Le Rama Nama (Namasmarana) selon RAMANA MAHARSHI

 

Vous répétez toujours le mantra automatiquement. Si vous n'êtes pas conscient du verbe inarticulé (ajapa) qui vibre sans arrêt il vous faut alors pratiquer le japa qui nécessite un effort. Cet effort est nécessaire pour vous dégager de toutes vos pensées. Le japa devient par la suite mental et intérieur. Finalement vous réalisez sa nature qui est éternelle et silencieuse (ajapa). Car vous découvrirez qu'il se déroule tout seul sans exiger de vous le moindre effort.

- Quel est le résultat de Râmajapa ?

"RA" veut dire Réalité. "Ma" veut dire le mental. Leur union est le fruit du japa de Râma. La prononciation des mots, à elle seule, n'est pas suffisante. C'est l'élimination des pensées qui est sagesse. C'est l'Existence absolue.

La prononciation, puis le souvenir, et enfin la méditation, sont les trois phases successives qui aboutissent finalement en un japa involontaire et éternel. Le japakarta (celui qui fait le japa) qui pratique ce japa, c'est le Soi.

Quand le japa est devenu la tendance prédominante, la répétition vocale se transformera tôt ou tard en répétition mentale, ce qui revient au même que la méditation.

Le véritable japa n'est pas extérieur et par conséquent ne doit pas être recherché hors de vous. Il est à l'intérieur de vous, et il est éternel. Il est toujours réalisé. Vous prétendez que vous n'en avez pas conscience. Il exige qu'on y porte une attention constante. Aucun autre effort n'est nécessaire. Cet effort d'attention a pour seul but de vous empêcher d'être distrait par d'autres pensées.

Ceux qui ne peuvent demeurer dans le Soi doivent recourir au japa et à la méditation. C'est comme si l'on déposait une chaîne devant la trompe d'un éléphant agité. La trompe d'un éléphant inactif est toujours en mouvement. S'il se promène en ville, il lance sa trompe en tous sens pour tâcher d'attraper au hasard n'importe quoi. Dès qu'on lui donne une chaîne à porter avec sa trompe, il se calme aussitôt. Cette image est applicable au mental de l'homme. Dès qu'il se met à pratiquer le japa ou le dhyana, toute autre activité mentale cessE peu à peu et le mental se concentre sur une seule pensée. Ce faisant, l'agitation disparaît et le calme règne. Bien entendu, cet état de paix ne s'obtient pas sans une lutte parfois très longue. Toutes les autres pensées doivent être combattues."