Tôt le matin du 13 avril 1992, alors que je me levais, je me rappelais que c'était le Nouvel An tamil et j'avais exactement une année encore avant de démissionner de mon travail et de devenir une résidente permanente de Tiruvannamalai, l'endroit saint où Bhagavan Sri Yogi Ramsuratkumar vivait en chair et en os et je pourrai courir vers Lui pour le Darshan ! Cette pensée même apporta une douce joie et de la bonne humeur dans son sillage et je commençais avec un grand enthousiasme à me préparer pour me rendre à la maison de Bhagavan dans Sannidhi street. Alors que nous trois, soeurs de Sudama, nous précipitions dans un autorickshaw pour le Theradi Mandap, il était exactement 10 heures du matin. La vue familière de la longue queue nous accueillit alors que nous descendions rapidement et que nous nous mettions sur le côté, ne sachant pas si nous devions rejoindre la queue ou attendre dans un coin. La longue queue s'allongeait au fur et à mesure que des tas de gens la rejoignaient dès qu'ils sortaient du temple de Sri Arunachaleshvar. . Mme P., qui était même venue à 9h30 se joignit à nous avec son sac habituel où se trouvait du lait pour Bhagavan. Une demi heure après, à 10h30, nous étions encore là, elle depuis une heure et nous depuis une demi-heure, espérant de plus en plus un appel de Sa part! La queue allait maintenant jusqu'au temple... mais elle bougeait plus rapidement. Nous décidâmes alors de joindre la queue de la file et nous y étions presque quand le garçon qui surveillait la grille appela soudain fortement nos noms ! Nous courûmes avec reconnaissance sur toute la longueur de la rue, risquant les regards jaloux et les froncements de sourcils des autres visiteurs, et nous débarquâmes plutôt sans souffle à Ses pieds de Lotus. D'un geste désinvolte il stoppa nos tentatives maladroites pour nous prosterner et il nous indiqua où nous asseoir. Je fus gênée de voir que ma place habituelle était occupée par Mr J ! Alors que je commençais juste à me poser des questions sur la bienséance d'une réclamation de propriété de quelque place que ce soit en la présence même du propriétaire de tout le cosmos, comme par télépathie Mr J. se leva et alla s'asseoir de l'autre côté ! En remerciant Bhagavan du fond de mon coeur, je m'installais confortablement à 'ma' place au premier rang d'où je pouvais observer attentivement tout ce que Bhagavan disait ou faisait. Le chant de Son Nom "Yogi Ramsuratkumar" battait déjà son plein. Mme R., assise en face de Bhagavan l'éventait et y prenait à l'évidence beaucoup de plaisir. On pouvait voir son contentement et cette joie sur son visage. Son fils était assis près d'elle. Les gens entraient et sortaient, un par un, dans un courant continu avec un prasad ou un autre qui était quelquefois accompagné d'une bénédiction verbale ou d'un geste gracieux. Certains spéciaux s'arrangeaient pour tirer un sourire spécial ou une tape dans le dos, si bref que soit le charme. Tout semblait si parfait, si organisé comme le Yogiji Lui-Même. Il ressemblait à l'image même de l'ancienne culture et de l'ancienne sagesse de l'Inde, amenant dessein, sens et beauté dans la vie quotidienne de milliers - aucun qui ne soit laissé sans qu'il n'ait été touché par Sa Compassion et Son Attention Divines. Je sentais que c'était un privilège sans prix d'avoir connu un tel Être. Malgré l'importance de la foule et la nature ardue du travail de Son Père, la patience de Swami ne s'arrêtait jamais, Son attention méticuleuse ne s'affaiblissait jamais... Alors que le chant continuait avec pleine délectation, une doctoresse locale (fidèle ardente de Bhagavan qui avait eu la chance de s'occuper de Lui quand Il était tombé malade en 1990), son mari et son fils entrèrent. Le garçon souffrait d'une maladie et les docteurs de Madras les avaient pressés d'entreprendre une opération la semaine suivante. Bhagavan dit pourtant 'non' à l'opération et Il avait traité le garçon les deux derniers jours. Il serrait quelquefois la main de l'enfant dans sa divine poignée de fer, le regardait quelquefois la main levée, et d'autres fois il fumait simplement tout en ayant une conversation 'futile' avec le garçon. Ce jour-là aussi, l'enfant reçut beaucoup de Son attention. Bhagavan continuait de demander à l'enfant s'il ressentait encore des douleurs dans certaines parties de son corps, etc. Bhagavan (aux parents) : Demandez à S (le garçon) de venir voir ce mendiant quelques fois. Il peut ne pas y avoir toujours de la place ici dans cette petite véranda. Mais venir voir ce mendiant est suffisant. S va tout à fait bien. Mon Père l'a guéri. Il n'y a rien à craindre. (Karamamurti, le Docteur des docteurs, comme Il parlait gentiment, tendrement ! Il y eut aussi un sourire spécial au profit du garçon !) Le père du garçon : Swamiji, nous allons à Madras avec lui le 17 pour un examen médical complet. Bhagavan (énergiquement) : Il n'y a aucun besoin d'y aller. Mon Père dit qu'il est en bonne santé. (Les parents et le garçon sourirent avec bonheur alors que nous les rejoignions dans un prompt hourra). Bhagavan (avec un sourire, en se tournant vers Mme R.) : T. qu'est-ce que c'est que d'être en bonne santé ? Mme R. (après une pause d'une minute) : Se souvenir tout le temps de Sundareshvara est sain. (Quelle réponse magnifique ! ... pensai-je en moi-même. Je souhaitai avoir aussi la pakva (préparation mentale) pour répondre comme cela !) Le sourire de Bhagavan s'élargit. Il se tourna alors vers moi et me demanda : "Avez-vous entendu ce qu'elle a dit ?" Ma Devaki : (sortant rapidement de mes pensées errantes) ... se souvenir du Seigneur Shiva ... ? Bhagavan (me corrigeant rapidement) : Sundareshvara ... elle est de Madurai. Bhagavan sourit encore de cette manière ravissante qui est si typiquement la Sienne et Il la récompensa avec une autre tournée de bénédictions ! Mme R. semblait remplie d'adoration pour Bhagavan et elle parlait d'une manière ferme et douce. Elle avait une dignité tranquille et ses paroles semblaient aller droit au coeur des gens. Ses manières hautement cultivées gagnaient mon coeur. Je me souvenais d'une occasion précédente, quand elle était venue avec ses deux soeurs le jour de Guru Purnima. Elle était assise juste en face de Bhagavan, à la place que j'appelais alors pour rire la place n° 1, et elle L'éventait même ce jour-là. Bhagavan demanda du thé pour tous ceux qui étaient présents. Puis Il tira le porte-monnaie qui était en face d'elle plus près de Lui et en retira l'argent dans une sage lenteur en faisant montre d'une grande liberté, beaucoup à l'envie de quelques-uns d'entre nous qui étaient là. Plus encore, après avoir bu un peu dans Sa noix de coco, Il lui donna le reste à boire ! Et encore, avant qu'elle n'ait fini, Il lui prit des mains et finit tout de manière indifférente !!! Je compris que cette familiarité et cette intimité venait en récompense de sa dévotion incomparable à son Sudareshvara et en même temps comme une leçon pour les personnes comme moi qui demandaient beaucoup tout en n'ayant qu'une petite dévotion ou pas de dévotion du tout ! Je me souvins aussi de la grande envie que cela créa en mon coeur. Nous continuions à chanter Son Nom et il y avait beaucoup de mélange dans le coeur ce jour-là à la différence du staccato des autres fois. Les gens continuaient de venir sans répit, la queue s'allongeait. Sans un moment de repos, Bhagavan continuait Son ministère spirituel alors même que la mélodie de Son Nom remplissait l'espace d'une riche douceur. Bhagavan (soudainement) (comme s'il s'émerveillait) : Ce mendiant aime entendre chanter Son Nom ! Ma Devaki : Dieu aime entendre Son Nom chanté, c'est ce que répètent nos Puranas. Bhagavan : Ce mendiant n'est pas Dieu. C'est un sale pécheur. Il est très mauvais ... très fou. Mon Maître Swami Ramdas a donné le Ram Nam. Si quelqu'un chantait un autre Nom, il disait : "Chantez le Ram Nam" (Eclat de rire). Alors nous changions pour le Ram Nam. Mais ce mendiant (mettant la paume de Sa main droite sur Ses lèvres), ce mendiant donne son propre nom ! Il n'est pas Dieu, Il est aussi paresseux ! Ce mendiant ne fait rien. Il ne se souvient même pas du Ram Nam ! (Eh .. eh.. ! Pour ceux qui se sont unis à l'Être Universel, quel besoin y a-t-il de se souvenir de quelque Nom que ce soit ! N'ai-je pas pourtant vu son pouce gauche toujours occupé avec un japa mala imaginaire ? Combien de fois me suis-je demandé pourquoi Il devait continuer ce japa ! On dit que Shiva est éternellement en Dhyana du Ram Nam. Gnaneshvara dit : "Le Gange continue de couleur vers l'océan même après qu'il se soit uni à lui pour devenir Ganga Sagar, profitant toujours à des milliers d'êtres sur son passage !" Cela m'amena à me souvenir de notre puja de nouvel an ce matin-là). Ma Devaki (avec hésitation) : Aujourd'hui, nous avons fait la puja à Bhagavan à Sudama ... Bhagavan (sans expression, continuant son 'un à un') : Ah bon ? Alors Père doit vous bénir tous ! Ma Devaki (avec joie) : Après la puja, nous avons chanté le 12ème chapitre de la Bhagavad Gita comme vous nous aviez suggéré un jour que cela pouvait aider notre dévotion envers Dieu. Sandhya est arrivée exactement à ce moment là et elle a mené le chant. Nous avons tous essayé de savoir par coeur le shloka "Anapekshaha ...". Ca n'a pas été facile. Après de nombreuses tentatives vaines, nous avons décidé de remplir tout le shloka avec votre nom ! Ce qui nous a frappé est que, quand il y a une manière si facile d'atteindre le même bénéfice, pourquoi devrions-nous recourir à ces mots qui sonnent dur ... Bhagavan : Ah bon ! (Se tournant vers Mme R.) : Avez-vous entendu ce qu'elle a dit ? (Mme R. fit un signe de tête approuvant avec bonheur ce que j'avais dit). Ma Devaki : Oui, Bhagavan, je sens que chanter votre nom c'est être en bonne santé. A cela Bhagavan partit d'un grand éclat de rire en disant "Andha Madhiri" ! (Comme çà !). Et tout aussi soudain, Son éclat de rire s'arrêta et sa contenance se changea en une contenance de sérieux examen minutieux comme pour voir si mes paroles venaient de mes lèvres ou si elles venaient des profondeurs, même alors que ses mains se levaient dans un geste de bénédiction. Bhagavan (se tournant vers le fils de Mme R.) : Votre grand-mère, demandez-lui de descendre à l'orphelinat et de distribuer ces bonbons elle-même. Ce mendiant vous donne du travail. (Il tendit un paquet de bonbons au garçon et les laissa tous les deux avec plein de prasad). Toutes ces conversations, Il les dirigeait, alors même que les gens continuaient d'entrer et de sortir régulièrement un par un. Ils y assistaient aussi avec intérêt et compassion, alors même que, comme je l'ai vu, certains d'entre eux devaient avoir désiré plus qu'un rapide darshan. En effet qu'est-ce qui pouvait égaler le fait d'être assis dans l'intimité d'un Dieu visible (Pratyaksha Daivam) et de Le regarder le coeur rempli d'émotion et de joie ! Mon train de pensée fut cassé quand il commença à parler, comme pour répondre à mes pensées). Bhagavan : Ce mendiant vient ici tous les jours avec comme projet de n'y rester qu'entre 10h et midi et l'après-midi entre 4 et 6h. Mais tous les jours çà arrive comme çà ! ... Quelle heure est-il ? ... 1h30 ! Ce mendiant n'est pas capable de disperser les gens comme çà ! Père a aussi donné d'autres travaux qui sont lourds. Voir les gens et leur parler n'est qu'une petite fraction du travail de ce mendiant. La majeure partie du travail de ce mendiant est cachée. Tout est la Lila de Père ! Tout est la grâce de Père ! Mon Père seul existe. Rien d'autre, aucun autre. Il est Celui qui est devenu tout et qui joue ce jeu ! Père en tout et tout en Père ! (Même quand Il proclamait de manière répétitive cette Mahavakya, la seule Vérité à jamais dans laquelle Il était établi si fermement, Son visage rayonnait d'un éclat divin et je devins consciente d'un pouvoir étrange qui remplissait tout l'espace en saisissant tous ceux qui étaient assis dans sa vibrance irrésistible. Il y avait une telle tendresse quand I regarda tout à coup tout autour tous ceux qui étaient encore assis là ! Prompt comme toujours, il sourit soudain avec un scintillement malicieux dans les yeux et Il nous parla : "Ce mendiant se prépare à vous quitter. Il n'est pas capable de le faire ! Il est ... attrapé dans ce Mayajalam (le jeu de l'illusion)!" Il éclata de rire, en se frappant bruyamment les cuisses et une cigarette incomplète luisait encore dans Ses mains. La pensée me vint qu'Il voulait probablement dire qu'Il nous garderait jusqu'à ce que la cigarette soit terminée ... Jusqu'à ce que le travail sur nous soit fini. Avant même que la pensée ne meure, il éteignit la cigarette avec une sage lenteur et sourit aux deux soeurs qui étaient assises avec moi. Elles avaient projeté de L'informer de leur voyage à Bombay et elles recherchaient Ses bénédictions. Mais avant qu'elles ne disent quoi que ce soit : Bhagavan : Toutes les fois que des gens disent qu'ils vont à Bombay, ce mendiant leur demande de visiter Ganeshpuri et Vajresvari, l'endroit de S. Nityananda. Cà n'est qu'à 50 kms de Bombay. Essayez de visiter, s'il vous plaît. (Comme de nouvelles foules s'assemblaient dehors, les gens commencèrent à demander d'entrer pour un Darshan plus proche). Bhagavan : Regardez çà, les gens viennent à tout moment. Aujourd'hui c'est le Nouvel An tamil. Chaque année, le nombre de gens s'accroît ! Avant ce mendiant avait l'habitude d'aller au temple. Mais maintenant, ce mendiant est devenu paresseux ! Il ne va nulle part. Alors ils viennent ici ! Je me souvins de quelque chose que j'avais attendu de lui dire depuis le matin. Encore confuse de savoir si je devais le transmettre, je le regardai avec les mains jointes et il y eu juste le plus petit hochement de tête. Je remarquai Sa nouvelle cigarette qui luisait encore dans Sa main. Consciente que le temps s'écoulait, qu'à tout moment il allait nous expédier, je me dépêchais. Ma Devaki : Bhagavan, la dernière fois que l'écrivain est venu, il semble que vous ayez fait un commentaire : "tant d'écriture, mais pas un mot sur Dieu ! Quelle est l'utilité ?" Cà l'a un peu énervé... Bhagavan (me coupant) : çà n'était pas à propos de ses écrits. Nous discutions de Jean-Paul Sartre. Quelqu'un a dit que dans un de ses livres il n'y avait nulle part aucune mention de Dieu. C'est alors que ce mendiant a dit çà. C'était un commentaire général (pour tous les écrivains), non sur une seule personne. Ma Devaki : Merci, Bhagavan. S'il vous plaît pardonnez-moi de l'avoir mentionné. Il resta silencieux. La cigarette était alors éteinte. Il donna des fruits à chacun d'entre nous et nous laissa rapidement après çà. Juste avant de tourner au coin de la rue, je volai un regard derrière moi et je vis une ligne de gens qui n'arrêtait pas de s'allonger. Je me demandai quand Il pourrait abandonner cette session et avoir Son déjeuner ... s'il toutefois il y avait déjeuner ... qui L'attendait ! Je continuai de marcher les larmes aux yeux.
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In the early morning of 13th April 1992, when i woke up, i remembered it was the Tamil New Year day and i had exactly one year more to resign from my job and become a permanent resident of Tiruvannamalai - the holy place where Bhagavan Sri Yogi Ramsuratkumar lived in flesh and blood and i could rush to Him everyday for Darshan! The very thought brought in its wake a sweet joy and cheer and in great enthusiasm i began to get ready to go to the Sannidhi street house of Bhagavan. As we three of Sudama sisters rushed in and autorickshaw to the Theradi Mandap, it was exactly 10 a.m. The famaliar sight of the long queue greeted us as we alighted hurriedly and stood aside, not knowing whether to join the line or wait in a corner. The long line was getting longer by the minute as crowds of people kept joining it as soon as they came out of Sri Arunachaleswara Temple. Mrs. P who had come even at 9.30 a.m. joined us with her familiar bag carrying some milk for Bhagavan. Half an hour later, at 10.30 a.m., we were still there, she for one hour, and we for half an hour, hoping and hoping for a call from Him! Now the queue had gone upto the temple... but it was moving faster. So we decided to join the tail end and were almost there, when the gate-boy suddenly called out our names loudly! Gratefully we ran the entire length of the street, risking the jealous lloks and frowns from opther visitors, and landed rather breathlessly at His Lotus Feet. By a casual gesture, He stopped our clumsy attempts at prostration and pointed our seats. To my discomfort, i found my usual place occupied by Mr. J! Just as i began to wonder as to the property of any claim of ownership to any place, in the presence of the owner of the whole cosmos, Mr. J, as if by telepathy got up and went to a seat on the opposite side! Thanking Bhagavan from the depths of my heart,n i settled comfortably in 'my' ringside seat from where i could observe closely all that Bhagavan said or did. The singing of His Name "Yogi Ramsuratkumar" was already in full swing. Mrs. R. seated opposite to Bhagavan was fanning Him and was obviously enjoying it very much. One could see such contentment and joy on her face. Her son was seated next. People moved in and out, one by one, in a steady stream with some prsad or the other which was accompanied sometimes by some verbal benediction or a gracious gesture. Some special ones managed to draw a special smile or a pat on the back however brief the spell was. Everything seemd so perfect, so organised like the Yogiji Himself. He looked the very picture of the ancient culture and wisdom of India, bringing in, purpose, meaning and beauty to the everyday life of thousands - none left untouched by His Divine Compassion and Care. i felt that it was a priceless privilege to have known such a One. Despite the largeness of crowd and the taxing nature of His Father's work, Swami's patience never flagged - His meticulous attention never waned ... As the singing continued in full gusto, a local lady doctor (an ardent devotee of Bhagavan who had the fortune of attending on Him when He fell sick in 1990) her husband and her son entered. The boy was suffering from some illness and the doctor's in Chennai had urged an operation in the next following week. Yet Bhagavn said 'no' to the operation and had been treating the boy fot the last 2 days. He would sometimes clasp the boy's hand in His unyielding divine grip, sometimes look at him sharply with raised hand and othertimes, would simply smole while making an "idle" conversation with the boy. That day also, the boy received a lot of His attention. Bhagavan kept asking the boy if there was still pain in certain parts of his body etc. Bhagavan (to the parents) : Ask S. (the boy) to come and see this beggar a few times. There may not be place here in this small veranda always. But coming and seeing this beggar is enough. S. is completely alright. My Father has cured him. There is nothing to worry. (Karunamurthy, the Doctor of Doctors, how kindly how tenderly He spole! There was a special smile too for the benefit of gthe boy!) Boy's Father : Swamiji, we are going with him to Madras on 17th for a medical check-up. Bhagavan (emphatically) : There is no need to go. My Father says he is healthy. (The parents and the boy smiled happily as we too joined them in ready cheer) Bhagavan : (with a smile, turning to Mrs. R.) : T. what is it to be healthy? Mrs. R (after a minute's pause) : To remember Sundarsvara all the time is healthy. (What a beautiful reply! ... i thought to myself, i wished i too had the pakwa (mental preparedness) to reply like that!) Bhagavan's smile widened. He turned to me now and asked : "Did you hear what she said?" Ma Devaki (recovering fast from my wandering thoughts) : ... to remember Lord Shiva ...? Bhagavan (correcting me promply) : ... Sundaresvara ... she is from Madurai. Bhagavan smiled again in that bewitching way so typically His and rewarded her well with another round of blessings! Mrs. R. seemed full of adoration for Bhagavan and she spoke in a steady and soft manner. She had a quiet dignity about herself and her words seemed to go straight to the heart of people. Her high cultured manners won my heart. i remembered one previous occasion, when she had come with her two sisters on a Guru Purnima Day. She was sitting right opposite to Bhagavan, in what i would jokingly call number one seat, in those days! and was fanning Him even as this day. Bhagavan ordered tea for all those present there. Then He pulled the purse in front of her nearer to Himself and took out the money in slow deliberation with a show of great liberty, much to the envy of some of us present then. What was more, after drinking a little from His coconut shell, He gave the rest to her to drink! And again, before she completed it, He took it from her and so casually finished the whole thing!!! I understood that this familiarity and closeness came as a reward for her unparalled devotion to her Sundaresvara and at the same time, as a lesson for people like me who claimed much with little or no devotion at all! i also remembered how much longing it created in my heart. We continued to sing His Name end there was much blend inthe chorous that day unlike the staccato of other times. The crowds kept coming without respite, the queue kept extending. Bhagavan without a moment's rest, continued His spiritual ministry even as the melody of His Name filled the space with a rich sweetness. Bhagavan (suddenly, as if in wonder) : This beggar likes to hear his name sung! Ma Devaki : God likes to hear his name sung - sol our puranas say repeatedly. Bhagavan : This beggar is no God. He is a dirty sinner. He is very bad... very mad. My Master Swami Ramdas gave Ram Nam. If anyone sang another Nma, He would say "Sing Ram Nam" (Laughter). Then we would change into Ram Nam. But this beggar (putting His right hand palm over His mouth) this beggard gives his own name! He is no God, He is also lazy! This beggar doesn't do anything. He doesn't even remember Ram Nam! Eh... eh...! For those who have become one with the Universal Being - what need is there to remember any Name! However, haven't i seen His left thumb always busy with an imaginary japa mala ? How many times i had wondered why He should continued this japa! They say that Shiva nis eternally in dhyan of Ram Nam. Gnanesvar said, 'The Ganges keep flowing towards the ocean even after it has united with it to become Ganga Sagar, ever benefitting thousands on its way!" This brought me to my remembering our new year puja that morning.) Ma Devaki (hesitantly) : Today, we did puja to Bhagavan at Sudama... Bhagavan (with no expression, continuing His one by one) : Is it? Then Father must be blessing you all! Ma Devaki (happily) : After puja, we chanted Bhagavad Gita 12th chapter as you had once hinted to us that it would help our devotion to God. Sandya came exactly at that moment and took the lead. We all tried to get the sloka "Anapekshaha..." by heart. It was not easy. After repeated attempts in vain, we decided to fill up the entire sloka with your name! It struck us then that when there was such an easier way to attaint the same benefit, why should we resort to those hard sounding words ...) Bhagavan : Is it! (turning to Mrs. R.) : Dis you hear what she said? (Mrs. R. nodded in happy approval of what i spoke). Ma Devaki : Yes Bhagavan. i feel, to chant your name is to be healthy. At that Bhagavan burst into uproarious laughter saying "Andha Madhiri"! (Like that!). And as suddenly, His laughter stopped too, and his contenance changed into one of serious scrutiny as if to see if my words came from the lips or from the depths, even while his hands raised in a blessing gesture. Bhagavan (turning to Mrs. R.'s son) : Your grandmother - ask her to come down to the orphanage and distribute these sweets herself. This beggar is giving you some work. He handed over a sweet packet to the boy and left them both with lots of prasad. All these conversations, He managed, even while people kept streaming in and out steadily one by one. They too were attended to with the same concern and compassion, even though, as i saw, some of them must have longed for more than a quick darshan. Indeed that could equal sitting in the intimacy of a visible God (Pratyaksha Daivam) and gazing at Him with a heart full of thrill and joy! Just then my train of thoughts was broken as He started to speak as if in reply to my thoughts). Bhagavan : Everyday this beggar comes out here with the plan he must be here only between 10 and 12 and evening between 4 and 6. But everyday it happens like this!... What is the time? ... 1.30! This beggar is not able to disperse people like that! Father has given some other works also which are heavy. Seeing people and talking to them is only a small fraction of this beggar's work. Most of this beggar's work is hidden. All Father's Leela! All Father's Grace! My Father alone exists. Nothing else, no one else. It is He who has become all and plays this game! Father in all and all in Father! Even as He repeatedly declared this Mahavakya, the only ever Truth, inwhich He was so firmly established, His face glowed with a divine brillance and i became aware of a strange power fillinf the whole space gripping everyone seated, in its overwhelming vibrancy. There was such loving tenderness when He suddenly looked around at all those who were still seated there! Mercurial as ever, He suddenly grinned with a mischevious twinkle in His eyes and spoke to us : Bhagavan : "This beggar is preparing to leave you people. He is not able to do that! He is ... caught up in this Mayajalam (the play of illusion)! He exploded with laughter, patting His own thighs loudly and an incomplete cigarette was still glowing in one of His hands. The thought came to me that He probably meant. He would keep us there until the cigarette was completed... Until the work on us was over. Even before the thought died, He put out the cigarette in a slow deliberation and smiled at the two sisters seated with me. They had planned to inform Him about their Bombay trip ans seek His blessings. But before they said anything, Bhagavan : Whenever people say that they are going to Bombay, this beggar requests them to visit Ganeshpuri and Vajesvari - S. Nityananda's place. It is only 50 kms from Bombay. Please try and visit. As fresh crowds collected outside, people began to demand to come in for closer darshan. Bhagavan : See this, people come anytime. Today is Tamil New Year. Every year, the number of people is increasing! Previously this beggar used to go to the temple. But now, this beggar has become lazy! He dosn't go anywhere. So they come here! i remembered something i have been waiting to tell Him from morning. Still confused as to whether i should convey it at all, i looked at Him with folded hands and there was just the slightest nod. i noticed His new cigarette still growing in His hand. Conscious that the time was tunning out, that any moment he would pack us off now, i hastened. Ma Devaki : Bhagavan, last time when the writer had come, it seems you made a comment "so much writing - but not a world about God! What is the use?" It has kind of upset him ... Bhagavan (cutting me) : That was not about his writing. We were discussing Jean Paul Sartre. Someone said, in one book of his, there is no mention of God anywhere. That is when this beggar said it. It was a general comment (for all writers) not of one person alone. Ma Devaki : Thank you Bhagavan. Please forgive me for mentioning it. He kept quiet. The cigarette was then put out. He gave each one of us some fruits and left us quickly after that. Just before turning round the corner of the street, i stole a look behind and found a still growing line of people. i wondered when He would retire from this session and have his lunch... if there was any lunch at all... waiting for Him! Tearfully i walked ahead. |