From Krishna's diary

"aux Pieds de mon Maître"

 29 novembre 1993

 

Cette partie, tirée des notes de Krishna, prises juste après les évènements, n'est là que pour corriger ce qui est dit dans le livre "Under the Punnai Tree" à la page 368 sur ce 29 novembre 1993. Ce qui est dit est mis dans la bouche de Balarama, un étudiant de Lee Lozowick ..."

Cette partie du livre "Under the Punnai Tree" est un autre exemple d'exagération, où l'on peut voir, entre autres, Yogiji versant des larmes en pensant à Lee, etc. (le lecteur peut se reporter à ce livre). Nous sommes désolés de dire que de 'darshan' ne s'est pas du tout passé ainsi. Encore une fois, ces notes ont été prises juste après l'évènement, et non 9 ans après...
Pourtant il y a ici nombre de détails !

 

Vraiment peu de sommeil ! Le lendemain matin, pas mal de temps s'écoule avant que tout le monde soit passé pour la toilette. Il est trop tard pour prendre le petit déjeuner à l'ashram.

Je sais qu'aujourd'hui doit être le jour béni où je vais revoir Yogi. Je sais qu'il m'attend. Sadhu Rangarajan doit donc me prendre ce matin pour aller le voir. Jusqu'alors, personne, mais il est encore tôt. Je suis bien obligé de suivre le mouvement et je laisse les choses se faire. Sur le point de sortir, Rajmohan me rappelle de ne pas oublier de prendre le livre de Rangarajan que j'ai traduit en français, ni le pot de compote de pommes confectionné par Ishvari, car, dit-il, nous allons voir Yogi.

Nous sortons de l'ashram pour prendre le petit déjeuner juste en face. Dès ce moment, les choses vont se faire toutes seules... Je me mets bien entendu avec tout le monde mais, contrairement à eux et je ne sais pourquoi, je n'ai pas envie de manger quoi que ce soit, seulement de prendre un thé ou un café. Je suis assis. Rajmohan me fait signe de le suivre. Nous allons à l'échoppe juste à côté alors que les autres commencent à manger leurs idlis. Il m'explique qu'à côté on mange mais qu'on ne peut avoir de café alors qu'ici on ne mange pas mais qu'on peut boire thé ou café. Nous nous retrouvons donc à 2 seulement, Rajmohan et Krishna. Le café terminé, nous nous dirigeons tous deux vers l'ashram de Yogi, les autres suivront une fois leur petit déjeuner terminé. Sur le chemin, avant la maison de Narikutty Swami, nous rencontrons une fidèle blanche (une espagnole, à ce que je crois comprendre) que j'avais déjà vue lorsque nous étions venus pour le darshan de Yogiji, qui revient vers la ville. Elle nous dit que Yogi n'est pas là, qu'il semble qu'il n'est pas bien et qu'il ne viendra pas. Elle dit à Rajmohan qu'il ne serait pas convenable d'aller frapper à la porte de la maison de Devaki. Nous faisons donc demi-tour et expliquons la situation aux autres.

Nous prenons alors tous deux la décision de téléphoner chez Sadhu Rangarajan à Madras pour savoir s'il est parti, à quelle heure, afin de savoir à quelle heure on peut l'attendre. Nous demandons aussi où on doit le retrouver. Rajmohan va l'expliquer aux autres qui décident alors d'aller chez Narikutty Swami. Tous deux Rajmohan nous dirigeons vers la boutique de téléphone. ... Le Prof. Rangarajan est parti de bonne heure et il nous rejoindra à l'ashram.

Aussi nous retournons tous deux Rajmohan à l'ashram de Yogi. Les autres ne sont pas là, mais je n'y fais même pas attention. Ils doivent être chez Narikutty Swami et nous rejoindront certainement plus tard pour le darshan.

Je suis là avec mon sac vidéo, un exemplaire du livre traduit et le pot de compote de pommes protégé par un plastique à bulles. A l'intérieur de l'abri en palmes, des fidèles attendent déjà. Mais, Yogi n'étant pas là, ni Rajmohan ni moi ne rentrons. John est là. Je remarque alors qu'il semble que de la compote se soit échappée du pot car il y a du liquide sur le plastique à l'intérieur. Je ne peux décemment pas offrir ce pot ainsi à Yogi, je ne peux lui offrir un pot collant et ce ne serait pas non plus honorer Ishvari qui l'a préparé avec amour. Je demande donc du papier à John et lui explique que je voudrais essuyer le pot. Rajmohan lui demande aussi pour moi. Il dit 'oui' mais c'est comme s'il s'en foutait. il va ici et là mais point de papier, puis il parle à untel et encore à un autre. Je lui rappelle que je voudrais du papier. Rajmohan s'en va dire aux autres que Yogi n'est pas là et revient. Je n'ai toujours pas mon papier et je cherche quelque chose par terre qui pourrait me servir.

Rajmohan finit par me dire : "Krishna, je vais à l'intérieur, viens avec moi !". Je lui réponds que non et lui montre le pot pour lui faire comprendre qu'il me faut le nettoyer. Et puis je sens que je ne dois pas rentrer. Je sais que le sadhu doit passer me prendre. Je sais que je dois voir Yogi ce matin. Je sens qu'entrer, ce serait m'emprisonner et empêcher la réalisation de ce qui doit être. Je reste donc à l'extérieur et c'est ainsi que je me retrouve seul. Je me rapproche du petit abri en dur qui sert au trust qui se charge de récolter les fonds pour la construction de l'ashram. Voyant que je n'obtiendrai décidément rien de John qui a l'air de s'en ficher complètement, je trouve par terre une sorte de short rayé bleu et blanc. Faute de trouver autre chose, je m'en saisis. J'enlève le plastique à bulles revêtant le pot. C'est très collant. Je nettoie le pot à l'aide du short, faisant en sorte qu'il ne soit plus collant et qu'il soit présentable. Ceci fait je stationne près de l'abri en dur. John me présente au responsable du trust. J'y renouvelle ma demande de papier. Quelqu'un finit par ramasser un morceau de papier dehors par terre et me le tend. Merci bien, çà, je pouvais le faire depuis longtemps. Enfin John me donne un bout de feuille de bananier avec lequel je ne fais même pas le tour du pot. Mais au moins c'est plus présentable. John m'avait dit auparavant : "Si Yogi ne vient pas, j'enverrai quelqu'un voir s'il est chez Devaki et, s'il y est, je t'y emmènerai."

Depuis le début, on sent qu'en fait Yogi est fatigué et qu'il ne viendra pas. Mais j'attends. J'attends simplement. Sadhu va venir me chercher. Il ne peut en être autrement.

Voilà où en est la situation. En fait je me retrouve seul, et non loin de l'entrée de l'ashram !

Et c'est justement alors que je vois de l'autre côté de l'entrée une forme féminine qui fait des signes de venir vers elle. Il me semble reconnaître Nivedita et je sens que ces signes s'adressent à moi. Mais n'en étant pas tout à fait sûr, je me rapproche pour être certain qu'il s'agit bien d'elle et que les signes, qui continuent de manière soutenue, s'adressent bien à moi. Je tourne mon doigt vers moi, demandant ainsi si ce signe s'adresse bien à moi. Oui ! C'est bien Nivedita, arrivée en courant et essoufflée. J'ai alors vite fait de la rejoindre, juste à l'entrée. Elle me dit dans sa respiration saccadée :

"Krishnaji, Yogi n'est pas bien, il est fatigué. Il se repose dans un endroit secret. Personne ne doit savoir où il est. Mais il veut te voir et m'envoie te chercher, toi et toi seul. Il faut que personne ne le sache. Viens vite !"

Tout mon être est inondé de joie ! - Mais Rajmohan est là ! Nivedita donne alors un message à John pour Rajmohan. Nous commençons à marcher rapidement mais voyant que je suis à pieds nus, elle me demande où sont mes chappals. - Au Ramanashram ! - Çà ne fait rien, allons vite". Et très vite nous marchons, passons devant chez Narikutty Swami, où Nivedita me dit : "Je suis d'abord venue ici pour savoir où vous étiez ...". Les autres, à tout coup, doivent encore s'y trouver. Mes pieds me font moins mal vu la perspective de ce qui m'attend. Nous tournons bientôt à droite.

Enfin une maison sur la droite, avec un portail. Par un espace vide dû aux gonds sur le côté, Nivedita fait signe d'ouvrir avec sa main. Le portail s'entrouvre. Nivedita se fait reconnaître, nous entrons rapidement et le portail se referme aussitôt. Nous entrons dans la maison en montant trois marches. Je laisse mes chappals et la vidéo dans la pièce d'entrée. Je suis Nivedita avec le pot et le livre. Tout mon être tressaille et quand je rentre dans la pièce, les larmes de joie coulent à flot sur mon visage.

Yogi est là, allongé, il dort. Sadhu Rangarajan est d'un côté et Ma de l'autre, Ma dont l'amour pour Yogi est incroyable. Je me prosterne, plein de larmes, j'offre le pot de compote de pommes et le livre traduit en français et me place là, juste un peu en retrait. Il y a d'autres personnes dans la pièce. Ma Devaki, qui est à droite du Yogi ,me montre quelqu'un derrière moi : "Krishna, voilà Balarama !" Tout le monde rit bien entendu (il faut savoir en effet que Balarama était le frère aîné de Krishna). Balarama est américain, il fait partie du groupe de Lee Lozowick : Hohm. Lee Lozowick est un disciple de Yogi depuis longtemps et lorsqu'il lui écrit, il lui écrit sous forme de poèmes dont certains sont parus dans Tattva Darsana.

Sadhu Rangarajan explique à Devaki que la compote a été faite par Ishvari avec les pommes du jardin. Ma prend le pot et le place à côté d'elle. Puis il lui explique, en lui donnant le livre, qu'il s'agit de la traduction française de "Glimpses of a Great Yogi". Elle le prend et le feuillette avec intérêt.

Doucement, Ma reprend le chant, certainement interrompu par mon arrivée : "Yogi Ramsuratkumar, Yogi Ramsuratkumar, Yogi Ramsuratkumar jaya guru raya !" que tout le monde reprend.

Yogi dort, le chant continue. La joie est en moi, je chante avec tous. Puis Ramji bouge, il semble s'éveiller. Voyant cela, sadhu Rangarajan lui dit :"Krishna est arrivé !". Aussitôt Yogi fait "Ah !" comme un "ah" de joie et se redresse en souriant et me regarde. Je suis inondé de joie, d'autant plus qu'il est visiblement heureux de me voir ! C'est une bénédiction extraordinaire ! C'est exactement comme si Yogi me connaissait de tout temps et est heureux de me revoir !

Sadhu lui parle du pot de compote de pommes du jardin fait par Ishvari : "Oh!" fait-il, et de la traduction que lui donne alors Devaki. Yogi regarde le livre et le feuillette. Puis se tournant vers Devaki : "C'est lui qui a écrit l'article !". Ma me dit alors : "India my Mother, Yogi my Father, j'ai du le lire au moins quinze fois !". Puis Yogi dit : "C'est un très bon article !" Le chant bientôt reprend. Nous chantons tous. Yogi ne dit plus rien. Continuellement ou presque, comme la première fois que je l'avais vu juste trois ans auparavant, ses doigts semblent égrener le mala, semblant répéter Ram, continuellement présent. Sa main, très souvent, se lève pour nous bénir. A chaque fois que nous chantons, elle parcourt la pièces en bénédictions.

Soudain, sans même chercher mon visage, sa tête se redresse et ses yeux plongent directement dans les miens. Son regard est perçant, il n'y a aucun sourcillement. Ses yeux ne sont pas grands, ni grand ouverts, mais son regard plonge en moi, il n'y a pas d'échappatoire. Je sens et sais qu'il va jusqu'au fond de mon être et je me sens mis en face de mon ego, déjà de l'orgueil d'être avec lui. Je repense au livre du sadhu que j'ai traduit et où il parle lui-même de cette même expérience.

Puis le Yogi rebaisse la tête. Le chant continue toujours. Soudainement encore il relève la tête et replonge son regard dans le mien. On se sent vraiment mis à nu. Au moins 10 fois il fera de même. C'est véritablement plonger son regard dans mes yeux, dans mon être. Alors une fois je penserai très fort : "Oh Maître, bénis tous ceux qui te prennent pour guide en chantant le Ramnam, Ernest Meho, Jean de Dieu Matamba, le Dr G., notamment Fabienne S. qui m'a écrit : "quand vous serez avec le Maître, pensez à moi !", et à tous les autres. Offrir leur coeur au Maître. Une autre fois, je récite la Gayatri, une autre fois "Tamaso jyotir ma gamaya !". Une autre fois mon regard s'échappe. Le chant continue : "Yogi Ramsuratkumar, Yogi Ramsuratkumar, Yogi Ramsuratkumar, Jaya Guru Raya !". Je prends honte de mon ego.

Un moment, une femme de la maison entre : "Il y a une personne qui voudrait avoir le darshan de Swamiji. C'est un leader du Congrès." Yogi demande d'où il est. - "De Tiruvannamalai". - "Dites-lui que s'il est de Tiruvannamalai, il peut voir ce mendiant à d'autres moments."

Puis on présente au Yogi une lettre de Lee Lozowick contenant 3 poèmes. Yogi demande à Devaki de les lire et elle s'exécute. Je ne les comprends pas très bien mais tout le monde rit à certains endroits, y compris Yogiji qui, quelquefois, met les deux mains sur son visage comme pour se cacher, en souriant, comme un petit garçon pris en faute. Il fait quelquefois relire un passage qu'il semble n'avoir pas bien saisi. Il fait même relire 2 poèmes dans leur entier.

Puis lui est présenté le livre de poèmes de Lee édité par la Sister Nivedita Academy et qui sort juste de presse. Le sadhu voulait l'avoir avant de venir voir Yogi. Yogi le parcourt. Puis il finit par dire : "Nous ne pouvons donner ce livre à tout le monde. Ce serait dangereux. Il faut le donner avec circonspection. On ne peut le donner de la manière dont ce mendiant a l'habitude". Yogi se réfère au fait qu'en général il prend tout et donne à tout le monde. Cette fois on a même indiqué le prix au dos pour qu'il n'en soit pas de même. Il est décidé de laisser 75 exemplaires ici même, à Sudama, chez Devaki. Yogi fait encore lire certains poèmes. A un moment il dit : "Mais où va-t-il chercher tout çà !"

Une autre personne, qui désire avoir le darshan de Swamiji, est encore renvoyée. Mani s'en occupe et lui dira : "Yogi a de la fièvre, etc... Mais si vous voulez quand même venir (sous entendu : "alors qu'il n'est pas bien")... Bien entendu le visiteur décline et repart.

Au cours de cette matinée est introduite une personne qui, après avoir salué le Maître, présente des photos. J'apprendrai bientôt qu'il s'agit en quelque sorte du 'photographe officiel'. Devaki est à droite de Yogi et le sadhu à gauche. Le photographe se place juste à ma gauche et est presque en face du Maître, légèrement décalé sur sa gauche. Il y a plusieurs séries de photos, notamment 2 séries du Yogi et de Ma, en 50 exemplaires. Yogi les regarde et une des deux semble lui plaire particulièrement. Il en fait distribuer à ceux qu'il a admis près de lui, en ce jour veille de son Jayanti. Parlant du photographe, il dit : "s'il y a des travaux à faire, vous pouvez les lui donner", et il parle aussi d'argent en rapport avec le photographe mais ma tête n'a pas noté.

Une des personnes demande alors si Yogi peut signer la photo. Il accepte. Cette personne tend alors la photo au sadhu qui la passe au Yogi. On trouve aussi un feutre rouge qu'on lui tend. Et alors Yogi dédicace la photo. Je n'avais jamais vu sa dédicace, sa signature. Il trace le "OM". Je ressens alors énormément de choses indescriptibles avec les mots. Ce OM, ce n'est pas seulement le symbole divin qu'il trace, c'est bel et bien sa signature. Il est OM. Le OM est d'ailleurs souligné, et ce soulignement n'est pas juste pour marquer le symbole, mais il s'agit d'une ligne brisée, pour bien marquer qu'il s'agit d'une signature!

Peut-être est-ce Mani qui, le premier, a demandé la dédicace d'une photo qu'il avait fait du Maître qui avait chaussé les lunettes de Mani. Cette photo, Mani l'a fait agrandir et elle est dans la pièce, près du mur qui fait face au Yogi, c'est à dire dans notre dos.

Les photos sont donc distribuées. Alors Balaram prend doucement la parole : "Est-il possible d'en avoir une pour Mr Lee ?". Yogi fait répéter car il n'a pas bien saisi. "Est-il possible d'avoir une photo pour Mr Lee ?" . Yogi est tout confus ! Comme un petit enfant pris en faute, il se cache le visage avec ses mains et il rit.

Quelqu'un tend alors la photo que Yogi a fait distribuer pour la signature. Je finis aussi par tendre celle que j'ai reçu au sadhu. Celui-ci la donne à Yogi : "Krishna veut aussi votre dédicace".

Bientôt un des fidèles présents tend aussi la photo à Devaki en demandant que celle-ci la signe. Devaki cherche alors une place où apposer sa signature. Elle finit par en trouver une en bas à gauche, sous Yogi, et elle dit : "La place de Devaki est aux pieds de Bhagavan".

Devaki appelle Yogi "Bhagavan". Ce terme, que l'on peut traduire par "Seigneur", n'est donné qu'aux êtres réalisés.

Yogi et Devaki regardent aussi d'autres photos.

Le Yogi veut que tout le monde sache que désormais Devaki est près de lui et le sera toujours, que l'un ne va pas sans l'autre. Il insiste, disant que Ma Devaki est "Son esclave éternelle."D'ailleurs cela doit paraître dans le prochain numéro de Tattva Darsana.

Je ne me remémore plus comment le sadhu est appelé à raconter l'épisode du Gange. Yogi sourit. On peut lire cet épisode, où le sadhu était emporté par le fleuve à Prayag, dans un numéro de Tattva Darsana.

Yogi fait aussi distribuer un exemplaire du livre de Lee. Certains, dont Krishna, demandent une dédicace. Yogi trace alors sur chaque exemplaire pour lequel cela lui est demandé le signe "OM".

Yogi se tourne vers Devaki et lui dit quelques mots. Ils se lèvent alors tous les deux. Très certainement Yogi doit aller aux toilettes. On peut alors remarquer que son vêtement est trempé de sueur dans le dos. Pourtant il n'a jamais montré en rien qu'il avait de la fièvre ou était indisposé.

Yogi revient, mais il ne va pas se rasseoir immédiatement. D'un pas décidé, ferme, il vient vers nous et va dans notre dos nous bénir chacun debout, à plusieurs reprises. Puis il va se rasseoir.

Le repas est bientôt prêt ! Ainsi nous allons manger avec le Maître, partager son repas ! Bénédiction incroyable ! Le Yogi veut absolument que nous soyons sur une seule ligne, face à lui. Le milieu de la pièce est laissé vide. En partant de la gauche pour Yogi, on trouve Balarama, Krishna, le photographe, Prof. Rangarajan, Nivedita, Jayalakshmi (contrôleur des impôts) et une autre dame dont je ne connais pas encore le nom. Nous sommes donc sept en face du Maître pour partager son repas. A sa droite est Devaki. Nous sommes donc neuf en tout en comptant le Maître. Ma ne mangera que lorsque Yogi aura terminé. Qui de nous sept a vu le moment où Yogi donnait à manger à Ma ! C'était sublime de beauté, de complicité, d'amour divin ...

Puis vient le dessert. Nous sortons ensuite de la pièce pour aller nous rincer la bouche et les mains.

Pendant que nous sommes en dehors de la pièce, j'en profite pour dire au Sadhu qu'il me faut donner nos offrandes pour la construction de l'ashram à Yogi. Nous revenons tous les deux. Je présente d'abord le chèque de Michel Coquet. Il le regarde et demande la somme. Je rapporte ce que Michel m'a demandé, à savoir que s'il y a un choix, l'argent sera employé selon la volonté de Yogi. Ma dit que Michel a téléphoné pour savoir comment envoyer de l'argent. Je réponds à Devaki que j'ai expliqué à Michel qu'il suffisait de faire un chèque. Yogi dit : "Nous le donnerons à x" (le responsable du trust). Je donne ensuite les offrandes en francs français : 500 F avec le nom de Thierry Dhoye de Noyon et 200 F pour Jean-Joseph Porino de la Martinique. Puis les 2.000 F que j'offre. Mani intervient à juste raison pour expliquer qu'ils ne peuvent changer les francs français en roupies mais que ce doit être à moi de le faire avec mon passeport. Il est donc convenu que je reprenne les francs français et les change en roupies à Madras. Il est décidé de faire une traite à l'ordre du Trust et de la donner au Trust avec le nom et l'adresse de chacun des donateurs. Tous sont revenus dans la pièce. Nous demeurons aux mêmes places que celles occupées lors du repas.

Une nouvelle demande arrive bientôt : "Il y a ici des personnes qui étaient avec Krishna et qui ramènent ses affaires. Elles souhaiteraient avoir votre darshan." Le Maître ne semble pas très intentionné pour les recevoir. "Combien sont-ils ?" - "Cinq". Yogiji finit par accepter, disant qu'ils doivent se mettre tous ensemble sur le côté gauche de la pièce par rapport à lui. Ils entrent donc : il y a Suresh, C.V. Radhakrishnan, sa femme, Rajmohan et Ramesh. Chacun à son tour se prosterne et va se ranger sur la gauche.

Le Maître est silencieux. Un moment il demande :

- "Krishna est là jusque quand ?
- Nous repartons ce soir,
doit répondre le sadhu.
- Il y a longtemps que ce mendiant attend de voir Krishna. Maintenant que Krishna est là, ce mendiant ne va pas le lâcher (will not leave him). Ce mendiant veut passer un long moment avec Krishna".

Nivedita se redresse aussitôt sur les genoux et dit rapidement :

- "Krishna repart le 8 pour la France mais il veut et a prévu de revenir la semaine prochaine après les fêtes de votre jayanti".
-
"C'est bien, oui."

Je sens que le Maître souhaiterait que je reste, mais que d'un autre côté il ne veut pas perturber le jayanti. D'ailleurs sinon il aurait dit carrément : "Krishna va rester ici". Il se tourne vers le sadhu qui est à sa gauche et dont il tient la main depuis longtemps : "Si vous avez le temps, venez avec Krishna."

Un peu plus tard, Yogi pose la question "Que signifie J.B. avant Carcelle". Cette question est posée du fait de l'article "Inde ma Mère, Yogi mon Père" qui était d'abord paru dans un journal de village en France sous mon nom français et qui avait été traduit tel quel en Inde et était paru dans Tattva Darsana avec la même signature : J.B. Carcelle". - "John the Baptist". Sadhu dit que j'écris maintenant sous le nom de Krishna Carcelle-Chowasingh.

"- Quels sont ceux qui étaient avec Krishna ?" demande Yogi ?
- Tous les cinq,
répond le sadhu. Krishna voulait venir pour le Dipam et prendre quelques images en vidéo pour montrer en France. Alors je l'ai envoyé avec les autres". (Je n'aime pas le terme "je l'ai envoyé", car il n'a rien envoyé du tout et je suis venu de par ma propre volonté.)
- C'est bien.
- Cette nuit ils ont fait le pradakshina autour de la colline.
- C'est bien. c'est bien.

Vient le moment où il faut laisser Yogi se reposer. Tous se lèvent tout à tour et viennent se prosterner devant le Maître. Alors que je suis prosterné devant lui, Yogiji me donne plusieurs grosses tapes dans le dos en bénédiction. Il fait cela souvent. "Mon père vous bénit", et nous sortons l'un après l'autre. Quelqu'un dit : " Ainsi Krishna et Balarama sont venus à la maison de Devaki ! " (Devaki était la mère de Krishna et de Balarama !)

Dehors, Balarama est très nerveux et excité. Il me dit : "Mon Dieu ! Yogi a dit que Ma Devaki était l'esclave éternelle de Mr Lee! Ouahhh !" et il répète cela sans se calmer. Je suis sidéré ! Je préfère cependant ne rien dire et je le laisse continuer dans son excitation, son aveuglement et son illusion. Dieu, il est vraiment parti! Il s'est totalement trompé! Et je ressens que le mieux est de ne pas le corriger, car si je le fais il réagirait et cela ne serait pas bon. D'autres lui diront et le corrigeront. Au lieu de comprendre "Son esclave éternelle " (His), il a compris, ou a voulu entendre: l'esclave éternelle de Lee (Lee's). Je dois dire que son 'interprétation' me surprend énormément, et je n'en reviens pas que quelqu'un puisse avoir compris une telle chose !

Je repars avec le sadhu, Mani et Balarama en voiture à Madras tandis que les autres repartent en bus. Comme c'est long. J'aurais voulu rester. Je sens que la volonté de Yogi était que je reste. Rajmohan me confirmera le surlendemain qu'il a lui aussi ressenti la même chose.

 

Mani m'a depuis expliqué ce qui s'était passé avant mon arrivée. Lui, sadhu Rangarajan, Nivedita et Mahendra sont arrivés à Sudama. Vijayalakshmi leur dit alors : "Swamiji permet au Sadhu Rangarajan, à Krishna et à Mani d'entrer quand ils arriveront de Madras, mais à personne d'autre parce qu'il est indisposé. Swamiji était très intéressé de voir le livre de Lee. La dernière fois que Mani est venu, Swamiji l'a renvoyé immédiatement à Madras, aussi cette fois il lui est demandé de rester à Sudama."

Après quelques minutes, Yogi s'est éveillé. Après avoir vu que Sadhu était là, celui-ci lui a dit de se relaxer, qu'il pouvait attendre. Puis le sadhu a demandé à Devaki : "Krishna a-t-il rencontré Yogi ?" Sur quoi elle a répondu : "Non, et Bhagavan pose des questions à propos de la venue de Krishna depuis le 28." Puis on a envoyé Nivedita me chercher à pied au Ramanashram. Elle a finit par me trouver. Je suis arrivé et presque aussitôt Yogi s'est éveillé.

 

Le soir, alors qu'après le repas je vais faire un petit tour jusque Peters Road, je ressens fortement en moi la présence de Yogi et mon corps véritablement tressaille. Les paroles de Narikutty Swami me reviennent aussi à l'esprit : "il faut faire attention à la moindre parole que peuvent proférer les sages comme Yogi". Me revient alors la phrase sous la forme : "Il y a longtemps que ce mendiant attend Krishna". Je le comprends : il y a longtemps que Krishna aurait dû être à Ses pieds, mais son ego était encore trop fort pour le "surrender". Les termes "ce mendiant ne le lâchera pas (leave)" me viennent comme "Krishna est désormais dans les mains de ce mendiant, dans celles donc du Seigneur et il n'est plus propriété de l'ego." Je sais que Yogi sait tout de moi. Dans la rue, les jours suivants, je pense ainsi à Lui. Yogi Ramsuratkumar m'a fait comprendre qu'il était vraiment mon Père ("vraiment c'est un très bon article" quand cette article est intitulé pour moitié 'Yogi mon Père') et que j'étais Son fils. Yogi Ramsurat Kumar est mon Maître et doit désormais être mon refuge.

Balarama loge pour deux nuits dans la même chambre que moi chez Mani et Raji. Il dort par terre.

29th Novembre, 1993

 

This part of Krishna's notes, written immediately after the events, is here only to correct what is said in the book "Under the Punnai Tree" at pages 368-369, about this 29th of November, 1993.. What is said is put in the mouth of Balarama, a student of Lee Lozowick...."

This part of the book "Under the Punnai Tree" is another example of exaggeration, where we can see, among other things, Yogiji in tears when thinking of Lee, (the reader can look in this book). We are very sorry to say that this 'darshan' wa not at all as it is written in this book. Once again, Krishna's notes have been written immediately after the events, and not 9 years later ...
However, a lot of details are there!

 

Not a lot of sleep! Next day morning, a long time passes before everybody finishes bathing. It is too late to take breakfast at the ashram.

I know that, today, is the blessed day when i'll see Yogi again. I know He is waiting for me. So, Sadhu Rangarajan has to pick me up before going to Him. Until then, nobody, but it's still early morning. I am obliged to follow the movement and i let the things go their way. About to go out, Rajmohan reminds me not to forget to take with me Rangarajan's book that i have translated in French, neither the pot of stewed apples that Ishvaree has prepared for Yogiji, for, Rajmohan says, 'we will see Yogi'.

We go out of the ashram to take the breakfast on the other side of the road. From the, things will come by themselves...Of course i sit with everybody but, unlike them and i don't know why, i don't feel hungry after anything, and all that i desire is to have chai or coffee. I'm seated. Rajmohan gestures to me to follow him. We go the next shop while others begin to eat their idlees. He tells me that in the first shop one can eat but it is impossible to get coffee while here it is not possible to eat anything but it is possible to get chai or coffee. So we are only two now, Rajmohan and Krishna. After the coffee, we walk towards Yogi's ashram; the others will follow after their breakfast. On the way, before Narikutty Swami's house, we meet a white devotee (Spanish) that i had already seen when we had come for Yogi's darshan. She comes back from town. She tells us that Yogi is not there, it seems that He is not well and will not come. She says to Rajmohan that it would not be proper to go and knock at the door of Devaki's house. So, we go back and explain the situation to others.

We make then the decision to call Sadhu Rangarajan on the phone to know whether he has departed, at which time, so that we can know at which time he will arrive. We ask about the spot where to meet with him. Rajmohan goes to the others to explain them and they decide to go to Narikutti Swami's. Both of us walk to the telephone ... Prof. Rangarajan has gone early morning and will join us at the Ashram.

It is like this that both Rajmohan and i come back to the Ashram. Others are not there, but i even don't pay any attention. Certainly they are at Narikutty Swami's and they will join us later for the darshan.

I am there with my video bag, a copy of the translated book and the pot of sweeted apples, protected with plastic. Inside the shelter made of palm leaves, devotees are already waiting. However, Yogiji not being there, Rajmohan and i don't enter. John is there. Then I take notice that it seems that some compote escaped from the pot as there is some liquid on the plastic inside. It would not be decent to offer the pot like this to Yogi, I can't offer a sticking pot and this will not be honouring Ishvaree who has prepared it with love. Therefore i ask John for some paper and explain him that i would want to wipe the pot. He says "yes" but it is like if he did not care at all. He goes here and there but no paper, and then he speaks to so-and-so and to another one. I remind him that i would want to get some paper. Rajmohan goes to tell people that Yogi is not there and he comes back. Still I have no paper and I look on the soil for something that could be useful.

After some time, Rajmohan, tells me: "Krishna, i'm going inside, come with me!". I answer that i'll not do and i show him the pot of compote to make him understand that i have to clean it. And anyway, I feel that i must not enter. I know that the sadhu has to pick me up. I know that i must see Yogi this morning. I feel that entering will imprison myself and prevent the realisation of what has to be. Therefore i stay outside and it is like this that I find myself alone.

I come closer to the permanent little shelter that is used for the Trust to collect funds for the Ashram construction. Being aware that, definitively, i will never get anything from John who seems not to care, I find on the soil a kind of blue and white stripped shorts. For want of finding anything else, I seize it. I remove the plastic. It's very sticky. I clean the pot with the shorts in such a way that it is no more sticky but presentable. This being done, I stand near the permanent shelter. John introduces me to the person in charge of the Trust. I ask again for some paper. At the end, someone picks up some piece of paper outside on the soil and gives it to me. Thank you very much, I could do this since long! Finally, John gives me a piece of a banana leaf with which i cannot even go round the pot. But, at least, it is more presentable. Some time before, John had told me: "If Yogi does not come, i'll send somebody to see whether He is at Devaki's and, if He is there, I'll bring you."

From the beginning, one feels that Yogi is tired and will not come. However, i wait. I just wait. Sadhu will come. It cannot be otherwise.

Here is the situation. Actually i'm alone, and not far from the ashram's entrance.

And it is just then that i see, on the other side of the entrance, a feminine form that makes gestures to come to her. It seems to me that she is Nivedita and i feel that these gestures are for me. However, as i'm not totally sure of this, i just come closer to be sure that this sign is really for me. I turn my own finger towards myself, asking whether this gesture is really for me. Yes! It is Nivedita, who arrives in running and out of breath. Then i'm very quick to join her, just at the entrance. She told me in the middle of her jerky breathing:

"Krishnaji, Yogi is not well, He is tired. He is resting in a secret place. Nobody must know where He is. But He wants to see you and He has sent me to look for you, you and you alone. Nobody hes to know of this. Come quickly!"

My entire being is flooded with joy! - But Rajmohan is here! Then Nivedita gives a message to John for Rajmohan. We begin to walk quickly but, seeing that i'm going barefoot, she asks me where my chappals are. - At the Ramanashram !! Doesn't matter! Let us go quick!" And we walk very fast, pass before Narikutty Swami's, where Nivedita tells me: "First i went here to know where you were ..." For sure the others must still be there. My feet harm me less because of the prospect of what is awaiting me. Soon we turn on the right.

At last, a house on the right side, with a portal. Through an empty space due to the hinges, Nivedita makes signs to open the portal. It half-opens. Nivedita makes the person recognize her, we enter quickly and the portal is immediately closed. We enter the house after climbing three steps. I let my video in the first room. I follow Nivedita with the pot and the book. My entire being is thrilling, and, when i enter the room, tears of joy pour out on my face.

Yogi is there, lying down. He is sleeping. Sadhu Rangarajan is on one side, Ma on the other side. Ma's love for Yogi is incredible. I prostrate, full of tears, i offer the pot of sweeted apples and the book translated in French and remain a little bit back. Other persons are in the room. Ma Devaki, who is on Yogi's right side, points to me somebody behind, saying: "Krishna, this is Balarama!" Of course, everybody laughs (one has to know that Krishna's brother was named Balarama and Krishna's mother was named Devaki). Balarama is American, a member of Lee Lozowick's group: Hohm. Lee Lozowick is a disciple of Yogi since long and when he wrote Him, he does it in the form of poems, some of them having appeared in Tattva Darshana.

Sadhu Rangarajan explains Devaki that the compote was made by Ishvaree with the apples of our garden. Ma takes the pot and puts it beside her. Then he explains, while giving her the book, that it is the French translation of "Glimpses of a Great Yogi". She takes it and turns over the pages with interest.

Slowly, Ma resumes the chant, which certainly was stopped with my arrival: "Yogi Ramsuratkumar, Yogi Ramsuratkumar, Yogi Ramsuratkumar jaya guru raya!", which everybody resumes.

Yogi sleeps, the chant continues. Joy is within me, i chant with everybody. Then Ramji moves, He seems to awake. Seeing that, sadhu Rangarajan tells him: "Krishna has arrived!" Immediately Yogiji utters: "Ah!" like a "ah'" of joy and He sits up straight again, smiling, and looks at me. I am flooded with joy, especially because He seems happy to see me! It is an extraordinary blessing! Exactly as if Yogiji knew me since all times and was happy to see me again!

Sadhu tells him about the pot of swetted apples from the garden that wqs made by Ishvari. "Oh!". Then he speaks about the translation i have done, which Devaki gives Him. Yogiji looks at the book and turns the pages. "He wrote the article!" Then Ma tells me: "India my Mother, Yogi my Father, i have read it fifteen times at least!" Then Yogi says: "It is a very good article!" Soon the chant is resumed. All of us chant. Yogi does not speak anymore. Continuously or almost continuously, like the first time i met him just three years before, His fingers seem to tell beads of the mala, repeating Ram, continuously present. Very often His hand rises up to bless. At each time we chant, His hand travels through the room in blessings.

Suddenly, without looking for my face, His head stands up straight again and His eyes stare at mine directly. His gaze is piercing, without turning a hair. His eyes are not wide, neither wide-open, but His gaze plunges inside of me, there is no escape way. I feel and know that He goes up to the bottom of my being and i feel being facing my ego, first the pride to be with Him. I think again of the sadhu's book that i have translated and in which he speaks of the same experience.

Then the Yogi bends His head again. The chant still continues. All of a sudden, once more, He raises His head and plunges his gaze again in mine. One feels as stripped. 10 times at least He will do the same. It is really plunging His gaze in my eyes, into my being. Then once i strongly thought: "Oh Master, bless all those who take You as their guide while chanting Ramnam, Ernest. M., Jean de Dieu M., Dr G., particularly Fabienne S. who wrote me: "'When you will be with the Master, please think of me!', and all the others. To offer their hearts to the Master. Another time I recite Gayatri, another time "Tamaso ma jyotir gamaya!" Another time, my gaze escapes. The chant continues: "Yogi Ramsuratkumar, Yogi Ramsuratkumar, Yogi Ramsuratkumar, Jaya Guru Raya!". I become ashamed of my ego.

At one moment, a lady of the house comes in: "Somebody would want to get Swamiji's darshan. He is a leader from the Congress Party." Yogi asks from where he comes. " - From Tiruvannamalai". - "Tell him that, as he is from Tiruvannamalai, it is possible for him to see this beggar at another time."

Then a letter from Lee Lozowick, with 3 poems, is presented to Yogi. Yogi asks Devaki to read them, what she does. I don't understand them very well but everybody laughs at some passages, Yogiji included and, sometimes, he puts both His hands on His face, as to hide Himself, smiling, like a little boy caught in the act. Sometimes he asks to read again some passage that, as it seems, He has not got completely. He even asks for 2 poems to be read again entirely.

Then the book of Lee Lozowick's poems, just published by the Sister Nivedita Academy, is presented to Him. The sadhu wanted to have it before meeting with Yogi. Yogi goes through it. After some times, He says: "We cannot give this book to ev erybody. It would be dangerous. One has to give it with circumspection. It cannot be given in the way this beggar does usually." Yogi refers to the fact that, generally, he takes all the books and gives to everybody. This time the price has been written on the back so that it could not be the same. It is decided to let 75 copies here itself, at Sudama, at Devaki's. Yogiji asks to read some more poems. At one moment He says: "But where does he go to find all this!"

Another person, who desires to have Swamiji's darshan, is sent back. Mani deals with this and will tell her: "Yogi has fever, etc... However, if you want to enter (implying: when He is not well)..." Of course, the visitor declines and goes away.

In the course of this morning, a person is showed in who, after saluting the Master, presents some photos. Soon, i will learn that he is somehow the 'official photographer'. Devaki is seated on Yogi's right side and the sadhu on the left. The photographer takes a seat just on my left side, almost in front of the Master, slightly on His left. There are several series of pictures, particularly 2 series of Yogi and Ma, with 50 copies. Yogi look at them and one of the two photos seems to please Him particularly. He asks to distribute some to the people that have been allowed to be with him in this day, eve of His Jayanti. Speaking of the photographer, He says: If there is work to do, you can give him them" and He also speaks of money concerning the photographer, but my head has not made a note of that.

Then somebody asks Yogi if He accepts to sign a photo. He agrees. Then this person holds out the photo to the sadhu who gives it to the Yogi. One red felt-tip pen is found that is held out to Him. And then Yogi signs the picture. i have never seen his signature. He writes the "OM". Then I feel a lot of indescribable things with words. This "OM" is not only the Divine symbol written by Him, it is well and truly His signature. He is OM. Moreover, the OM is underlined, and this underlining is not there just to mark the symbol, but it is an angled line, to mark that it is a signature!

Maybe it is Mani who first asked for the dedication of a photo that he had taken when the Master had put Mani's glasses. Mani has made it larger and it is here in the room, near the wall facing the Yogi, that is to say behind us.

So, the pictures are distributed. Then Balaram shyly asks: "Would it be possible to get one for Mr Lee?" Yogiji asks to repeat the question, as He did not understand properly. "Would it be possible to get one photo for Mr Lee?" Yogiji seems embarrassed! Like a little child, He hides His face with His hands and laughs.

Then someone holds out the photo that Yogi asked to distribute for Hi signature. I end holding the copy i received to the sadhu. The latter gives it to Yogi: "Krishna wants you signature too."

Soon, one of the present devotees holds the picture to Ma, asking her to sign it also. Then Devaki looks for a place on the picture to put her signature. She ends in finding one at the bottom on the left, under Yogiji's, and she says: "Devaki's place is at Bhagavan's feet".

Devaki calls Yogi "Bhagavan". This term, which one could translate as "Lord", is only given to realised beings.

Yogi and Devaki look to other photos too.

The Yogi wants that everybody knows that, from now on, Devaki is and will always be by His side, that you can't have one without the other. He insists, saying that Devaki is His eternal slave. Moreover an article will be published on this topic in the next issue of Tattva Darshana.

I don't remember how the sadhu is led to narrate his Ganges' episode. Yogi smiles. It is possible to read about this episode, in which the sadhu was taken away by the river at Prayag, in an issue of Tattva Darshana.

Yogiji asks to distribute copies of Lee's book. Some, as Krishna, asks for a signature. Then Yogiji writes the OM on each copy...

Yogi turns to Devaki and tells her some words. Then both of them stand up. Certainly Yogi has to go to toilets. It is then possible to notice that his clothe his drenched with sweat in the back. However, never has He shown that He had fever or was unwell.

Yogi comes back but He does not go to seat immediately. With a firm and resolute step, He comes toward us and goes in our back to bless each of us, standing up, several times. Then he goes and seats again.

Soon the meal is ready So, we will eat with the Master, share His meal! What an incredible blessing! The Yogi insists on us being in one line, facing Him. The middle of the room is let empty. From what is the left for Yogi, it is possible to find Balarama, Krishna, the photographer, Prof. Rangarajan; Nivedita, Jayalakshmi (inspector of taxes), and another lady whose name I don't know yet. So, we are seven facing the Master to share His meal. On His left side is Devaki. So we are nine if we include the Master. Ma will begin to eat only when Yogi will have finished. Who among the seven of us has seen the moment when Yogiji was giving food to Ma! It was sublime, full of beauty, complicity, divine love. ...

Then comes the dessert, after which we go out of the room to rinse our mouths and hands.

While we are outside the room, i take profit of this to tell the sadhu that we have to give our offerings for the Ashram's construction. Both of us come back. First i present the cheque of Michel Coquet. He looks at it and asks for the amount. I report what Michel asked me, which is that if there is a choice, the money will be used according to Yogi's will. Ma says that Michel has called to know in which way he could send money. I answer Ma that i have explained that the simplest way was to write a cheque. Yogiji says: "We will give it to "x" (the person in charge of the Trust). Then i give the offerings in French Francs: 500 FF with the name of Thierry Dhoye from Noyon and 200 FF from Jean-Joseph Porino from Martinique. Then the 2.000 FF i offer. With a good reason, Mani intervenes, saying that they cannot change French Francs into Rupees but that i have to do it with my passport. Then it is agreed that i take back the Francs to change them in Madras. However, it is decided to write a draft to the order of the Trust with the name and address of each the givers. Everybody has come back into the room. We keep the same seats as before the meal.

Soon a new request arrives: "Some people that were with Krishna are bringing his belongings. They would wish to have Your darshan." The Master does not seem to be disposed for that. "How many?" - " Five." In the end, Yogiji accepts, saying that they have to be together on the left side of the room. They enter: Suresh, C.V. Radhakrishnan, his wife, Rajmohan and Ramesh. In turn, each of them prostrates and goes to the left side.

The Master is silent. After some time, He asks:

- Until when is Krishna Here?"
- We return to night, the sadhu answers.
- This beggar has waited for Krishna for a long time. Now that Krishna is here, this beggar will not leave him. This beggar wants to pass a long time with Krishna."

Nivedita rises immediately on her knees and quickly says:

- "Krishna goes back to France on the 8th but he wants and has planned to come back next week after the celebrations of Your Jayanti."

- "It's all right, yes."

I feel that the Master would wish me to stay, but, on another side, He does not want to disturb the Jayanti. And He would have said: "Krishna will stay here." He turns to the sadhu who is by his left side, holding his hand since long: "If you have time, come with Krishna."

Some time later, Yogi aeks the question: "What's the meaning of J.B., before Carcelle?" This question is asked because of the article "India my Mother, Yogi my Father", which first appeared in a small newspaper in France in 1991 with my French name, then was later translated into English in Tattva Darshana with the same signature : J.B. Carcelle". - "John the Baptist". Sadhu says that i write now with the name of Krishna Carcelle-Chowasingh.

"- Who are the persons who were with Krishna?" Yogi asks.
- All the five,
the sadhu answers. Krishna wanted to come for Deepam and take some videos to show in France. Then, I sent him with the others." (I don't like the expression: "I've sent him", as he did not send anybody and i did come by my own will.)

- It's all right.
- To night they went for the pradakshina around the hill.
- Well. Well.

The time has come for Yogi to rest. All stand up and in turn come to prostrate before the Master. While I am prostrated before Him, Yogiji gives some strong pats on my back in blessing. He does this often. "My Father blesses you." Then we go out one after the other. Someone says: "So, Krishna and Balaram have come to Devaki's house!

Outside, Balarama is very nervous and excited. He tells me: "God! Yogi said that Ma Devaki is Lee's eternal slave! Woahh!" I am flabbergasted! And he goes on repeating this without calming down. However I prefer not to say anything and i let him continue with his excitation, his blindless and his illusion. God, he is really out of himself! He completely misunderstood! And i feel that the best is not to correct, as if i do so, he will react, and this would not be good. Others will tell him and correct him. Instead of "His eternal slave", he heard or wanted to hear "Lee's eternal slave ..." I must say that his 'interpretation' surprises me very much, and I find incredible that somebody could understand such a thing!

I depart for Madras in car with the sadhu, Mani and Balarama, while the other ones go back with the bus. How much long it is! I would have wanted to stay. I feel that Yogiji's will was that i stayed. Two days after Rajmohan will confirm that he also felt the same.

 

Mani explained me what happened before my arrival. He, sadhu Rangarjan, Nivedita and Mahendra came to Sudama after their arrival. Then Vijayalakshmi told them: Swamiji allows Sadhu Rangarajan, Krishna and Mani to come in when they will arrive from Madras, but nobody else because He is indisposed. Swamiji was very interested to see Lee's book. Last time Mani came, Swamiji sent him back to Madras right away. This time he is asked to stay at Sudama."

After some minutes, Yogi awoke. After seing the sadhu there, the latter told him to relax, that he could wait. Then the sadhu asked Devaki: "Has Krishna met Yogi?", and she answered: "No, and Bhagavan is asking questions about Krishna's coming since the 28th." Then Nivedita was sent to pick me up at Ramanashram. She ended finding me. I arrived and almost immediately Yogi awoke.

 

In the evening, after dinner, when I go for a little walk in Peters Road, I strongly feel Yogi's presence within me and my body thrills. Narikutty Swami's words came back to my mind: "one has to give great attention to the slightest word that sages like Yogi utter." Then the sentence comes back: "This beggar has waited for Krishna for a long time." I understand it. Since long Krishna had to be at His feet, but his ego was still too strong for the "surrender". The words: "This beggar will not leave him" come to me like: "From now on Krishna is in this beggar's hands, in the Lord's hands and he is no more the property of the ego." I know that Yogi knows everything of me. In the street, during the following days, I think of Him in this way. Yogi Ramsuratkumar made me understand that He was really my Father ("really, it is a very good article" when this article is entitled, for half : "Yogi my Father") and that i was His son. Yogi Ramsurat Kumar is my Master and, from now on, my refuge.

 

For two days, Balaram sleeps in the same room at Mani's and Rajis. He sleeps on the ground.