Le coeur possédé d'une envie jamais satisfaite de Son darshan, je m'apprêtais à me rendre à la résidence de Bhagavan Sri Yogi Ramsuratkumar Sannidhi street, comme toujours, en prévision de l'émotion ineffable de tout ce que Sa Divine compagnie représentait pour moi. A ma grande et délicieuse surprise, ce matin du 19 juin 1992 je trouvais une mangue du jardin de Sudama qui venait de devenir d'un jaune délectable ! En vérité elle semblait être une offrante parfaite pour Le Parfait. Il n'y avait pourtant aucun moyen d'être sur qu'Il en ferait Lui-même usage ! Un jour, un VIP (personne très importante ndt) est venu et a mis une offrande de 10.000 roupies à Ses pieds. Bhagavan lui lança un regard profondément pénétrant puis il laissa tomber le paquet dans les mains d'une dévote assise en face de Lui. (Juste quelques minutes avant, cette dame disait, au milieu de larmes amères, que le mariage de sa fille avait enfin été fixé mais qu'il n'y avait absolument pas d'argent pour le faire.) Alors que la dame regardait, troublée de tant d'argent dans la main, l'expression du gentleman VIP avait tourné à l'incrédulité. Bhagavan sourit à l'homme de manière indulgente .et dit : "Ce que vous avez offert à ce mendiant est devenu la propriété de ce mendiant. (Désignant l femme) Maintenant, ce mendiant va l'utiliser ici." Alors que je me rappelais cet incident, je décidais que ce n'était pas à moi de contempler le destin de la mangue. Tout ce que faisait Bhagavan était nécessaire et parfait. Il était exactement 10h quand j'atteignis le Theradi Mandapa, et il y avait comme toujours foule au-dehors. Une jeune dame du sud lointain s'approcha de l'un des dévotes âgées et lui exprima son souhait d'entrer avec elle et de se joindre à nous pour chanter Son Nom. La dame âgée lui expliqua que le fait qu'elles soient appelées à entrer ou même que leur chant ensemble n'arriveraient que selon la seule volonté de Swami, que nous avions cependant tous la liberté de Le prier mentalement pour tout ce que nous désirions. Elle avait à peine terminé sa réponse que la jeune femme et son mari furent appelés à entrer ! Ironiquement, ce fut environ 25 minutes après que la dame âgée fut la dernière à être admise à l'intérieur ! La jeune femme était assise avec son mari en face de notre rangée, dans la véranda inférieure. Au signe de tête de Bhagavan, nous commençâmes tous à chanter Son Nom doucement comme il nous en avait instruit depuis quelques jours. La jeune femme chantait plutôt fort et tout le temps en-dehors du ton. Je volais un regard à Bhagavan qui semblait plutôt absorbé dans le travail de Son Père, peu soucieux de la manière dont nous chantions ce jour-là ! Mais je savais qu'aucun détail ne lui échappait jamais, tout occupé qu'Il puisse être. Alors, ignorant l'accord dissonant, nous continuâmes. Mais encore plus devait arriver. La jeune femme s'arrêtait ici et là de chanter et commençait à parler à son mari tout aussi fortement et elle semblait inconsciente de la discipline qui était observée là. Un peu ennuyé, un dévot assis dans notre rangée lui fit un geste pour qu'elle arrête de parler mais elle comprit mal le geste et s'arrêta complètement de chanter ! Embarrassé et peut-être aussi effrayé de communiquer plus avant, le dévot resta tranquille. Bhagavan se tourna vers lui et signala qu'elle avait voulu chanter avec nous tous et que c'était la raison pour laquelle elle était là. L'homme dit humblement qu'il était désolé d'avoir fait ce qu'il avait fait. Bhagavan nous fit un signe de tête et nous commençâmes tous à chanter de nouveau. Le chant continua à plein souffle pendant à peu près quarante minutes tandis que Bhagavan faisait son ministère spirituel 'un à un'. Puis il appela le couple rayonnant près de Lui et les renvoya avec du prasad. Le garçon qui gardait la grille annonça juste alors qu'un gentleman était arrivé avec un camion flambant neuf qui portait l'enseigne : "Yogi Ramsuratkumar Transport." Au signe de tête de Bhagavan, il fut autorisé à entrer. Il semblait plutôt nerveux et tendu. Les mains tremblantes il soumit les documents enregistrés du camion. Le chauffeur qui était entré à sa suite avait aussi la frousse et laissa tomber une énorme mangue ! Cette nervosité et cette peur nées d'un respect et d'une admiration extrêmes ne m'étaient que trop familiers ! N'avais-je pas traversé de pareils moments auparavant ! En à peine quelques minutes, Bhagavan les bénit et les laissa avec des fruits. A 11 heures, presque tout le monde avait été renvoyé sauf une espagnole et une américaine du Sri Aurobindo Ashram et mon petit moi. Je commençais à me demander si mon tour n'était pas le suivant ! Ca devenait très nuageux dehors. Tout à coup Bhagavan éteignit la cigarette et annonça : Bhagavan (au gardien) : Sortons. Père appelle ce mendiant au temple. Bhagavan nous fit signe de nous lever et il enroula Lui-même la natte soigneusement. En un saut Il sortit et se tint sur les marches. Le gardien apporta depuis l'intérieur le cadenas et la clé. J'avais vu le cadenas sur la grille quelques fois mais c'était la première fois que je voyais la clé ! Avec une curiosité plus forte que moi, je commençai à la regarder. Comme le gardien dépliait le mouchoir au coin duquel la clé était attachée, je vis à ma surprise que le tissu était vieux, sale et qu'il avait une grande déchirure - une déchirure presque de la taille du mouchoir lui-même ! Une forte émotion s'empara de moi et alors même que mes yeux commençaient à se mouiller, nous commençâmes tous à courir après Swami parce qu'Il descendait la ruelle en face de Sa maison à enjambées plutôt grandes. La ruelle était étroite et alignée de chaque côté par des boutiques de récipients. Il y longtemps que je n'avais pas vu Bhagavan marcher comme cela. Ca me rappelait l'exemple classique du roi éléphant dans sa procession royale ! Alors même que l'idée me frappait, son allure changea. Il se déplaçait maintenant avec la rapidité gracieuse d'une mouette qui plane ! C'était en vérité sans exagération un spectacle pour tous les dieux des cieux ! Même avec son dhoti "il était une fois blanc" qui était maintenant devenu noir et brun et ses châles drapés sans soin déchirés et pendant ici et là et le turban vert attaché si négligemment mais se tenant comme un diadème d'émeraudes sur Sa tête. Il avait toute la beauté majestueuse d'un grand empereur ! J'avais la chance de mes yeux, remplis ce jour-là après si longtemps. A la fois la sophistication d'un dieu parfait et l'innocence d'un enfant candide semblaient mêlées en Lui en une gracieuse perfection. En vérité les mots échoueraient misérablement si l'on devait tenter de décrire la beauté insurpassable qui marchait sur la terre en tant que Yogi Ramsuratkumar. Alors que Bhagavan marchait à grands pas, nous traînions derrière dans une grande excitation. Il passa la porte principale du temple, tourna sur la droite, alla directement à un endroit sous l'arbre Nim et s'assit en se relaxant. Après un moment d'hésitation, à Son signe de tête pratiquement imperceptible, nous suivîmes ensemble. Pendant environ vingt minutes une douce paix régna, nous berçant dans une intimité douillette avec le Divin tandis qu'Il continuait de regarder alentour avec une lenteur curieuse. Peu nombreux étaient les gens qui ??? ce groupe 'invisible' dans le temple, absorbés dans leurs propres intérêts. Avec un tendre sourire, Il semblait écouter avec intérêt les cris des mainas, des perroquets, des pigeons qui étaient occupés à s'entrecroiser dans le ciel. De temps en temps Il nous les signalait avec une joie rayonnante. Les minutes passaient ... quoique pour moi le temps semblait s'immobiliser. Il y avait en effet une qualité intemporelle dans tout l'évènement que la solidarité Divine ressentait si douloureusement familière et céleste, me transportant dans une autre dimension ... dans un autre monde ... dans un autre temps. Il y avait une agitation nostalgique dans les profondeurs de mon être ... Enfin de ce qui me semblait être des âges, Il parla, brisant le charme magique. Bhagavan (désignant le mur de pierre du temple) : Avez-vous vu ce mur ? Comme il est grand, comme il est fort, comme il est majestueux ! (pause). Regardez comme les pierres sont grandes ! (au gardien) Qu'ont-ils utilisé avec les pierres, le sais-tu ? Gardien : Je pense que c'est de la chaux, Swamiji. Bhagavan : Oh ! (aux femmes étrangères). L'une d'entre vous a-t-elle vu la Muraille de Chine ? Femmes étrangères : (souriant largement) : Non, swami ! Un(e) dévot(e) : J'en ai vu une photo, swamiji. Elle ne semble pas haute du tout. Mais elle semble courir sur des centaines de miles. Bhagavan : Eh ... eh ! Elle est aussi très ancienne et très forte et elle est en pierres. Amis, comment ont-ils tous fait cela, à cette époque ! (Juste à ce moment une vieille femme, une vendeuse de babeurre, vint vers Bhagavan avec son pot et s'adressa à Lui dans le patois du village avec un air de familiarité) Femme (en tamil) : Mon chéri, boiras-tu au moins un peu de babeurre ? N'y a-t-il pas longtemps que tu ne l'as fait ? Prends-en juste un petit peu, cher. (Bhagavan joignit les deux mains en namaskar et dit avec un sourire d'excuse (en tamil) : Non merci. Bien récompensée d'un sourire, elle se prosterna avec bonheur et partit. Bhagavan : Connaissez-vous l'âge de la terre ? Dévot : On dit environ cinq (billions) milliards d'années. Bhagavan : Qu'est-ce qu'un billion ? Dévot : Il y a deux définitions. Le billion américain est un millier de millions (un milliard). Le billion britannique est un million de millions. Bhagavan : Qu'est-ce qu'un million ? 10 lakhs ? (en Inde, 1 lakh = 100.000, ndt) Dévot (surpris) : Oui, Swami. Femme étrangère : Bhagavan, comment percevez-vous ce granit ? Bhagavan (souriant) : Tout ceci est Dieu, mon amie. Rien d'autre n'existe. Il n'y a rien d'autre. Tout ce qui existe est Dieu seul ! (Tout le monde s'assit calmement comme pour contempler ce qu'Il disait. Il commença à bruiner). Bhagavan (regardant le ciel) : Ce mendiant a entendu dire ... et il a aussi lu dans les journaux qu'à certains endroits où il y a des industries, quand il pleut, la pluie transporte de l'acide à cause de la pollution de l'air. (à un dévot) : Vous connaissez cela ? Dévot : Oui, Swami. Mais en général l'air est pur, peut-être là où il n'y a pas d'industries. Il est si pur que dans les laboratoires chimiques je les ai vus conserver de grands récipients pour récolter l'eau de pluie, et ils l'utilisent même comme eau distillée. Bhagavan (soudain, au gardien) : P. doit attendre là-bas près de la maison. Fais-la venir ici. (Aux dévots) P. apporte tous les jours du lait et du jus pour ce mendiant. Elle attend toujours ! Elle vient chaque jour à 5 heures de l'après-midi. Ce mendiant sort quelquefois et revient tard à 8 heures, et même alors elle attend patiemment ! Trois heures ! Ce mendiant ne sait pas comment elle fait, mais elle le fait ! Heureusement que ce mendiant s'est souvenu d'elle !e souvient d'elle maintenant ! (Le gardien s'en alla) (Je pensai en moi-même : "Quel mensonge ! Y a-t-il un détail dont Il ne soit pas conscient, même s'il se trouve loin !") Bhagavan : Ainsi, l'âge de la terre est de cinq milliards d'années ! Comme la terre est vieille' ! Comme la vie de l'homme est courte ! (Regardant tout autour et désignant le mur, le carrelage, etc.). Toutes ces choses sont éternelles, mes amis. Elles existaient toutes longtemps avant nous, tout comme elles existeront longtemps après nous ! Même si elles doivent se briser au cours du temps, elles continueront d'exister sous une autre forme. Vous voyez, seule la forme change. (Désignant maintenant Ses propres mains et tout Son corps). Quelque soit tout ceci, de quoi qu'il soit fait, quand ce corps tombera, il continuera aussi d'exister. Seule la forme change. C'était là sous une forme différente avant que ce corps soit formé. Cà sera là aussi après que ce corps tombe. (Désignant maintenant la terre puis le ciel) Vous voyez cette terre, ce ciel, cet air que ce mendiant respire maintenant (éclat de rire) ... Enna ? Tout cela est aussi éternel. Tout cela est mon Père. Quand ce corps tombera, la chaleur quittera le corps, l'air, l'eau, tous quitteront le corps. Mais ils continueront d'exister ... éternellement ! ... comme les Panchabhutas du Cosmos. Seule la forme change. (Un silence lourd suivit. Le gardien devait encore revenir avec Mme P. Des pensées commencèrent à courir dans mon esprit. "Il souligne que non seulement l'atman est éternel mais Son corps physique aussi ? ... Une fois auparavant, dans ce même espace de la véranda, on a lu un article tiré du journal (à Sa demande). Il y avait une vivante description de la manière dont le gardien de Shri Aurobindo avait récolté les cheveux, les ongles, etc. de son grand Maître. Bhagavan avait alors relevé : "Vous voyez, est-ce que le corps de Shri Aurobindo est un simple corps ?" faisant allusion au fait que ces reliques étaient Sri Aurobindo Lui-même. Bhagavan dit-il que même après que Son corps soit tombé Il continuera de vivre sous la forme du Cosmos même ? .... dans la création même ? ...qu'il n'y aurait pas non plus de séparation physique, pour ainsi dire ?") Bhagavan (souriant) : Père est éternel, Sa création est éternelle. Aussi longtemps que Père existe qui est éternel, Sa création continue aussi. Ainsi Sa création est-elle éternelle aussi. Seule la forme change. (Regardant la tour) Bhagavan (au gardien) : Il y avait une ruche ici ... il y a combien d'années, te souviens-tu ? Gardien : 4 ans, Swamiji. (Je me rappelai aussi comme un jour Bhagavan m'avait emmenée avec un ami à cet endroit même et nous l'avait montré d'une manière plutôt nette ! J'avais même pris note à ce moment-là, de ce que j'avais ressenti être la signification de ce geste symbolique sous le titre : "Le Mendiant et la Ruche." Femme étrangère : A Auroville, nous essayons de vivre en harmonie avec la nature autant que cela est possible. Nous refusons même d'utiliser l'électricité que nous recevons d'une centrale. Auroville est sensé être un village modèle. Nous utilisons des panneaux solaires pour obtenir de l'énergie. Aux Etats-Unis aussi, il y a des gens qui ne veulent utiliser aucun des gadgets modernes comme les frigos etc... et qui mènent une simple vie naturelle. Bhagavan (souriant) : Ah bon ? Ce mendiant a entendu dire qu'aux Etats-Unis d'Amérique ils doivent acheter l'eau. Ils ont si peur de boire une autre eau qu'ils l'achètent et la boivent à partir de bouteilles ! (Tout le monde rit). Bhagavan (lançant Ses deux mains dans un geste d'affirmation) : Dieu est éternel. Sa création est aussi éternelle. Tout n'est que Père. Lui seul existe. Rien d'autre. Aucun autre. C'est Lui qui est devenu (se désignant Lui-même ainsi que les autres) tous ceux-là. Tout n'et que Sa Lila, Il et éternel, Sa création est éternelle, Sa Lila est éternelle. Le gardien revint avec la femme qui avait attendu à Sa résidence. Tout le monde devint alors calme. La déclaration de vérités supérieures avait tiré une lourde couverture de silence sur nous tous et l'atmosphère devint intense. Soudain, de manière imprévisible, quelque chose fit du bruit dans mon estomac et, à ma honte, je ressentis des tiraillements d'estomac ! Je n'avais rien pris depuis le matin. Quelle descente du sublime au ridicule ...! Bhagavan (avec un large sourire) : Vous pouvez aller à la maison et prendre votre déjeuner. (Embarrassée et honteuse, je me prosternai et partis, me maudissant pour avoir perdu une telle chance d'une occasion alors que Bhagavan pouvait encore parler de vérités sublimes à ces quelques personnes présentes tout autour ...) Un moment plus tard, alors que mon auto traversait la fin de la rue de Bhagavan, je vis, à ma surprise, Bhagavan et Son gardien se tenir sur le pas de la porte de Sa maison en train d'ouvrir le cadenas ! |
With a heart possessed by a never satiated yearning for His Darshan, I was getting ready to go to the Sannadhi Street residence of Bhagavan Sri Yogi Ramsuratkumar, as always, in anticipation of the ineffable thrill of all that His Divine company meant to me. Much to my delightful surprise, that morning of 19th June 1992, i found a mango from Sudama garden that had just turned na delecta le yellow! Indeed, it seemed like a perfect offering to The perfect One ! Yet,, there was no way one could be sure, He would use it Himself! Once, some VIP came and placed an offering of Rs. 10.000/- at His feet. Bhagavan gave him a deep penetrating look and then dropped the bundle into the hands of a woman devotee seated opposite to Him. (Only mintues before, that lady was saying amidst bitter ters that, at long last, her daughter's marriage had been fixed, but there was absolutely no money to conduct it.) While the lady looked perplexed with so much money in hand, the VIP gentleman's expression had turned to one of disbelief. Bhagvavan smiled indulgently at the man and said, "What you have offered to this beggar has become this beggar's. (Pointing to the woman) Now, this beggar will use it here." As i recalled this incident, i decided that it was not for me to contemplate the fate of the mango. Whatever Bhagavan did was necessary and perfect. When i reached the Theradi Mandap, it was precisely 10 a.m. and as ever, there was a crowd outside. One yong lady from far south approached one of the elderly devotees there and expressed her wish to go in with the elderly lady and join us all in singing His Name. The elderly lady explained to her that their being called in or even their singing together, would happen according to Swami's will alone, however, all of us had the freedom to pray to Him mentally for whatever we wished. Hardly did she finish her reply, when the young lady and her husband were called in! Ironically, it was nearly 25 minutes after, that the elderly lady was the last to be admitted inside! The young lady was seated with her husband opposite to our row, on the lower veranda. At Bhagavan's nod, we all began to sing His Name SOFTLY as He had been instructing us for some days then. The young lady sang rather loudly and off-note all the time! i stole a glance at Bhgavan who seemed rather absorbed in His Father's work, unmindful of how we sang that day! But i knew, no detail ever escaped His notice, however busy He was. So, ignoring the discordant pitch, we continued on. But more was to come. The young lady would now and then stop singing and start talking to her husband as loudly and seemed unaware of the discipline maintained there. Somewhat annoyed, a male devotee seated in our row, gestured to her to stop talking but she mistook the gesture and stopped her singing altogether! Embarrassed and perhaps afraid too, to communicate any further, the devotee became quiet. Bhagavan turned to him and pointed out that she had wanted to sing with all of us and that was why she was there. The man said meekly that he was sorry that he did what he did. Now Bhagavan nodded to us and we all started singing once again. It continued in full blast for nearly forty minutes, while Bhagavan attended to His one-by-one spiritual ministry. Then He called the beaming couple near and sent them with prasad. Just then, the gate-boy announced that one gentleman had arrived with a brand news lorry bearing the sign-board "Yogi Ramsuratkumar Transport." At Bhagavan's nod of acknowledgement, he was allowed in. He seemed rather nervous and tensed up. With trembling hands, he submitted the registered documents of the lorry. The driver who followed him in, was also in jetters and dropped a huge mango down! This nervousness and fear forn of extreme awe ande wonder was all too familiar to me! Hadn't i myself gone through such momejnts before! In hardly a few minutes, Bhagavan blessed them nicely and left them with fruits. By eleven, almost everyone had been sent away except one spanish lady and an American lady from Sri Aurobindo Ashram and my little self. i was beginning to wonder if my turn was next ! It was getting very cloudy outside. All of a sudden, Bhagavan put out the cigarette and announced ... Bhagavan (to the attendant) : Let us go outside. Father is calling this beggar to the temple. Bhagavan gestured to us to get up and folded the mat carefully Himself. In one jump, He came out and stood on the steps.T The attendant brought the lock and key from inside. i had seen the lock on the gate a few times but that was the first time i had seen the key! With a curiosity i could not help, i began to watch it. As the attendant unfolded the handkerchief to which the key was tied in a corner, i found to my surprise, the cloth was old, dirty and had a big tear - a tear almost the size of the kerchief itself! A strong emotion seized me and even as my eyes welled up, we all began to run after Swami, because He was wazlking down the lane opposite to His house, in rather long strides. The lane was narrow and lined up on either side with vessel shops. It had been long since i had seen Bhagavan walk like that. It reminded me of the classical example of a king elephant in its royal procession! Even as the thought struck me, His gait changed. Now He was moving with the graceful swiftness of a gliding sea-gull! Indeed, without exaggeration, it was a sight for all the gods of the heavens! Even with His "Onde upon a time white" dhoti now turned black and brown and His carelessly drapped shawls torn and hanging here and there and the green turban tied so casually but sitting like a diadem of emeralds on His head, He had all the majestic beauty of a great Emperor! i had the fortune of my eyes, fill that day after a long long time. Both the sophistication of a perfect god and the innocence of a guileless child seemd to blend inHim in a gracious perfection. Indeed words would fall miserably if one should attempt to describe the ursurpassed beauty that walked the earth as Yogi Ramsuratkumar. As Bhagavan strode across in long steps, we trailed behind in a great flurry. He crossed the main doorway of the temple, turned right, proceeded strainght to a spot under the Neem tree and sat rtelaxing. After a moment's hesitation, at His almost imperceptible nod, we too followed suit. For nearly twenty minutes, a comfortable peace prevailed, lulling us into a cosy exclusive privacy with the Divine, while He kept watching around, in a slow and curious deliberation. Few were the people piling past that 'invisible' group, into the temple, absorbed in their own interests. Fact lit up with a tender smile, He seemed to listen with interest, to the cries of mains, parrots, pigeons that were busy crisscrossing the sky. Now and then, He even pointed them out to us in radiant joy. Minutes ticked on ... albteit to me, time seemed to stand still. Indeed, there was a timeless quality to the whole event that the Divine togetherness felt so achingly familiar and heavenly, transporting me into another dimension ... another world ... another time. There was a nostalgic stirring in the depths of my being ... At long last, what looked like ages to me, He spoke brfeaking the magic spell. Bhagavan (pointing to the stone wall of the temple) : Did you people see this wall? How big, how strong, how majestic it is! (pause) See, how big the stones are! (To the attendant) What did they use along with the stones, do you know? Attendant : I think it is lime, Swamiji. Bhagavan : Oh! (To the foreign ladies) Have any of you seen the China Wall? Foreign Ladies (grinning) : No, swami! One Devotee : I have seen a picture of it, swamiji. It doesn't appear tall at all! But it seems to run hundreds of miles. Bhagavan : Eh... eh! It is also very old ande very strong and is made up of stones. Friends, How did they all do it, in those days! Just then an old woman - a buttermilk vendor - came towards Bhagavan with her pot and addressed Him in the village slang with an air of familiarity. Woman (in tamil) : Dearie, will you drink at least a little buttermilk? Isn't it long since you did? Take just a little bit, dear. Bhagavan folded both His hands in Namaskar and said with an apologetic smile (in tamil) : "No, please". Well remarded with a smile, she happily prostrated and left. Bhagavan : Do you know how old is the earth ? Devotee : They say about five billion years. Bhagavan : What is a billion? Devotee : There are two definitions. The American billion is one thousand million. The British billion is one million million. Bhagavan : What is a million? 10 Lakhs? Devotee (surprised) : Yes, Swami. Foreign Lady : Bhagavan, how do you perceive this granite? Bhagavan (smiling) : All this is God, my friend. Nothing else exists. There is nothing else. All that exists is God alone! Everybody sat quietly as if contemplating on what He uttered. It began to drizzle. Bhagavan (looking at the sky) : This beggar has heard ... also read in the papers that in places where there are industries, when it rains, it carries acid because of the air pollution. (To a devotee) Do you know about that ? Devotee : Yes, Swami. But generally, the water is pure, perhaps where there are no industries. It is so pure that in chemical laboratories, I have seen them keeping big vessels to collect the rin water, and use them even as distilled water. Bhagavan (suddenly, to the attendant) : P. would be waiting there near the house. Call her here. (To the devotees) P. brings some milk and juice for this beggar everyuday. She always waits! She comes at 5 p.m. everyday. Sometimes, this beggar goes out and returns late at 8 o'clock, even then she waits patiently! Three hours! This beggar doesn't know how she does it, but she does it! Now by chance this beggar remembered her! (The attendant left). (i thought to myself "What a lie! Is there any detail that He is not aware of, however far it is!" Bhagavan : So, the age of the earth is five billion years! How old is the earth! How short is man's life! (Looking around and pointing to the wall, the flooring, etc.) All these are eternal, my friends. They all existed long before us, just as they would exist long after us! Even if they should break in course of time, they would continue to exist in another form. You see, only the form changes. (Now pinting to His own hands and His entire body) Whatever is all this, whatever it is all made up of, when this body drops, it will also continue to exist. Only the form changes. This was there in a different form before this body was formed. It will be there after this body drops also. (Now pointing to the earth and then to the sky) You see, this earth, that sky, the air this beggar is breathing now (laughter) ... Enna? All these are also eternal. All these are my Father. When this body drops, the heat will leave the body, the air, the water, all will leave the body. But they will still continue to exist... eternally!... as the Panchabhutas of the Cosmos. Only the form changes. A heavy silence followed. The attendant is uet to return with Mrs P. Thoughts began to race through my mind. "Is He pointing out that not nly the atman is eternal but His physical body as well? ... Once before, in that same space of the veranda, an article was read out from the newspaper (at His request) wherein there was a vivid description of how Sri Aurobindo's attendant had collected the hair, nails, etc. of his great Master. Bhagavan pointed out then "You see, Is the physical body of Sri Aurobindo a mere body?" hinting that those relics were Sri Aurobindo Himself. Is Bhagavan saying that even afgter His body drops, He would continue to live in the form of the very Cosmos? ... in the very creation? ... that there would be no physical separation either, so to speak?") Bhagavan (smiling) : Father is Eternal, His creation is eternal. As long as Father exists which is Eternal, His creation also continues. So His creation is also eternal. Only the form changes. (Looking up at the tower) (to the attendant) : There used to be a beehive here... how many years back, do you remember? Attendant : 4 years, Swamiji. i remembered too how once Bhagavan took me and a friend to that very spot and pointed it out to us rather pointedly! i had even noted down at that time, what i had felt to be the significance of that symbolic gesture under the tile, 'Tje Beggar and the Beehive." Foreign Lady : On uroville, we try to live in tune with nature as much as possible. We refuse to use even electricity which we get from a power plant. The Auroville is meant to be a model village. We use solar panels for getting energy. In United Stated also, there are people who do not want to use any modern gadgets like frigde etc. and lead a simple natural life. Bhagavan (smiling) : Is it? This beggar heard that in United States of America they have to buy water. They are so afraid to drink any other water, that they would buy and drinknit from bottles! Tout le monde rit. Bhagavan (throwing back both hands in a gesture of assertion) : God is eternal. His creation is also eternal. All is Father alone. He alone exists. Nothing else. No one else. It is He who has become (pointing to Himself and others) all these. All His Leela only, He is eternal, His creation is eternal, His Leela is eternal. The attendant returned with the lady who had waited at His residence. Now everybody became quiet. The declaration of higher truths had drawn a heavy blanket of silence over all of us and the atmosphere became intense. Suddenly, out of the blue, something stirred in my stomach and to my shamen i felt a pang of hunger, of all things! It so happened that i hadn't taken anything from moring. All the same, what a come down from the sublime to the ridiculous... ! Bhagavan (with a grin) : You can go home now and have your lunch. Embarrassed and ashamed, I prostrated and left, cursing myself for loosing such a fortune of an opportunity when Bhagavan might still be talking of sublime truths to those attentive few around ... Moments later, when my auto crossed Bhagavan's lane-end, to my surprise, i saw Bhagavan and His attendant standing on the doorstep of His house, opening the lock! |