|
|
Il y a essentiellement des changements dans la perception lorsqu'un nouveau point de vue se présente. Il tranche comme un pansement de part en part d'un point de vue confus et nous en ressortons avec un il et une idée plus clairs. Effectuer un tel changement exige la grâce du Guru. Le changement sera en fin de compte si drastique qu'il n'y aura pas de sujet percevant : la perception perçue et celui qui perçoit deviennent un. A un niveau plus terrestre, les saints changent subtilement nos modèles de pensée par leur présence même. Quand quelque chose de drastique arrive, nous nous réveillons. Shri Balachandar a été amené en présence de Bhagavan Yogi Ramsuratkumar back en 1982; il n'y avait (alors) aucune reconnaissance de "Bhagavan". Là se trouvait une âme sainte,noble, très amicale aussi. Balachandran a été attiré vers Lui comme par un aimant. Son beau-père l'avait emmené une fois voir un Shri Ramani Guruji (du célèbre Kakabhujanda) dans l'intention de se faire lire une feuille de palmier. Là, Balachandaran en voyant une immense image de Bhagavan, s'exclama ! 'Yogi Ramsuratkumar!' et il se prosterna. C'est ainsi que son beau-père fut présenté à Bhagavan et commença à se rendre à Tiruvannamalai pour avoir régulièrement son darshan tandis que Balachandar était au loin à Abu Dhabi pou gagner sa vie. Ganesan, le beau-père, devint si proche de Bhagavan qu'il avait l'habitude d'y aller tous les dimanches, en emportant chappatis, sabji, riz caillé, etc. pour le repas de Bhagavan et Bhagavan acceptait les offrandes. Quelques années plus tard, quand Balachandran vint à Chennai, la famille décida d'avoir de darshan de Bhagavan; Ils se réveillèrent très tôt, cuisinèrent un festin délicieux et somptueux - dans le style de l'Inde du Sud - l'emballèrent bien et partirent pour Tiruvannamalai. Balachandran demanda à sa grand'mère si elle aimerait elle aussi rencontrer 'Swamigal'. En Tamil, Swamigal indique généralement le Kanchi Maha Swami ou un renonçant portant une robe orange. La grand-mère accepta avec plaisir et ils partirent donc tous les cinq. Un mot au sujet de la grand-mère. Âgée d'environ quatre-vingt-deux ans, elle était veuve, et profondément dévouée à Dieu; venant d'antécédents très orthodoxes, la tête rasée, sari, blanc, japamala, etc., elle observait tous les rituels et elle se méfiait de la pollution. Balachandran avait ses craintes. Comment grand-mère allait-elle réagir à ce Swamigal qui portait des vêtements sales, qui avait les cheveux et la barbe mal peignés, et, pour rendre les choses encore pires, qui fumait ? Quand ils descendirent de la voiture à la maison de Sannadhi street, il demanda à sa grand-mère de rester assise dans la voiture le temps qu'il rentrent tous, offrent leurs prosternation, la nourriture, et reviennent. Grand-mère accepta. Bhagavan était assis sur la marche de la porte intérieure et Balachandran, sa femme, son beau-père et sa belle-mère offrirent leurs prosternations et s'assirent en ligne dans la véranda. Bhagavan dit : - Combien y a-t-il de personnes avec vous ? - Quatre, cinq personnes, Bhagavan. Il y eut une grève conversation et Bhagavan continua de fumer. - Balachandran, combien de personnes avez-vous amenées ? - Euh... cinq d'entre nous. - Qui sont ces gens qui sont avec vous ? Balachandran présenta sa femme Usha, son beau-père Ganesan et sa femme, et Bhagavan les bénit. - Comment êtes-vous venus ? - En voiture. - Quand êtes-vous partis ? - Vers six heures du matin. - Qui est assis dans la voiture ? - Le chauffeur. - Qui d'autre que le chauffeur ? Vaincu, Balachandran dut admettre avec embarras que grand-mère était assise dans la voiture. - Amenez-la. Impuissant, Balachandran l'amena jusqu'à la porte, l'aidant de la main quand Bhagavan ordonna : - Laissez-la, laissez-la venir d'elle-même. La vieille femme s'avança et s'assit devant Bhagavan, et Bhagavan ordonna au reste d'entre eux d'aller dans la basse véranda alors qu'Il continuait de regarder la vieille femme qui était en face de Lui. La famille continua de chanter des bhajans. Bhagavan demanda : - Vous avez amené quelque chose à manger, n'est-ce pas ? Ils étendirent rapidement la feuille de plantain devant Lui et commencèrent à servir à manger. Bhagavan dit : - Ce mendiant aimerait manger la nourriture servie par Mère. Mère, voudriez-vous servir ce mendiant ? La vieille dame accepta avec grande joie; la belle-fille l'aidant, elle mit le riz, des louchées de sambar, des légumes, du rasam, de la marinade. On tenta de pousser vers elle le payasam qui avait été oublié pour gagner son attention mais l'effort s'avéra destructeur. Bhagavan demanda à la belle-fille de s'écarter et de permettre à la Mère de servir. Bhagavan laissa deux petites boules rondes de nourriture non mangée au coin de la feuille. Le repas terminé, Il allongea le bras pour reprendre Ses cigarettes. Tout en fumant, Il demanda à la grand-mère les slokas qu'elle devait réciter. Grand-mère se souvint du Lalita Sahsranamam, du Surya Namaskaram etc. Bhagavan leur donna finalement conge, en donnant des fruits à chacun d'entre eux. Quand ce fut le tour de grand-mère, Il lui donna les deux petites boules de nourriture qui se trouvaient au bord de la feuille de plantain : grand-mère mangea immédiatement le prasad à la grande surprise de la famille : Grand-mère ! Ce modèle d'orthodoxie ! La voilà qui non seulement avait une conversation amicale avec un individu d'apparence sale qui était apparemment aussi quelqu'un qui fumait sans arrêt et qui, plus encore, qui mangeait son Prasad ! Qu'arrivait-il à grand-mère, rigoriste en ce qui concernait l'orthodoxie relative aux rites ? De retour dans la voiture, Balachandran engagea le sujet avec hésitation, en s'excusant, pensant que grand-mère avait besoin d'une explication. - Vous voyez, grand-mère, Il est de l'Inde du Nord. Ils sont tout à fait différents de nous et il se peut qu'il se soit attaché à la cigarette. Grand-mère dit : - Quoi ? J'ai vu le Seigneur Rama assis là : Sakshat Rama Piran. La vérité est une. Chanceux sont ceux qui ont le bonheur de la percevoir tout de suite.
(Tiré de Saranagatam, juillet 2017) |
There are basically changes in perception when a fresh point of view is introduced. It cuts like a swathe across a clouded point of view and we emerge more clear eyed and clear headed. It requires Guru's grace to effect such a change. Ultimately the change would be so drastic that there would be no perceiver: the perceived perception and the perceiver become one. On a more mundane level, saints are subtly changing our thought patterns by their very presence. When something drastic happens we sit up and take notice. Shri Balachandar was first brought in to the presence of Bhagavan Yogi Ramsuratkumar back in 1982; there was no recognition of "Bhagavan". Here was a saintly, noble soul, very friendly too. Balachandran was drawn to Him as by a magnet. His father-in-law once took him to one Shri Ramani Guruji (of Kakabhujanda fame) with the intention of having a palm leaf reading. There Balachandaran saw the huge picture of Bhagavan, exclaimed 'Yogi Ramsuratkumar!' and fell prostrate. Thus his father-in-law was introduced to Bhagavan and started to visit Tiruvannamalai to have His darshan regularly while Balachandar was away at Abu Dhabi earning his livelihood. The father-in-law Ganesan, became so close to Bhagavan that he used to go every Sunday, carrying chappathis, sabji, curd rice etc. for Bhagavan's lunch and Bhagavan accepted the offerings. A few years later when Balachandran came to Chennai the family decided to have darshan of Bhagavan; they woke up very early, cooked a delicious and sumptuous feast - South Indian style - packed it nicely and set out for Tiruvannamalai. Balachandran asked his grandmother whether she would also like to meet 'Swamigal'. Swamigal in Tamil would popularly denote the Kanchi Maha Swami or some renunciate in an orange robe. The grandmother readily agreed and so all five set out. A word about the grandmother. Aged about eighty-two, she was a widow; and deeply devoted in God; coming from a very orthodox background, with shaven head, white sari, japamala etc, she observed all the rituals and was wary of pollution. Now Balachandran had his misgivings. How would grandma react to this Swamigal wearing dirty clothes, unkempt hair and beard, and to make things worse, smoking? At Sannadhi street house when they got down from the car he requested his grandmother to continue to sit in the car while the rest of them went inside, offered their prostrations and food and returned. Grandmother agreed. Bhagavan was seated on the inner door step & Balachandran , his wife , father-in-law & mother-in-law offered their prostrations and sat on the verandah in a straight line. Bhagavan said "How many people are with you?" "Four, five people, Bhagavan". There was a brief conversation & Bhagavan continued to smoke. "How many people have you brought Balachandran?" "Eh... some five of us" - Who are these people with you" Balachandran presented wife Usha, father-in-law Ganesan & his wife & Bhagavan blessed them. "How did you people come?" "By car." "When did you start?" "About six in the morning" "Who is sitting in the car?" "The driver" "Who else other than the driver?" Defeated, Balachandran had to admit sheepishly that grandmother was sitting in the car. "Bring her." Helplessly Balachandran brought her up to the door, supporting her with the hand when Bhagavan ordered "leave her; let her come by herself." The old lady came forward and sat before Bhagavan, and Bhagavan ordered the rest of them to move to the lower verandah while He continued to gaze at the old lady in front of Him. The family continued to sing bhajans. Bhagavan asked "You people have brought something to eat, isn't it?". They hastily spread the plantain leaf in front of Him and started serving the food. Bhagavan said "This beggar would like to eat the food served by mother. Mother, will you please serve this beggar?". The old lady very happily agreed; the daughter-in-law assisting; she placed rice, ladlefulls of sambar, vegetable, rasam, pickle etc. The payasam which had been forgotten was attempted to be pushed forward to gain grandma's attention but the effort proved destructive. Bhagavan directed the daughter-in-law to move away and allow mother to do the serving. Bhagavan left small round balls of uneaten food at the corner of the leaf: the lunch over, He reached for His cigarettes again. As He smoked He asked the grandmother about the slokas she must be reciting: grandmother recollected Lalitha Sahsranamam, Surya Namaskaram etc. Finally Bhagavan gave them leave, giving fruits to each of them. When it came to grandma, he gave her the small balls of food at the edge of the plantain leaf: grandma immediately ate up the prasad to the great wonder of her family: Grandma! that epitome of orthodoxy ! Here she was, not only having an amicable conversation with a dirty looking individual who was apparently a heavy smoker too! and what was more, eating his prasad! What happened to grandma, a stickler for ritualistic orthodoxy? Back in the car, Balachandran opened the topic hesitantly, apologetically, thinking that grandma required some explanation. "You see grandma, He is from North India. They are quite different from us & he may have become attached to smoking". Grandma said "What? I saw Lord Rama sitting there: Sakshat Rama Piran" The truth is one. Lucky are those who are blessed to perceive it immediately.
(in Saranagatam July 2017) |