C'était le 30 mai 1993. Comme c'était un dimanche, il y avait une longue queue même à 9h 40 du matin qui attendait devant la résidence de Bhagavan près du Theradi Mandapa. Le soleil brillait déjà de toute sa splendeur - c'était en vérité un été oppressant. Comme j'avais marché rapidement tout le chemin depuis Ramana Nagar, je suais abondamment et la vue de cette longue ligne qui avait déjà atteint les deux tiers de la rue fit peu pour arranger mon inconfort. Mais la vue de Bhagavan de là où je me trouvais et la pensée du darshan attendu qui serait plus près de Lui furent un grand réconfort et je commençai à me relaxer. Je ne pouvais pourtant pas ne pas me demander combien de temps cela prendrait pour entrer, quand j'entendis soudain mon nom annoncé par le gardien de la porte. Comblée par cette 'avyaga karuna' (grâce sans cause), je me précipitai à l'intérieur et me prosternai devant Cette magnifique forme divine. Presque immédiatement Il me fit comprendre par un geste de commencer à chanter Son Nom, ce que je fis. Bhagavan commença à faire attention aux personnes une par une à mesure que la queue avançait continuellement. Ce jour-là il fut silencieux la plupart du temps, sauf peut-être pour une tape occasionnelle dans le dos de quelqu'un ou de son " Ram Ram " familier. Une main occupée à allumer une cigarette, de l'autre il laissait tomber du prasad ou autre dans les mains des bhaktas qui venaient. Pourtant Son sourire ravissant, Son soin et Son attention et son visage radieux ne manquèrent jamais de fasciner les gens et, satisfait et reconnaissant, chacun repartit avec un sourire radieux. Pourtant il y en eut quelques-uns qui étaient venus avec plus d'espérances qu'un rapide darshan et qui sont repartis avec un certain air de déception. Mais eux aussi tournaient en rond dehors, incapables de quitter l'endroit. Comme toujours, j'étais assise en Le regardant et l'atmosphère devint apaisante et paisible. Avec le chant qui continuait, je plongeais en un demi-sommeil ! Le jour précédent avait été un peu lourd et j'avais veillé tard dans la nuit sur du travail. Avec cela, la marche forcée sous le soleil avait laissé ses traces sur mon corps et sur mon esprit. Le chant devint une abeille alors que je commençais à m'assoupir, impuissante. Je Lui jetais cependant un coup d'il ou deux ici et là à chaque fois que 'je faisais surface'. Il semblait absolument indifférent à notre voix monotone. En moi-même je pensais confortablement : " Oh, c'est OK. C'est la routine 'un par un' aujourd'hui. Rien de particulièrement intéressant qui demande une écoute attentive " et je tombais une fois encore dans une agréable sieste! Vers 11h10 je fus sursautais dans un large état de veille alors qu'un Mr R. entrait avec un swami et une camionnette chargée de gens. Ils s'assemblèrent pêle-mêle dans cette petite véranda dans un grand remue-ménage et la discipline que Bhagavan aimait tant et sur laquelle il insistait tant était complètement oubliée. Les femmes, particulièrement, commencèrent à s'asseoir dans tout endroit libre et d'autres suivirent bientôt. Bhagavan dut dire à Mr R. à peu près 3 fois qu'ils pouvaient tous partir et ne pas s'agglutiner dans ce petit endroit. Après un long moment Mr R. surmonta son hésitation et obéit à l'ordre de Bhagavan. Du groupe alors seuls restaient le swami et Mr R. Bhagavan sourit soudain curieusement au swami (or c'est ce qu'il me sembla !) et je pensai que j'avais même détecté un scintillement charmant dans Son il. Bhagavan (à Mr R.) : Swami portait-il ses robes de sannyas la dernière fois ? Mr R. : Oui Swamiji. (Le swami visiteur avait un anneau de diamant et une montre en or à une main. L'autre main semblait attaquée par la polio). Bhagavan : D'où venez-vous ? Swami : De Madras, Baba. (Le swami se leva et se prosterna en disant " Shivarpanam " (Abandon à Shiva). Bhagavan sourit et se tourna vers moi en disant " Ramarpanam, Krishnarpanam ! ") Bhagavan : Qu'est-ce qui a amené Swami vers ce sale mendiant ? Swami (en adoration). J'ai reçu une instruction de Dieu hier : " Tu vas rencontrer le Baba à Tiruvannamalai ", alors je suis venu ici aujourd'hui pour obtenir vos bénédictions, Baba. Bhagavan (pointant son index au-dessus de sa tête) : Toutes les bénédictions viennent de Père. Toutes les instructions viennent de Père. Ce mendiant n'est rien. Il ne peut que mendier et recevoir. Swami : Père n'est pas quelque part. Il est assis droit devant moi. Toutes les instructions viennent à travers vous, Baba. (Bhagavan demeura silencieux. Puis il se leva soudainement et sortit, fermant fermement la porte derrière Lui. Quelques minutes plus tard la porte s'ouvrit de nouveau et tous nos regards se fixèrent sur l'encadrement de la porte. Il apparut sur le seuil et se drapa si gracieusement, si majestueusement, si divinement. C'était une vision magnifique qui fit s'envoler ma respiration ! Je ressentis soudain la porte, la véranda et tous ceux qui étaient assis tout autour se fondre dans la non-existence et je ne vis que la puissante effulgence divine qui m'engloutissait en une seule félicité de paix. Très peu de secondes après, il retourna à la porte, brisant le charme et le moment magique s'en alla. Comme Il s'asseyait, Il regarda le swami d'une manière curieuse une fois encore et il éclata de son rire captivant. Puis Il montra au Swami une image de Nayana.) Swami (après un regard attentif à l'image). Je connais Shyama Charan. C'est un dévot de Shirdi Baba. Bhagavan : Il est venu à Ramanashram avec son dévot. Swami : Est-il venu vous voir, Baba ? Bhagavan : Non. Il est resté à Ramanashram. Mais il a envoyé ses dévots bénir ce mendiant. Swami aussi est venu bénir ce mendiant (éclat de rire). Swami : Je suis venu prendre vos bénédictions, Baba. Je suis votre serviteur. Vous êtes PERE. Bhagavan : Ce mendiant n'a pas vu Père. Ce mendiant n'est rien. Seul Père existe ! Il est partout, omniprésent, imprégnant tout, total. Des corps comme celui-ci viennent et s'en vont. Mais mon Père est Eternel. Des mendiants comme celui-ci viennent et s'en vont. Mais mon Père est Eternel. Seul Père existe. Ce mendiant ne connaît qu'une existence, celle de Père ! Swami : Vous êtes parent avec le Seigneur Shiva. Je ne suis qu'un serviteur du Seigneur Shiva ! (Bhagavan sourit et continua de fumer. Une femme de l'endroit, assise en face de Bhagavan, l'avait éventé depuis le début de la session, fort à l'envie de certains d'entre nous ! Le swami se tourna une fois ou deux vers elle comme s'il voulait dire quelque chose mais il s'abstint. Il y avait alors une fois encore une grande foule dehors et Bhagavan commença son ministère spirituel " un par un ". Il fit attention à chacun d'eux avec le même soin et le même intérêt, bien que certains eurent la chance supplémentaire d'un sourire radieux. Mais jamais personne ne partit les mains vide comme Il avait souvent Lui-même l'habitude de l'assurer verbalement. Le flot continuel des visiteurs s'interrompit brusquement alors qu'un homme tentait de forcer en disant : " Dites à Swami que Ganesh est venu.. Avar ennathan mudalla koopiduvar (Il ne m'appellera qu'en premier !). Mais Bhagavan demeura totalement non impressionné et indifférent. L'homme alla pourtant droit à Bhagavan et se tint droit en face de Lui. Avec un air de familiarité, il commença à dire en Hindi : " Je suis Ganesh, le policier quand vous viviez près de la gare " Il continua en disant qu'il traversait de la souffrance et qu'il voulait quelque soulagement. Puis il s'assit sans Sa permission. Un autre homme venait d'Uttar Pradesh et il dit qu'il avait été envoyé par un Guruji connu de Bhagavan. Pendant tout ce temps Bhagavan écouta sans aucune expression que ce soit. L'homme d'Uttar Pradesh, certainement un Tamoul, parlait avec une agitation visible, " tant de souffrance dans la famille à Tambaram. Je n'irai pas voir d'autres Mahatmas après. Je suis venu vous voir avec la foi que ma souffrance va se terminer. " Bhagavan le regarda profondément et continua de fumer. Entre-temps, ce Ganesh se tourna vers la femme qui avait l'éventail et commença à l'importuner, en disant : " Donnez-moi l'éventail. Je vais éventer un peu. " A l'évidence la femme ne savait pas quoi faire et elle ne savait pas quoi répondre. Elle savait qu'elle ne pouvait rien faire sans que Bhagavan l'ordonne. Quelque peu embarrassée, elle regarda Bhagavan avec attente. Bhagavan (joignant les mains en Namaskar) : Ganesh (en tamil) (Ganesh, ne pas faire cela) (Ce fut maintenant le tour du swami de demander à la femme !) Swami : Donnez-moi l'éventail s'il vous plaît. Laissez-moi le faire (Il répéta 2 ou 3 fois). La femme (en hésitant) : Avarai Kelungo (Demandez-Lui). Bhagavan (au swami) : Cela est son travail. Laissez-la faire son travail. Cà n'est pas votre travail. Faites votre travail. Swami (attentif) : Dites-moi, Baba, quel travail dois-je faire ? Quelle est la mission de ma vie ? (Bhagavan resta silencieux. Il était maintenant occupé à fumer. Puis il quitta Ganesh et l'autre homme avec du prasad. De nouveau Bhagavan regarda le swami avec un scintillement qui m'était vite devenu familier et il sourit). Swami : Je dois aller en Amérique, Baba. Je veux vos bénédictions. Bhagavan : Oh ! Swami est très dynamique ! (sourire). Il fait un travail difficile. Swami fait du Homa ? Swami : Oui. Koti Rudra Homa. Je veux le terminer en un an. C'est mon ambition. Bhagavan (avec un sourire taquin) : Oh ! Swami est très dynamique ! Ce mendiant est paresseux, oisif ! Il ne peut faire aucun travail. Swami travaille dur. Swami : Vous ne devez faire aucun travail, Baba. Vous êtes un fils du Seigneur. Vous êtes un parent de Shiva. Je ne suis qu'un serviteur. Seuls les serviteurs doivent faire le travail, Baba. (La réponse attira des sourires tout autour dans un heureux accord. Puis le swami montra à Bhagavan un magazine tamoul. Il y avait dedans beaucoup de photos du swami). Swami : Baba, quelle est la mission de ma vie ? Dites-le moi, s'il vous plaît. Vous devez me le dire. Bhagavan : Ce mendiant ne sait rien. (Faisant des gestes des deux bras comme pour dire : " pas la peine "). Ce mendiant est paresseux. Swami travaille dur. Swami : Baba, cette fois-ci vous devez me le dire Quelle est la mission de ma vie ? Si vous ne le dites pas, je ne partirai pas ! Je resterai avec vous. Je vous servirai toute ma vie. Je ne quitterai pas cet endroit. Je ne partirai que si vous le dites. (Bhagavan le regardait continuellement et il continuait de fumer). Bhagavan : Mon Maître Swami Ramdas a initié ce mendiant dans le Ramnam et il a dit : " N'oubliez pas le Nom. Continuez de le chanter. " Ce mendiant n'a pas cessé depuis. Ce mendiant n'a pas vu Père. Ce mendiant fait ce que son Maître Swami Ramdas lui a dit de faire. Ce mendiant ne se soucie pas de voir Père ou de la mission de sa vie. Ce mendiant fait ce que son Guru lui a dit de faire. Aussi ce mendiant pense que la missions de la vie de tout le monde est de ne pas oublier Dieu mais de toujours se souvenir de Lui, de chanter toujours Son Nom. Ce mendiant n'a pas de mission. Ce mendiant ne fait aucun travail. La mission de la vie de tout le monde est seulement de se souvenir toujours de Dieu, de ne pas L'oublier. C'est tout. (Bhagavan fumait tout ce temps). Bhagavan (à Mr R.) : Comment va le Gouverneur ? Mr R. : Il va bien, Swamiji. (Parent de Mr R., le Gouverneur avait l'habitude de rendre visite à Bhagavan à chaque fois qu'il pouvait le faire). Bhagavan (au swami) : Venez vous asseoir ici. (Bhagavan indiqua une place près de lui. Lorsque le swami vint s'asseoir, Bhagavan prit la main handicapée d'une manière fort tendre et il commença à la caresser, dessus et dessous avec le dos de sa main droite. Il continuait de fumer. Bhagavan posa aussi Sa main sur le Sahasrara (cuir chevelu) du swami. Bhagavan répéta les mêmes gestes de nombreuses fois, quelquefois les yeux à demi clos. L'expression du swami changea de manière fantastique. Il avait alors les yeux fermés. Il n'était plus curieux de connaître la mission de sa vie et il n'y avait plus d'anxiété. Son visage était maintenant paisible et aucune parole ne sortait de sa bouche. L'atmosphère entière devint chargée de la présence passionnante de Bhagavan et nous avions aussi arrêté notre chant sans en avoir conscience !) Bhagavan (rompant le silence mais tenant toujours la main du Swami) : J., connaissez-vous le Swami ? (J., une personne du lieu qui servait de préposé à Bhagavan, secoua la tête comme pour dire 'non'). Bhagavan : La dernière fois vous avez donné comme nom Guru Sripada Sri Vallaba quelque chose. Cette fois vous donnez simplement votre nom ! (sourire). (Le swami sourit humblement. Le swami était alors devenu très tranquille. Bhagavan le laissa aller et s'assit en face de lui. Il continua de bénir le swami, levant la main (qui tenait la cigarette rougeoyante) en bénédiction. Le swami regardait alors vers le bas. Bhagavan : R., demandez au swami de regarder les yeux de ce mendiant, pas de s'asseoir comme cela. (Alors même qu'il était surtout sur le swami, Bhagavan déplaça quelquefois son regard vers Mrs. P. et la bénit. Pour sa part, elle courba la tête avec un sourire timide. Bhagavan lui rendit son sourire ici et là de manière indulgente. Je devins curieuse et je commençai à me demander quelles étaient les belles pensées qui lui passaient par la tête pour inviter Son attention privée. Ca devait être intéressant à savoir ! Bhagavan lui permettait de Lui apporter de la nourriture tous les jours. Il permettait aussi à une autre femme de l'endroit de L'éventer à chaque fois qu'elle Lui rendait visite. Tout à coup, cela me frappa qu'Il n'ait jamais permis aucun service personnel de ma part ! Un sombre désespoir s'anima à partir des profondeurs, élevant sa tête hideuse par-dessus, me jetant tout soudain dans une humeur de ressentiment vis-à-vis de moi et de dépression. Alors que j'étais assise là à penser à mon imperfection, je ressentis la pression de larmes qui ne coulaient pas dans mes yeux plutôt fatigués. Il y avait un bloc de misère qui me choquait la gorge et je réalisais que je m'étais arrêtée de chanter. La lila de Bhagavan de regarder chacun tout autour avec un sourire, le laissant complètement ignorée, continua quelque temps. Puis tout à coup Bhagavan parla : " Ce mendiant voudrait maintenant quitter swami. " Le swami se leva et se prosterna. Bhagavan était tout gai et éclat de rire. Il donna au swami huit tapes sonores dans le dos. Après que le swami fût parti, Il sourit une fois encore à tout le monde, me sautant délibérément (ou c'est ce qu'il me sembla !). Il fit des gestes à Mme P. pour qu'elle se rapproche afin de la quitter elle aussi. Lorsqu'elle se prosterna, Bhagavan lui donna une tape sonore dans le dos, avec un éclat de rire. Lorsque vint mon tour, Il laissa tomber les restes d'un paquet de bonbons en disant : " C'est pour Sudama ". Il sourit encore à tous les autres de Son sourire enchanteur. Je pus alors difficilement contrôler mes larmes. Il laissa tomber un paquet de biscuits dans la main de J. en disant : " C'est pour votre chien. " Il était exactement 1h15 de l'après-midi quand nous sortîmes tous. J'essuyais mes larmes avec hâte avant que toute monde les remarquât. Toute cette fatigue qui m'avait quittée alors que j'étais à l'intérieur revint avec vengeance et je me rappelai ses paroles habituelles : " Tout est la Lila de Père ", " Tout est la Grâce de Père " ! Eh eh Bien entendu !. |
The day was 30th May 1993. As it xasd a Sunday, there wazs a long qsueue even at 09.40 A.M., waiting before Bhagavan's residence near Theradi Mandap. The sun was already shining in all its hot brilliance - indeed, it had been an oppressive summer. As i walked fast, all my way from Razmazna Nagar, i was sweating profusely and the sight of that long line which had already reached two-thirds of the street, did little to ease up my discomfort. But the view of Bhagavan from where i was and the thought of the awaited closer Darshan further on, was great comfort and i began to relax. However, i could not help wondering how long it would take to go in, when i suddenly heard my name announced by the gate-keeper. Overwhelmed by His 'avyaga karuna' (causeless grace), i rushed in and prostrated before His beautiful divine form. Almost immediately, He gestured to me to start the chanting of His Name which i did. Bhagavan began to attend to people one by one as the queue moven on steadily. That day, He was mostly silent, except perhaps for an occasionnal pat on the back of someone or His familiar greeting "Ram Ram". One hand busy with a burning cigarette, with the other hand He kept dropping some prasad or the other into the hands of the Bhaktas who came. However, His betwiching smile, His care and concern, and His radiant face, never failed to fascinate people and gratified and grateful, everyone returned with a beaming smile. There were a few though, who came with more expectations than a quick darshan and they walked out with a certain look of disappointment. But they too were hovering around outside, unable to leave the place. As ever, i sat watching Him at work and the atmosphere became soothing and peaceful. With the chanting going on steadily, i was soon lulled into a semi-snooze! The previous day had been somewhat heavy and i had stayed up late into the night over somework. Coupled with that, the hurried walk in the hot sun had taken its toll on my body and spirit. The chanting became a drone as i helplessly began to doze off. However i stole a glance or two at Him nowx and then, whenever i 'surfaced'! He seemd absolutely indifferent to our froning on. i thought to myself cosily "Oh, it is O.K. It is the routine 'one by one' today. Nothing particularly interesting that would demand an alert listening" and once again fell into a comfortable nap! Around 11.10, i was startled into a wide wakefulness, as one Mr R. entered with a Swami and a van-load of people. They crowded pell-mell into that small veranda in great bustle and the discipline Bhagavan so loved and insisted on, was all forgotten. The ladies particularly, began to sit in any available space and soon others followed too. Bhagavan had to say nearly 3 times to Mr. R. that( they could all leave and not crowde that small place. At long last, Mr. R. overcame his hesitation and carried out Bhagavan's order. Now the Swami and Mr. R. alone remained of the group. Suddenly Bhagavan smiled curiously at the Swami (or so it seemed to me!) and i thought i even detected a charming twinkle in His eyes. Bhagavan (to Mr. R.) : Was Swami wearing these sannyas robes even last time? Mr. R. : Yes Swamiji. The visiting Swami had a diamond ring and a gold watch on one hand. The other hand seemed poliot-attacked). Bhagavan : Where are you coming from? Swami : From Madras, Baba. [Now the Swami got up aznd prostrated saying "Shivarpanam" (Surre"nder to Shiva). Bhagavan smiled and turned to me saying "Ramarpanam, Krishnarpanam!")] Bhagavan : What has brought Swami to this dirty beggar? Swami (in adoration) : I had instruction from God yesterday, "You go and meet the Baba in Tiruvannamalai", so I came here today, to get your blessings, Baba. Bhagavan (pointing His index finger over His head) : All blessings come from Father. All instructions come from Father. This beggar is nothing. He can only beg and receive. Swami : Father is not somewhere. He is sitting before me. All instructions come through you, Baba. (Bhagavan kept quiet. Then He suddenly got up and went in, closing the wooden door firmly agter Him. In a few minutes, the door opened again and all our eyes were fixed on the doorway. He appeared on the threshold and draped Himself so gracefully, so majestically, so divinely. It was a magnificent sight and one that took my breath away! I suddenly felt the door, the veranda and all who sat around fading off into non existence and saw only a powerful divine effulgence that engulfed me in a unique bliss of peace. In hardly a fewx seconds, He moved down the doorstep breaking the spell and the magic moment passed on. He looked at the Swami curiously once again and laughed His captivating laughter. Then He showed a picture of Nayana to the Swami). Swami (after a close look at the picture) : I know Shyama Charan. He is a Shirdi Baba devotee. Bhagavan : He came to Ramanashram with his devotee. Swami : Did he come and see you, Baba? Bhagavan : No. He stayed at Ramanashram. But he sent his devotees to bless this beggar. Swami also has come to blss this beggar. (Laughter). Swami : I came to take blessings from you Baba. I am your servant. You are FATHER. Bhagavan : This beggar has not seen Father. This beggar is nothing. Father alone is! He is everywhere - omnipresent, all pervasive, total. Bodies like this come and go. But my Father is Eternal. Beggars like this come and go. But my Father is Eternal. Father alone exists. This beggar knows ONLY ONE EXISTENCE - THAT OF FATHER! Swami : You are a relative of Lord Shiva. I am only a servant of Lord Shiva! (Bhagavan smiled and continued smoking. One local lady sitting opposite to Bhagavan, had been fanning Him from the time the session started, much to the envy of some of us! The Swami turned to her once or twice as if to say something but contained. There was bu now, a big crowd outside once again and Bhagavan began His 'one by one' spiritual ministry. Every one of them was attended to with the same care and concern, though some had the extra fortune of a radiant smile from Him. But never anyone went empty handed as He Himself often used to assure so, verbally. The steady flow of visitors was suddenly interrupted as a man tried to force himself in saying, "Tell Sami that Ganesh has come. Avar ennathan mudalla koopiduvar (He will call only me first)." But Bhagavan remained totally unimpressed and indifferent. However, the man proceeded straight to Bhagavan and stood right in front of Him. With an air of familiarity, he began to say in Hindi "I am Ganesh, the policeman... when you were living near the Railway Station...". He further went on to say that he was goinf through some suffering from which he wanted some relief. Then he sat down without His permission. Another man came from Uttar Pradesh and said that he had been sent by one Guruji known to Bhagavan. All through, Bhagavan listened without any impression whatsoever. The man from Uttar Pradesh, probably a Tamilian, spoke in visible agitation, "so much suffering in the family in Tambaram. I am not going to see any other Mahatmas hereafterwards. I have come to you with the faith that my suffering wxill come to an end." Bhagavan loked at him deeplys and continued smoking. In the meantime, that Ganesh turned to the lady with the fan and began to pester her saying, "Give me the fan. I shall fan a little." The lady was obviously in confusion and did not know how to respond. She knew she couln't do anything unless Bhagavan ordered so. Somewhat embarassed, she looked at Bhagavan expectantly. Bhagavan (folding His hands in Namaskar) : Ganesh (in tamil) not do that. (It was now Swami's turn to ask the lady!) Swami : Please give the fan to me. Let me do it. (He repeated it 2 or 3 times). Lady (hesitantly) : Avarai Kelungo (Ask Him). Bhagavan (to Swami) : That is her work. Let her do her work. It is not your work. You do your work. Swami (alert) : Tell me, Baba, what work should I do? Whzat is the mission of my life? (Bhagavan became silent. He was now busy smoking. Then He left Ganesh and the other man with prasad. Now again, Bhagavan looked at Swami with a twinkle that was fast becoming familiar to me and smiled). Swami : I have to go to America,Baba. I want your blessings. Bhagavan : Oh!... Swami is very... DYNAMIC!... (smile). He is doing hard work. Swami does Homam? Swami : Yes. Koti Rudra Homam. I want to finish it in one year. That is my ambition. Bhagavan (with a teasing smile) : Oh! Swami is very dynamic! This beggar is lazy, idle! He cannot do any work. Swami works hard. Swami : You don't have to do any work Baba. You are the son of the Lord. You are a relative of Shiva. I am only a servant. Only servants have to do the work, Baba. (The reply drew smiles from all around in happy agreement. Then, Swami showed a Tamil magazine to Bhagavan. There were many pictures of the Swami in that). Swami : Baba, what is the mission of my life? Please, tell me. You MUST tell me. Bhagavan : This beggar doesn't know anything. (Gesturing with both hands as if to say "no use"). This beggar is lazy. Swami works hard. Swami : Baba, you must tell me this time. What is the mission of my life? If you don't say, I will not leave this place! I will stay with you. I will serve you all my life. I will not leave the place. Only if you say, I will leave. (Bhagavan kept on looking at him all through and the smoking continued). Bhagavan : My Master Swami Ramdas initiated this bggar into Ramnam and said, "Don't forget this Name. Go on chanting it." Ever since, this beggar has been doing that. This beggar has not seen Father. This beggar is doing what his Master Swami Ramdas instructed. This beggar is not worried about seeing Father or the mission of his life. This beggar is doing what his Guru instructed. So this beggar thiks that the mission of everybody's life is not to forget God, but to remember Him always, to chant His Name always. This beggar has no mission. This beggar does no work. The mission of everyone's life is only to remember God always, not to forget Him. That's all. (Bhagavan was smoking all through). Bhagavan (to Mr. R.) : How is the Governor? Mr. R. : He is well Swamiji. (A relative of Mr. R., the Governor used to visit Bhagavan whenever he could). Bhagavan (to Swami) : Come and sit here. (Bhagavan pointed a place next to Himself. When Swami came and sat, Bhagavan held Swami's handicapped hand so tenderly and began to stroke it up and dowxn, with the back of His right hand. With His left hand, Hze continued to smoke. Bhagavan also put His hand on Swami's Sahasrara (the szcalp). Again and again Bhagavan repeated the same gestures, sometimes with half closed eyes. Swami's countenance changed dramatically. He had closed his eyes now. There was no more curiosity to know the mission of his life nor any anxiety. His face was peaceful now and no words came out of his mouth. The whole atmosphere became charged in the gripping presence of Bhagavan and we too had stopped our chanting without realising!) Bhagavan (breaking the silence, but still holding the hand of the Swami) : J., do you know the Swami? (J., a local attendant of Bhagavan, shook his head as if to say "no"). Bhagavan : Last time you had given your name as Guru Sripada Sri Vallaba... something. This time you merely said your name! (smile) (The Swami smiled humbly. Now the Swami had become very quiet. Bhagavan let him go and sit opposite to Him. He kept on blessing the Swami, raising the hand (that hel the glowing digarette) in benediction. Now Swami was looking down.) Bhagavan : R., ask Swami to look at this beggar's eyes, not sit like this. (Even while focusing on Swami mostly, Bhagavan would, in between shift his gaze to Mrs. P. and bless her. She, for her part, would bend her head with a shy smile. Bhagavan also smiled back at her indulgently noxw aznd then. i became curious and began to wonder what nice thoughts were passing through her head to invite His private attention. It should be interesting to know! Bhagavan allowed her to bring food for Him everyday. He also permitted another local lady to fan Him, everytime she visited. Suddenly, it struck me that He would not allow any personal service from me anytime ever! A black despair stirred up from the depths, rearing its ugly head above, throwing me, all of a sudden, into a mood of self resentment and depression. As i sat there keening over my own inadequacy, i felt the pressure of unshed tears in my rather tired eyes. There was a clump of misery, chocking my throat and i realised, i had stopped singing. Bhagavan's lila of looking around at everyone with a smile, leaving me completely ignored, continued for some time. Then suddenly Bhagavan spoke :) Bhagavan : This beggar would like to leave the Swami now. (The Swami got up and prostrated. Bhagavan was all cheer and laughter. He gave the Swami eight loud pats on his back! After Swami left, He once again smiled at everybody, skipping me deliberately (or so it seemed to me!) He gesturd to Mrs. P. to come near, inorder to leaver her also. When she prostrated, Bhagavan gaver her one loud pat on her back, with a burst of laughter. When my turn came, He dropped a packet of some left-over sugar candies, saying "it is for Sudama". Again He smiled His enchanting smile at everyone else. I could barely control my tears now. He dropped a biscuit packet into J.'s hand saying "This is for your dog." It was 1:15 P.M. exactly, when we all came out. I wiped my tears hastily before anyone noticed them. All that tiredness that had left me while i was in there, came back with a vengeance and i recalled His usual utterances "All Father's Lila", All Father's Grace...! Eh... eh... Indeed! |