L'un Infini sous formes de mesdames et messieurs,
Avant de commencer le sujet, nous devons dire quelques quelques mots sur le genre d'audience que le monde fournit habituellement.
Les gens n'écoutent pas d'ordinaire avec leurs proprs oreilles, mais avec les oreilles des autres. Ils ne voient pas avec leurs proprs yeux mais avec les yeux de leurs amis. Ils ne goûtent pas avec leur propre goût, mais avec le goût des autres. Comme c'est insensé ! Hommes du monde, faitres usage de vos propres oreilles, utilisez vos propres yeux en chaque occasion; vos propres oreilles et vos propres yeux ne sont pas là pour rien, ils sont là pou rêtre utilisés.
Rama passait un jour dans la rue. Un gentleman vint à sa rencontre et lui dit : "Que voulez-vous dire en portant cette robe ? Pourquoi portez-vous cette robe ? Pourquoi attirez-vous notre attention ?" Rama sourit et rit toujours. Si vous aimez la robe des moines indiens, Rama se réjouit de votre plaisir. Si cette robe vous remplit de bonne humeur et vous fait sourir, nous retirons du bonheur de vos sourires. Vos sourires sont nos sourires.
Mais soyez raisonnables s'il vous plaît. Si les journaux écrivent quelque chose de bien ou de mal sur quelqu'un, toute la communauté commence à ressentir de la même manière. Ils disent : les journaux disent ceci, les journaux disent cela. Qu'est-ce qui est à la base des journaux ? Jeunes hommes et jeunes femmes sont habituellement les reporters des journaux. Toute la substance ne vient pas de critiques érudits mais de reporters de quatrième zone, quelquefois de dixième zone. Si un homme, le maire, commence à dire des louanges de quelqu'un, si un homme que l'on regarde comme un grand homme commence à honorer une personne, tout le monde commence à se faire l'echo encore et encore de ce seul homme. Cà n'est pas de l'indépendance. L'indépendance et la liberté implique d'utiliser vos propres oreilles en tout occasion, d'utiliser vos propres yeux en toute occasion.
Rama a dit à l'homme qui lui a demandé pourquoi il portait cette robe : "Frère, frère, laissez Rama connaître la raison pour laquelle cette couleur ne doit pas être portée et pour laquelle un autre coulur doit l'être. Pourquoi Rama devrait-il porter du noir ou, disons, du blanc à la place de celle-ci ? La raison, s'il vous plaît ! Trouvez une faute, quelle faute trouvez-vous ?" Il n'a trouvé aucune faute. Il a dit : "Elle est tout à fait aussi confortable que la mienne. Ce vêtement vous protège du froid et de la chaleur, tout comme le mien. Cette couleur est tout aussi bonne qu'une autre, et le vêtement que vous portez doit avoir une couleur ou une autre. S'il est noir, il a une couleur; s'il est blanc, il a une couleur, s'il est rose, il a une couleur, il doit être d'une couleur ou d'une autre. Il ne peut pas ne pas être d'une couleur ou d'une autre."
Pensez maintenant à la faute que vous devez trouver à cette couleur ? Il n'a pas pu trouver de faute. Alors Rama lui a demandé d'être aimable avec lui-même, d'être aimable à ses propres yeux, d'être aimable à ses propres oreilles; d'utiliser ses propre yeux, d'utiliser ses propres oreilles, puis de juger; je jugez pas à partir de l'opinion d'autrui. Ne soyez pas hypnotisés par les opinions des autres, et plus un homme se tient au-dessus de la baiblesse qui consiste à se faire hypnotiser par les autres, plus il est libre.
Rama souhaite que vous assistiez à ces conférences au-travers de vos propres oreilles et de vos propres intellects. Formez vos propres jugements. Si vous assistez à ces conférences de manière convenable, Rama vous promet que vous en tirerez le plus grand bénéfice. Vous vous mettrez vous-mêmes au-dessus de toute angoisse et de toute crainte, au-dessus de tous les problèmes.
Vous savez que les gens disent que ce qu'ils veulent, c'est la richesse. Mais monsieur, que voulez-vous faire de la richesse ? Vous voulez la richesse pour le bonheur et pour rien d'autre, et la richesse n'apporte pas le bonheur. Voici quelque chose qui vous apportera le bonheur. Certains disent : nous voulons écouter des conférences de ce genre qui vont toucher nos coeurs, qui vons courir à travers nnos coeur en quelque sorte, nous voulons des conférences de ce genre qui vont produire un effet direct, instantané. Ne soyez pas comme les enfants. Montrez un dollar et un morceau de candy à un enfant. L'enfant prendra immédiatement le morceau de candy qui produit le doux effet immédiat. Il ne prendra pas cette pièce d'argent ou d'or. Ne soyez pas comme les enfants.
Les conférences et les discours produiront quelquefois un effet instantané. Elles sont comme du simple candy, rien en elles de constant, rien quen elles qui dure. Voici quelque chose qui produira sur vous l'influence la plus constante et la plus durable. Dans les universités et les collèges, les gens écoutent heure après heure les conférences des maîtres et des professeurs. Dans les universités, les progesseurs ne font preuve d'aucune habeté oratoire ni d'aucune observation des règles de la rhétorique. Les professeurs parlent habituellement à leurs élèves doucement, calmement, avec hésitation, mais les élèves doivent retenir chaque parole qui tombe de leurs lèvres, que le professeur ait le don ou non de produire un effet instantané, les élèves doivent retenir chaque parole qui tombe de ses lèvres.
De même Rama dit aujourd'hui au monde que le monde doit écouter ses paroles, exactement dans le même esprit dans lequel les étudiants du collège écoutent les paroles de leurs professeurs. Vous pouvez dire que ces paroles sont présomptueuses. Mais oui, le temps est venu où le ... (1)
L'Infini dans le Fini est le sujet de la discussion de ce soir. Il est très difficile de populariser la philosophie, il est très difficile en vérité de populariser la connaissance, mais Socrate dit, et les mots de Socrate sont parfaitement justes, "La connaissance est vertu". C'est cette idée qui gouvernera en fin de compte le genre humain. C'est la connaissance qui gouverne le genre humain. Les gens veulent une action toute faite, une action toute faite ne durera pas. Rama vous apporte la connaissance qui vous transformera en un pouvoir infini d'action. Il est très difficile de la populariser. Nous allons faire de notre mieux pour rendre le plus facile possible ce problème difficile et abstrus.
Nous commencerons avec la chose la plus minuscule que vous puissiez concevoir en ce monde, la chose la plus minuscule que vous puissiez ordinairement voir en ce monde, à savoir une graine de pavot; ou vous pouvez prendre un grain de moutarde, ou tout autre graine qu'il vous plaira, une petite graine. Elle est très petite. Tenez la devant vous dans la paume de la main. Qu'est-ce que la graine ? La graine est-elle ce que vous voyez devant vous, ou ce que vous sentez, ou ce que vous pesez, ou ce que vous touchez ? Est-ce la graine, cette toute petite chose ? Ou la graine est-elle quelque chose d'autre ?
Semez cette graine dans la terre, sous la terre. En un temps très court, la graine germe en une belle plante, une plante bourgeonnante, et sortant de cette graine originelle nous obtenons des milliers de graines en temps voulu. Semez ces milliers d'autres graines et nous obtenons des millions de graines du même genre. Qu'implique ce phénomène ? La graine original, la première graine avec laquelle nous avons commencé, où est-elle maintenant ?
Elle a péri dans le sol; elle est morte dans le sol; on ne peut la voir nulle part, mais de cette graine originelle nous avons obtenu qujourd'hui des quadrillions et des quintillons de graines du même genre. Quel potentialité infinie, quel pouvoir infini, quelle capacité infinie était dissimulée ou cachée ou latente dans la graine primitive et originalle avec laquelle nous avons commencé !
Maintenant la question est de nouveau posée. Qu'entendez-vous quand vous dites : 'voici une graine, voici une petite graine de pavot ou de moutarde', qu'entendez-vous par là ? Voulez-vous dire que le mot 'graine' signifie simplement la forme, la taille, le poids, l'odeur de la graine ? Non; non. Nous pourrions faire une graine artificielle qui aurait le même poids que la graine anthentique, qui aurait la même couleur que la graine authentique, qui aurait la même odeur que la graine authentique, qui aurait même le même goût que la graine authentique. Mais on ne pourrait pas vraiment appeler cette graine artificielle graine, on ne pourrait pas l'appeler graine anthentique réelle; elle serait seulement une poupée, un jouet d'enfant et non une graine. Nous voyons ainsi que le mot graine a une significaiton apparente ainsi qu'une signification réelle. La signification apparente du mot graine est la forme, la taille, le poids, propriétés que nous pouvons sentir avec nos sens, mais la signification réelle du mot graine est le pouvoir infini, la capacité infinie, la potentialité infinie latente dans la forme de la graine. Nous voyons là l'Infini dans le Fini. La potentialité Infinie, le pouvoir infini latent dans la forme ou la silhouette finie, et lae sens réel du mot graine est l'Infini à l'intérieur et non la forme extérieure ou externe, pas elle.
Maintenant, cette capacité infinie meurt-elle avec la mort de la forme ou de la silhouette ? La forme de la graine meurt dans la terre mais la graine réelle, pour ainsi dire, l'infini à l'intérieur, est-ce que cela meurt aussi ? Non, non, pas du tout. Comment l'infini peut-il mourir ? Cela ne meurt jamais. Nous prenons aujourd'hui la graine qui est, disons, le millième descendant de la première graine. Nous prenons cette graine. Nous semons de nouveau cette graine, nous la plantons de nouveau dans la terre, et vous verrez que de nouveau cette graine a obtenu ce même pouvoir infini de développement que celui qu'avait la première graine. Ce millionnième descendant de la graine originelle a obtenu la même capacité, la même potentionalité infinie qu'avait la graine originelle.
Nous voyons alors que le sens réel du mot graine, qui
est l'infini à l'intérieur, était le même
dans le cas de la graine originelle et qu'il est le même
en ce qui concerne le millièeme descendant de la première
graine. Et cette infini restera le même si l'on se réfère
au quitillonnième descendant de la graine primitive. Nous
voyons alors que l'infini au-dedans,la capacité ou le pouvoir
infini est inchangeable, immuable. Nous voyons encore que la graine
réelle, le pouvoir infini, la capacité infinie,
n'est pas détruite. La forme originelle de la graine a
péri, mais le pouvoir n'a pas péri. Le pouvoir réapparaît
unchangé, inaltéré, dans mille graines descendantes.
Le véritable infini ne meurt pas avec la mort du corps
de la graine, en quelque sorte, dira Rama, l'infini réel
dans la graine, pour ainsi dire, ne périt pas; il ne change
pas, il demeurer le même hier, aujourd'hui et à jamais.
En outre ce pouvoir infini d'expansion ou de développement
est le même dans les graines que nous prenons aujourd'hui
qu'il l'était dans la graine primitive. Il ne change pas,
il demeure le même hier, aujourd'hui, et pour à jamais.
En outre ce pouvoir infini d'expansion ou de développement
est le m$eme dans les graines que nous prenons aujourd'hui qu'il
l'éait dans la graine primitive, il n'augmente pas ne serait-ce
qu'un peu; il ne diminue pas du tout.
Nous voyons que la signification réelle du mot "graine",
dira Rama, l'esprit ou l'âme de la graine, ne s'accroît
pas; elle ne décroît pas. Pour résumer, la
graine réelle est la même hier, aujourd'hui et à
jamais. Elle est infinie, elle ne meurt pas quand la forme de
la graine ou le corps de la graine meurt, elle est indesctructible,
elle est inchangeable; il ne peut y avoir accroissement et il
ne peut y avoir diminution.
Vous excuserez Rama s'il y a répétition; Rama sait que la répétition est quelquefois nécessaire.
Les insectes microscopiques, vous pouvez les appeler des monades, le développement primitif du protoplasme, quelquefois appelé protozoaire. Savez-vous comment ils se développent ? Ils se développent par bissection comme cela est appelé par les naturalistes. Cette bissection se fait naturellement et nous pouvons la causer. Prenez une de ces minuscules monades, des minuscules petits insectes. Avec un scalpel très fin, très affiné, coupez-la ou divisez-la en deux moitiés égales. Que va-t-il en devenir ? Oh, c'est cruel d'agir ainsi, parce que si nous coupons en deux un homme, si nous perçons son corps avec un poignard et que nous le coupons en deux, il mourra. Alors si nous coupons en deux une monade, elle mourra aussi. Mais coupons la monade et elle ne meurt pas. Merveille des merveilles ! Coupez-la en deux, et elle devient deux, aussi grosses l'une que l'autre. Prenez ces deux-là et coupez-les; coupez encore en deux chacune d'elles et au lieu de leur mort vous aurez quatre monades vivantes avec la même force et la même énergie que la monade originelle. Vous en obtiendrez quatre. Coupez chacune de ces quatre en moitiés égales et au lieu de tuer les quatre vous les multiplierez en huit. Vous pouvez multiplier jusqu'au nombre que vous voulez. Vous pouvez accroître leur nombre autant que vous voulez. Comme c'est étrange, comme c'est étrange !
Vous voyez là devant vous la forme d'une monade, le corps d'une monade. Rama se sert d'un sens apparent du mot 'monade'. Le sens apparent est simplement le corps, la forme, la taille, le poids, la couleur, l'apparence. La monade apparente est celle-là mais la monade réelle est le pouvoir à l'intérieur, l'énergie à l'intérieur, la vie à l'intérieur, qui est la réelle monade. Tuez la monade apparente, détruisez la forme et la monade réelle ou l'âme, vous pouvez l'appelez l'esprit, ne meurt pas; cela ne meurt pas, il demeure le même. Coupez des corps, détruisez des corps; la mort du corps ne détruit pas l'esprit réel; la mort du corps ne détruit que la forme.
Immortelle est la véritable Divinité que vous êtes. Le corps originel de la monade peut être multiplié par millions, peut être accru par billions, et ici était caché le pouvoir infini latent, dissimulé dans le corps de la monade originelle. L'Infini dans le fini ! L'Infini dans le fini !
Vient maintenant la question : quand les corps se multiplient, quand les corps de la monade s'accroissent, se multiplient, le pouvoir infini au-dedans se multiplie-t-il aussi, s'accroît-il aussi ? Ou diminue-t-il ? Non, il ne s'accroît ni ne diminue. L'Infini réel à l'intérieur de la forme finie de la monade au-dehors ne change pas, ne se multiplie pas, ne diminue pas, il demeure le même.
L'explication Védantique de ce phénomène sera donnée par une illustration.
Il y avait un petit enfant auquel on n'avait jamais montré de miroir. Vous savez qu'en Bharatvarshan, dans l'Hindustan, on ne montre pas de miroir aux petits enfants. Ce petit bébé vint un jour à ramper dans la chambre de son père, et il y avait là un miroir gisant sur le sol, avec un de ses bouts qui reposait contre le mur et l'autre qui était sur le sol. Ce petit bébé rampa jusqu'au miroir, et boum ! Il vit là un bébé, un petit enfant, cher petit bébé. Vous savez que les enfants sont toujours attirés par les enfants. Si vous avez un enfant et que vous allez avec lui chez vos amis, alors que vous parlez à vos amis, l'enfant se rendra d'abord l'ami des autres enfants de la maison. Ainsi cet enfant vit un enfant de sa propre taille dans le miroir. Il alla vers lui et alors qu'il se déplaçait vers l'enfant dans le miroir, l'enfant dans le miroir se déplaçait aussi vers lui. Il fut ravi. Il trouva que l'enfant dans le miroir était d'hnumeur amicale, l'aimait tout autant qu'il aimait l'enfant dans le miroir. Leurs nez se rencontrèrent. Il mit son nez contre le miroir et l'enfant dans le miroir mit son nez à son nez : leurs nez se touchèrent l'un l'autre. Leurs lèvres se touchèrent. Il mit ses mains sur le miroir et l'enfant dans le miroir tendit aussi les mains vers lui, comme s'il allait lui serrer la main, mais lorsque les mains de ce bébé furent sur celles dans le miroir, le miroir tomba à plat sur le sol et se brisa en deux morceaux. L'enfant vit alos qu'au lieu d'un enfant il y avait deux enfants dans le miroir. Sa mère, dans l'autre pièce, entendit ce bruit et vint en courant dans la chambre de son mari, et elle vit que le mari n'y était pas mais que l'enfant faisait du ravage avec les choses qui se trouvaient dans la chambre et qu'il avait cassé le miroir; elle vint vers lui menaçante, avec un air méchant, comme si elle allait le frapper. Mais vous savez, les enfants savent mieux. Ils savent que les menaces et les froncements et battements de sourcils de leurs mères ne veulent rien dire. Ils le savent par expérience. L'enfant, au lieu d'être effrayé par les mots de sa mère, qui étaient : "qu'as-tu fait, qu'as-tu fait, que fais-tu ici", ne prit pas ces mots dans un sens de menace ou de froncement, mais dans le bon sens. Il dit : "Oh, j'ai créé deux, J'ai fait deux". L'enfant créait deux enfants à partir d'un. Il y avait originellement un enfant seulement qui parlait avec lui et maintenant cet enfant avait fait deux enfants. Un petit enfant devenait le père de deux enfants avant même d'être en âge. Il disait : "J'ai fait deux; j'ai fait deux." La mère sourit, prit l'enfant dans ses bras et l'emporta dans sa propre chambre.
Prenez ces deux morceaux de miroir, cassez-les, ne les épargnez pas, vous obtiendrez plus de miroirs; cassez ces morceaux en quatre morceaux et vous obtiendrez quatre enfants. Maintenant le petit enfant, en cassant ces quatre morceaux de miroir en huit morceaux pouvait créer huit enfants. N'importe quel nombre d'enfants pouvait être créé de cette manière. Mais nous demandons, est-ce que cette Divinité réelle, est-ce que cet enfant réel a augmenté ou a-t-il diminué par le bris de ces miroirs ? Il n'a ni augmenté ni diminué. L'augmentation ou la diminution n'ont lieu qu'avec les miroirs. Il n'y a pas d'augmentation dans l'enfant qui regarde dans le miroir, qui demeure le même. Comment l'infini peut-il s'accroître ? Si l'infini augmente, ce n'est pas l'infini. Comment l'infini peut-il décroître ? S'il décroît, ce n'est pas l'infinité.
De même l'explication Védantique du phénomène de bisection de la monade est que, lorsque vous prenez un insecte, que vous prenez un petit insecte minuscule et que vous le coupez en deux, le corps qui est exactement comme le miroir, exactement comme la glace, ce petit corps est divisé en deux, mais le pouvoir, l'infini réel au-dedans, la monade réelle, ou le véritable esprit ou énergie, ou n'importe quel nom que vous pouvez lui donner, ou le vrai Dieu à l'intérieur de cela, n'est pas coupé en deux par la bisection des corps de la monade. Lorsque les corps de la monade sont multipliés, le pouvoir à l'intérieur de la monade réelle, la vraie divinité à l'intérieur ne se multiplie pas; elle demeure la même. C'est comme l'enfant réel et les corps de la monade, ils sont comme les morceaux du miroir. Quand les corps de la monade sont divisés et subdivisés et divisés encore, le pouvoir infini qui est inchangeable se reflète lui-même et se montre lui-même, se manifeste lui-même également dans les corps multipliés par milliers ou par millions. Cela demeure le même. Cela est seulement un, seulement un, seulement un, pas de dualité, pas de pluralité. Oh, quelle merveille des merveilles ! Quelle joie ! Coupez ce corps en deux, coupez ce corps et je ne meurs pas ! Le Soi réel, le réel "Moi", le vrai 'Je' ne meurt pas ! Brûlez vif ce corps; faites avec lui ce que vous voulez, aucun mal n'est fait à "Moi". Réalisez, réalisez que vous êtes l'Infini au-dedans. Sachez cela. Au moment-même où une personne sait qu'elle est elle-même, au moment-même où un homme réalise sa véritable nature, il est libre, au-dessus de tout danger, au-dessus de toute difficulté, au-dessus de toute souffrance, au-dessus de toute affliction et de toute peine. Sachez cela, soyez vous-mêmes !
Oh, quelle merveille des merveilles que ce soit un pouvoir Infini qui se montre lui-même dans tous les corps, dans toutes les apparentes personnalités, dans toutes les apparences apparentes. Oh, c'est le Je, le Je, l'Un Infini, qui se manifeste lui-même dans les corps des plus grands orateurs, dans les corps des plus grands hommes, dans le corps des créatures les plus misérables ! Oh, quelle joie ! Je suis l'Un Infini et non ce corps. Réalisez cela et vous êtes libre. Ce ne sont pas que de simples mots; ce n'est pas qu'un discours imaginaire, c'est la réalité la plus vraie. Réalisez la réalité la plus vraie, le pouvoir réel, vous êtes cela; Infini vous êtes, au-dessus de tout danger et de toute difficulté vous vous élevez instantanément.
Voici, supposons, des milliers de miroirs dans le monde. Un miroir est noir, un autre est blanc, un autre est rouge, un autre est jaune, un autre est vert; un des miroirs est convexe, un autre est concave, un autre miroir est prismatique, un autre miroir a une lentille, supposons. Il y a toutes sortes de miroirs. Voilà une personne qui se tient près des miroirs. Elle regarde tout autour. Elle se voit elle-même rouge à un endroit - dans le miroir rouge elle se voit rouge - à un autre endroit elle se voit jaune, à une autre place elle se voit noire, dans le miroir concave elle se trouve défigurée de la manière la plus ridicule, dans le miroir convexe elle se trouve encore distordue de la manière la plus stupide. Elle se voit dans tous ces moules et dans toutes ces formes, mais dans toutes ces manifestations apparemment différentes il y a une réalité indivisible, inchangeable, éternelle, constante. Sachez cela et libérez-vous. Sachez cela et débarrassez-vous de toute peine. Toute cette distorsion et cette défiguration n'ont rien à faire avec la réelle Infinité, la rélle Divinité, qui se manifeste et se révèle dans tous ces différents miroirs ou glaces. Les différences reposent dans vos corps. Les corps, les mentaux sont comme des miroirs différents; un corps peut être comme une lentille, un autre prismatique, un autre une glace blanche, un autre une glace rouge, un autre concave, un autre convexe. Les corps sont différents, mais vous n'êtes pas seulement le corps, l'apparent soi non-réel. Du fait de l'ignorance vous vous appelez le corps, que vous n'êtes pas. Vous êtes le pouvoir infini, la Divinité, l'Un constant, immuable, inchangeable. Vous êtes Cela; sachez cela et vous vous verrez que vous habitez le monde entier, l'univers entier.
En Inde nous avons des maisons miroir. Dans les maisons miroir nous avons tous les murs et tous les toits ornés de miroirs et de glaces de toutes sortes. Le propriétaire de la maison entre dans la pièce et se voit lui-même de tous les côtés.
Un chien entra un jour dans une maison miroir de ce genre. Le chien vit une armée de chiens sur sa droite qui venait sur lui, et vous savez que les chiens sont très jaloux, les chiens ne veulent aucun chien rival à côté d'eux. Ils sont très jaloux. Quand ce chien vit des milliers de chiens qui l'approchaient par la droite, il tourna du côté gauche, et sur ce mur étaient fixés encore des milliers de miroirs, et là il vit une armée de chiens qui venait sur lui pour le dévorer, le déchirer en pièces. Il tourna vers le troisième mur et là il trouva encore des chiens du même genre. Il se tourna vers le quatrième mur et là, même chose. Il tourna la tête en haut vers les cieux et là, venant du ciel, il vit des milliers de chiens descendre sur lui pour le dévorer et le tailler en pièces. Il fut effrayé. Il sauta, tous les chiens sautèrent de tous les côtés; il aboya et il vit tous les chiens qui aboyer et ouvrir la gueule sur lui. Le son résonnait en écho sur les quatre murs, et il avait peur. Il sauta et courut par ci par là. Le pauvre gars mourut éreinté sur place.
Exactement de la même manière, le Vedanta vous dit que ce monde est semblable à une maison miroir, tous ces corps sont comme des miroirs différents, et votre véritable Atma ou réel Soi est réfléchi de tous les côtés, de la même manière que le chien voyait sa tête réfléchie par les quatre murs. Ainsi fait l'Unique Atma Infini, l'Unique Divinité Infinie, la Puissance Infinie qui se réfléchit dans différents miroirs. C'est l'Unique Rama Infini qui se réfléchit à travers tous ces corps. Les gens ignorants viennent comme les chiens dans ce monde et disent : "Cet homme me mangera, cet homme me taillera en pièces, il me détruira." Oh, comme il y a beaucoup de jalousie et de peur en ce monde ! A quoi cette jalousie et cette peur sont-elles dûes ? A l'ignorance du chien, à l'ignorance pareille à celle du chien est dûe toute cette jalousie et toute cette peur du monde. Tournez la table s'il vous plait. Venez dans le monde comme le maître de la maison des glaces et des morceaux de miroir. Venez dans le monde non comme d-o-g (chien) mais comme G-O-D (Dieu), et vous serez le maître de la maison-miroir, vous serez le propriétaire de l'univers entier; vous aurez plaisir à voir vos rivaux , vos frères et vos ennemis avancer; vous aurez de la joie quand vous trouverez de la gloire n'importe où. Vous ferez un paradis de ce monde.
Nous en venons maintenant à l'homme. Vous avez vu l'Infini dans le fini dans le cas de la graine. C'était une illustration prise à partir du règne végétal. L'Infini dans le fini vous a été montré dans la monade; c'était un exemple pris à partir du règne animal. Vous avez vu l'Infini dans le fini dans le cas du miroir. C'était un exemple pris à partir du domaine minéral. Nous en venons maintenant à l'homme.
De même que la graine originelle meurt et donne essor à des milliers de graines mais qu'en réalité la graine réelle ne se multiplie pas ni ne diminue, qu'elle demeure la même, et tout comme la monade originelle meurt et donne essor à des milliers de monades tandis que la monade réelle demeure la même, et de la même manière que la glace se brise, que le miroir est brisé mais que l'enfant réel ne se brise pas; exactement de la même manière lorsqu'un homme meurt, ses fils grandissent, deux ou plus, quelquefois des douzaines. Certains anglais, des anglo-indiens en Hindustan ont des vingtaines d'enfants. Quand les parents meurent, il en pousse à leur place des douzaines et des vingtaines; ceux-ci meurent à leur tour et laissent derrière eux une progéniture quadruple. Ils meurent et laissent derrière eux un nombre encore plus grand. C'est ici lencore a même chose. Tout comme la monade originelle mourait et que deux venaient à sa place, et que de ces deux quatre venaient, et que de ces quatre huit apparaissaient, que la graine originelle mourait et que d'elle en venaient des milliers en temps voulu, de même chaque de couple d'homme et femme viennent des vingtaines, non, des milliers, des millions de couples du même genre, le couple va en se multipliant.
Nous n'avons pas le temps d'entrer dans le détail; seule une esquisse peut être donnée à chaque conférence.
Le Vedanta vous dit que tout comme c'était le cas avec la graine, la monade ou le miroir, il en est de même pour vous. Le couple primitif homme-femme mourut, et de ce couple, de l'Adam et Eve de la Bible chrétienne, ont surgi les milliards d'habitants du monde.
Ici encore le Vedanta vous dit que cette multiplication apparente, cette augmentation apparente, n'implique aucune augmentation dans l'homme vrai, réel, que vous êtes. L'homme réel n'augmente pas. L'homme réel en vous est le Tout Infini. L'homme est l'individuel infini, vous pouvez l'appelez ainsi. Laissez tous les hommes mourir et un seul couple rester. De ce couple nous pouvons en avoir des millions en temps voulu. La capacité infinie, la puissance infinie, la potentialité infinie qui était dissimulée ou latente dans le couple primitif se trouve en chaque couple aujourd'hui non diminuée, non décrue. Vous êtes cette Infini. Vous êtes cette puissance infinie, et cette puissance infinie est la même dans tous ces corps. Ces corps peuvent se multiplier comme les miroirs, mais l'homme, l'Infini réel, n'est qu'un. Vous pouvez faire beaucoup de ces corps, vous pouvez penser à eux comme vous voulez, mais vous n'êtes pas eux. Vous êtes la puissance infinie qui est seulement Une, Une indivisible, vous êtes le même hier, aujourd'hui, et à jamais. On peut rendre cela plus clair à l'aide une illustration populaire.
Qui êtes-vous, Monsieur ? Je suis Monsieur untel et untel. N'êtes-vous pas un homme ? Oh, je suis un homme, bien entendu. Qui êtes-vous ? Je suis Madame untel et untel. N'êtes-vous pas un homme ? Je suis un homme (espèce humaine), bien sûr. Allez voir n'importe qui, prenez un homme non philosophe, demandez-lui et il ne vous dira jamais qu'il est un homme. Il dira toujours : 'Je suis Mr untel et untel' et 'Je suis Mme untel et untel'. Oh mais vous êtes homme aussi. Il peut alors admettre qu'il est un homme.
Nous demandons maintenant : avez-vous jamais vu l'homme, l'homme pur, non spécifié, non particularisé ? Avez-vous jamais vu çà ? Où que ce soit où nous rencontrons quelqu'un par hasard, apparaissent Monsieur ou Madame, apparaissent lord ou lady, mais l'homme réel, l'homme concret, vous ne pouvez le trouver nulle part, et pourtant nous savons que cet homme concret est en eux tous ce qu'il y a de plus élevé. Cette espèce, l'homme en lui-même, vous ne pouvez pas poser la main dessus, un homme dépourvu de sa Dupont-ité, Durand-ité, ou dépourvu de sa monsieur-ité ou de sa madame-ité. Nous ne pouvons voir nulle part l'homme per se dépourvu de ses propriétés, et pourtant cet homme est présent dans tous ces corps. Amenez devant vous Mr untel et untel. Ôtez de lui la part 'homme', diminuez l'homme, l'homme concret, et que reste-t-il ? Rien. Tout est parti, parti ! Enlevez 'Monsieur', ôtez toute la 'monsieur-ité' et autres choses et nous ne pouvons pas trouver autre chose que l'Homme réel qui est toujours là. L'homme réel, Rama le prend dans le sens du pouvoir sous-jacent, ou de l'infini à l'intérieur de vous. Ne soyez pas trompés par les mots de Berkeley. Pesez et examinez ses paroles entièrement et vous verrez qu'il y a en vérité quelque chose, l'infini à l'intérieur, qui ne peut être vu, qui ne peut être entendu, qui ne peut être goûté, et qui pourtant est la source de tout ce que vous pouvez voir, qui est la cause de toute vision, la cause de tout son, qui est la réalité dans tout votre goût. C'est la réalité, la divinité, l'unique puissance dans tout ce que vous sentez, voyez, touchez ou entendez. Elle est là et pourtant elle est indescriptible. Nous voyons ainsi que l'Infini à l'intérieur du fini ne peut être vu, ne peut être entendu, ne peut être pensé, imaginé, et pourtant tout ce que vous voyez est vu à travers lui, tous ce que vous entendez est entendu à travers lui, tout ce que vous sentez est senti à travers lui. Il est indescriptible et pourtant la source, l'essence de tout ce qui est décrit.
En conclusion, Rama vous demande simplement de faire une faveur, de vous faire une faveur à vous-mêmes. Soyez homme ! Tous ces corps sont comme des gouttes de rosée et l'homme réel est comme le rayon du Soleil qui passe au travers et qui enfile ces grains de rosée. Tous ces corps sont comme les grains d'un chapelet et l'homme réel est comme le fil qui passe à travers eux tous. Si une seule fois vous vous asseyez une seconde et ressentez, ressentez que vous être l'Homme Universel, que vous êtes la Puissance Infinie, vous verrez que vous êtes tout ceci. Etant homme je suis tout, étant cet homme indéfini ou espèce humaine, Je suis tout. Vous êtes tous un; à la fois vous êtes tous un. Elevez-vous simplement au-dessus de cette monsieur-ité et de cette madame-ité, élevez-vous au-dessus de cela et vous devenez un avec le Tout. Quelle grande idée ! Vous devenez un avec le Tout. Alors vous devenez un avec l'univers entier.
Voici une traduction d'une Upanishad, mais ce n'est pas une traduction parfaite :
Infinis vous êtes, vous êtes cet Infini, et comme cette Infini, pour s'exprimer ainsi, a créé ces corps imaginaires, faux, illusoires; vous avez rendu ce monde semblable une maison-miroir pour vous-mêmes. Prenez soin de cet Unique Infini Universel Dieu, et vous êtes le même, qui réside dans ce monde et le pénètre.
Note : (1) Rama est ici devenu complètement silencieux, il était perdu dans la pensée que le monde entier boirait profondément un jour par nécessité à la fontaine de la vie spirituelle et que le but qu'il montrait serait la destination de l'homme.