en trois particules, le proton étant positivement
chargé, l'électron négativement et que le
neutron était neutre, n'ayant aucune charge. Pour la découverte
du dernier, le neutron, Chadwick reçut le Prix Nobel en
1932. Théoriquement, les anciens Indiens étaient
en avance sur leur temps d'au moins quatre à cinq millénaires
même s'ils ne pouvaient l'appeler "charge électrique."
La structure de la matière était si universalisée même dans la culture quotidienne des Indiens que même aujourd'hui les gens ordinaires l'appliquent à leur nourriture et au processus de pensée. Si par exemple Bouddha et Gandhi sont décrits comme des personnes de nature sattva, Hitler serait appelé un homme de nature Tamas.
Les lois Utpatti, Sthiti et Laya de l'Evolution.-
Ils ont exposé les lois d'une telle évolution
dialectique de la matière dans le processus de contradiction,
de négation de la négation, du changement quantitatif
et qualitatif, et ils ont établi l'indivisibilité
de la cause et de l'effet sur la base de laquelle la matière
se développe et continuera éternellement de se développer
(Shankara Bhashya - 2-1-20).
Ils ont fait ressortir que tout dans le monde est en processus
constant de changement et de développement, ce qu'ils ont
décrit comme Utpatti, Sthiti et Laya, c'est
à dire naissant, en subsistance et en dissolution et ils
ont déclaré que c'était une loi universelle
qui gouvernait la matière dans son évolution.
De là Utpatti-sthiti et Laya a été
déclarée être la loi universelle de la nature
et elle établissait que la matière n'existait que
dans l'unité du contraire à cause d'un processus
ininterrompu de négation de la négation, la loi
fondamentale de la science de la dialectique.
Cela les aida à apporter une superbe synthèse du
spirituel et du matériel, une synthèse dans laquelle
le positif et le négatif, la thèse et l'antithèse,
dans leur réconciliation en une synthèse, ont été
symbolisés dans la grande trinité de Brahma,
Vishnu et Mahesh (Shiva) dans laquelle Brahma
est le créateur, Vishnu le conservateur et Mahesh
le destructeur.
Le grand philosophe allemand Hegel, au début du 19è
siècle, après une profonde étude de la philosophie
védique, plagia cette doctrine connue aujourd'hui comme
Conception et Philosophie dialectique Hegelienne et déclara
de manière insolente que les philosophes védiques
étaient "ignorants et qu'ils se réjouissaient
dans la folie."
Après être parvenus à une conception scientifique aussi incroyable de la matière et de son développement et après avoir perfectioné la doctrine, ils sont même allés jusqu'à définir la matière d'une manière hautement scientifique comme seule la Physique du 20è siècle pourrait le faire. Ils ont noté que toute substance qui a la propriété d'exister dans une interrelation simultanée entre le shanta ou état passé nié et l'avyapadeshya ou état futur émergeant est appelé matière. (Patanjali Yoga sutra - 3-14). Le lauréat du Prix Nobel Werner Heisenburg n'introduisit pour la première fois ce concept dans la physique moderne qu'au 20è siècle.
Particule élémentaire, mouvement et vélocité.-
Aussi serait-il intéressant de savoir comment, dans l'Inde ancienne, ils ont exploré le monde imperceptible, invisible des particules élémentaires et comment ils sont entrés dans l'ère de l'espace et au-delà et de savoir quelles théories scientifiques ils ont développé pour leur voyage dans l'inconnu.
Comment les anciens penseurs indiens ont-ils défini le Paramanu, qui est équivalent à la particule sub-atomique ? Vyasa définit Paramanu comme "une particule arrivée par division d'une substance jusqu'à ce qu'elle soit indivisible". De la même manière, si nous divisons le Temps alors "le dernier intervalle de temps est appelé kshana ou instant" (Patanjali-Vyasa - 3-52). Ayant respectivement réduit une substance et le Temps à une particule et à un instant, ils ont alors expliqué l'une des plus grandes découvertes de la physique de la haute-énergie du 20è siècle, à savoir la méthodologie pour calculer la vélocité de la particule subatomique.
Un "instant" est connu en physique moderne comme
"seconde de particule" qui a été mesuré
comme l'unité de temps exprimée par 10-23 ou 23
zéros avant le 1 et après la virgule (0,000000000000000000000001).
Cette unité de temps est mesurée en physique moderne
"par le temps pris par une particule pour parcourir une
distance d'à peu près sa propre taille" (F.
Capra, le Tao de la Physique, p. 214).
Vyasa dit aussi que l'unité de kshana - instant
ou moment - se mesure par "le temps pris par une particule
pour parcourir une distance de sa propre taille." Et quelle
était la mesure du kshana ou "seconde de particule
?" Selon le Bajaseniya Samhita, l'unité de
temps requis par une particule pour parcourir une distance de
sa propre taille a été calculée comme 0,000052674.
(Beaucoup de traités comme le Varahmihira, le Shatapatha
Brahmana-XIV, la Mundakopanishad discutent aussi de
ce problème).
Ce qui est remarquable c'est que Vyasa dit plus loin que "deux
instants ne peuvent exister en même temps. Et deux instants
ne constitutent pas une séquence." (Patanjali Yoga
Sutra - 3.52). Cela signifie qu'une particule doit demeurer
constamment en mouvement et maintenir fixes sa position et sa
vélocité. Autrement elles se heurteront l'une l'autre
ou s'effondreront et la matière cessera de se développer.
Selon le Principe d'Exclusion de Wolfgang Pauli, qui reçut
le Prix Nobel pour sa découverte de cette loi en Physique
en 1945, il est dit que "deux particules ne peuvent exister
dans le même état, c'est à dire en termes
de leur position et de leur vélocité".
Autrement la matière cesserait de se développer,
ou comme on dit en physique moderne, "qu'elles s'effondreraient
entièrement pour former une "soupe" grossièrement
uniforme et dense "(Stephen Hawking, "Une brève
histoire du temps, p. 72).
Temps et séquence.-
Qu'est-ce que le Temps en Physique moderne ? Il est dit que le Temps est une réflexion de la propriété universelle de processus matériels de se suivre l'un après l'autre dans une séquence définie. Cela veut dire que le concept du Temps dépend du flux ininterrompu de séquences de processus matériels et dans lesquels, il est important de le noter, aucun espace n'existe. Il est aussi significatif de noter que le concept de Séquence ou Karma établi seulement au 20è siècle en physique avait déjà été établi par Patanjali dans l'Inde ancienne. Lorsqu'il écrit que "le flux perpétuel ou ininterrompu de kshana (particule) est appelé Karma" ou séquence. Cela les a conduit à déclarer que l'univers sans cesse croissant ne peut être compris "que dans la dissolution totale du concept d'Espace et de Temps", qu'on appelle en Physique moderne un "continuum espace-temps". On ne peut donner ici toutes les citations par manque de place.
Yoga et sondage spatial.-
Ils ont déclaré que la conscience était
le développement le plus élevé de la matière.
Dans le Yoga Vasishtha de Valmiki (9), nous voyons comment
Vasishtha explique de manière répétée
à Rama que cette "conscience est matérielle"
(10), ce que nous pouvons comprendre aujourd'hui comme le
produit de la matière ou de la particule en haute vélocité
se transformant en énergie. Puisque la matière doit
continuer de se développer selon les lois de la dialectique,
ils ont essayé de nier la conscience au moyen du pranayama
- prana voulant dire conscience et Yama étant
sa négation - à savoir le processus de contrôle
de la respiration. (11)
Puisque la matière est appelée Trigunamaka,
c'est à dire qu'elle suit la loi universelle d'Utpatti,
Sthiti et Laya, il doit être clair pour la
physique moderne que dans le pranayama une personne peut aller
dans l'état de Trigunatita (12), c'est à
dire au-delà des lois de la nature, à savoir dans
un état de samadhi que j'appellerai un état
de supra-conscience dans lequel les anciens sages croyaient que
les personnes conquéraient les forces de la nature et qu'elles
se libéraient du cycle de la naissance et de la mort dans
le second état de samadhi. (13)
Etat supérieur de connaissance en Haute Velocité.-
Il devrait donc être noté que le pranayama peut nous conduire à un état supérieur de perception (14) et de connaissance dans l'état de haute vélocité ou ilumination. Alors seulement les scientifiques auront-ils la joie de conquérir et de soumettre les forces de la nature qui ont défié l'homme depuis sa naissance et d'aller au-delà dans l'état trigunatita pour comprendre la beauté et les mystères de l'univers, "cette région inimaginable" comme l'écrit Isaac Asimov dans son "Fondement" : "où le monde ne sera jamais Temps ni Espace, ni matière ni énergie, ni quelque chose ni rien, dans lequel on pourrait traverser toute la galaxie en un intervalle (comme Patanjali et Vyasa l'ont expliqué) entre deux instants voisins du Temps", et dans lequel Sri Gaal d'Asimov voyagera, comme Narada Muni des temps jadis, "au-travers de cette hyper-espace". Cela confirmera la prédiction d'Einstein d'un coup d'oeil dans le passé tout comme cela fera de la vision de l'avenir une réalité. Bien que la science n'y croie pas à cause de la limite de la vitesse établie par Einstein. (16)
Laissez l'envie de Dieu.-
Qu'est-ce alors que l'Univers ou le Brahma selon la Cosmologie Hindoue ! Il y a plus de 5.000 ans, les philosophes Védiques sont arrivés à la conclusion que la véritable réponse à cette question demeurait seulement dans le fait de nier toute qualité ou tout attribut à l'Univers ou à Brahma en le décrivant comme NETI-NETI, c'est à dire : Pas ceci-pas ceci. (Brihadaranyaka Upanishad. 2-3-6). Cela veut dire que l'Univers n'est pas quoi que ce soit que nous pouvons penser qu'il est. Alors ils l'ont appelé Nirguna (17) ou sans qualité. La science moderne, après ses grandes découvertes successives au 20è siècle, n'est pas loin derrière pour réaliser, dans les mots de Stephen Hawking, le plus grand esprit scientifique du 20è siècle après Einstein, que "de nombreux prix Nobel ont été récompensés pour avoir montré que l'Univers n'ETAIT PAS aussi simple que nous avions pu le penser." (Une brève histoire du temps, p. 83)
Au 21è siècle cette théorie du Yoga occupera de manière prioritaire l'agenda de la Physique, permettant à la science d'ouvrir des frontières de connaissance jusqu'ici inconnues que les dieux même environt !
Si les scientifiques modernes réalisent cela, cela apportera la plus grande révolution dans l'histoire de l'homme et aidera à créer un monde dans lequel la philosophie Védique servira une fois de plus de phare, et les hommes vivront comme 'Vasudhaiva kutumbakam' ou "le monde comme une seule famille' comme cela s'accomplit par la technologie moderne dans le processus de mondialisation pourvu qu'il soit atteint avec un visage humain.
Notes :
(1) Sans savoir que nombre de sages grecs s'inspiraient
de la civilisation indienne ou avaient des gurus indiens. La théorie
platonicienne n'est que la reformulation du Samkhya hindou, par
exemple.
(2) Nous ne voyons pas pourquoi l'homme n'aurait commencé
à penser qu'il y a seulement des milliers d'années.
(3) Cela est discutable : la lecture du Ramayana, du Mahabharata
ou découvertes archéologiques prouvent le contraire.
Voir aussi "les secrets du Mahabharata".
(4) Connaissance du Brahman, et 'supra connaissance'.
(5) Avec toutefois d'énormes réserves, la parapsychologie
ne s'intéressant jusqu'alors qu'au domaine astral. Elle
en est pour ainsi dire à son b-a-ba.
(6) Ceci est mal formulé. Il faut dire : "de la conscience".
(7) De bien plus ! Scientifiquement, rappelons tout de même
que les armes décrites dans le Mahabharata, qui 'sonnent'
comme supérieures à la bombe atomique ou à
la bombe à neutrons, datent de plus de 5000 ans.
(8) On ne peut dire que Kanada n'a pas pu expliquer. Il n'en a
tout simplement pas parlé, ce qui est différent.
Car l'explication est donnée par ailleurs au niveau de
l'évolution de la conscience, ce que ne font que commencer
à reconnaître les physiciens modernes.
(9) Vision conforme à la réalité. Sans l'éther
l'apparition des autres éléments ne peut tout simplement
pas s'expliquer.
(9) Que le Yogi Ramsuratkumar Bhavan a entrepris de traduire intégralement,
tâche de plusieurs années.
(10) Ce qui s'entend aussi et d'abord par "toute matière
est une transformation illusoire de la conscience", Vasishtha
expliquant aussi à Rama que toute matière est une
illusion. La matière apparaît exister à partir
de la conscience, et non l'inverse comme il semble ici que l'on
veuille le faire dire à Vashistha.
(11) En réalité, c'est tout à fait l'inverse,
par le contrôle de la respiration, on 'nie' la matière,
on sort de l'illusion, toute vie ou mouvement cesse. L'aboutissement
est la Conscience Pure.
(12) "Au-delçà des trois gunas", à
savoir de sattva, rajas et tamas.
(13) Nirvikalpa samadhi (ou samadhi sans modifications, alros
que le savikalpasamadhi est le samadhi avec modifications (de
la cosncience)).
(14) Non, dans cet état il n'y a plus de perception, puisqu'il
n'y a plus de guna, plus de sens, plus de monde.On devient la
connaissance.
(15) Et réfutée récemment (v.un Rama Nama
précédent).
(16) Ce n'est pas tout à fait cela védantiquement
parlant. Nirguna ou 'sans qualité' est appliqué
au Brahman, c'est à dire à la seule Réalité,
à l'Unique Réalité, au-delà de l'illusion
du monde. Nirguna ne peut en aucune manière être
attribué à un Univers qui, de par le fait qu'il
est une manifestation, possède des qualités.