La Loi de la Vie Eternelle

Swami Rama Tirtha

Ce qui suit est composé de quelques lettres originellement écrites à Swami Narayana,
développées par la suite et corrigées par Swami Rama lui-même pour publication

Traduction française : Gaura Krishna

 

1

Ceux qui sont chers s'en vont
Les ennemis partent,
Les parents meurent,
Romps tous liens.
Nos gais systèmes
Peuvent voir le jour
Et mourir.
Les arbres se flétrissent.
Les oiseaux jouent gaiement
Mais tombent comme proies.
Les fleurs s'évanouissent;
La lumière en ombre se transforme,
Changent nos amours;
Dérangées sont nos beautés,
Noms, renoms pâlissent.
Toute gloire est vaine !
Versatile et passager est tout
Ce spectacle, il s'affadit.
Tous les doux objets
Attirent mais trompent,
Ils invitent, déçoivent, vainquent.

2

Tout ce qu'il y a de mieux,
Pour nous reposer nous le choisissons;
Le dernier, le premier.
Ce que nous choisissons de croire
Lorsque cela nous titille les orteils,
Hop ! Cà tombe.
Dès que nous aimons
Les choses se dissolvent;
Nous pensons à nous confier
Et nous sombrons dans l'écume.

3

Tout serait-il finalement
Un rêve du passé ?
Rien n'est-il vrai,
Lui, moi ou toi ?
Tout est-il mythe,
Ces parents et amis ?
Oh ! Où vais-je me tourner ?
Vers qui tourner
Le coeur qui brûle,
La poitrine qui languit ?
Oh ! Amour non partagé !
Ô ! Innocente Colombe blessée !

4

Vois, sur cette scène de spectacles changeants
Luit un Un immuable !
Dans la mort, la déchéance et la peine apparentes,
Il change d'habit mais il revient.
Aime Cela, pas l'habit, aime-Le, pas les choses.
Les vieux vêtements ôtés,
Des formes fraîches sont revêtues.
Il est propre et soigné
Et chaque fois qu'on le voit,
Les nouvelles formes qu'Il porte
Sont impensables et rares.
Un ordre s'en est allé, un autre est arrivé,
Dans les deux Il est, le même.
Comme douce est la perte, la privation !
Il Se découvre, c'est la Révélation.
Comme douce est Sa grâce dépouillante !
Encore plus doux le nouveau visage !
Le ciel, la brise, la rivière sont apparus :
De tels voiles de gaze Il choisit pour soi.
Cache-Toi comme Tu peux, je Te sens.
Les couvertures ne Te masquent pas, elles Te révèlent.
Par une autre les formes sont chassées
Pour que nous puissions voir l'Un qu'elles recouvrent.

5

Oh ! quel rosaire !
Ce monde, je vois,
Un grain est égrené,
Vous dites qu'il meurt;
Un autre passe et un autre et un autre encore.
Pourtant le fil survit.
Ce fil Divin
Est mien, est mien !
Le fil doré je le chéris;
Que les formes passent ou périssent.

6

Ces formes flottantes :
De simples charmes du matin !
Elle se lèvent et meurent -
Mensonges mayaviques !
Ces choses qui semblent
Ne sont rien que des rêves
De ce Soleil Eternel,
L'Un Immuable.

7

D'ennemis et d'amis,
Je ne dépendrai pas.
Je ne m'appuierai pas
Sur des spectacles divins;
De la santé du corps,
Quel souci ai-je ?
Mon Amour et Moi ?
Aux choses apparentes
Je ne m'attacherai pas.
Ces formes d'habit -
De simples pions d'échecs,
Je les verrai toutes.
Pas le moins remué -
Là, cela et ceci -
Je ne les manquerai pas.
Mon Amour est trouvé.
Il est partout.
Oh ! En Lui j'ai confiance.
L'aimer je le dois.
L'Un dans la pluralité,
La seule Réalité !
Mon tout en tout
Oh je L'appelle !
Mon ami si vrai,
Mon chela, mon guru,
Mon père, mon enfant,
Mon coin du feu !
Mon époux, ma femme,
Mon soi, ma vie,
Mon seul droit.
La Lumière des lumières,
Ma tempête, mon calme,
Mon baume, mon Rama.

Rama ne revendique aucune mission. Le travail est entièrement celui de Dieu. Qu'avons-nous à faire des exemples et des précédents de Bouddha et des autres ? Que nos esprits répondent aux ordres directs de la Loi. Mais même Bouddha et Jésus ont été abandonnés de tous leurs amis et fidèles. Ainsi en dehors de ses sept années de vie dans la forêt, Bouddha passa entièrement seul les deux dernières et c'est alors qu'arriva la Lumière effulgente; après quoi les disciples commencèrent à s'assembler autour de lui et ils furent les bienvenus. Ne soyez pas influencé par les pensées et les opinions de respectables conseillers bien intelligents. Si leurs pensées avaient été en accord avec la Loi, ils auraient pu créer jusqu'alors des cargaisons de Bouddhas.

Doucement et résolument, comme une mouche nettoie ses pattes du miel dans lequel elle s'est prise, nous devons enlever toute particule d'attachement aux formes et aux personnalités. Les relations doivent être coupées l'une après l'autre, les liens doivent se rompre jusqu'à la concession finale sous forme de couronnes mortuaires et de renonciations à contrecoeur.

Impitoyablement tourne la roue de la Loi. Celui qui vit la Loi chevauche la Loi. Celui qui élève sa volonté contre la volonté de Dieu (càd de la Loi) doit être écrasé et souffrir des tortures prométhéennes.

La Loi est f='kqy (la Croix), elle perce le petit faux ego. Pour celui qui souffre en voulant la Crucifixion, le monde est un Jardin d'Eden. Pour tous les autres, c'est un paradis perdu. La Loi est feu, elle brûle tous les attachements de ce monde (lisg), elle roussit le mental ignorant, elle purifie et détruit pourtant toutes sortes de germes spirituels de peste.

La religion est aussi universelle et vitalement reliée à notre être que l'acte de manger. L'athée qui réussit ne connaît pour ainsi dire pas le processus de sa propre digestion. La Loi nous rend religieux à la pointe de la baïonnette. La Loi nous bat à coups de fouet jusqu'à l'insomnie. Il n'y a pas d'échappatoire à la Loi. La Loi est réelle et tout le reste est irréel. Toutes les formes et toutes les personnalités ne sont que des bulles dans l'océan de la Loi.

La réalité a été définie comme ce qui persiste. Rien dans le monde des formes, aucune relation, aucun corps, aucune organisation, aucune société ne pourra jamais durer d'une manière aussi tenace que la Loi de f='kqy, la Croix.

Pourquoi des créatures illusionnées, à courte vue, aiment-elles les apparences (les personnalités) plus que la Loi Idéale ? Parce qu'au travers de l'ignorance les personnes et les autres apparences leur semblent être des réalités persistantes et la Loi un nuage évanescent impalpable.

Par des coups durs et des chocs pénibles, elles peuvent être sauvées s'il leur arrive d'apprendre la leçon que l'inflexible Dame Nature se propose d'enseigner, à savoir que f='kqy (la Croix). f='kqy (Shiva) est la seule Réalité et que toutes les personnalités et objets d'affection sont des fantômes qui passent, de simples ombres, des esprits fictifs. Les 'amers' et 'doux' apparents ne sont que des masques mis sur le Bihariji (l'Un qui joue) pour ouvrir enfin les yeux sur Sa gloire.

 Lorsque nous croyons que les formes des ennemis ou des amis sont réelles, elles nous abusent et nous trahissent. Mais nous rendons les choses encore pires lorsque nous commençons à riposter et à leur imputer des motivations et des natures mauvaises. La première déloyauté de leur part est due au fait que nous leur assignons cette réalité au travers de l'amour, réalité qui n'appartient qu'à Dieu seul. Quand nous ressentons cela, nous intensifions notre première erreur par la haine, assignant une réalité encore plus grande à leurs formes, et nous allons au devant d'une plus grande peine. Attention ! Ce f='kqy (Renonciation parfaite, Shiva) est le but ultime de la vie. C'est une réalité vivante, quelque chose de plus concret que les pierres, et elle pourrait bien être représentée par la pierre du Lingam. Elle frappe plus fort que les pierres pour corriger le mental oublieux. Pour lui rappeler qu'elle est perpétuellement d'une nécessité vitale.

Les Mahométans et les Chrétiens n'ont pas tort d'appeler cette Loi de Dieu Ghayyur (Jalouse) et Qahhar (Terrible). En vérité, elle ne respecte pas les personnes. Que quelqu'un fixe son coeur sur quoique ce soit de ce monde et, sans prévenir, la colère de la Nature doit, elle doit lui rendre visite. Si les gens sont lents à apprendre cette Vérité, c'est parce qu'ils ont un faible pouvoir de correcte observation; habituellement, pour ce qui concerne leur propre personnalité, ils n'aiment pas voir la cause dans le phénomène lui-même et ils seraient prêts à blâmer les autres pour leurs propres fautes et ils ne savent pas voir après coup, comme un témoin désintéressé, leurs propres humeurs de passion et de sentiment ni les conséquences qu'elles entraînent. Trahis nous devons être lorsque nous faisons confiance aux formes ou lorsqu'au fond de notre coeur nous donnons cet honneur à des choses ou à des personnalités fausses alors qu'il n'est du qu'à l'Unique Réalité, c'est à dire, lorsque nous laissons des idoles au lieu de Dieu s'asseoir sur le trône de nos coeurs. La méthode d'accord et de différence établit la Loi de l'insubstancialité du Non-Dieu, sans aucune exception.

Ne sommes-nous pas souvent la cause du fait que de parfaits gentlemen ne respectent pas aussi bien leur parole en plaçant nos coeurs dans leurs promesses et en croyant en eux plus qu'en Dieu ? N'occasionnons-nous pas souvent la mort ou la ruine de nos enfants du fait de l'amour 'qui oublie la Loi' que nous avons pour leurs corps (formes) ? Ne rendons-nous pas souvent infidèles des amis en dépendant d'eux et en mettant en leurs personnes cette foi la plus profonde qui n'est due qu'à Dieu seul : c'est à dire la Loi Jalouse ? Ne faisons-nous pas descendre souvent des Gurus vivants de leurs hauteurs spirituelles en leur faisant avoir confiance en nous et en notre foi en eux, alors que la Loi doit nous les faire renier même plus que "trois fois avant que le coq ne chante" ? Notre dépendance sentimentale des femmes n'est-elle pas souvent la cause de luttes domestiques et de scènes bien pires ? Considérez quelque chose comme plus sérieux que Dieu et l'Amour Divin doit vous poignarder d'un regard perçant.

Pour parler d'amours indignes, prenons le cas des Gopikas qui posèrent leur coeur sur la forme fascinante de Dieu-Incarné et qui eurent pourtant à verser des larmes amères de sang pour leur faute. L'incarnation de la chaste affection, Sita, croyait dans la réalité de la forme glorieuse du Divin Rama, pourtant elle, ô même elle !, eut à payer pour l'erreur d'avoir été conduite dans les forêts sifflantes par le Jaloux Rama vewrZ (sans forme) ou le Rama Réel, son Maître, le Seigneur de chacun et de tous.

czã ra ijknk|ks·U;=kReuks czã osn A
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yksdkLra ijk;ksZ·U;=kReuks yksdUon A
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Hkwrkfu ra ijkgq;ksZ·U;=kReuks Hkwrkfu osn A
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bn loZ a ;n;ekkRek AA
¼cgnkj.;dksifu"kn~½

Traduction : Le Brahman doit déserter celui qui voit le Brahman ailleurs que dans le Soi. Le Kshatriya doit abandonner celui qui ressent le Kshatriya comme ailleurs que dans le Soi. Les gens (des mondes) doivent bannir celui qui considère les Lokas (les gens) comme séparés du Soi, les dieux doivent abandonner celui qui regarde les dieux comme différents du Soi, les objets ou les choses doivent abandonner celui qui voit les objets ailleurs que dans le Soi. Toute chose et tout doit rejeter celui qui ne considère pas toute chose et tout comme un avec le Soi. Ce Soi est le Brahman, ce Soi est le Kshatriya, ce Soi est les gens, ce Soi est les dieux, ce Soi est les choses, ce Soi est chacun et tous.
Shruti Veda

Les objets apparents qui attirent sont apparemment équivalents à la forme innocente de Krishna. Le dragon du mental (eul~) les fait volontiers entrer en lui; mais en y entrant, ils poignardent de l'intérieur, percent le ventre du dragon, et les gens commencent à se plaindre : - Ô, j'ai le coeur brisé ! Je suis fait ! Je suis fait !" Pourquoi vous êtes-vous laissé tromper par les noms et par les formes ? N'aimez que la Réalité. Attachez-vous à Dieu seul. Faites entrer Dieu, assimilez Dieu, marchez avec Dieu, soyez Dieu, conduisez-vous en Dieu. Cela est la vie. Tant que vous ne les aurez pas abandonnées, vous ne verrez pas la fidélité et l'amour infinis qui se trouvent dans les choses de ce monde.

Chers ! Dieu seul est réel et tout le reste est irréel. La ilah il lillah.

C'est vrai, Muhammad a été mal compris et souvent mal suivi, mais toute personne qui voit la Vérité doit se courber avec vénération devant l'Idée, même si elle est partiale, de mettre fin immédiatement (par l'épée) aux tortures prolongées, chroniques de ceux qui meurent petit à petit par une non-croyance pratique dans la seule Vérité : "Il n'y a d'autre réalité que Dieu." Christ enseigne pratiquement la même leçon, Bouddha la même, et bien entendu chacun de nos Rishis sous une forme ou sous une autre prêche la même chose. Mais quoi qu'il en soit, leurs prêches et leurs enseignements n'auraient jamais survécu s'ils n'avaient pas trouvé de réponses vigoureuses dans les expériences privées de ceux qui les ont entendus et s'ils n'avaient pas été confirmés, vérifiés et redécouverts maintes et maintes fois par les dévots fidèles et sincères de la Lumière à toutes les époques.

La Loi de la Renonciation est une dure Réalité. Cà n'est pas un fantôme fragile que celle-là ! Les nations n'auraient pas pu être toutes illusionnées et emportées par les simples hallucinations chimériques de prophètes et de leaders. Des siècles et des siècles n'auraient pas pu s'emballer avec la pure fantaisie de pauvres excentriques.

Les gens, ne connaissant pas la cause réelle de leurs misères et tombant en désaccord avec la Loi, commencent à devenir souillés par les symptômes extérieurs de leur maladie, c'est à dire les circonstances apparentes. Que les bavardages ou la conduite bons ou mauvais des gens soient enlevés de la conscience de même que des rêves brumeux sont destinés à l'oubli. Les rêves peuvent être des cauchemars ou de doux rêves, nous n'essayons pas de les ajuster ou de nous quereller avec eux; mais c'est plutôt notre propre estomac qui est difficile. Alors on doit ignorer complètement les bonnes ou les mauvaises gens qui nous rencontrent et notre état spirituel doit être amélioré. Ne laissez pas ces maux ou ces bonheurs apparents se tenir entre vous et Dieu. Il n'y a pas d'insultes et de fautes assez immenses pour me faire plaisir dans l'acte de les pardonner.

Que rien ne soit plus prisé que Dieu, que rien ne soit estimé plus que Dieu. Les compliments, les critiques et les maladies sont également fatals si nous considérons que le Soi leur est assujetti. Ressentez que vousêtes Dieu et chantez des chants de joie en la Divinité. Regardez les compliments et les critiques comme Rama regarde les maladies physiques, juste comme des valets du Durbar de Dieu qui, avec toute l'autorité du Gouvernement Suprême, dit : "Sortez de cette maison (la conscience du corps) immédiatement !". Elles m'obéissent lorsque j'occupe le trône du Durbar, elles me fouettent et me poignardent quand j'entre dans ce taudis : la conscience du corps.

Même les gouvernements dont les soi-disant lois ne sont pas conformes à la Loi divine du Trishul (la Croix) travaillent à leur propre destruction. Insister comme Shylock sur les droits personnels, penser que ceci ou cela est mien, ressentir un sens de possession, dire "la loi l'accorde", c'est contredire la Loi réelle selon laquelle le seul haq (droit, prérogative) que nous ayons est haq (Dieu) et tout autre droit est faux. Si personne d'autre ne reconnaît ce principe, le sannyasi doit en tous cas l'appliquer dans la vie.

La Loi se répand partout, elle est le Soi supérieur de chacun et de tous, et en ce sens elle est Rama. Elle doit pourtant chasser et tuer le soi personnel. Elle est cruelle, mais sa cruauté est la quintessence de l'amour, car dans cette mort même du soi apparent se trouve la résurrection du Soi réel et de la Vie éternelle. Celui qui conserve le faux soi et réclame pour lui les prérogatives du Soi-Roi doit, pour ainsi dire, être dévoré par les vautours sur le faîte de la vanité. Le liberté du Vedanta n'est pas l'immunité au regard de la Loi du soi local limité, à savoir la personnalité et le corps. Cela, c'est tourner G-O-D (Dieu) en sens inverse (1). Des millions d'êtres périssent chaque heure du fait de leur erreur. Des milliers de têtes sombrent dans le pessimisme et des centaines de milliers de coeurs sont brisés chaque minute par l'inversion insensée de l'ordre de la Loi. La Liberté par rapport à la Loi est assurée en devenant la Loi, c'est la réalisation de Shivoham. (2)

Ce dupe des sens qui compte sur ce qu'on appelle les faits et les chiffres et qui se repose sur la fondation de formes construit sur de l'écume et coule. Il construit sur le roc, celui dans le fond du coeur duquel

Dieu est réel, le monde irréel
et la loi une force vivante.

Que ce corps soit librement appelé joueur de politique, égoïste, vain, fier ou quoi que ce soit d'autre, qu'il soit ce qu'ils appellent insulté, tapé à coups de pied, tué, qu'est-ce que çà peut me faire à moi, le Soi de tout ?

Je suis l'inévitable Vérité,
Je suis l'inexorable Loi;
Me connaître c'est M'obéir,
M'obéir c'est prospérer.
Oppose-toi à Moi, cela ne Me gênera pas,
Ignore Moi, Je ne puis être inquiet,
Mais je détruirai calmement celui qui Me fait affront.

Ceci n'est pas une menace en l'air (xhn³&Hkcdh). C'est une vérité vraiment terrible.

Ayons au moins autant de respect et d'égard pour la Vérité (Dieu, la Loi) que nous en avons pour les sentiments de personnes.

Si le coeur des personnes se brise du fait de notre loyauté fidèle et innocente à la Loi Divine, nous ne pouvons en être tenus pour responsables. Il doit bien sûr être pour nous d'une importance de loin plus sérieuse de ne pas briser la Loi. En cédant aux caprices de ceux que nous appelons nos chers et nos proches, ce qui est contre la Loi, nous invitons la calamité sur leurs têtes aussi bien que sur les nôtres. Nul n'est plus proche que Dieu, nul ne doit être plus proche que Dieu, que la Vérité (la Loi).

o; jkseozrs ro luLruw"kq foHkzr% A
Yajur Veda

Traduction :

Pour Toi, pour Toi seul, Ô Seigneur ! Ô Loi !
J'ai gardé le mental en mon corps.

A l'époque védique les filles non mariées s'assemblaient en certaines occasions autour du feu les mains jointes, tournaient autour du foyer et chantaient cette chanson

j;Ecda ;tkegs lqxfU/kaifrosnue~ A
mokZ#dfeo cU/kukfnrh eq{kh; ekeqr% AA

Traduction :

Soyons absorbées dans l'adoration du Parfumé, de l'Un Omni-voyant, de Celui qui connaît l'Epoux. Comme une graine libérée de la cosse, puissions-nous être libérées de l'esclavage ici (la maison des parents) mais jamais, jamais là (la maison du mari).

fcNqMrh nqYgu oru ls gS tc] [kMs gS jkse vkSj xyk #FS gS A
fd fQj u vkus dh gS dksbZ <c] [kMs gS jkse vkSj xyk #ds gS AA

Cette prière des anciennes jeunes filles aryennes jaillit du tréfonds du coeur de Rama, et des larmes, ô ! des larmes se répandent follement avec elle.

Ô Dieu ! Ô Loi ! Ô Vérité ! que cette tête et ce coeur soient instantanément mis à l'écart si une autre liaison qu'avec Toi se trouve ici. Que ce sang se caille immédiatement si une autre idée que celle de Toi coule dans les artères et les veines.

Une autre Shruti :

vge~ tkfu xHkZ:Kek Roe~ tkfl xHkZ/ke~

Sens en français :

Comme la femme d'un homme, je vais apprendre sur Toi, je T'attirerai de plus en plus près, je boirai Tes lèvres et les jus secrets de Ton corps, je concevrai de Toi, Ô Loi ! Ô Liberté !

Rama n'est-il pas marié au f='kwy, marié à la Vérité et à la Loi, lnklgkfxu, que l'on attende de lui comme d'une prostituée d'autres attachements et d'autres relations ?

esjs rks fxfj/kj xksiky nwljk u dksbZ !

Cà n'est pas une impulsion aveugle, et çà n'est pas non plus une politique égoïste pour blesser quelqu'un. Pourquoi, qu'a donc fait l'innocent Rama pour que vous le traîniez dans les limitations étroites de la relation personnelle ? Epargnez-le, s'il vous plaît, épargnez-le. Pour l'amour de votre propre sécurité, épargnez-le. Laissez-le seul. En cela repose le bien de notre pays et de l'humanité. Supposez-vous qu'il mourra dans la solitude sans vos tendres soins envers son corps ? Non, Dieu est réel, et la vie en Dieu ne connaît pas de privation et ce corps ne peut tomber avant d'avoir fait le travail de Dieu.

Il n'est pas bon de se mêler des voeux sacrés de quelqu'un. Il ne laissera rien se tenir entre lui et son idéal; non, pas même la mort. Que personne ne tente de modeler sa carrière selon des notions empruntées à une lecture impie de l'histoire. Au diable vos amours et vos hommages à l'apparent Rama. C'est une insulte au Rama réel : le Soi de tous. Bas les pattes ! Eveillez-vous du rêve des formes. Secouez l'illusion des personnalités et de la conscience du corps de la même manière que Rama a secoué la dyspepsie par une vie de Loi. Brûlez entièrement les attachements aux sens en concentrant sur eux la lumière ardente du Soi. Ne faites pas de quartier aux impressions profanes qui se trouvent en votre coeur, en le gardant toujours plein du Rama Réel.

War harchih juzdilbar buwad
as shahr-ki-dil berun kunam.

Traduction :

Laisse moi chasser de la cité de mon coeur toute autre pensée que celle du Bien-aimé.

Dieu n'est-il pas au moins aussi doux que n'importe quel objet des sens ?

Les gens hésitent à aimer Dieu parce qu'ils pensent qu'ils ne recevront pas de réponse de Lui comme c'est le cas des fictifs objets d'amour de ce monde. C'est cette ignorance folle qui les illusionne ainsi. Ô cher ! En un élan de réponse, Sa poitrine se soulève instantanément, non, simultanément, avec votre poitrine.

Dans les amis et les ennemis apparents, ne regardez pas la cause de leur conduite. La Causation Réelle se trouve avec votre seul Soi réel. Attention !

Comme un petit oiseau qui apprend juste à voler, en quittant une pierre ou une ramille, se perche sur un support semblable, puis sur un autre et sur un autre encore mais ne peut quitter entièrement ces objets grossiers et s'élever dans l'air, un novice dans la Brahmajnana, désengageant son coeur d'une chose ou déçu par une personne particulière, se repose immédiatement sur quelque chose d'autre, puis s'attache à une autre illusion du même genre, et ne quitte pas dans son coeur la terre entière. Un jnani expérimenté transformerait l'absence de foi apparente d'un objet terrestre en un tremplin pour un saut dans l'Infini. L'art de la religion consiste à faire de chaque petit morceau d'expérience une occasion de sauter dans l'Infini. Les choses apparentes étant toutes d'une pièce, quand on abandonne extérieurement une chose on en fait un signe et un symbole de renoncement intérieur à tout.

Déplorablement cancre doit être celui qui ne reconnaît pas la Vérité perçante - cela (f='kwy). Seule la mort de la personnalité égoïste est la Loi de la vie. Le f='kwy se débarrasse des personnalités. Se débarrasser de la personnalité, c'est la Résurrection de la Vie Eternelle. Vivez à jamais ! Adieu !

*

LA MORT DANS LA VIE

Quand Rama quitta Lahore, il était en train de lire la version persane du Vishnu Purana, un des traités les plus hardis sur l'Advaita Vedanta. C'est la traduction latine de la version persane à laquelle Emerson, Thoreau et d'autres du même calibre et de même caractère se réfèrent de manière si enthousiaste dans leurs écrits. Le Vishnu Purana punjabi est aussi une reproduction de cette oeuvre persane. L'Anubhava Prakasha du Kali Kamli Wala Baba est une amélioration du Vishnu Purana punjabi. C'est l'oeuvre qui montre à quelles hauteurs l'homme avait l'habitude de vivre, et nous saisissons dans ses pages des aperçus de sa vie intérieure. Là est le secret de la valeur incommensurable d'une oeuvre silencieusement faite aujourd'hui au nom de celui dont les seuls vêtements aussi bien que la maison n'étaient qu'une couverture noire, qui n'avait rien non plus d'un érudit et qui avait l'habitude de mendier ses repas de porte en porte, de peur d' être un fardeau pour une simple famille. On place des ponts sur des rivières tempétueuses, on construit des routes, on érige des Dharmashalas, on distribue de la nourriture et des vêtements, on apporte l'éducation et on donne du travail aux mains sans travail sur les sables brûlants des plaines et les grandes hauteurs des Himalayas au nom du Kali Kamil Baba.

Des plans et des politiques ne peuvent arriver à rien de plus qu'à de la brume et àde la fumée. Le travail réel ne se fait pas à travers des plans profanes. Le travail se fait à travers une vie-de-Dieu. Pour certains la vie active parmi les foules est une aide inconsciente pour connaître une disposition divine; pour d'autres la solitude est une aide consciente; pour d'autres les calamités sont pour cela des bénédictions bienvenues; pour d'autres, leur coeur est serré par le stylo du Maître quand ils écrivent des livres. Certains, en faisant des conférences, perdent leur opacité et la Lumière du Maître brille à travers eux; d'autres, alors qu'ils soutiennent le poids des batailles, faisant de leurs poitrines la cible des balles, renoncent à la conscience du corps et deviennent connus du monde comme des héros; d'autres, dévoués à l'art, s'élèvent jusqu'à la Beauté Immortelle. Même le voleur en pénétrant dans une maison, s'il réussit, remarquez-le ! tant qu'il réussit, cela n'est du qu'à sa tombée dans cet état de résignation tremblante, indescriptible, muette, irréfléchie, et à une dépendance et un suspense entiers dans l'Infini Inconnu. Quant à la perversité de l'action, qui est de prendre d'apparentes richesses pour quelque chose de plutôt réel, par une telle tentative il invite bien entendu sur sa tête la colère de la Loi.

Le travail se fait tant que nous sommes en vie, c'est à dire morts dans le tout. Cette vie, qui est mort, travaille, et non notre solitude, la société, les moyens et les mesures. Les biographes ignorants ne regardent que les rapports extérieurs et attribuent les exploits d'abord au style des écrits puis au nombre de fidèles etc., ignorant l'Âme réelle du succès, comme si mon travail dépendait du genre d'oiseaux qui sont perchés sur l'arbre sous lequel je suis assis et écris. Nos circonstances et nos opportunités ne sont rien. L'ancien sage voit juste lorsqu'il n'attribue la victoire du guerrier qu'au Dieu Intérieur et Extérieur (Indra et Varuna).

lqnk lfeUnzk o#.kk oalklre~ AA
(Mandala VII. Rig Veda)

Nous voyons chaque jour devant nos yeux, comme le dirait Bullah Shah, "des moineaux battre des aigles", c'est à dire : nos chimères les plus favorables et les plus prometteuses éclater et, dans les paroles de Christ, les briques que nous rejetons glorifiées comme pierres angulaires d'immenses châteaux. Aucune dépendance de circonstances apparentes, aucune sagesse profane n'est en rien facteur de nos victoires. Toutes nos relations, toutes nos amitiés, richesses, espérances, promesses et autres moyens (càd pour parler de notre monde) sont duperie la plus pure, vanité des vanités. Démontrer leur néant ne requiert aucunement la sagesse subtile de Sureshvara ou de Shankara. Pour ceux qui ont des yeux, chaque petit morceau d'expérience tonne de ce Vedanta comme un canon terrible :

rÙoeL;kfn okD;kuka Lor% fl)kFkZ cks/kukr~ A
vFkkZUrja l lanz"Vq¡ 'ko;rs f=n'kSjfi AA

Nos Mahatmanités, réformations, honneurs, fonctions, relations ne sont pas plus que des rêves de la nuit passée, des incarnations passées, des formes nuageuses,des fantômes du crépuscule et des lutins d'une imagination maladive. Lorsque nous sommes en désaccord avec Rama, nous ne voyons pas la route, nous manquons le chemin de la Loi et nous devons souffrir. Alors qu'en Dieu les méthodes justes, les élans corrects, les bonnes inclinations jaillissent spontanément dans le coeur et nous conduisent vers les riches paysages, les scènes de montagne, les sources rafraîchissantes de paix, de prospérité et de pureté, ou alors la lumière bienheureuses en nous attire d'elle-même vers nous la vie et l'amour.

Cela, la leçon du sacrifice de l'ego, se trouve à la base des cérémonies de Yajna les plus compliquées, les plus grandes et les plus imposantes des temps védiques. La Loi de Vie dans la Mort, je la trouve être une réalité aussi sévère et aussi solide que le Rudra l'était pour les anciens Rishis. Méprisez la et pan! les flèches volent vers votre coeur et vos flancs.

ueLrs #nzeU;o mrsr b"kosue% AA
ckgqH;ka mr rs ue% AA

Traduction :

Salutations à Ton indignation, Ô Rudra (càd la Loi), Salutations à Tes flèches infaillibles; prosternations devant Tes bras infatigables.

Dans chacune de nos petites expériences se trouve la totalité de l'histoire. Nous ne la lisons pas. Il est aussi facile de devenir un Bouddha ou un Christ que de rester un pauvre Paul, pourvu que nous en payons le juste prix, càd que nous évacuions le soi local et laissions Dieu travailler à travers nous. Nous ne pouvons avoir deux épées dans un seul fourreau. Nous pouvons devenir le Seigneur des seigneurs si nous développons le pouvoir de ne pas croire dans la louange ou le blâme que l'on entasse sur nous, si nous échappons à la 'fièvre de l'action', si vaincre, gagner le pain quotidien n'est pas notre but, si nous faisons plus que de soutenir la Vérité en l'étant, si nous engageons nos énergies et si nous travaillons en nous appropriant aussi peu de mérite que Soleil pour le fait de briller tout le temps. Au moment même où nous commençons à croire ce que les gens disent de nous il se produit un arrêt net. Le monde n'existe pas. Le monde n'existe pas et leur bavardage n'est rien. Dieu est la seule réalité.

Certains pensent que la 'souffrance' est indispensable au développement du caractère, comme le feu l'est pour purifier l'or. La Nature ne permet aucun progrès sans lutte. Peut-être en a-t-il toujours été ainsi jusque maintenant. Mais est-ce la raison pour laquelle il doit en être ainsi à jamais ? C'est vrai, aucun produit chimique ne peut opérer sans passer par l'état naissant. La graine pousse par réduction dans la substance, les métaux se soudent par inscription au point de fusion. L'homme de démonstrations et de sentiments extérieurs, encouragé par les espoirs apparents et les perspectives brillantes, attache sa foi aux apparences individuelles, se précipite en avant, mais il reçoit très vite un coup sur la tête ou une bosse sur le front. Le choc l'émeut, le porte à l'état naissant, et la condition de vie étant remplie, le succès arrive aussitôt pour l'accueillir. Laissez les récits être ce qu'ils peuvent être, si la Loi est la Loi, Christ n'aurait pu souffrir si ce n'est en abandonnant d'une manière ou d'une autre l'Idéal-Dieu ou en trébuchant sur le chemin de la-mort-dans-la-vie. La persécution l'a cependant remis d'aplomb et quelques heures de crucifixion de soi absolue dans le Tout Intemporel avant que n'arrive la crucifixion apparente l'ont amené à la vie pour l'éternité. Mais la persécution et la souffrance en tant que telles ne sont pas nécessairement suivies par le succès et par la joie, une seule difficulté annonce souvent tout un train d'autres difficultés et on dit que les malheurs n'arrivent jamais seuls. Si par l'avertissement d'une calamité nous nous éveillons à la disposition bénie, le soleil de la vie et la lumière tombent sur nous sur le champ, mais si le froid des misères initiales intensifie notre violation de la loi, nous allons au devant des pires désastres. Si la Loi inexorable, peut-être aussi mystérieuse, n'est pas comprise et retenue, la lutte devra continuer, faisant pleuvoir de dures bosses et de durs coups sur nos têtes. Survivent ceux qui passent au-travers de l'indescriptible "état naissant", la seule condition à l'aptitude. On a eu un jour des machines sans personne pour les diriger, et la bataille de la vapeur fut difficile à mener. Mais maintenant qu'on a inventé des chauffeurs pour les machines, pourquoi devrait-il y avoir une perte inutile d'énergie. Ainsi, la Loi de la Vie, le chauffeur, étant assurée, il n'y a aucune raison de permettre à la souffrance et à la lutte de gouverner l'humanité comme des animaux inférieurs.

Travailler en étant centré dans la personnalité physique n'est pas un crime aux yeux des gouvernements limités de ce monde, mais c'est le seul crime pour le Gouvernement Suprême Universel, toutes les autres fautes étant ses diverses branches. Il n'y a qu'une maladie et un seul remède. Casser la Loi Vedantique - Brahma satyam jagat mithya - est la racine de toutes les maladies, prenant d'abord la forme d'une difficulté et ensuite d'une autre. Et le remède est de s'éveiller en notre Divinité Réelle. Une fois que l'on cède à se tromper soi-même, toutes les autres tromperies suivent naturellement de plus en plus.

Le discours de Rama n'est-il que rêverie d'un reclus et d'aucune utilité pour les hommes de la société ? L'eau du réservoir n'a pas de végétation autour d'elle mais est-ce une raison pour que les champs refusent qu'elle les irrigue pour produire leurs propres récoltes ? Rama ne fait qu'énoncer la Loi qui est la propre vie de chacun. Rama trouve que toutes les lois du monde, chimiques, biologiques, psychologiques, et toutes les autres, ne sont pas plus que des expressions particulières de la Loi Unique : la Loi des lois dont on a parlé ci-dessus, la Loi de la Causation. Les relations, les espoirs, les devoirs de ce monde sont tous de simples points de passage, des standards de jugement passagers, des auberges au bord de la route, les poupées de la vieille fille, le yatammum de l'arabe sans eau. Une fois que le Soleil brille à l'horizon de notre conscience, une fois que nous nous éveillons à la véritable nature des choses, toutes les causations et toutes les lois commencent à tourner autour de nous comme des planètes et des satellites, non, elles s'approchent de nous comme les enfants s'approchent de leur mère au moment du dîner.

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Sama Veda

L'homme doit apprendre à mourir tout aussi naturellement et simplement que l'enfant doit apprendre à marcher. Cette Mort signifie l'état où le serviteur n'est pas un serviteur individuel, le disciple pas un disciple, le Raja pas un Raja, l'ami pas un ami et l'ennemi pas un ennemi, les promesses des gens pas des promesses, les menaces pas des menaces, les dispositions pas des dispositions, les droits pas des droits, où tout est Dieu. Il n'y a qu'Une Réalité. Quand le coeur bat en accord avec elle, le monde entier bat en accord avec le coeur. Quand le mental devient en désaccord avec elle (càd s'appuie sur des shows), le monde entier vibre différemment du mental. Aussi longtemps que nous ressentons une impulsion pour défendre le corps et riposter au nom de la personnalité, en rendant coup pour coup, nous sommes morts. Il n'y a pas de test de grandeur plus sûr que la faculté de ne pas tenir compte des expressions mortifiantes et insultantes.

Quand un gentleman passe du barreau de l'avocat à la magistrature du juge, l'attitude de la Cour entière change envers lui. Ainsi lorsque nous nous élevons de la position d'avocat à celle de la Lumière divine désintéressée, le monde entier doit réajuster ses relations envers nous, et ce qu'ils font avec nous doit s'orienter différemment, de la même manière que l'aiguille de la boussole change de direction suivant le mouvement du bateau. Vous trompent-ils ? C'est parce que vous, en ayant perdu la raison, avez escroqué Dieu. Le Professeur James observe avec justesse : "La vie est basée sur le fait que les sensations matérielles effectivement présentes peuvent avoir sur notre action une influence plus faible que les idées de faits plus lointains." Les animaux ne sont conduits que par les sensations matérielles. La Divinité de l'homme n'est rachetée que lorsque les lois invisibles, non, la Loi, qui pour l'homme animal est enveloppée dans l'obscurité, devient pour lui un fait de faits solide, sévère et que, d'un autre côté, les apparentes formes flottantes, le soi disant argent sonnant et trébuchant etc., qui sont les étoiles qui guident l'ignorant, disparaissent pour lui dans l'aube de la Présence Divine.

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Bhagavad Gita

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SUBLIME COURTOISIE - LA LOI

Khalil an roz ba atish hami guft
Agar muye za man baqist darsoz
badu mi guft an atish ki ai shah !
Ba peshat man Bumiram tu dar afroz.

Sens en français :

Abraham, sur le point d'être brûlé vif, demanda au Feu : "Si disons même un cheveu de ma conscience personnelle est encore attachée à ce corps, s'il te plaît ne l'épargne pas, brûle la, brûle la s'il te plaît." Le feu s'éteignit, comme pour faire cette réponse révérencieuse : "Vis, mon seigneur, que je meure à tes pieds."

Telle est la Loi Divine. Dieu ne sera pas surpassé en courtoisie de manières.

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Yajur Veda Samhita

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Brihadaranyaka Up.

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Taitiriya Up.

Traduction :

Les dieux, les progéniteurs, parlèrent au tout début à l'amoureux charmant de Brahma :

Ô un avec Brahman ! quiconque peut ainsi connaître Brahman, nous, les dieux, devons le servir comme d'obéissants serviteurs. Tous les êtres apportent des présents devant son trône; toutes les lois offrent un sacrifice sur son autel.

UNE GRANDE OBJECTION AU VEDANTA

Le Vedanta tue les sentiments et les émois de la vision esthétique; il inculque l'insensibilité, une conduite rectiligne comme la nature, aucune estime pour les relations.

Oui. Il fait cela. Pour son véritable fidèle, la Vérité, la Réalité, doit gagner d'énormes dimensions telles que choses, personnes, causations et opinions doivent devenir des caractères qui disparaissent. Mais si les sentiments humains ou plutôt animaux disparaissent, à la place les sentiments Divins commencent à déborder. Les lumières artificielles sont remplacées par la lumière souriante du soleil qui baigne de joie tout l'environnement, bien qu'elle ne respecte pas les personnes.

"Jamais avant je n'aurais pu le croire" dit un anglais de grande expérience spirituelle, "mais je le vois maintenant entièrement. Il n'y a rien de pareil - aucun bonheur - quand vous avez complètement arrêté de penser à vous. Mais vous ne devez pas le faire à moitié, quand bien même il resterait un petit grain de soi, il gâchera tout; vous devez simplement tout laisser derrière et n'accorder à la personnalité et au mental qu'autant de sympathie qu'à n'importe quel étranger, pas plus, pas moins."

En quittant vos plans et vos objectifs qui durent depuis des années, en quittant un nom et une bonne réputation et le son des voix familières, en détortillant le soi personnel comme vous enlevons des gants, en repoussant les peurs de la maladie et en bannissant les espoirs de reconnaissance, passez désincarné de vous-mêmes. Quittez la cosse, quittez l'enveloppe dont on a disposé si longtemps. Passez par la porte de l'indifférence pour entrer dans le Palais de la Maîtrise, sortez de la porte de Jnanam (Connaissance Divine) pour entrer dans le grand air de la délivrance. Donnez. Dépossédez votre mental de tout ce que vous avez, devenez pauvre et sans réclamations, et alors vous serez le Seigneur et le Souverain de toutes choses.

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u{k=kf.k :ief'ouh O;kÙke~ A
b".;fé"kk.kkeq AA
Yajur Veda

Signfication :

Le succès et la prospérité sont tes servantes. Jour et nuit tes flancs droit et gauche. La splendeur des étoiles tes regards. Ciel et Terre tes lèvres séparées (en sourire). Si tu désires quelque chose, désire cela.


Om ! Om ! Om !

 

 

 

 

 

 

 

(1) G-O-D retourné = D-O-G. = chien.
(2) "Je suis Shiva"