LE SOLEIL ET LA LUNE

Gaura Krishna

(14 août 1996 - donnée en France)

 


 

Mes chers frères, toute religion est une création, une invention humaine, née du mental humain et donc limitée. Il est caractéristique qu’aucun réel sage n’aie créé de religion, que ce soit Shankaracharya, Buddha, Jésus. Ce sont des hommes qui, après leur départ, ce sont emparés de l’enseignement de quelques-uns d’entre eux pour tenter de le codifier et créer ainsi ce qu’il faut bien appeler une secte, qui par la suite s’est plus ou moins développée. Les créations de religions et de sectes sont monnaie courante à l’heure actuelle et le fait qu’un homme crée une religion ou une secte est un indice-même de sa grande limitation et de son grand ego, que l’on parle de Mohammed, de Moon, de Ron Hubbard pour la scientologie, on peut en trouver actuellement des centaines, voire des milliers.

Toute religion est une limitation, et donc une limitation de la vérité, comme l’est tout système philosophique, qu’il soit né du mental de Descartes, de Kant, voire même de Spinoza. A l’opposé, des sages comme Socrate ou, plus près de nous, Maître Eckart, ou plus haut encore Sri Ramakrishna, n’ont créé aucun système. Chaque religion en fait est une correspondance à un certain état d’évolution intérieure, et certains sages ont même dit qu’il n’était pas bon de naître dans une religion et de mourir dans la même, ce qui dénote en fait une non évolution, un manque de passage à un état de conscience supérieur.

La véritable religion ne peut être un système, quel qu’il soit. La religion est ce qui relie le créé au créant, l’être et son Créateur, l’effet à la Cause. Dès le début de la manifestation, il y a religion car il y a la liaison entre le créateur et le créé. Ainsi la religion n’est pas un système, mais un état d’être. La religion existe à tout moment de la vie, Dès le début, dès le Aum initial, dès le Verbe, il y a Religion.

La religion est ainsi dans l’ordre des choses, elle existe de toute éternité. La religion est une Loi Eternelle, cette Loi dont Jésus a dit que pas un iota ne passerait, alors que les hommes limités dans les religions qui ont été créées en son nom s’imaginent encore qu’Il parlait de la loi de Moïse. Cette religion, cette Loi Eternelle, est donc ce qui relie la création au créateur, et ce dans tous les domaines. C’est pour moi la seule Religion que je reconnaisse, la Loi Eternelle, en sanscrit Sanatana Dharma, appelé improprement aujourd’hui Hindouisme, et dont sont nées toutes les religions postérieures nées du mental humain.

La Loi Eternelle n’a pas de commencement, elle n’a pas de fin. C’est ma seule et unique religion, la Religion de la Nature, la Nature étant la Manifestation, le Créé, relié de toute éternité au créateur dont l’immanence se trouve dans le moindre brin d’herbe.

La religion dans un sens second consiste donc à prendre conscience de cette liaison et, plus loin, des lois qui relient la Nature à la Conscience Universelle, Une et Indivisible. La religion touche tous les domaines, scientifique y compris. La Religion est la Science par excellence. Le scientifique qui cherche à connaître comment telle chose fonctionne est en fait un religieux, celui qui cherche la liaison, la loi. Il fait un acte religieux, il cherche la vérité, la loi, la liaison. Alors que celui qui va à confesse et pense que toutes ses fautes s’évanouissent comme par miracle est un antireligieux profond, quoiqu’il puisse en penser, s’imaginant que les effets des causes peuvent connaître la disparition spontanée.

L’homme est donc en face de la nature et vit la liaison, la religion, sans la plupart du temps s’en rendre compte. L’initiation véritable est la prise de conscience de cette liaison avec la volonté d’en obtenir la connaissance. L’homme doit faire table rase de tous les systèmes existants s’il est un véritable initié. Le véritable initié est en état constant de Religion, il est en liaison constante avec la Cause. Celui que nous appelons ici initié, qui commence le chemin, doit détruire le temple de ses connaissances systématiques, mentales et autres, ôter le vieil habit fait de toutes ces pseudo-connaissances mentales et pseudo-religieuses et pseudo-maçonniques et tout recommencer à zéro.

Alors il quitte la ville, la maison, le domaine des hommes et va au contact direct de la nature. Il n’a pas d’aide, ni religieuse, ni maçonnique. Il n’a que son cœur et sa raison, il n’a que sa méditation. Il n’y a rien, que la nature, il est seul, il n’y a pas de maisons, de villes ni de villages. Il n’y a que la Nature et lui qui en fait partie. Il n’y a que la Loi Eternelle de la Nature et lui. Il veut comprendre, l’Initiation va commencer.

Il se rend compte que sans le soleil il ne peut y avoir de jour et que tout n’est que ténèbres. Il se rend compte que sans le soleil rien ne pousse, il n’y a pas de photosynthèse, il se rend compte que sans le soleil il ne peut même pas y avoir de pluie. Il prend conscience que sans le soleil il ne peut même pas y avoir de vie, il ne peut strictement rien y avoir, son corps même ne pourrait pas être, ni vivre, ni quoi que ce soit. Il se rend compte que le Soleil est le créateur de tout ce qui existe sur terre et même dans le monde intermédiaire de l’atmosphère. Il se rend compte que le Soleil est Feu et donc lumière, qu’il éclaire, qu’il chauffe. Il prend conscience, tout à coup, que sans le Soleil, il n’y a rien. C’est le résultat de sa méditation, toute simple, vraiment toute simple, sur le Soleil. Le Soleil est le créateur. Le soleil est l’unique créateur et la source de toute vie. Le soleil est Dieu. Le soleil est l’unique Dieu. Il prend conscience de sa liaison on ne peut plus intime avec le Soleil. Sans Lui, il n’existe tout simplement pas, et il vient aussi de comprendre que ce même Soleil est en lui. Par sa méditation simple, par sa méditation toute simple, naturelle, coulant de source, sans aide extérieure, sans lire dans les livres, sans écouter monsieur Untel. Il prend même conscience du même coup que tout ce que raconte Monsieur Untel est tout à fait débile. Il prend conscience aussi que ce soleil peut être si bon en lui permettant par exemple une douce chaleur, mais aussi si terrible par les incendies qu’il peut par exemple déclencher. Il comprend qu’ainsi il n’y a ni bien ni mal, que ces choses appelées ainsi ne sont que des facettes de la même Réalité. Il est créateur, conservateur et destructeur.

Le soleil est le Dieu Unique. Et celui qui vient ainsi de recevoir l’Initiation voit sa conscience s’élargir encore et encore, sa compréhension, sa connaissance devenir de plus en plus vaste, simplement en laissant aller le cours de sa simple, si simple méditation. Il comprend d’abord la folie du mental humain qui mène à des idées tout à fait idiotes. Il se rend compte aussi d’une chose tout de même assez caractéristique. Ce Dieu, ce Soleil, qui fait tant de choses puisqu’en fait il fait tout, semble statique, il ne bouge pas, il ne change pas, et pourtant c’est lui le véritable acteur de tout. Il est là-haut, imperturbable, il n’est aucunement touché par sa création et pourtant sa création est en lui et émane de lui et lui est éternellement liée. Il ne veut de mal à personne, il ne veut de bien à personne, il n’obéit pas aux injonctions des hommes. Il est Témoin, Témoin en-dehors de la Manifestation et pourtant sans Lui aucune Manifestation n’est. L’homme étant conscient, cette Source est donc la Conscience même. Oh quelle merveille, quel scientifique actuel pourrait donc expliquer ce mystère ? Alors le pas est passé. Il sait, au plus profond de lui-même, que celui que les hommes appellent Dieu est Eternellement Lui-Même, au-delà de toute description, créateur, conservateur et destructeur de toutes choses tout en demeurant au-delà. Il a compris que lui-même, ce petit être, était une émanation de cette Vérité Suprême et indescriptible et qu’en lui était la vie du Divin. Quelle belle Religion ! Alors il se tourne vers le Soleil et dit :

OM BUH BUVAH SVAHAH ! TAT SAVITUR VARENYAM, BHARGO DEVASYA DIMAHI, DIYO YO NAH PRACHODAYAT !

Méditons sur le Dieu Soleil et Sa Gloire, Lui qui est destructeur de toutes les fautes et de l’ignorance. Puisse-t-il illuminer nos intellects !

Oui, telle est ma Religion. Tous les matins, au lever du Soleil, tournons-nous vers Lui pour cette invocation. Le Soleil est le Suprême Guru, l’Instructeur, présent dans le cœur de l’homme d’abord comme la « voix de la Conscience ».

L’initié a compris que, dans la Nature qui l’environne, le plus grand symbole de la Conscience était le Soleil. Oui, le Soleil est Conscience, Existence et Béatitude. Il est la Conscience Universelle, l’Existence en laquelle sont toutes les existences.

 

 

Mais voilà que le Soleil disparaît le soir venu. Il sait que le Soleil en fait demeure identique à lui-même mais que, de son fait encore et sans qu’il semble y être mêlé, se succèdent le jour et la nuit. Et voilà qu’un astre se lève, la Lune, grosse et froide dans les Ténèbres.

Déjà sa méditation l’a mené bien loin sur le chemin. Il est triste car il voit tant de ses frères et soeurs ne pas prendre conscience de cette si simple vérité qu’il a obtenue rien qu’en regardant et en méditant sur la nature et en se tournant vers le Soleil qui justement apporte la lumière. Il les voit se fourvoyer dans des livres, des systèmes de pensée abracadabrants, des philosophies sulfureuses où il faut relire 7 fois la phrase pour tenter d’en comprendre le sens, et encore en se torturant les méninges. Il se dit : comment cela donc se fait-il, alors que le Soleil est justement là pour nous éclairer ?

Et c’est alors qu’il se tourne vers celle qui monte dans le ciel d’encre. L’initiation se poursuit.

Le soleil a disparu et l’autre en profite pour prendre de l’importance. Plus le soleil disparaît, et plus elle, elle apparaît. Le ciel est clair. Au fil des nuits, il se rend compte que la Lune n’est pas tout à fait la même et qu’elle est quelquefois complète et bien ronde, et quelquefois on ne la voit même pas ou alors un mince filet en forme de cercle, tantôt d’un côté, tantôt de l’autre. Il comprend ! C’est tout simplement parce que la Lune en elle-même n’émet aucune lumière, elle est froide et morte, mais elle réfléchit la lumière du Soleil, de ce Dieu-Soleil. Elle aussi elle semble tourner éternellement autour de lui. Il se propose d’étudier plus profondément car il ressent cela comme un devoir impérieux : comprendre. Voilà qu’il se rend compte que les mêmes images de ces fameuses images lunaires se répètent tous les 28 jours. Tiens, comme c’est drôle, ses copines sont justement dérangées à des intervalles à peu près semblables, même qu’il s’est rendu compte qu’en général à cette époque elles n’étaient pas de très bonne humeur, qu’elles étaient même plutôt mal lunées. Voilà qu’il s’en vient à prendre conscience de toute une vie indirecte due à la Lune, autrement dit au Soleil mais de manière indirecte. Les marées, et toute la vie réglée par lesdites marées, jusqu’aux vers de vase. Et même la végétation, selon que l’on plante en lune croissante ou en Lune décroissante, les cheveux, enfin plein de choses. Alors ses pensées l’emmènent vers l’astre des nuits et sa méditation s’approfondit. Le voilà complètement dans la lune.

Il a lu dans les journaux des statistiques concernant certains phénomènes liés à la Lune, par exemple les crimes, qui sont en nombre plus importants lors des pleines lunes.

Voilà donc le Soleil, créateur de tout, y compris de la Lune qui, par l’intermédiaire de cette Lune, donne à la nature une sorte de vie secondaire, parallèle, mais quand même relativement sombre. Si Dieu est le Soleil, quel est donc cette Lune, ce demi-dieu qui n’existe que par le Dieu unique, et par laquelle se crée toute cette vie souvent non éclairée ? Mais c’est justement cette nuit la pleine lune et il n’arrive pas bien à se concentrer, son mental est plus agité que d’habitude. Il s’est rendu compte aussi de ce phénomène. Même son mental semble lié aux phases de la Lune, comme le mental de ses copines et jusqu’à, semble-t-il, le mental des assassins. Il en infère qu’il doit en être ainsi de tout le monde et il se dit que ceux qui croient à l’astrologie n’ont peut-être pas tout à fait tort. Pas tout à fait. Car là, tout de même, il y a pas mal de relations entre cet astre et ce qui se passe sur terre !

Et tout à coup il comprend. Ceux qui se croient des dieux sur la terre ont le mental particulièrement dérangé. Ils se croient pleins de lumière, de connaissance, mais cette connaissance, en fait, est une connaissance, une vie comme celle que donne la Lune, une connaissance secondaire, parallèle. Ils croient connaître mais ils n’ont que la lumière indirecte du Dieu Soleil, la lumière réfléchie par l’astre froid qu’est la Lune. Oui, si le Soleil est Dieu, alors la Lune est le mental humain. Comme la Conscience est directement liée au soleil, le mental est directement lié à la lune et le mental n’est qu’un reflet pâle du soleil, et les hommes prennent en fait la lumière de la lune pour la lumière solaire, leur connaissance mentale pour la vérité universelle. Plus le soleil, la Conscience, disparaît, et plus la Lune, le mental, apparaît, et à l’inverse plus le mental disparaît et plus la Conscience apparaît. Et il comprenait alors que plus la lune montait et plus le mental était agité et il n’était plus surpris par certains faits, comme ceux qu’il avait lus quelque part, que le nombre de crimes était plus grand par les nuits de pleine lune...

Oh Soleil, par ta chaleur, brûle mes livres. Soleil, je ne veux plus penser, je veux être !

C’est drôle, se dit-il, comme le langage tient compte de cette vérité. Dire, « il est mal luné », comme c’est véridique en fait. C’est drôle aussi, « homme » en sanscrit se dit Manu, c’est de là qu’est venu Adam, qui veut dire le premier homme : adi-manu. Que l’homme est la création du mental est très bien dit par cette langue divine, car le mental se dit : « manas ». Et ce « manas » a donné en anglais « man » ou « Mann » avec deux « n » en allemand, etc... Alors que la Lune dans ces deux langues vient de la même racine sanscrite « man-« et a donné « Moon » en anglais et « Mond » en allemand. Ainsi, même dans certaines langues, lune et mental sont directement liés là aussi.

La lune, le mental, est l’astre des ténèbres. Cependant, il donne la lumière du Soleil, réfléchie froidement par la lune, mais il est indispensable pour sortir des ténèbres. Comme la lune, il indique par sa lumière réfléchie que la véritable lumière vient du soleil. Alors ensuite, il faut renoncer à la Lune, aller au-delà de la Lune et des ténèbres et découvrir le Soleil et la Lumière.

Il se dit aussi qu’ils sont drôles, les occidentaux qui croient à l’astrologie, car ils prennent l’astrologie solaire alors qu’il est évident, par ce que vient de lui faire découvrir sa méditation, qu’il faut prendre l’astrologie lunaire puisque c’est la Lune qui influe sur le mental. Enfin bref, cela se dit-il, est vraiment tout à fait secondaire.

Ce que les hommes appelaient les degrés de l’initiation continuaient d’être gravis. Il comprenait que le Soleil était la Conscience, le côté masculin, alors que la Lune était la Nature, la Manifestation, le côté féminin. L’homme, abusé par ses sens, capte la lumière indirecte émanant de la Lune, de la Nature. Le mental est le récepteur des ondes captées par les sens et il est donc directement lié à la Lune. C’est la réflexion de la lumière du Soleil par le biais de la Nature que le mental perçoit et qu’il interprète. Comme il interprète la lumière indirecte, il n’est même pas conscient que cette lumière est en fait la lumière du Soleil et il ne parvient pas à voir cette vérité. Il reste dans une vérité tout à fait relative et demeure abusé.

Alors se produisit une chose qui dépassait le domaine de la compréhension. C’était au-delà, c’était une connaissance directe. Il vécut qu’il était un avec tout cela, le Soleil, la Lune, que tout n’était qu’une chose, son essence-même, son Etre-même, Lui-même.

Il avait compris qu’en fait c’est le Soleil qui faisait tout, qui donnait naissance à tout, qui créait, conservait et détruisait tout. Il était en fait le seul acteur et lui, le soi-disant initié, le soi-disant individu, ne vivait que par Lui et en Lui. Il comprenait que lui, qui se croyait acteur, en fait ne faisait rien et n’existait pas en tant qu’individu, que ce n’était que l’illusion qui lui faisait croire qu’il existait en tant qu’individu et qu’il faisait quelque chose. C’est le soleil qui faisait tout. Est-ce le brin d’herbe qui se fait pousser lui-même ou est-ce le Soleil par le jeu de la pluie, de la photosynthèse, etc... le brin d’herbe en fait n’a aucune individualité, et il en était de même pour lui aussi, le soi-disant initié. Il voyait la lumière directe du soleil et non plus celle qui lui parvenait par l’intermédiaire de la Lune, du mental. Le brin d’herbe était-il libre, avait-il un libre arbitre, ou obéissait-il au déterminisme ? C’était une grande question que les hommes se posaient sur eux-mêmes. Il se mit à sourire de cette question qui revenait pour le mental à se poser la question de savoir pourquoi il était né ou de savoir quand l’univers était apparu. Question stupide pour le mental puisqu’au-delà de son appréhension. C’était confondre la lune avec le Soleil encore une fois. Il y avait tant de variables pour le brin d’herbe, disaient les hommes, le vent, le soleil, la qualité du sol, et tout et tout. Bien sûr, mais c’est le Soleil et uniquement Lui qui crée toutes ces choses. Il est en fait l’unique acteur. Le mental de l’homme refuse cela, car il croit y perdre sa soi-disant liberté. Il refuse ce qu’il appelle le déterminisme. Il veut absolument être libre. Car il se pense libre de penser, d’agir, etc... Toujours illusionné par son mental. Mais toujours il confond la Lune et le Soleil. C’est en fait son emprisonnement mental qui lui fait créer des concepts comme celui de déterminisme et autres. C’est parce qu’il n’est pas libre qu’il crée la notion de liberté. Cette pseudo-liberté n’est concevable que pour un individu. Tant que l’être reste au niveau de l’individu, c’est à dire en fait de l’ego, il a cette notion de liberté. La liberté se conçoit pour un individu donné par rapport à quelque chose. Si l’individu et le quelque chose se fondent l’un dans l’autre, où est la liberté ? L’individu et le quelque chose deviennent la Liberté-même. Il n’y a ni déterminisme ni libre-arbitre qui sont des concepts lunaires et mentaux.

Il comprenait que le soi-disant individu, l’ego, n’était, comme la lumière de la Lune, qu’une réflexion de la Conscience Une et Indivisible. Il comprenait qu’il avait toujours été, de tout temps, sans le savoir, en parfaite harmonie avec la Loi Naturelle. Que le brin d’herbe comme lui-même n’étaient que des images dans le miroir, des vêtements, comme des déguisements.

 

Il rentre chez lui, le cœur illuminé. En ce jour, la lune est croissante et lorsqu’il rentre, il a à peine passé le seuil que sa compagne lui demande de lui offrir une nouvelle robe. Il se dit qu’il vaut mieux l’emmener au soleil pour qu’elle bronze un peu, d’autant que ce faisant elle dormira et donc ne pensera pas.

Il repense à la religion en lesquelles « croient » les hommes. Il sourit et pourtant est triste en même temps. Mais que peut-il dire ? Rien. Leur dire que la Lumière divine est dans le brin d’herbe, que c’est là que se trouve la Religion réelle ? La lune leur ferait lui répondre n’importe quoi et ils se moqueraient bien de lui ! Religions, ces créations du mental humain qui ont été et demeurent la source de tant de crimes ? La Religion est la Loi Eternelle, la Loi Cosmique, la Musique des sphères, elle coule en mes veines, à chaque instant. Elle est la Vie-même. Tout obéit à la religion, à la Loi Eternelle, d’elle pas un iota ne passera.

Et le nouvel initié a compris, simplement par sa méditation sur le Soleil et la Lune, qu’il avait reçu tout l’enseignement nécessaire et que tout le reste était complètement inutile. Il était face à la seule Vérité : Dieu seul existe, tout ce que ses sens percevaient était issu de Lui, tout était fils de Dieu, et au-delà des sens, Dieu seul existe, et les paroles de son Maître se mirent à vibrer en Lui : « Mon Père seul existe, en tout, partout, passé, présent, futur, il n’y a que mon Père. »

OM SRI RAM JAI RAM JAI JAI RAM.
YOGI RAMSURATKUMAR JAYA GURU RAYA
OM TAT SAT