From Krishna's diary

Aux Pieds de mon Maître - At the Feet of my Master

 

10 Novembre

 

Réveil à 6 heures, puis chai, douche, etc... En faisant mon lit, je trouve à ma tête un billet de deux roupies plié au maximum. D'où vient-il ? Pourtant, hier, avant de me coucher j'ai totalement secoué les draps. Ne nous emballons pas pour de telles bêtises. Peut-être vient-il d'une poche d'un kurta qui me sert d'oreiller et que je n'ai jamais porté cette année.

 

Darshan de 7 h.-

Nous sommes plus nombreux ce matin à la grille de l'ashram lorsque Yogiji arrive. Il y a notamment le sculpteur. Comme chaque matin, je suis la voiture à distance, bientôt accompagné par Chandrasekhar. Installation dans la hutte. Après quelques instants, le sculpteur arrive et je lui cède la place près de Mani. Comme tous les matins, Yogiji demande de chanter Aum Sri Ram et, comme tous les matins, je donne la réplique.

Puis c'est la lecture de Swami Ramdas et ce matin va se passer une chose particulière. Rajalakshmi lit comme d'habitude mais bientôt arrive à un passage où Ramdas dit : " Les amis disent que ce corps leur appartient, et qu'ils doivent en prendre soin, et que Ramdas doit se soumettre à tout traitement requis pour protéger le corps. Il leur dit : " ce corps est le vôtre. Vous pouvez l'utilisez comme bon vous semble.". Alors Ma Devaki se tourne et regarde le texte que lit Rajalakshmi pour voir si elle a bien compris. Yogiji ayant dit : " Lis le encore si tu veux ", elle lui sourit. Mais Rajalakshmi est prise d'émotion. Elle ne peut pas le lire et il va bien se passer une minute avant qu'elle en reprenne la lecture. Des larmes coulent de ses yeux. Elle le relit enfin. Juste après, Vijayalakshmi dit à haute voix : " Il semble que ce paragraphe devrait être relu. " Ma Devaki transmet à Yogiji qui dit : " Pourquoi ? Vous l'avez entendu plusieurs fois. " Comme cela ne semble pas faire l'accord du côté des femmes, il dit : " Soit, relisez le une fois, deux fois, trois, fois, quatre fois. " Rajalakshmi le relit alors trois fois de suite. Yogiji dit alors : " Encore une fois. " Ma Devaki demande : " Pouvez-vous nous expliquer ce passage ? ". Yogiji ne dit rien. Je vois Vijayalakshmi, pleine de larmes, retirer ses lunettes.

Pourtant ce passage me semble clair. J'ai mis alors subrepticement en route le magnétophone qui se trouve dans mon sac jaune.

- Rajalakshmi, lisant : " doit se soumettre à tout traitement... "
- Yogiji : Ha ! .... vraiment .... (quelques mots incompréhensibles à la relecture) ... Vijayalakshmi aussi.
- Rajalakshmi, lisant : Ramdas doit se soumettre à tout traitement ... (elle pleure et ne peut parler).

Ma Devaki dit alors quelque chose.

- Rajalakshmi reprend la lecture après un grand arrêt : Ramdas doit se soumettre à tout traitement requis pour protéger le corps.
- Yogiji : Hhmm
- Rajalakshmi, poursuivant : Il leur dit : Ce corps est vôtre. Vous pouvez en faire ce que bon vous semble.
- Yogiji : Oui (yeah)
- Rajalakshmi continue de lire : Mais ne cherchez de Ramdas aucun bénéfice matériel. Ne demandez que pour un cadeau spirituel. Faites de Dieu votre but.
- Yogiji : Hum (puis quelques mots incompréhensibles à la relecture).

Rajalakshmi continue de lire, puis Ma Devaki et les soeurs de Sudama parlent.

- Yogiji : Mais ce que dis Ramdas est vrai. Ce que dit ce mendiant n'est pas vrai. (A Rajalakshmi) Tu peux mettre une marque (pour reprendre à cet endroit le lendemain).
- Ma Devaki : Non, Bhagavan (puis incompréhensible)
- Yogiji : Je comprends, mais (puis incompréhensible) ... Ce que dit Ramdas a ..... Ce que dit ce mendiant n'est rien ! Ayez foi en Ramdas, n'ayez pas foi en ce sale mendiant. Hum. (puis incompréhensible) ... il n'y a pas besoin d'autre chose .... aucune foi en ce mendiant. .... Quand ce mendiant dit (qu'il n'y a rien à craindre ?) , alors .. (incompréhensible).

Mani dit quelque chose.

- Yogiji : Vous pouvez l'obtenir.... vous avez à célébrer .... Pas question d'autre chose. Vous pouvez dire ..... Faites comme vous voulez.
- Mani : Non, Bhagavan (puis incompréhensible)
- Yogiji : Les bénédictions de mon Père. Faites comme vous voulez.
- Mani : ?
- Yogiji : Ils comprendront. Quand ce mendiant dit ...

Je coupe le magnétophone. Krishna comprend. C'est logique. Yogi est un avec Ramdas, le " sale mendiant " n'existe pas, donc il ne faut pas l'écouter. Il ne faut pas écouter si l'on pense écouter le 'dirty beggar'. C'est clair comme de l'eau de roche et Yogiji doit voir mon visage souriant. Je remets le magnétophone en route car la discussion reprend.

- Ma Devaki : Non, Père, nous ne disons pas que vous êtes malade.
- Yogiji : C'est bon. Pas malade.
- Ma Devaki : Vous n'êtes pas malade. Seulement nous ne savons pas comment faire disparaître la peur.
- Yogiji : Comment faire disparaître la peur ! Alors ce mendiant dit : " Je vais bien " (I am all right), vous n'avez pas foi en moi. Quand ce mendiant dit " Je vais bien ", ne craignez pas !
- Ma Devaki : Nous n'aurons pas peur. Nous vous croyons pour
- Yogiji (coupant) : Et ne croyez pas ! Ce sale mendiant n'est pas (?) à Ram. Croyez Ramdas. Ramdas a dit que (incomp.). Croyez-le. (Ce mendiant doit) le dire encore et encore. (Il) va bien. Vous savez que vous n'avez pas à me donner de traitement.
- Ma Devaki : Oui, Père.... Mais les deux ou trois autres fois, Bhagavan, vous avez dit la même chose.
- Yogiji (coupant) : Yeah yeah yeah ... Notez maintenant ces phrases de Ram...
- Ma Devaki (coupant) : Non, c'est pourquoi nous sommes troublées, car en fin de compte nous avons du appeler un docteur car nous ne savions quoi faire.
- Yogiji : Seri (bon). Cela est arrivé deux fois, trois fois. Cette fois ce mendiant dit : " Je vais bien ". Non !
- Ma Devaki : Nous n'appellerons pas de docteur.
- Yogiji : Yeah yeah yeah
- Ma Devaki : Nous vous demand...
- Yogiji : Yeah yeah, vous n'avez aucune foi en moi. (Mais vous avez foi dans le docteur).

Puis c'est le silence pendant longtemps, et la distribution des hibiscus, qui est très rapide pour tout le monde, puis le petit déjeuner. Je coupe le magnétophone. Yogiji demande alors aux femmes de " se disperser ". Il ne reste plus que les hommes. C'est alors qu'un couple arrive, que Bhagavan fait entrer. Il demande qu'un petit déjeuner soit servi à ces personnes et a ensuite une brève discussion avec la femme qui reçoit ses bénédictions. Puis Yogiji demande : " C'est tout ? ". Peut-être est-ce là, ou avant, que Mani dit à Yogiji :

- Mani : Krishna voudrait voir le ratha.
- Yogiji : Il peut y aller avec quelqu'un.

Puis c'est le signal du départ. Tous les hommes se lèvent. Yogiji se lève aussi et dit : " Krishna ! ". Je vais vers lui très rapidement comme d'habitude ! Il me donne franchement la main et je le raccompagne jusqu'à la voiture. Au niveau de la portière, il me lâche la main, me tape dans le dos et me dit :

- Mon Père te bénit. Va et vois.

Et je vais voir le ratha. Mais comme je me suis coupé en dessous du gros orteil droit, je souhaiterais trouver un antiseptique et un pansement, car j'ai laissé les miens dans mon sac à Madras. Comme Raji est occupée, je vais me laver les pieds au cottage puis me rends à l'entrée de l'ashram où Basha, le musulman, doit venir me prendre comme convenu hier soir. J'attends. Personne... J'attends plus d'un quart d'heure et comme personne n'arrive, je laisse le message à l'entrée : " Si Basha arrive, téléphonez chez Mani pour prévenir. " Et je reviens au réfectoire où se trouve Mani. Il me dit alors : " Tu vas rater la 'function' ". Il demande alors à Kumar de m'accompagner. Parvenus en vue de la grille nous voyons alors Basha arfiver sur son scooter. Il donne une marchandise et la note à quelqu'un. Je monte à l'arrière du scooter et nous voilà partis jusqu'à son magasin en ville.

Nous descendons et je vais filmer le ratha qui ne tarde pas à démarrer. Nous reculons rapidement pour ne pas nous faire écraser par la foule et retournons au magasin tout proche, à quelques dizaines de mètres de là. Basha me dit qu'ils viennent de changer les roues du ratha, qu'ils ont mis maintenant des roues en acier au lieu des roues en bois. Nous montons à l'étage car de là je pourrais filmer facilement et prendre de belles vues du ratha et de la foule. De plus de là-haut on voit le temple et la colline. Nous redescendons et attendons, attendons. Le ratha n'arrive pas. Je discute avec le frère de Basha qui tient le magasin avec lui. Basha est parti chez lui. Et je me dis quel tel est bien le jeu de Yogiji ! Car me voilà, sans marques distinctives, sur une chaise à un magasin musulman avec des musulmans, et ce sont des musulmans qui me montrent la fête hindoue.

Le frère me questionne sur la France etc... et me dit qu'il va aller soit en Arabie Saoudite pour deux ans soit en Malaisie. Nous parlons de religions et il me questionne. Je lui dis qu'il y a un soleil qui brille de la même manière pour tout le monde, que chacun a sa croyance mais qu'il faut respecter celle de l'autre. Il me dit qu'en Inde il n'y a pas de bagarre. Jamais à Tiruvannamalai où tout le monde s'entend. Mais il me cite le Pakistan, Sri Lanka, le Kashmir, etc... Je lui dis que l'hindouisme dit : Dieu est un, Jésus dit : Dieu est un, Mohammed dit Dieu est un. Alors pourquoi se battre ?

Puis c'est un autre musulman d'un magasin voisin qui vient me poser des questions. Quelle est votre religion, me demande-t-il. Réponse : aucune et toutes. Non, me dit-il, vous devez bien avoir une religion. Alors à la fin je lui dis " hindoue si vous voulez ", car il peut comprendre. " Non, laquelle ? " - " Hindoue! ".

Puis ce sont d'autres questions du frère de Basha sur l'alcool, si j'ai plusieurs femmes, etc... Il me fait notamment un geste obscène à propos d'une de ces questions, afin que je comprenne de quoi il veut parler. Puis il me dit : " Je m'appelle Riswan. Mon Dieu aime ce nom. Mohammed et Allah aiment ce nom ". Je me garde bien entendu de dire quoi que ce soit. Nous parlons aussi des différents pays d'Europe et il s'aide d'une carte circulaire où l'on peut savoir quelle est la monnaie de chaque pays, la langue, etc... Il m'emmène ensuite voir le ratha et je reste ainsi plus d'un quart d'heure en plein soleil. Le ratha ne bouge pas, simplement de temps en temps des prêtres viennent remuer des étoffes vertes devant la statue pour que les 'vibrations' du dieu aillent vers la foule et alors cette foule remue et crie.

Comme rien ne bouge, Basha me ramène à l'ashram à midi et demi pour le repas. En arrivant, Raji me dit : " Bhagavan a demandé après toi. " Je vais manger. Arrive Mani : " As-tu vu le ratha ? Bhagavan a demandé : " Où est Krishna ? ". Je lui ai répondu que tu filmais la fête ". Je lui dis alors que comme le ratha ne bougeait pas, j'allais y retourner pour une heure. " Sois là à 4 h! " - " Bien sûr! ".

Je retourne en ville et Muttu me prête son vélo. Les magasins sont fermés à cette heure-là mais le frère de Basha, Rizwan, est là. Je vais filmer de nouveau le ratha puis je rentre à l'ashram en m'arrêtant pour faire le plein de Limca.

Je vois qu'ils sont en train de pierrer le chemin qui mène à l'ashram. Je redémarre quand je vois Venkatraman qui me passe à vélo. Je le rejoins et nous arrivons ensemble à l'ashram. Je rends le vélo, rentre au cottage et écris ces lignes.

Il est 15h quand Selvaraj vient chercher le 'flash', le Thermos pour le chai. Il me montre alors une jeune femme et me dit : " Elle va nettoyer ". Heureusement, car depuis le début j'ai pas mal d'insectes dans la pièce. Des fourmis bien entendu, mais aussi une sorte de gros insectes. Je me mets sur le lit car je suis fatigué. La jeune femme arrive à la chambre et balaie. Je me lève. Selvaraj apporte le chai. J'en verse dans une tasse et vais dans la cuisine où se trouve la jeune femme. " Ma ? ". Elle me regarde et je lui tends la tasse. Elle refuse de la tête. " Chai ! , take it ! ". Elle fait de nouveau signe que non et continue de nettoyer.

 10 November

 

Waking at 6 :00, then chai, shower, etc. While making the bed, I find a note of 2 rupees, folded at the maximum, at the head. From where does it come? Yet, yesterday, before going to bed, I have shaken the sheets completely… Let us not lose our head for nothing. Maybe it comes from a kurta that I use as a pillow and that I have never worn this year …

 

Breakfast Darshan (7:00 am).-

This morning we are more people at the ashram gate when Yogiji arrives. Notably, the sculptor is there. Like every morning, I follow the car at a distance, soon accompanied by Chandrasekhar. Installation in the hut. After some time, the sculptor arrives and I give up my seat near Mani to him. As every morning, Yogiji asks for Aum Sri Ram to be chanted and, as every morning, I chant in reply.

Then comes the reading of Swami Ramdas, and this morning, some special thing will happen. As usual, Rajalakshmi reads, but soon a passage comes in which Ramdas says: " Friends say that this body belongs to them and that they have to take care of it, and that Ramdas has to submit to any treatment that is necessary to protect the body. He tells them: 'This body is yours. You can use it as you like. ". Then Ma Devaki turns her head, looks at the text read by Rajalaskmi to see whether she has well understood it. Yogiji saying: "Read it one more time if you like ", she smiles to Him. However, Rajalakshmi is overcome by emotion. It becomes impossible for her to read it again and a full minute will pass before she is able to continue the reading. Tears pour from her eyes. At last, she reads it again. Immediately after, Vijayalakshmi says aloud: " It seems that this paragraph should be read again. " Ma Devaki conveys to Yogiji, who says: "Why ? You have heard it several times. " As this does not seem to be in accord with women, He says: " All right, read it again one time, two times, three times, four times. " Then Rajalakshmi read it again three times without any break. Then Yogiji says: "One more time. " Ma Devaki asks: " Could you explain this passage to us?". Yogiji doesn't say anything. I see Vijayalakshmi, in tears, taking off her glasses.

However, this passage appears clear to me. At that time, surreptitiously, I have turned the recorder that is in my yellow bag on.

- Rajalakshmi, reading : " Has to submit to any treatment... "
- Yogiji : Ha ! .... really .... (here some words that are not understandable) ... Vijayalakshmi also.
- Rajalakshmi, reading : Ramdas has to submit to any treatment ... (she weeps and cannot speak).

Then Ma Devaki says something.

After a long silence, Rajalakshmi resumes the reading: Ramdas has to submit to any treatment in order to protect the body.
- Yogiji : Hhmm
- Rajalakshmi, going on : He tells them : This body is yours. You can do whatever you like with it.
- Yogiji : Yeah.
- Rajalakshmi goes on with the reading : But don't search for any material profit from Ramdas. Ask only for a spiritual gift. Make God your goal.
- Yogiji : Hmm (then some words that are not understandable).

Rajalakshmi continues to read, then Ma Devaki and Sudama sisters speak.

- Yogiji : But what Ramdas says is true. What this beggar says is not true. (To Rajalakshmi) You can put a mark (to resume from this sentence the next day).
- Ma Devaki : No, Bhagavan (then it is not understandable)
- Yogiji : I understand, but (then it is not understandable) ... What Ramdas says has … What this beggar says is nothing! Have faith in Ramdas, don't have faith in this dirty beggar. Hmm. (then it is not understandable) ...there is no need of anything else … no faith in this beggar … When this beggar says (that there is nothing to be afraid of ???) , then (not understandable).

Mani says something.

- Yogiji : You can get it …. You have to celebrate …. No question of anything else. You can say …. Do as you like.
- Mani : No, Bhagavan (then it is not understandable)
- Yogiji : My Father's blessings. Do as you like.
- Mani : ?
- Yogiji : They will understand. When this beggar says …

I turn the recorder off. Krishna understands. It is logical. Yogiji is one with Ramdas, the 'dirty beggar " does not exist, therefore one has not to listen to him. One has not to listen if one thinks that we are listening to the 'dirty beggar'. It is crystal clear and Yogiji may see my smiling face. I turn the recorder on again as the conversation resumes.

- Ma Devaki : No, Father, we don't say that you are sick.
- Yogiji : That's good. Not sick.
- Ma Devaki : You are not sick. However, we don't know the way to make the fear vanish.
- Yogiji : How to make the fear vanish ! Well then, this beggar says: I'm all right, you have not faith in me. When this beggar says "I am well", don't be scared!
- Ma Devaki : We will not be scared. We believe You for …
- Yogiji (cutting) : And don't believe ! This dirty beggar is not (?) to Ram. Believe Ramdas. Ramdas said (not underst.) Believe him. (This beggar must) say it again and again. (He) is well. You know that you have not to give me any treatment.
- Ma Devaki : Yes, Father.... But the two or three other times, Bhagavan, you had said the same.
- Yogiji (cutting): Yeah yeah yeah ... Note now those sentences of Ram…
- Ma Devaki (cutting): No, it's why we are upset, for, after all, we had to call a doctor as we didn't know what to do.
- Yogiji : Seri. This has happened two, three times. This time, this beggar says: "I'm well". No!
- Ma Devaki : We will not call the doctor.
- Yogiji : Yeah yeah yeah
- Ma Devaki : We ask y...
- Yogiji : Yeah yeah, you have no faith in me. (But you have faith in the doctor).

Then, it is silence for long. After: the offering of hibiscus by Yogiji, which is very quick for everybody, then the breakfast. I turn the recorder off. Yogiji asks the women to 'disperse'. Only men are still there. It is then that a couple comes and Bhagavan asks them to enter. He asks for a breakfast for them and afterwards has a short conversation with the woman who receives His blessings. Then Yogiji asks: "That's all?". Maybe it is at that time that Mani says to Yogiji:

- Mani : Krishna would want to see the ratha.
- Yogiji : He can go there with somebody.

Then it is the signal for leaving. All men get up. Yogiji gets up too and says : " Krishna ! ". I go to Him very quickly as usual! He gave me His hand frankly and I accompany Him to the car. At the car door, he leaves my hand, pats my back and says:

- My Father blesses you. Go and see.

And I leave to see the ratha. However, as I have cut myself under the right big toe, I wish to find some antiseptic, as I have left mine in my bag in Madras. As Raji is busy, I got to the cottage to wash my feet, then I go to the ashram gate where Basha, the Muslim, has to pick me up as agreed on yesterday night. I wait. Nobody… After fifteen minutes and as nobody comes, I let a message at the entrance: " If Basha arrives, call Mani by phone to inform me. " And I come back to the dining hall where Mani is. He tells me: " You will miss the 'function' ". Then he asks Kumar to accompany me. Nearly at the gate, we see Basha arriving on his scooter. He gives some goods to somebody and takes note of it. I jump at the back of the scooter and we go to his shop in town.

We get down and I go to film the ratha that starts soon. We move back quickly in order not to be crushed by the mob and go back to the shop that is close by, some tens of meters. Basha tells me that they have just changed the wheels of the ratha; they are now made of steel instead of wood. We go to the second floor as, from there, it will be very easy for me to have nice shots of both the ratha and the mob. Moreover, from there it is possible to see both the temple and the hill. Then we go down and wait, wait. The ratha does not arrive. I talk with Basha's brother who manages the shop with him. Basha has gone home. I tell to myself that such is Yogiji's play! For, here I am, without any distinctive marks, on a chair in a Muslim shop with Muslims, and these Muslims are the ones who show me the Hindu festival…

The brother asks me questions on France, etc… and tells me that he will go either in Saudi Arabia for two years or in Malaysia. We speak of religions and he asks me questions. I tell him that there is one sun that shines in the same way for everybody, that anyone has his own belief and must respect other's belief. He tells me that there is no fight in India. 'But', he says: 'look at Pakistan, Sri Lanka, Kashmir, etc...' I tell him that Hinduism says: God is One; Jesus says : God is one; Muhammad says : God is one. Then, why fighting?

Then another Muslim from a nearby shop comes and asks me questions. What is your religion, he asks. Answer: 'All and none.' 'No', he says, 'for sure you must have a religion'. Then, at last, I say: "Hindu if you like", for he may understand: "no, which one ?" - "Hindu!"

Then Basha's brother asks other questions about alcohol, whether I have several wives, etc. He has an obscene gesture in connection with one of these questions to make me understand what he speaks of. Then he says: " My name is Riswan. My God likes this name. Muhammad and Allah like this name ". Of course, I take a good care not to say anything. We speak also about various European countries and he makes use of a circular map where it is possible to see the different currencies, languages, etc. Then he brings me to the ratha and I stay like this more than fifteen minutes full in the sun. The ratha does not move. Just sometimes some priests come and move some green fabrics before the statue so that the vibrations go towards the mob that, at this moment, moves and shouts.

As nothing moves, Basha brings me back to the ashram at 12:30 for lunch. At my arrival, Raji tells me: " Bhagavan has asked about you. " I go and eat. Mani comes: " Did you see the ratha ? Bhagavan has asked : " Where is Krishna ? " I told him that you were filming the festival ". I tell him that, as the ratha didn't move, I will go back there for one hour. " Be here at 4:00!" - "For sure! ".

I go back to town and Muttu lends me his bicycle. Shops are closed at that time but Basha's brother, Riswan is there. I go and film the ratha; then I return to the ashram, stopping for a moment to fill my flask with Limca.

I see that they are putting stones on the way leading to the ashram. I start again on the bicycle when Venkatraman overtakes me. I join him and we arrive at the ashram together. I give back the bicycle, enter the cottage and write these lines.

It is 3:00 pm when Selvaraj comes to take the flask for the chai. Then he points to a maiden and says: " She will clean ". That's good, for, since the beginning I have a lot of insects in the room; ants of course, and some kind of big insects too. I lay down on the bed, as I'm tired. The young woman comes into the cottage and sweeps. I get up. Selvaraj brings the chai. I pour some of it in a cup and I go to the kitchen where the young woman stands. " Ma? ". She looks at me and I hold out the cup to her. She shakes her head. " Chai!, take it! ". She shakes her head again and continues to clean.