On peut dire que Sri Rama est le Dieu national des Hindous. De toutes les sections sociales, les gens L'adorent. Le Ramayana, composé par Valmiki, ou ses traductions en langues locales du pays, est lu avec vénération, récité et expliqué à travers l'Inde par tout hindou pieux. Il est encore plus universellement connu que son épopée-soeur, le Mahabharata. Le Ramayana a acquis la sainteté des Vedas qui sont dits l'habiter. Il est dit que lorsque l'Etre Suprême qui peut être connu à travers les Vedas descendit sur terre comme fils de Dasaratha, les Vedas eux-mêmes prirent la forme du Ramayana...

Ainsi, la lecture journalière du Ramayana est équivalente à l'adoration de Dieu. Dans chaque demeure hindoue, Ramayanaparayana est un trait commun de la pratique religieuse journalière.

Sri Rama a sanctifié la terre de Bharatvarsha par le pas de son saint pied, d'Ayodhya jusque Rameshvar et Ramasetu. Beaucoup d'encroits, entre les deux, ont un lien avec le voyage de Rama à travers le pays durant Son Vanavasa et Ses pérégrinations en quête de Sita. Ils demeurent depuis les siècles des places sacrées de pélerinage pour les Hindous. Sri Rama et son histoire ont soudé les gens du pays en une nation comme rien d'autre ne l'a fait ou ne peut le faire.

La tradition des Rambhaktas (adorateurs de Rama) et des Ramadasas (serviteurs de Rama) qui commence avec Bharata, Lakshmana, Sabari, Hanuman et Vibishana continue jusqu'à aujourd'hui dans une succession de saints et de dévots qui ont atteint la libération par une dévotion concentrée envers Lui. Plus récemment, cette tradition été réaffirmée et fortifiée en les personnes de Ramadas de Bhadrachalam, Samartha Ramadas du Maharasthra (v. Rama Nama) et Tyagaraja de Tiruvaiyyar, en plus de beaucoup d'autres du même genre. Vibhishana se tient pour toujours comme l'exemple de Saranagati, de l'abandon absolu à Dieu comme élément important de la vie religieuse et de la réalisation de Dieu.

Sri Rama est adoré à la fois par les Vaishnavites et les Saivites. Descendu dans le monde comme avatar de Vishnu, Rama remplit le double but de Son incarnation, à savoir la protection du vertueux et la destruction du vicieux. Lorsqu'il accomplit le Yagasamrakshana, quand il réclama Ahalya, quand Il promit abhaya aux rishis de la forêt tourmentés par les rakshasas, quand il accepta la saranagati de Vibhishana, alors Vishnu prit le devant en Rama. Dans Tataka Vadha, en vainquant Khara et son armée, quand Il assuma un aspect terrible dans son extrême colère sur le corps couché de Lakshmana et dans Sa lutte finale avec Ravana, alors Sivamsa s'exprima en Rama dans son aspect samara. Dans beaucoup de descriptions de Rama dans ce contexte, Valmiki Le compare à Shiva dans son rôle de destructeur.

Prévoyant apparemment cette combinaison de Vishnu et de Shiva en Rama, le sage Vashishta Lui donna le nom qu'il porte. Combinant en lui-même 'Ra' de l'Ashtakshara (huit lettres) sacré pour Vishnu et 'Ma' dans le Panchakshara (cinq lettres) exprimé en salutation à Shiva, le nom lui-même est symbolique de l'union de ces Déités en la personne de Rama. Ces lettres sont les Jivanadis des mantras respectifs et ainsi, méditer sur Rama en prononçant son Nom, c'est adorer Vishnu et Shiva en un seul.

Le mot Rama est aisé à exprimer et plaisant à entendre. Il est madhuram madhuraksharam. (madhu = doux, akshara = lettre, mot). Valmikikokila chante le nom, perché sur la plus haute branche de la poésie, pour toujours délectant les coeurs et ennoblisant les âmes de l'humanité. Lorsque Vishvamitra conduisit le prince de la cour de Dasharatha à son Siddhashram, il L'appela près de lui en L'appelant par ce nom plaisant : "Rameti madhuram vanim Vishvamitrobhyabhashata." Le nom vient rapidement aux lèvres d'un enfant qui zézaie.

Rama Nama a l'unique distinction d'être connu comme Tarakamantra ('le mantra qui libère'). Prononcé même de manière inconscience, et encore plus consciemment, il sauve des maux de la vie et confère le salut. Tyagaraja fit du Rama Nama Japa de manière continuelle 96 crores de fois (96 x 100.000.000). Sri Rama le bénit en lui apparaissant et lui accorda le pouvoir de la poésie et de la musique par lesquelle il célébra son ishtadevata (divinité d'élection) et il attint la libération. Rama Nama est le mantra qu'on dit que Shiva souffle à l'oreille droite de chaque mourant dans la cité sainte de Kashi (Bénares). C'est en prononçant ce mantra que tout fil hindou soucieux de son devoit accélère l'envol de l'âme de son parent quand elle est sur le point de quitter le corps.

Chantant la gloire du Ram Nam, Sri Sadashiva Brahmendra, à la fois bhakta sans pareil et gnani, entra en extase. S'adressant à sa langue, il dit :

"Oh ma langue ! Bois le nectar qu'est le Ramnam. Il éloignera tout mal de toi. Tout ce qui est délicieux est distillé en lui. Il est le sûr remède à tous les maux de la naissance et de la mort, de la peur et de la peine. Il est la quintessence de tous les Vedas, Shastras et formes de culte. Il contient en son sein l'entier univers créé. Même le pire pécheur sera purifié et récupéré s'il prononce ce nom. Il est égal au Pranava Mantra et il est même chanté par les sanyasins de l'ordre le plus élevé qui demeure dans la méditation du Brahman Suprême. Suka, Saunaka et Kausika ont tous été ravis de le chanter dans leurs prières."

Par le pouvoir que donne le Rama Nama on peut vaincre ses propres ennemis. Il nous accorde la prospérité. Il donne la connaissance des vérités des Upanishads. Il aide à surmonter toute peine et à traverser la mer du Samsara. Il siège sur les lèvres des mourants et leur accorde le salut.