Mon propre Soi sous la forme des mesdames et messieurs,
Qu'y a-t-il dans le monde qui reste à désirer pour l'homme qui s'est une fois connu lui-même ? Rien dans tous les trésors du royaume, rien dans tout l'univers ne peut attirer son attention. Rien dans tous les charmes et dans toutes les beautés de ce monde ne peut attirer son regard, rien dans toutes les réserves du savoir ne peut l'attirer. Oh, quel bonheur, quelle joie suprême, quelle parfaite béatitude, si indescriptible ! Cela transcende tout language et surpasse toute description. Cette joie infinie, cette béatitude suprême, ce bonheur infini, vous l'êtes, c'est votre Soi réel, c'est votre Atman.
Sachez cela et vous vous tiendrez au-dessus de tous désirs et besoins. Ayez cela et l'univers entier sera vôtre.
Oh, quelle erreur font les gens, quelle erreur commettent-ils en laissant de côté cette joie infinie, cette Béatitude Suprême, pour l'illusion du monde, les ombres, le feu follet. Ce bonheur complet est vôtre; cela, vous l'êtes. Pourquoi ne pas rechercher cela ? Prenez possession de votre droit de naissance. Comme Esau, les gens vendent leur droit de naissance pour un plat de soupe. Judas Iscariote a vendu le Christ pour trente pièces d'argent. Ne vendez pas le Christ de votre Soi réel, le Seigneur des Seigneurs, pour les plaisirs illusoires de ce monde. Soyez plus sages, soyez plus sages.
Le bonheur réel est en vous, en vous se trouve le puissant océan du nectar Divin. Recherchez le en vous, resentez le, il est là, le Soi. Ce n'est pas le corps, le mental, l'intellect; ce ne sont pas les désirs ou celui qui désire; ce ne sont pas les objets du désir; vous êtes au-delà d'eux tous. Toutes ces choses ne sont que des manifestations. Vous apparaissez comme la fleur souriante, comme les étoiles scintillantes. Qu'y a-t-il dans le monde qui puisse vous faire désirer quoi que ce soit ?
Chantez simplement, chantez simplement OM (1) et en le chantant mettez-y tout votre coeur, placez-y toutes vos énergies, mettez-y toute votre âme. Mettez toute votre force dans sa réalisation. La signification de cette syllabe OM est "Je suis lui", "Moi et lui sommes un", OM, "je suis le même". OM, OM. En chantant, faites apparaître devant votre mental, si c'est possible, toutes vos faiblesses et toutes vos tentations. Piétinez les sous vos pieds, écrasez les, élevez-vous au-dessus d'elles et sortez en victorieux.
En Inde il y a une belle histoire dans les Puranas. Elle parle de Krishna qui saute dans la rivière Jamuna alors que son père, sa mère, ses amis et ses parents sont frappés d'étonnement. En leur présence même il a sauté dans le torrent. Ils pensaient qu'il était disparu, qu'il ne se relèverait jamais. L'histoire dit qu'il alla jusqu'au fond de la rivière et qu'il y trouva un serpent à mille têtes. Krishna commença à souffler dans sa flûte, il commença à jouer le mantra OM, il commença à donner des coups de pieds au serpent, il commença à écraser les têtes du serpent une par une, mais alors qu'il écrasait les nombreuses têtes du serpent une par une, d'autres têtes jaillissaient et c'était ainsi très difficile pour lui. Krishna en vint à sauter et à danser sur la tête à crêtes du serpent; il se mit à jouer le mantra sur sa flûte, il se mit à chanter ce mantra tout en continuant de sauter et d'écraser les têtes du serpent. En une demi-heure le serpent était mort; par le son charmant de la flûte et l'écrasement du serpent de ses talons, le serpent était mort. Les eaux de la rivière se transformèrent en sang et le sang du serpent se mélangea à l'eau de la rivière. Toutes les épouses du serpent vinrent rendre hommage à Krishna, elles voulaient boire le nectar de sa douce présence. Krishna sortit de la rivière, les parents et amis étonnés se trouvèrent hors d'eux, leur joie ne connaissait pas de limites tant ils étaient heureux de trouver leur bien-aimé Krishna de nouveau parmi eux. Cette histoire a une double signification. C'est une leçon objective, pour ainsi dire, pour ceux qui veulent obtenir un aperçu de la Réalité, de leur propre Divinité.
Le lac ou la rivière représente le mental ou plutôt le lac du mental, et qui que ce soit qui veut devenir Krishna (le mot Krishna veut dire ou signifie Déité, Dieu), qui que ce soit qui veut regagner le paradis perdu, doit entrer profondément dans le lac de son propre mental, plonger profondément en lui-même. Il doit plonger profondément dans sa propre nature, en atteignant le fond il doit combattre le serpent vénimeux, le serpent plein de poison de la passion, du désir, le serpent vénimeux du mental profane. Il doit l'écraser, il doit détruire ses crêtes, il doit piétiner ses nombreuses têtes, il doit le charmer et le détruire. Il doit rendre clair le lac de son mental, il doit éclaircir son mental de cette manière. Le procédé est le même que celui suivi par Krishna. Il est de prendre sa flûte et de jouer par elle le mantra OM. Il doit chanter ce chant divin et sacré à travers elle.
Qu'est-ce que cette flûte ? C'est simplement un symbole de vous-mêmes. Regardez la flûte. Les poètes indiens y attachent une grande importance. Quel grand exploit la flûte a-t-elle réalisé pour être ainsi élevée à une telle position ? Comment se fait-il que Krishna, qui était l'objet de dévotion, qui était aimé par les rois puissants, qui était adoré par des milliers de jeunes filles féériques dans l'Inde entière, comment se fait-il que Krishna, le bien-aimé, le puissant, l'amour personifié, que Krishna qui ne condescendait pas à regarder les rois ou les monarques, donne des baisers à cette flûte ? Qu'est-ce qui l'a élevée à une telle position ? La réponse de la flûte fut : "J'ai une vertu, j'ai un bon point. Je me suis rendue vide de toute matière."
La flûte est vide de la tête au pied. "Je me suis vidée du non-soi"." Ainsi, appliquer la flûte sur les lèvres signifie purifier le coeur, tourner le mental vers Dieu, jeter tout aux pieds de Dieu, le Bien-aimé. Abandonnez simplement du fond de votre coeur, abandonnez tout droit sur le corps, abandonnez tout égoïsme, toutes relations égoïtes, toutes pensées de 'mien' et 'tien', élevez-vous au-dessus d'elles. Rechercher Dieu, Le rechercher comme aucun amoureux profane ne recherche sa bien-aimée, avoir faim, avoir soif de la réalisation du Soi véritable, exactement comme un homme de ce monde a faim et soif de ce qu'il n'a pas eu depuis longtemps, avoir faim et soif du Divin, languir pour la Vérité, désirer ardemment gouter à la réalité suprême du Soi, vous mettre dans cet état d'esprit, c'est appliquer la flûte sur les lèvres. Dans cet état d'esprit, dans cette paix du coeur, avec une âme pure comme cela, commencez à chanter le mantra OM, commencez à chanter la syllabe sacrée OM. Cela, c'est mettre le souffle de la musique dans la flûte. Faites une flûte de votre vie entière. Faites une flûte de votre corps entier. Videz la de l'égoïsme et emplissez la du souffle divin.
Chantez OM et, en le faisant, commencez cette recherche à l'intérieur du lac de votre mental. Cherchez le serpent vénimeux avec ses multiples langues. Ces têtes, langues et crochets du serpent vénimeux sont les désirs innombrables, les tendances profanes et les penchants égoïstes. Ecrasez-les un par un, piétinez-les sous vos pieds, isolez-les, surmontez les et détruisez les alors que vous chantez la syllabe OM.
Développez un caractère, prenez de fermes résolutions; ayez de fortes déterminations et faites des voeux solennels de telle sorte que lorsque vous sortirez du lac ou de la rivière du mental, vous ne puissiez pas trouver d'eaux empoisonnées; de telle sorte que les eaux n'empoisonnent pas ceux qui en boivent. Sortez du lac après l'avoir entièrement purifié . Queles gens soient différents de vous, qu'ils vous soumettent à toutes sortes de difficultés, qu'ils vous avilissent, mais en dépit de leurs faveurs et de leurs froncements de sourcils, de leurs menaces et de leurs promesses, il ne doit pas y avoir, venant du lac de votre mental, d'eau qui coule qui ne soit pas divine, infiniment pure et fraîche. Le nectar doit couler de vous de telle sorte qu'il vous devienne aussi impossible de penser mal que pour la pure source fraîche d'empoisonner ceux qui y boivent. Purifiez le coeur, chantez la syllabe OM, extirpez tous les points de faiblesse et faites les disparaître. Sortez victorieux en ayant formé un beau caractère. Lorsque le serpent de la passion est détruit, vous verrez les objets du désir vous adorer exactement comme les femmes du serpent sous la rivière ont rendu hommage à Krishna après qu'il eut tué le serpent.
Tracez un diagramme pour votre usage et mettez sur ce diagramme une liste des péchés ordinaires et des défauts. Ce tableau ayant été tracé, prenez le jour de la semaine; peut être ce jour-là avez-vous souffert de cupidité ou de chagrin; tracez alors une croix directement sous la colonne 'cupidité' ou 'chagrin' sur la ligne de la date, etc. En tenant cet agenda journalier vous pouvez voir vos défauts devant votre mental et être mis en face de vos faiblesses.
Rama ne conseille pas de garder ces marques sur le diagramme. Vous cédez aujourd'hui à quelques défauts ? Soyez vrais envers vous-mêmes et mettez la marque aujourd'hui-même. Le matin suivant ou à n'importe quel moment qui vous convienne, fermez la porte, asseyez-vous seul, ouvrez le diagramme devant vous et vous y voyez que vous avez cédé à la cupidité ou au chagrin ou à autre chose; entrez ensuite en conférence avec vous-mêmes.
Nous avons trop de conférences d'autrui dans ce poays. Laissez de côté tous les conférenciers d'aujourd'hui, que Christ ou Dieu Lui-même vienne faire une conférence, mais les conférences des autres ne seront d'aucune utilité si vous n'êtes pas préparés à vous faire vous-mêmes une conférence. Seul peut s'élever ou progresser celui qui se fait des conférences à lui-même. Vous savez que vous avez cédé au chagrin. Essayez, diagnostiquez et prévoyez le sentiment. Pourquoi avez-vous été surmonté par le chagrin ? Trouvez la cause et alors vous en trouverez un remède. Vous pouvez alors lire un livre instructif, disons la Bhagavad Gita ou la Bible ou les travaux d'Emerson ou tout livre qui puisse tendre à vous élever au-dessus du plan du chagrin, et avec leur aide et à l'aide de vos propres conférences, de vos propres réflexions, de vos propres méditations, tentez de sortir de ce sentiment pour toujours. Si à ce moment vous vous sentez convaincu d'avoir vaincu et de ne plus vous perdre, peu importe ce qui peut vous arriver; quand vous êtes sur le l'avoir piétinésous vos pieds, d'avoir remporté la victoire, alors effacez la marque. Vous êtes alors libre. Pourquoi vous condamner pour le passé ? Laissez les morts enterrer leurs morts.
Prenez ces défauts un par un, trouvez pour chacun d'eux la cause et le remède, diagnostiquez et pronostiquez chacun d'eux, conférencez avec vous-mêmes, mais avant de faire un diagnostic et un pronostic pronostic de ce genre dans cette classe, chacun de vous doit conférencer avec lui-même. Chacun doit faire le travail pour lui-même. Asseyez-vous et méditez sur ce qui vous a fait souffrir et tout en méditant chantez OM. Alors que les lèvres chantent, que la voix fredonne cette syllabe sacrée, que vous êtes fermes dans vos résolutions, les bénédictions infinies pleuvent sur vous. Vous serez renforcés du dedans. Voilà quelques têtes à crête du serpent qui infestaient le lac de votre mental. Ecrasez-les une par une. Il y a une cause commune à tous les défauts, une base commune, une racine commune à tous ces maux, et c'est l'ignorance, l'ignorance sous toutes ses formes et particulièrement l'ignorance du Soi réel, l'ignorance du véritable Atman.
Les gens s'identifient au corps, accumulent toutes sortes de choses autour d'elles et veulent avoir des plaisirs à partir de rien. Ils s'identifient au corps et sont responsables de leur chagrin ou de leur affliction.
Comme subdivision de l'ignorance générale du véritable Soi, il y a l'ignorance des lois ordinaires de la nature, qui rend les gens malades et faibles. Voici une loi sacrée de la Nature, une loi qui ne peut être annihilée. La voici :
Faites n'importe quel mal, causez du tort, nourrissez n'importe quel mal dans votre mental : faites ces mauvaises actions, commettez ces péchés, même dans un endroit où vous êtes sûrs que personne ne peut vous attraper ou vous trouver, où personne ne peut vous appeler pour vous questionner. Semez ces graines de mal où vous voulez, même dans un endroit aussi sûr que peut l'être une forteresse; semez le vent, et par la loi la plus sévère, la plus implacable, la plus irréfragable, la plus irrémédiable, vous récolterez la trombe; vous devrez recevoir la visite de la peine et de la souffrance. Le salaire du péché est la mort.
Les gens voient cela comme une loi morale et disent qu'il n'y a pas en elle la même force que dans les lois mathématiques; ils disent qu'il n'y a là-dessus aucune certitude mathématique. Ceux qui pensent cela se trompent. Commettez un péché dans les cavernes les plus solitaires et en un rien de temps vous serez surpris de voir l'herbe même qui se trouve sous vos pieds se lever et témoigner contre vous. Vous verrez le temps venu que même les murs, que même les arbres ont des langues et qu'ils parlent. Vous ne pouvez pas tromper la Nature, la Providence. Ceci est une vérité; ceci est une loi. Commettons des péchés uniquement en notre coeur et dans le monde extérieur nous nous trouvons entourés de circonstances embarrassantes et harassantes, de difficultés, de toutes sortes d'obstacles. Nous voyons que c'est le cas et ceux qui ignorent la véritable cause de leurs difficultés blâment les circonstances et commencent à lutter avec ce qui les environne, ils déposent plainte contre leurs parents, leurs amis et leurs camarades. Ceci est une loi Divine qui doit être proclamée dans tous les coins et dans tous les bazars. Essayez d'envoyer la poussière dans les yeux de Dieu et vous serez vous-mêmes aveuglés.
La loi est que vous serez purs. Entretenez l'impureté et vous devrez en supporter les conséquences. Vous relèverez ces lois spirituelles une à une et vous en établirez la certitude mathématique. Une fois qu'un hjomme a compris ces lois spirituelles, il lui devient impossible de se pencher sur ces désirs égoïstes. Après avoir obtenu le contrôle sur ces désirs, le mental pourra se concentrer pour n'importe quelle durée. Le caractère doit d'abord être construit, ceci est nécessaire.
Le jeûne est-il nécessaire pour conquérir son propre mental ?
En ce qui concerne le jeûne, Rama dit : n'endurez pas la faim ou l'excès de nourriture. On doit éviter les deux extrêmes. Le jeûne arrive quelquefois de manière naturelle; nous ressentons en nous un désir naturel de nous abstenir de manger. Il faut obéir à de genre d'instincts du coeur, mais sinon le Soi intérieur vous dit de prendre de la nourriture. Suivez ces instincts.
On doit vor le jeûne comme une aide mais il ne doit pas nous maîtriser. Les gens jeûnent souvent parce que c'est plus fort qu'eux; ils deviennent alors les serviteurs de cet esclavage du jeûne. Rama n'approuve pas l'esclavage. En ce qui concerne le jeûne, certains jeûnent en Inde et il y a des jours particuliers que l'on observe spécialement et où l'on prend un genre spécial de nourriture en certaine quantité. Ces jours-là sont ceux de la Pleine Lune et de la Nouvelle Lune.
Le jour de la Pleine Lune, certaines personnes en Inde mangent de cette nourriture pour que l'estomac ne souffre pas et ce jour-là ils concentrent particulièrement leur mental car ce jour-là est particulièrement favorable à la concentration. Vous le verrez si vous essayez de le vérifier. On prend ce genre de nourriture pour qu'elle ne perturbe pas l'équilibre du mental.
La nuit de la Nouvelle Lune et le jour de la Nouvelle Lune sont spécialement doués d'une sorte particulière de vertu en aidant la concentration du mental.
Le véritable jeûne est de vous débarrasser de tous desseins égoïstes, de tous désirs égoïstes, de ne pas les nourrir mais de vous en purger complètement.