Mon propre Soi sous forme de Mesdames et Messieurs;
Il y a tant de papiers avec nous aujourd'hui. Quand un avocat se rend au tribunal, il apporte probablement avec lui autant de papiers, mais tous ceux-ci ne trouveront pas d'audience. Le grand nombre de ces papiers ne leur permet pas d'être entendus, d'obtenir ce soir une réponse. Il y a une autre raison pour laquelle nous ne parlerons pas de la plupart de ces papiers, qui est que la plupart d'entre eux concernent le monde spirituel, le monde à venir. Vous êtes à présent dans ce monde et il est préférable de parler un peu du sujet qui concerne plus vos affaires et votre intimité que de celui qui ne vous concerne pas actuellement.
Nous continuerons le sujet dont nous avons parlé l'autre soir. Il est très important. "Un homme marié peut-il raisonnablement aspirer à l'acquisition de la réalisation ?" C'est un vaste sujet et on nepourra pas l'épuiser avec le discours de ce soir. Voyons ce que nous pouvons en connaître ce soir.
Il y avait en Inde un maître très cruel et très drôle. Il avait l'habitude de torturer ses serviteurs de la manière la plus drôle. Un jour, le serviteur fit pour son maître un repas extrêmement délicieux. Le maître n'aimait pas que le serviteur puisse en prendre. Le repas avait été cuisiné le soir et le maître dit : "Nous ne le mangerons pas maintenant, nous le mangerons le matin." L'intention véritable du maître était de le manger le matin, parce qu'alors il aurait un très fort appétit. S'étant abstenu de prendre de la nourriture le soir, il serait en position de manger tout le matin et de ne pas laisser le serviteur manger quoi que ce soit. Telle était la véritable intention du maître. Il voulait que le serviteur se nourrisse de croûtes et de miettes, mais il ne voulait pas montrer entièrement cette intention devant le serviteur. Il dit au serviteur : "Bien, va dormir, et le matin celui d'entre nous qui aura fait les rêves les plus doux, les rêves les plus beaux le mangera. Si le matin tu as rêvé les plus beaux rêves, la totalité sera ta part; autrement tout me reviendra, je le mangerai entièrement et tu devras te satisfaire de miettes et de croûtes." Le matin arriva et le serviteur et le maître s'asseyèrent alors l'un en face de l'autre. Le maître voulait que le serviteur lui raconte ses rêves et le serviteur dit : "Monsieur, vous êtes le maître et vous devez avoir la priorité; vous feriez mieux de raconter vos rêves en premier et ensuite je raconterai les miens." Le maître pensa en lui-même que ce pauvre serviteur, cet ignorant, ce bougre illettré ne pourrait pas inventer de très beaux rêves. Il commença à dire : "Dans mon rêve j'étais l'empereur de l'Inde. Dans mon rêve j'ai vu toutes les puissances européennes et toutes les puissances américaines amenées sous la domination du roi de l'Inde, et comme j'étais l'empereur de l'Inde, je régnais sur le monde entier." Vous savez, c'était le rêve du maître cruel. Les véritables Indiens ne souhaitent pas continuer cette coutume enfantine qui consiste à accrocher devant eux des morceaux de chair qu'on appelle rois et à les adorer. Bien, c'était le rêve de cet homme. Il se voyait assis sur le trône de l'Inde et gouverner le monde entier, et il trouvait là tous les rois de tous les pays qui se tenaient devant lui et lui rendaient hommage. En outre, il avait vu dans son rêve tous les dieux et tous les saints amenés à sa cour et assis à sa gauche, ou à sa droite (Rama a oublié si c'était à gauche ou à droite). Après avoir raconté son rêve, il voulut que le serviteur raconte son histoire, qu'il dise quel avait été son rêve.
Le serviteur, le pauvre bonhomme, dit en tremblant de la tête aux pieds : "Monsieur, je n'ai pas fait de rêve comme celui que vous avez fait." Le maître fut transporté de joie et très heureux, et il pensa que toute la nourriture délicieuse allait lui revenir. Le serviteur commença à dire que dans son rêve il avait vu un énorme monstre, un démon très laid, odieux, s'approcher de lui avec une épée flambante dans la main. Bon, le maître commença à demander : "Et ensuite, et ensuite ?". Il dit alors : "Monsieur, il courait après moi, il était sur le point de me tuer." Le maître sourit, ce qui était signe d'espoir. "Il commença à me tuer, il essayait de m'assassiner." Le maître dit : "Et qu'as-tu fait ? Quel était son but en te tuant ?" Le serviteur dit : "Monsieur, il voulait que je mange cette délicieuse nourriture ou que je meure." Le maître dit : "Et qu'as-tu fait alors ?" Il dit : "Je suis simplement allé à la cuisine et j'ai tout mangé." Le maître dit : "Pourquoi ne m'as-tu pas réveillé ?" Le serviteur répondit : "Monsieur, vous étiez l'empereur du monde entier. Il y avait à votre cour un grand rassemblement, un rassemblement magnifique et il y avait des hommes avec des épées tirées et un canon. Si j'avais essayé d'approcher votre Majesté, il m'auraient tué. Je n'ai pas pu venir vous informer de la terrible situation dans laquelle je me trouvais, alors j'ai été forcé de manger cette délicieuse nourriture, d'en jouir par moi-même."
Rama dit que vous rêvez au paradis promis, au ciel promis ou aux mondes futurs promis. Ce sont les choses auxquelles vous rêvez et ce sont des rêves délicieux, ce sont de doux rêves et dans ces rêves vous bâtissez des châteaux dans l'air, peut-être sont-ils sur le sable. Vous bâtissez des châteaux et vous pensez que vous devez faire ceci ou que vous devez faire cela. Vous devez craindre Satan et vous devez craindre Dieu; vous devez vous comporter de cette manière ou tel ou tel ange ne vous laissera pas aller du purgatoire au ciel. Vous rêvez de ces choses, mais Rama vous dit qu'il est préférable d'être ce serviteur qui a été effrayé par le monstre et qui a entièrement mangé la nourriture délicieuse. C'est mieux de faire cela; c'était quelque chose qui concernait le présent; c'était quelque chose qui était réel à ce moment-là. Il est plus judicieux de s'occuper des sujets qui sont proches de votre coeur, qui concernent d'abord vos affaires et votre intimité et le monde prochain, ce monde de rêve prendra soin de lui-même. La charité commence chez soi. Commencez d'abord chez vous.
Rama en vient maintenant à la question qui vous concerne tous. Voici la question : "Comment un couple marié va-t-il vivre pour que le mariage n'ait pas pour résultat le malheur, l'angoisse, la peine et le chagrin ?" Ils disent : "Enlevez nos souffrances, Ô Dieu, Christ, enlevez nos souffrances; Krishna et Bouddha, enlevez nos souffrances." Mais Rama vous dit qu'il peuvent ou ne peuvent pas enlever vos souffrances après la mort. Mais qui dans cette vie va enlever vos souffrances ? Dans cette vie le mari doit être le Christ de sa femme et la femme le Christ de son mari; mais comme c'est parti, toute femme est le Judas Iscariote de son mari et tout mari le Judas Iscariote de sa femme. Comment mettre les choses sur le bon plan, comment mettre les choses sur de bonnes bases ? Toute femme et tout mari devra embrasser la renonciation. Vous savez que Christ, selon le monde chrétien, est une image de la renonciation. Aussi si toute femme devient une image de renonciation, elle peut sauver son mari. Renonciation est un mot qui fait frémir et trembler tout le monde. Tout le monde tremble à ce mot, mais sans renonciation il n'y a pas la moindre possibilité d'amener quelque paradis que ce soit dans votre foyer. Il y a une grande incompréhension en ce qui conceerne le mot renonciation. Ce mot a tant de fois été utilisé dans les conférences précédentes qu'il est grand temps d'en expliquer la signification réelle. La renonciation n'exige pas de vous que vous alliez dans les forêts les plus denses des Himalayas; la renonciation ne vous demande pas de vous débarrasser de tout vêtement; la renonciation n'exige pas de vous que vous alliez pieds nus ou tête nue. Cela n'est pas de la renonciation. Si tel était le sens de renonciation, comment un couple marié pourrait-il pratiquer la renonciation ? Ils vivent comme mari et femme; ils ont une famille, ils ont une propriété. Comment pourraient-ils être des personnes de renonciation ? L'image de la renonciation que donnent les Ecritures Hindoues est celle du Dieu Siva et de la Déesse Parvati assis ensemble avec leur famille autour d'eux. On dit dans les Ecritures Hindoues qu'ils sont l'image de la renonciation. Les gens comprennent que les Hindous entendent par le mot 'renonciation' de se retirer dans la forêt, de vivre loin de toute société, de tout fuir, de tout haïr. Cà n'est pas le sens du mot selon les hindous. Les hindous doivent pratiquer la renonciation, même dans leur vie de famille. Si ce Vedanta, si cette Philosophie ou Vérité n'était comprise que pour une petite minorité de gens qui se retirent dans la forêt, quelle en serait l'utilité ? Nous ne voulons pas de cela. Qu'on la jette dans le Gange, nous n'en avons pas besoin. Cette renonciation prêchée par les Hindous, tout le monde en a besoin. Le genre de renonciation prêchée par les Hindous est l'unique secret de la réussite. Aucun héros ne peut se distinguer s'il n'est un homme de renonciation; aucun poète ne peut vous donner quelque poésie que ce soit s'il n'est un homme de renonciation. Vous allez parler de Byron qui a été conduit hors d'Angleterre parce qu'on le considérait comme un homme très immoral. Le Vedanta dit que même Byron doit son génie à sa renonciation. C'est une bien étrange idée de la renonciation que celle que Rama est en train de vous donner. Washington était un homme de renonciation. S'il n'avait pas eu de renonciation, il n'aurait pas pu être victorieux au combat. C'est très étrange. Ne voyez-vous pas que tout héros, qu'il soit Napoléon Bonaparte, Washington, Wellington, Alexandre, César ou un autre, pour vaincre, pour pouvoir être le maître des nations, pour pouvoir diriger toutes les armées, doit se garder lui-même au-dessus du monde, au-dessus de tout attachement. Son mental ne doit pas être perturbé, son mental doit être en paix, tranquille, calme et il ne doit avoir qu'un un seul point autour duquel toutes ses énergies se concentrent. Il ne doit pas être perturbé par d'autres circonstances. Et qu'est-ce que cela veut dire ? Cela signifie, en quelque sorte, renoncer à tous les autres objets. Plus un homme connaît cette renonciation, meilleur il est, plus il est supérieur. Napoléon arrive sur le champ de bataille, et par un seul mot : "Halte", il arrête des milliers d'hommes venus pour le battre. Comment est-ce possible ? D'où vient toute cette puissance ? Cette puissance vient de l'être de Napoléon perdu dans le véritable Soi réel, dans la Divinité au-dedans, dans le réel Atman. Cette puissance vient de là. Il peut en être conscient ou non. Il se tient au-dessus du corps, au-dessus du mental, au-dessus de tout, le monde n'existe pas pour lui. De la même manière le très grand génie, Sir Isaac Newton, pour enrichir le monde de sa philosophie et de sa science, doit pratiquement réaliser cette renonciation. Il s'élève au-dessus du corps, du mental et de tout. Il est assis dans la maison, mais la maison n'existe pas pour lui; les amis n'existent pas pour lui. Quel état d'abstraction ! Les gens disent qu'il ne fait rien, mais lorsque vous dites qu'il ne fait rien, c'est là qu'il est à son meilleur niveau. Il est apparemment à l'arrêt, il a renoncé à tout; mais il est à son meilleur niveau. Ces gens, ces héros, ces grands hommes de génie trébuchent inconsciemment dans la renonciation. Maintenant la vérité qu'ils mettent inconsciemment en pratique et par laquelle ils s'élèvent et se distinguent, c'est l'objet de la Philosophie Hindoue de vous l'exposer de manière systématique. L'objet de la Philosophie Hindoue est de vous y amener de la manière convenable, d'en faire une science et de vous expliquer les lois, les règles et les moyens qui vous y conduisent.
Les Hindous décrivent cette renonciation comme Jnana, qui veut dire connaissance, ce qui veut dire que renonciation et connaissance sont une seule et même chose. Le mot renonciation est synonyme de connaissance, mais pas votre connaissance établie, pas la connaissance des objets matériels. Oh oui, celle-là aussi vous aide beaucoup, mais çà n'est pas la véritable connaissance. Elle ne peut à elle seule vous apporter quelque paix que ce soit. La connaissance qui est synonyme de renonciation est la connaissance de la Vérité, la connaissance de l'Atman réel, la connaissance de ce que vous êtes. Maintenant la connaissance de ce que vous êtes peut vous être transmise intellectuellement. Cela suffira-t-il ? Jusqu'à un certain point oui, mais pas complètement. Pour que vous puissiez devenir un Jnani, pour que vous puissiez être libéré, alors même que vous êtes dans cette vie, pour que le vaste monde puisse devenir pour vous un paradis, vous devrez réaliser cette connaissance divine, la connaissance que vous êtes Dieu, que vous êtes le principe Divin, que vous êtes la suprême impersonnelle énergie, force, ou tout nom qu'il vous plaira de lui donner, que vous êtes ce Suprême Dieu. Cette connaissance acquise non seulement au moyen de l'intellect mais par le langage du sentiment, cette connaissance mise dans votre action, qui s'infiltre dans votre sang, qui court dans vos veines, qui bat avec votre pouls, une fois instillée en vous et creusée en vous; peut faire de vous un Jivan-mukta. Cette connaissance est renonciation. Obtenez cette connaissance et vous serez un homme de renonciation.
Se retirer dans la forêt n'est qu'un moyen pour une fin; c'est comme d'aller à l'université. A l'université nous acquérons de la connaissance, mais il n'est jamais entendu que nous devions y rester à jamais. De même pour acquérir cette connaissance vous pouvez vous retirer dans la forêt pendant un temps, mais la philosophie du Vedanta ne prêche jamais que le fait de se retirer dans la forêt constitue de la renonciation. La renonciation n'a rien à voir avec l'endroit où vous vous trouvez, avec votre position ou votre travail corporel; elle n'a rien à voir avec çà. La renonciation vous met simplement à votre meilleur niveau, elle vous place sur un terrain qui vous est favorable. La renonciation accroît simplement vos pouvoirs, multiplie vos énergies, renforce votre force et fait de vous un dieu.. Elle fait disparaître tout votre chagrin; elle fait disparaître toute votre angoisse et toute votre crainte. Vous devenez courageux et heureux.
Comment un homme marié peut-il réaliser cette renonciation ? Si le mari et la femme s'accordent pour s'apporter l'un l'autre du plaisir, l'affaire peut être entendue aujourd'hui même. Toutes les Bibles ne peuvent faire que peu de bien à moins que les femmes et les maris n'entreprennent d'être les sauveurs ou les Christs les uns des autres. Voyez. Quand les gens se rendent à des discours religieux, on leur dit de renoncer à tout, de considérer leur propriété et leur corps comme ceux de Dieu, de ne pas se considérer comme le corps, mais comme la Divinité; on leur prêche de cette manière. Ils reçoivent un peu de connaissance. Mais qu'arrive-t-il quand ils retournent chez eux ? La femme arrive et dit : "Mr untel, je veux une robe longue.", et il dit qu'il n'a pas l'argent. Qu'est-ce que cela veut dire ? Arrive un enfant qui dit : "Papa, oh cher papa, Entre." . Oh, mon garçon, ma femme, ma fille, ma soeur, commencent à parler de cette manière.
La même fille, la même soeur, la même propriété, la même maison et la même famille, tous sont tournés vers Dieu à l'église; quand ils arrivent à la maison, tout est repris à Dieu, çà devient "mien, mien". Cà n'est plus à Dieu. Ce sentiment passager momentané qui rattrape le mental : "Ô Dieu, je suis Tien, je suis Tien, tout est Tien, je suis Tien, tout à Toi", ce sentiment disparaît d'un seul coup lorsqu'on voit les visages de la femme et des enfants.
Vous voyez que progrès spirituel et vie de famille comme ils existent à présent se contredisent l'un l'autre; ils sont en conflit. Ce qui est fait à l'église est défait à la maison, peut-être plus que défait. C'est exactement la même chose qu'avec Pénélope. Elle avait l'habitude d'enrouler le fil toute la journée et lorsque le soir venait elle avait l'habitude de dérouler tout ce qu'elle avait enroulé. Vous enroulez de même tous votre progrès spirituel dans les églises mais tous vos sermons et toutes vos prières sont tous défaits, déroulés à la maison. Si les choses continuent ainsi, il n'y a aucun espoir. Si vous ne jouez pas un tour à Dieu et si vous ne voulez pas faire de vos prières une moquerie, vous devrez vous occuper de la chose de la manière convenable. Vous devrez enlever la cause qui retarde votre évolution spirituelle; vous devrez corriger les choses à la maison. Toute femme devra devenir le Christ de son mari et tout mari devra devenir le sauveur de sa femme. Les gens disent : "Oh, je t'aime, je t'aime." Quelle hypocrisie ! Si vous aimiez vraiment votre femme ou votre mari, vous devriez être capable de sacrifier quelque chose pour elle ou pour lui. Si vous l'aimiez vraiment, vous devriez sacrifier quelque chose pour lui ou pour elle, mais le faites-vous ? Non, non. La femme veut posséder le mari et le mari veut que la femme lui appartienne, comme si elle était un objet insensible qui pouvait lui appartenir, qui pouvait être sa propriété. L'un veut rendre l'autre dépendant. Si vous vous aimez vraiment, vous devez essayer de faire progresser le bien-être l'un de l'autre. Le faites-vous vraiment ? Vous le pensez, mais vous vous trompez dans votre manière de penser. Frère, encourager les désirs sensuels de la femme ou du mari n'est pas lui apporter du bonheur, çà n'est pas lui apporter du bonheur réel, pas du tout. Si c'était la seule manière de créer du bonheur, alors toutes les familles connaîtraient le bonheur. Mais est-ce le cas ? Les familles sont-elles heureuses ? Par une sur des milliers. Pourquoi ne doivent-elles pas être heureuses ? Parce qu'elle ne savent pas comment faire progresser le bonheur l'un de l'autre et contribuer au bien-être l'un de l'autre. Elles ne le savent pas. Elle pensent que satisfaire uniquement les désirs animaux c'est faire progresser le bonheur. Choyer la vanité l'un de l'autre ne fait aucun bien réel. Quelqu'un dit : "Aimer, c'est faire un accord avec le chagrin." Mais y a-t-il quelque chose de mauvais dans l'amour qui cause le chagrin ? Non, il y a quelque chose de mauvais dans l'usage que vous faites de l'amour qui ,avec lui, vous apporte le chagrin .
Dans l'une des Ecritures indiennes, il y a l'histoire de Krishna, le fameux Dieu de l'Inde, le Christ de l'Inde, qui était sur le point d'être dévoré par un grand démon. Il prit une dague dans la main. Il fut dévoré et avalé. Se trouvant dans l'estomac du dragon, il perça le coeur du dragon; le coeur se brisa, le dragon saigna à mort et le Seigneur Krishna sortit. C'est exactement le cas. Qu'est-ce que l'amour ? L'amour est Krishna; cela veut dire que l'amour est Dieu. L'amour est Dieu et il entre dans le coeur, il entre dans le mental intérieur de l'homme de désirs sensuels. Il entre dans le coeur et juste quand il a trouvé un siège, quand il a une place dans chaque coin du coeur, il porte un coup, et quel en est le résultat ? Le coeur se brise; les coeurs se brisent. L'angoisse et le chagrin, voilà le résultat; les pleurs et les grincements de dents arrivent dans tous les cas d'amour profane ! C'est comme çà. C'est ce qui arrive. C'est la Loi. Attachez vous à n'importe quel objet matériel, commencez à aimer un objet matériel pour lui-même, et là le Dieu Krishna entre en vous et vous poignarde. Le coeur se brise, vous êtes accablé de chagrin et vous murmurez et pleurez : "Oh, cet amour est très cruel, il m'a ruiné."
Il y a une Loi selon laquelle toute personne en ce monde qui s'attache à une personnalité ou à un objet matériel devra souffrir; ou cet ami ou cet objet lui sera pris, ou l'un d'eux mourra, ou il y aura une rupture entre eux. C'est une Loi inévitable. N'écoutez pas mollement; que cela s'enfonce profondément en votre coeur, que cela pénètre votre mental. A chaque fois qu'un homme s'attache à un objet matériel, à chaque fois qu'une personne commence à aimer un objet pour lui-même, à chaque fois qu'un homme essaie de rechercher le bonheur dans cet objet, il sera trompé, il se retrouvera seulement dupe des sens.. Vous ne pouvez pas trouver de bonheur ni de plaisir en vous attachant aux objets matériels. C'est la Loi. Tous vos attachements matériels se termineront en bris de coeur, rien d'autre. N'ayez pas confiance dans le puissant dollar, ayez confiance en Dieu. N'ayez pas confiance en cet objet-ci ou en celui-là, ayez confiance en Dieu, ayez confiance entre votre Atman ou Soi. Tous les attachements matériels apportent avec eux la souffrance, parce que tout attachement est idolâtrie. On fait de belles images, de belles statues. Tous ces corps sont aussi des images, des idoles, ce sont des statues, des photos ou des portraits? Lorsque vous commencez à aimer une photo pour elle-même et que vous ignorez les personnes qu'elle représente, n'adorez-vous pas une idole ? Supposez que vous ayez la photo de l'un de vos amis et que vous la gardiez avec vous, que vous l'aimiez, que vous la couvriez de caresses, lui accordiez toute votre affection, et cela tant que, lorsque l'homme dont c'est la photo entre dans votre maison, vous ne faites pas attention à lui et vous lui faites affront. Est-ce bien, est-ce bien ? Cet ami va-t-il vous laisser sa photo ? Non, non. Il vous avait donné sa photo pour que vous puissiez vous souvenir de lui, il ne vous avait pas donné sa photo pour que vous puissiez l'oublier. La photo n'aurait pas du être objet d'adoration; c'était de l'idolâtrie que d'aimer la photo pour elle-même. Vous devez aimer Dieu. Vous devez aimer le maître, le propriétaire de cette photo. De la même manière tous les objets de ce monde ne sont que des photos, des emblèmes de Dieu.. Maris et femmes tombent en proie aux photos; ils tombent en proie à l'idolâtrie et deviennent esclaves des images. Votre Bible vous dit que vous ne devez pas dresser d'idoles ou d'images pour Dieu et que vous ne devez pas pratiquer l'idolâtrie. Par le mot 'idolâtrie', il n''a pas été entendu que vous ne deviez pas adorer ces idoles; cela signifiait qu'elles étaient des idoles vivantes. N'oubliez pas l'original pour l'idole, telle était la signification.
Dans l'un des cimetières de l'Inde, Rama a vu une inscription sur une tombe qui disait ceci :
Cela avait été écrit par une femme. Elle idolâtrait cet enfant.. Elle avait commencé à attacher plus d'importance à l'enfant qu'à l'original, à la réalité dont l'enfant n'était qu'une image, et l'enfant devait être enlevé. C'est la Loi, c'est la règle. Si vous faites bon usage des photos, elles resteront avec vous; faites en mauvais usage et il y aura rupture, chagrin, angoisse et peur. Faites en bon usage, vous pourrez garder les photos avec vous. Mais ce n'est que lorsque nous aimons l'original plus, plus que sa photo que nous pouvons garder la photo avec nous, sinon jamais. C'est la Loi. C'est la voie de la renonciation.
C'est de cette manière que la renonciation devrait être pratiquée dans chaque maison.
Nous allons l'expliquer plus complètement. Ecoutez. Vous êtes ici un homme ou une femme, une lady ou un gentleman, une déesse ou un dieu. Là se trouve l'objet de votre amour. Qu'est-ce qui vous charme, qui vous fascine, qui vous attire ? Est-ce son corps, est-ce sa peau, ses yeux, son nez, ses oreilles, etc. ? Soyez plus rationnels et plus raisonnables que les poètes. Ce ne sont pas eux qui vous attirent. S'ils étaient les objets de votre amour, s'il y avait en eux quelque charme, lorsque le corps est mort ils devraient alors quand même être attrayants. Lorsque la personne meurt, même dans cet état vous devriez être attirés par le corps; mais vous ne l'êtes pas. Alors où se trouve le charme ? Qui a causé tout ce charme et toute cette fascination ? C'est l'Esprit, c'est la Vie à l'intérieur, c'est le Pouvoir au-dedans, l'Atman au-dedans, rien d'autre. C'est le Dieu au-dedans qui vous parle à travers les yeux de tout le monde; le Dieu au-dedans a le corps pour photo, pour portrait ou pour vêtement. N'aimez pas le vêtement plus que la personne, plus que la Réalité à l'intérieur, qui porte le vêtement. Réfléchissez et vous verrez.
Il y a des personnes plus attrayantes que d'autres, qui ont plus de grâce en elles. Vous pardonnerez Rama de parler d'un sujet dont il n'est pas coutume de parler. C'est une chose étrange que nous n'écoutions pas les choses qui nous intéressent le plus au fond de notre coeur. Cà n'est pas la coutume habituelle de parler de ce sujet. Mais comme c'est le plus important, qu'il vous concerne vraiment et que les autres ne parlent pas de ce sujet, pour cette raison même Rama va en parler.
Bien, c'est la grâce, et d'où vient la grâce ? Qu'est-ce que la grâce, mouvement et activité ? Qu'est-ce que c'est ? Est-ce du aux yeux, aux oreilles ou au nez ? Non, cela apparaît dans les yeux, dans les oreilles, etc. Vous avez peut-être entendu parler de Cléopâtre, cette fille égyptienne, Cléopâtre cette fille noire africaine. Elle a fasciné cet empereur, Marc-Antoine, elle l'a charmé, envoûté. C'était par la grâce. La grâce vient de la Divinité en vous et de rien d'autre. Elle est activité. Et à quoi est due cette activité, cette énergie ou ce mouvement ? Ecoutez. Vous pouvez grimper sur des collines, escalader des montagnes escarpées, vous pouvez aller de place en place, vous pouvez aller partout où vous voulez, mais lorsque le corps meurt, que devient-il d'elle ? Quand le corps meurt, l'activité, le Dieu en vous, qui pouvait le lever jusqu'à de telles hauteurs, n'aide plus de la même manière qu'avant. Qui alors se trouve dans le corps qui fait bouger le muscles, qui fait pousser les cheveux, qui fait circuler le sang dans vos vaisseaux sanguins ? Qu'est-ce que c'est ? Qu'est-ce qui donne tout le mouvement, l'énergie et l'activité aux organes du corps ? Qu'est-ce que c'est ? C'est l'unique Pouvoir Universel, l'unique Divinité Universelle, l'unique Dieu Universel et Cela vous l'êtes. L'unique Pouvoir Universel, l'unique Dieu Universel que vous êtes en réalité est l'Atman. Quand un homme meurt, quelques hommes doivent le porter au cimetière ou au crematorium; et quand il était vivant, qu'est-ce qui levait ce poids pesant tant de kilos jusqu'à de telles hauteurs, jusqu'à de telles montagnes ? C'est quelque chose d'invisible, d'indescriptible, mais c'est là. C'est la Divinité en vous, c'est le Dieu en tous, et c'est ce Dieu qui donne à tout activité et pouvoir; c'est ce Dieu auquel est due la grâce dans les mouvements de toute personne. Quand un homme est endormi, ses yeux ne voient pas, ses yeux sont là, mais il ne voit pas; ses oreilles sont là mais il n'entend pas. Pourquoi ? Parce que cette Divinité ou cet Atman au-dedans n'aide pas de la même manière qu'il le faisait avant. C'est le Dieu au-dedans qui voit par les yeux; c'est le Dieu au-dedans qui fait entendre les oreilles; c'est le Dieu au-dedans qui fait sentir le nez; et c'est le Dieu au-dedans qui donne l'énergie aux muscles. C'est le Dieu au-dedans qui est l'essence, ou la quintessence de toute la grâce apparente. C'est le Dieu au-dedans. Souvenez-vous de cela. Notez cela. Qui vous fait face, qui vous regarde droit dans les yeux lorsque vous regardez une personne ? C'est Dieu au-dedans. Les yeux, la peau, les oreilles extérieures, etc. ne sont que l'habit; ils ne sont que le vêtement extérieur, rien d'autre.
De nos jours, quand les gens de ce monde aiment et désirent des objets, ils commencent à aimer la robe, le vêtement plus que la Réalité au-dedans qui brille au travers de cette robe ou de ce vêtement. Ainsi ils idolâtrent et adorent le vêtement, la robe, l'image plus que la Réalité, plus que l'Original, plus que la Vérité au-dedans. Ainsi ces gens souffrent les mauvaises conséquences de ce péché. C'est ainsi. Elevez-vous au-dessus de cela; élevez-vous au-dessus. Que toute femme et tout mari essaie de voir le Dieu au-dedans de l'autre, voyez le Dieu au-dedans; adorez le Dieu au-dedans.
Tout pour vous doit devenir Divin. Au lieu que la femme soit une large porte béante sur l'enfer, elle devrait être, pour ainsi dire, le miroir à travers lequel le mari pourrait voir Dieu. Le mari devrait être le miroir dans lequel la femme pourrait voir Dieu, au lieu d'être une porte grande ouverte sur l'enfer.
Comment une femme ou un mari peut-il élever son compagnon ou sa compagne jusqu'à cette réalisation, jusqu'à cette Divinité, jusqu'à cette concentration védantique de toutes les énergies ? Comment peuvent-ils y parvenir ?
Si une femme doit être le sauveur de son mari, elle doit d'abord le sauver de toutes les contaminations extérieures. S'il n'est pas marié, il est exposé à devenir la victime de toutes sortes de tentations. Il est comme un bateau sans gouvernail à la merci de tous les vents et de toutes les tempêtes, peu importe de quelle direction ils soufflent. Aussi longtemps qu'un homme n'est pas marié, un homme sans connaissance divine, aussi longtemps qu'il n'est pas marié, il doit vaincre toutes sortes de contaminations venant de toutes les directions, et la femme est là en tout premier lieu pour le sauver de ces tentations. Mais que se passe-t-il de nos jours ? Les femmes ordinaires ne sauvent pas leurs maris de ces tentations mais elles deviennent elles-mêmes un lourd fardeau sur leurs épaules. C'est exactement comme un homme qui donne tous ses dollars et achète un gros billet avec tous ces dollars. Il s'est débarrassé du fardeau d'autres tentations mais maintenant cette dépendance pèse plus lourd que toutes l'humiliation précédente. Il n'est pas sujet aux genres de tentations précédentes mais cette unique tentation ou humiliation est suffisante pour lui.
C'est exactement la meme chose que dans le cas du cheval venu vers l'homme pour être sauvé. Vous savez qu'il fut un temps où l'homme vivait aussi dans les jungles. Le cheval vivait aussi dans les jungles; le chevreuil et les cerfs vivaient aussi dans les jungles comme ils le font de nos jours. Un cheval fut un jour rossé dans un combat avec un cerf. Le cerf le poignarda de ces bois. Le cheval vint vers l'homme pour obtenir de l'aide. L'homme dit : "D'accord, je vais t'aider. J'ai des flèches avec moi. Prends-moi sur ton dos et je vais aller tuer tes ennemis." L'homme monta sur le dos du cheval, se rendit dans la forêt et tua le cerf. Ils revinrent victorieux. Le cheval était très heureux.. Le cheval voulait maintenant s'en aller. Le cheval remercia l'homme et dit : "Cher monsieur, je vous remercie. Je vais maintenant vous quitter." L'homme se leva et dit : "Oh cheval, cheval, où veux-tu aller ? Maintenant que je sais à quel point tu peux être utile, je ne vais pas te laisser partir. Tu dois être mon serviteur, tu dois devenir mon esclave." Le cheval avait été sauvé des cerfs, du chevreuil et des autres bêtes de la forêt, mais il avait perdu sa liberté; et l'esclavage fut le résultat de sa réussite extérieure qui ne contrebalançait pas la perte de sa liberté.
Ainsi en est-il avec l'homme. Après son mariage il est sauvé de maintes tentations, mais l'unique tentation, l'esclavage ou la dépendance à laquelle il est réduit par rapport à sa femme est tout à fait semblable au traitement que le cheval avait reçu quand il était aux mains de l'homme.
Comment la femme peut-elle devenir le sauveur du mari ? Elle le sauve de quelques tentations; c'est bien et bon, pour ce qui est de cela, très bien. L'objectif suivant maintenant est qu'elle ne doit pas asservir son mari. (Les Américains disent qu'ils ont conquis les Philippins, mais ils seront réduits en esclavage s'ils ne font pas attention). Comment cela peut-il se faire ? Une femme ne devrait pas essayer d'asservir son mari, et son mari ne devrait pas la rendre dépendante. C'est maintenant la prochaine étape. Si l'on y parvient, il y a tout espoir, sinon aucun. C'est un point que l'on porte ou que l'on a rarement porté à votre attention, mais c'est un fait. Vous savez que Christ a été accepté comme Sauveur de l'humanité, et on a dit qu'il sauverait l'univers entier, qu'il enlèverait tout péché et qu'il amènerait le Royaume des Cieux sur la terre. Mais malgré toutes vos Bibles, Corans et Vedas, en dépit de tous, vous voyez le monde exactement aussi irréligieux qu'avant. Quelle en est la cause ? C'est parce que la véritable cause du mal n'est pas éradiquée; la vraie difficulté se trouve dans vos cercles familiaux. A moins que la femme n'entreprenne de faire un bien réel au mari et que le mari n'entreprenne de faire progresser le bien-être de la femme, la religion ne pourra jamais prospérer; il n'y aura aucun espoir pour la religion.
Vous savez que cette époque est celle de la vapeur et de l'électricité. La religion doit faire ses paquets et partir. Ô Chrétiens, Ô Hindous, Ô Mahométans, si vous voulez vraiment que la misère de ce monde soit éradiquée, si vous voulez que les souffrances de l'humanité soient enlevées, vous devez vous occuper de ceci : vous devez établir la relation matrimoniale en termes convenables, vous devez instiller dans le coeur de chaque femme et de chaque homme que c'est un devoir de prouver le Christ à sa femme ou à son mari. Il nous revient de le faire; c'est notre devoir impérieux de prouver le Christ. Et comment le faire ? Cà peut être fait si la femme ne veut pas faire de son mari un esclave et si le mari ne veut pas rendre la femme dépendante de lui. Libérez. Libérez tout le monde de vous, et vous serez libre. C'est la Loi. "Action et réaction sont égales et opposées". Rendez la dépendante de vous, faites en votre esclave et vous serez aussi esclave. Oh, c'est un discours bien terrible. La vérité est toujours désagréable, terrible. Christ a enseigné cette Vérité, et il a été persécuté et crucifié. Socrate est venu et on lui a donné la ciguë. Les gens n'acceptent jamais la Vérité de bon coeur. Cela semble une affirmation terrible, mais c'est ainsi. Notez le.
Un homme a une corde autour du cou d'un boeuf attachée aux cornes du boeuf et il tient l'autre bout de la corde dans sa main. Il pense que le boeuf est son serviteur, son esclave; mais il est tout autant l'esclave du boeuf que le boeuf est son esclave. Quelle raison a-t-il de dire que le boeuf lui appartient ? Parce que le boeuf ne peut pas le quitter. Notez seulement maintenant, si la seule raison est que le boeuf ne peut pas le quitter, nous disons qu'il ne peut pas non plus quitter le boeuf. Le boeuf ne peut pas le quitter parce qu'il ne peut pas quitter le boeuf. S'il pouvait quitter le boeuf, le boeuf n'aurait pas été son esclave. C'est la Loi.
Ne voyez-vous pas que toutes les familles souffrent ? N'est-ce pas un fait ? N'est-ce pas un fait que la plupart de toutes les familles du monde, en Europe, en Amérique, en Inde, au Japon ou ailleurs, souffrent ? Elles disent : "Happy home, happy home". Quelle hypocrisie ! Quel nom, un simple nom, un simple rêve ! Comment se fait-il que les gens souffrent et que les familles ne soient pas heureuses ? Et ne désirez-vous pas, du fond de votre coeur, que les foyers soient heureux ? Si vous désirez le bonheur, vous devez être honnête; ne faites pas une grande farce de votre chez-vous. Soyez honnêtes, soyez sincères, essayez de trouver la cause. Examinez, scrutez, investiguez, et vous verrez que la seule cause de la discorde et du désir d'harmonie des familles est qu'elles ne connaissent pas les lois de la nature et qu'elles sont ignorantes. Elles sont possédées par ce démon de l'ignorance. Elles ne savent pas ce qu'est le plan de la nature, suivant quelle ligne se fait le cours de l'évolution. Elles ne le savent pas. Rama vous dit que la ligne le long de laquelle se fait l'évolution et le long de laquelle toute cette nature travaille est que chacun et tous doivent, petit à petit, par lents degrés, se rapprocher de plus en plus de la réalisation de la Divinité en eux. C'est le cours, c'est la ligne le long de laquelle tous les phénomènes du monde se meuvent. Tout le monde doit réaliser le Dieu en lui; tout le monde doit être l'Atman parfait, la Divinité parfaite en réalisant la Divinité au-dedans. Toute cette lutte pour l'existence est due au fait qu'ils ne réalisent pas cette vérité.
Rendez vos relations avec votre femme ou votre mari telles que le progrès puisse se faire sur la bonne ligne, que vous puissiez travailler avec le plan de la nature. Le plan de la nature est liberté, liberté, liberté. Rendez votre femme libre de vous et vous serez libre d'elle. Qu'est-ce que cela veut dire ? Cela veut-il dire que tous les liens doivent être rompus immédiatement, tous coupés d'un seul coup, tranchés comme le Noeud Gordien ? Est-ce que çà veut dire cela ? Cela veut-il dire que tout homme doit être libre en ce monde et que toute femme doivent être complètement libre ? Non, pas du tout. La liberté ne peut être obtenue de cette manière, qui est de l'esclavage, de l'asservissement. Par rendre le compagnon ou la compagne "libre", on entend que vous devez lui faire croire et avoir confiance non pas dans votre corps mais dans le Dieu en vous. Quand elle vous aime ou que vous l'aimez, vous aimez le Dieu en elle et vous lui faites aimer le Dieu en vous. Ils disent tous qu'ils croient en Jésus Christ. Rama dit que vous devez croire en vos femmes et en vos maris. Rama dit : "Ne croyez pas dans le morceau de chair de votre compagnon ou de votre compagne, croyez en la Divinité à l'intérieur." Vous devez regarder cette chair et cette peau exétieures comme un voile qui devient transparent et, par-delà le voile, vous voyez le Dieu au-dedans.
Soyons comme un oiseau, qui vole un instant au-dessus d'une petite branche qui balance. Il sent qu'elle se courbe mais il chante sans peur, sachant qu'il a des ailes. La branche balance, en haut puis en bas, l'oiseau n'est pas effrayé; car même s'il était assis sur la branche, il est pour ainsi dire sur ses ailes. L'oiseau sait qu'il n'a pas confiance dans la branche mais dans ses propres ailes. C'est ainsi qu'il faut faire. Sa confiance ne se trouve pas dans la branche sur laquelle il est assis; il dépend de ses ailes.
De même où que vous puissiez être, de quelque manière que vous puissiez être attaché à votre femme ou à votre enfant, n'y restez pas, mettez votre coeur là-dessus. Mettez votre coeur avec Dieu, mettez votre coeur sur la Divinité en vous; c'est la voie. Comportez-vous vous-même de cette manière et faites que votre femme et vos enfants se conduisent de la même manière. Vous serez libre d'eux, ils seront libres de vous. Aucune dépendance; l'indépendance, la liberté ! Chaque américain peut ainsi être rendu libre.
Voici maintenant la partie la plus intéressante de la conférence.
On pouvait voir quelque part une très belle photo. Dans ce portait ou cette photo, il y avait une voiture magnifique. Sur la voiture il y avait des coussins et des oreillers splendides, royaux. Une reine charmante, une très belle femme était étendue dans la voiture; les enfants se tenaient sur un côté de la voiture et le roi était assis sur une chaise. C'était une photo magnifique; elle était charmante, elle était vraiment splendide. La reine était très malade, sur le point de mourir; et son mari, le roi, versait des larmes, et son fils et sa fille pleuraient. C'était une photo magnifique. Voudriez-vous posséder cette photo ? Oh bien sûr, chacun d'entre vous. Si vous aviez vu cette photo, vous l'auriez achetée, elle était si jolie. Pourquoi voudriez-vous posséder cette photo ? Il y avait un charme autour d'elle qui vous aurait envoûté, mais auriez-vous aimé être cette femme mourante ? Répondez seulement. Auriez-vous aimé être cette reine ? Elle était très riche, mais elle était sur le point de mourir. Et auriez-vous aimé être ce mari qui pleurait ou ces enfants qui versaient des larmes ? Non.
Le Vedanta vous demande de vivre dans vos familles, de vivre dans vos foyers dans la position de Dieu, de vivre dans vos maisons comme un Témoin, comme un Dieu impersonnel, non attaché, en rien impliqué ou empêtré. Gardez toujours votre mental au repos, toujours détaché, gardez votre coeur et votre mental fixés sur la Divinité au-dedans, et regardez toutes les affaires familiales de la même manière que vous auriez regardé cette photo. Vous savez que lorsque vous la regardez comme un témoin, elle est source de plaisir; quand vous vous y impliquez, elle est source de malheur. Si vous vous empêtrez dans les phénomènes de ce monde, vous serez dans une triste situation. Lorsque nous le regardons d'un point de vue impersonnel, comme un témoin, nous en jouissons, il est si beau pour nous. De la même manière réalisez la Divinité au-dedans. Ecoutez toutes les conférences de Rama et, par une progression graduelle, vous serez convaincus. Rama garantit que quiconque en ce monde écoute tous les discours de Rama verra ses doutes disparaître et sera sur d'arriver à la conviction de sa propre Divinité. Acquérez d'abord une ferme conviction en votre Divinité. Obtenez cela, et alors par le procédé qui va être donné, par les méthodes que l'on va dire, centrez-vous dans cette Divinité. Devenez-La, réalisez que vous êtes Dieu, éternel et tout-puissant. "Je suis le même, le même." Réalisez cela, réalisez cela, et regardez tous ces soucis familiaux et toutes ces affaires comme s'ils étaient cette photo, comme si vous n'étiez pas concerné du tout. Cela semble paradoxal et contradictoire en soi. Les gens disent que s'ils ne s'empêtraient pas dans ces affaires ils ne pourraient faire aucun progrès.. Oh, vous avez tort. Au moment où vous vous empêtrez dans ces affaires, vous cessez de faire des progrès. Quand vous écrivez, l'écriture se forme de manière impersonnelle. A cet instant votre égoïsme, votre petit soi, votre faux ego est complètement absent; le travail se fait automatiquement, mécaniquement. C'est une sorte d'action réflexe, la main écrit d'elle-même. Pourquoi ? Parce que vous n'y imposez pas votre petit soi, votre ego égoïste. Au moment même où vous commencez à réfléchir en votre mental : "Oh, j'écris de manière splendide, je fais çà merveilleusement", vous glissez, votre stylo glisse.
Nous voyons ainsi que le travail ne se fait que lorsque nous nous débarrassons du petit ego égoïste. Le meilleur travail est le travail fait de manière impersonnelle. Renonciation signifie se débarrasser du petit ego égoïste, se débarrasser de cette fausse idée de soi. Le Soleil brille. Le Soleil n'a aucunement l'idée qu'il travaille, mais comme le soleil est impersonnel, il est vraiment charmant et attrayant. Les rivières coulent; il n'y a aucun petit ego personnel dans leur cours mais le travail est fait. La lampe brûle, mais çà n'est pas l'ego personnel - "Je suis grande, je brûle, je répands la lumière" - qui fait la combustion. Les fleurs s'épanouissent et envoient un doux parfum tout autour, mais elles n'ont aucunement l' idée d'être très douces, d'être très bonnes.
Que votre travail soit de même impersonnel, que votre travail soit libre de la souillure de l'égoïsme; que votre travail soit exactement comme le travail des étoiles et du soleil; que votre travail soit comme celui de la lune. Alors seulement votre travail pourra réussir. Alors seulement vous pourrez tout faire en ce monde. Tous les héros, tous les hommes de génie avaient ce secret, ils possédaient ce passe-partout. Ils se jetaient dans un était d'impersonnalité, et alors seulement leur travail pouvait être prospère. C'est la règle. Abandonnez l'idée fausse que sans vous impliquer dans la chose vous ne prospérerez jamais. Vous avez tort de croire cela.
La Loi est qu'un homme doit être au repos, en paix, non perturbé, et que le corps doit toujours être en mouvement; le mental assujetti aux Lois de la statique et le corps assujetti aux Lois de la dynamique; le corps au travail et le Soi interne toujours au repos. C'est la Loi. Soyez libre. Laissez les choses être aussi vraies et aussi douces que le paysage qui se trouve sous vos yeux. Le paysage se trouve sous vos yeux de amnière vraie, entière mais combien douce ! Il n'alourdit pas les yeux.. Tout le paysage se trouve sous les yeux, mais les yeux sont libres, non alourdis. Que votre position dans les affaires familiales, dans votre famille ou dans votre vie profane soit exactement la même. Vous pouvez voir tous ces phénomènes et ne pas être impliqué, être libre; et cette liberté ne peut être atteinte que par la connaissance du Soi véritable, par la réalisation de la Vérité parfaite appelée Vedanta. Réalisez la véritable Divinité, et toutes les étoiles et toutes les planètes seront à vos ordres.
C'est votre véritable Soi; c'est ce que vous êtes. Réalisez cela et soyez libre. Réalisez cela et vous serez le maître de l'univers; réalisez cela et vous verrez toutes vos histoires de travail, toutes vos affaires se présenter d'elles-mêmes devant vous de la manière la plus souhaitable. Vous verrez le succès vous rechercher et vous n'aurez pas à rechercher le succès. Vous verrez que cette foi en la Divinité au-dedans, cette réalisation du Dieu au-dedans fera de l'univers entier votre esclave servile, fera de tout en ce monde votre subordonné. Vous verrez le succès et la prospérité vous rechercher et vous n'aurez pas à les rechercher. "Si la montagne ne vient pas à Mohammed, Mohammed ira à la montagne." Au moment même où vous cessez de rechercher le plaisir à partir de ces objets matériels et que vous devenez libre, que vous réalisez la Divinité en vous, vous n'avez pas besoin d'aller à Mohammed. Mohammed viendra à vous. C'est la Loi. C'est le secret, c'est le secret caché qui gouverne ce monde. Vous êtes ce principe. Réalisez cela, faites le réaliser à votre femme et à vos enfants. Soyez vous-mêmes libre et rendez-les libres. Là vous faites un paradis d'un véritable donjon, vous faites un paradis pour vous dans vos demeures, vous faites des foyers les plus querelleurs des foyers heureux. Il n'y a pas d'autre voie. Il n'y a pas d'autre voie. Il n'y a pas d'échappatoire à cette Loi inévitable, implacable. C'est ce qu'il faut faire, c'est le seul sésame; c'est le seul passe-partout qui déverrouille tous les trésors de ce monde. Si vous réalisez la Divinité en vous, vous serez libre. Aidez les autres à la réaliser.