Le péché : sa relation à l'Atman ou véritable Soi

Swami Rama Tirtha

Conférence donnée le 16 novembre 1902 à l'Académie des Sciences de San Francisco

Traduction française : Gaura Krishna

 

Mon propre Soi sous forme de soeurs et frères,

Le sujet d'aujourd'hui est la continuation de plusieurs conférences qui ont été données la semaine dernière. Ceux qui ont entendu les conférences précédentes la comprendront très bien.

Lors de cette conférence, Rama n'entrera pas dans la définition du péché, ou de savoir comment il se fait que ce péché existe dans ce monde, qui l'a apporté, d'où il est venu, pourquoi certaines personnes pèchent plus que d'autres et pourquoi d'autres ont plus de colère que d'avidité. Nous nous occuperons de ces questions dans une autre conférence, si le temps le permet.

Nous utiliserons ce soir le mot péché dans son sens ordinaire ou dans le sens dans lequel tout le monde chrétien l'entend.

En Inde, dans un certain temple, on a vu un homme distribuer des bonbons. La coutume des Indiens est de distribuer des bonbons ou des choses du même genre parmi les pauvres dans les occasions de grande joie et de prospérité. Quelqu'un est venu demander quelle était la cause de cette réjouissance. L'homme dit qu'il avait perdu son cheval; que c'était la cause de son allégresse. Les gens furent étonnés et surpris. Ils dirent : "Ah bon, vous avez perdu un cheval et vous vous réjouissez ?" Il dit : "Ne me comprenez pas mal. J'ai perdu un cheval mais j'ai sauvé le cavalier. Mon cheval avait été volé par une bande de voleurs. Je ne montais pas le cheval au moment où il a été volé. Je suis bien content de ne pas avoir été volé avec le cheval et que ce ne soit que le cheval qui l'ait été." Les gens se mirent à rire de bon coeur. Quel homme naïf !

Soeurs et frères, cette histoire semble ridicule. Mais chacun doit l'appliquer à lui-même et examiner si il ou elle ne se comporte pas de manière pire que cet homme. Il a perdu le cheval mais s'est sauvé, lui, le cavalier. Oh, mais que font des milliers, non, des millions de personnes ? Elles essayent de sauver le cheval et de perdre le cavalier. C'est pire. Il avait ainsi une grande occasion de se réjouir d'avoir perdu le cheval et sauvé le cavalier. Tout le monde sait que le véritable Esprit, ou le vrai Soi, la véritable Âme, est reliée au corps astral comme un cavalier est relié au cheval. Mais allons vers quelqu'un et questionnons-le sur l'endroit où il est et sur sa nature réelle. Qu'est-ce que vous-mêmes, qu'est-ce que vous faites ? La réponse sera : "Je suis Mr untel. Je travaille dans tel et tel bureau." Tous ces signes et toutes ces réponses ne sont relatives qu'au corps grossier. C'est à dire que ce sont des réponses qui sont hors sujet. Nous demandons : "Qui êtes-vous - qu'êtes-vous ?", et sa réponse ne nous fait pas savoir ce qu'il est en réalité. C'est loin du compte, hors sujet. Nous le questionnons sur son Soi, et il nous parle du cheval. Nous voulons savoir quelque chose sur le cavalier, et il esquive la question en nous disant des choses que nous n'avons pas du tout demandées. N'est-ce pas parce que nous prenons le cheval pour le cavalier ? Le cheval est perdu; il est grand temps de pousser un cri : perdu, perdu, perdu ! Que ce soit publié dans les journaux, perdu, perdu, perdu ! Qu'est-ce qui est perdu ? Le cheval ? Non, le cheval n'est pas perdu. Tout le monde parle du cheval. Les signes, les symboles, et les coordonnées de la personne, tout le monde est prêt à les donner. La chose perdue est le cavalier; la chose perdue est l'âme, l'esprit, l'Atman, le vrai Soi. Merveille des merveilles !

Comment allons-nous découvrir et trouver le vrai Soi, le cavalier, l'Atman véritable ? Les réponses à cette question ont été données presque chaque jour lors des conférences de la semaine dernière. Nous allons aujourd'hui en voir une d'un point de vue différent : à partir du phénomène du péché. Quelle est l'origine du péché ? Comment le péché est-il entré dans le monde ? L'explication qui va être donnée paraîtra absurde, apparaîtra être quelque chose de surprenant, quelque chose de très étrange. Mais ne soyez pas surpris. On peut même prouver que cette explication apparemment surprenante est exactement en accord avec les enseignements de votre Bible : la Bible que les Européens ne peuvent comprendre de la même manière que les Indiens, parce que Christ appartient à l'Asie, et on peut montrer qu'il appartient aussi à l'Inde. Toutes les comparaisons, toutes les figures de rhétorique de la Bible ont tant de fois été répétées dans les écritures hindoues. Aussi les Hindous, le peuple asiatique, étant accoutumés à ce genre de discours, peuvent le comprendre mieux que les occidentaux. Aussi les gens qui considéreront que l'explication qui va être donnée est effrayante et diamétralement opposée à leur pensées chéries et à leurs sentiments grandement vénérés devront la supporter, parce qu'après tout cette explication apparemment étrange n'est pas opposée aux enseignements de votre Bible. Avant d'entrer dans le problème du péché, nous parlerons de quelques sujets préliminaires.

Comment se fait-il que toute personne qui est née doive mourir, et que les gens ne pensent pourtant jamais à la mort ? La pensée même de la mort cause un frisson dans leurs corps et envoie un tressaillement en eux du bout des orteils au sommet de la tête. Comment se fait-il, disons-nous, que tous les rois qui ont existé dans le passé soient morts, que tous les prophètes qui ont ressuscité les morts, que leurs corps soient aussi morts ? Ils ont ramené le mort à la vie mais leurs corps sont aussi morts. Nous voyons que tous les hommes riches du passé, tous les hommes forts du passé sont morts; et du point de vue intellectuel nous sommes surs que nos corps doivent mourir tôt ou tard. Nous pouvons vivre trois vingtaines d'années et dix ans, non, doublez çà, quatre fois çà, mais nous devons mourir; nous ne pouvons éviter la mort. Elle est si sure. Oh, mais merveille des merveilles qu'en dépit de tout cela personne ne puisse pratiquement croire en cette mort. Tout le monde évitera l'idée de la mort, personne ne tolérera la pensée de la mort. Tout le monde va élargir ses relations avec ses amis, développer ses rapports avec ses camarades, étendre la croissance de son champ de travail, et continuer sa vie comme si la mort n'avait jamais à s'emparer de lui, comme si aucune mort n'était pour lui possible. Comment cela se fait-il ? Elle est si certaine d'un côté, et de l'autre nous ne pouvons même pas lui permettre de toucher nos pensées, comme un oiseau après qu'un peu d'eau tombe sur ses ailes s'en débarrasse. Comment se fait-il que nous ne puissions pratiquement jamais croire à la mort ? Vous pouvez chanter des chansons qui décrivent la mort mais vous ne pouvez-jamais, en pratique, croire à la mort. Quelle en est la cause ? Le Vedanta donne une explication et dit que la cause réelle est le fait que votre véritable Soi est incapable de mourir. Votre Soi réel ne peut jamais mourir. Le corps qui doit mourir, qui meurt à chaque instant - par mort comprenons ici changement - qui subit un changement à chaque seconde et qui meurt, n'est pas votre véritable Soi. Il y a quelque chose en vous qui ne peut jamais mourir. Conjointement au corps il y a l'Âme, l'Esprit réel qui ne peut jamais mourir. Mais vous allez dire que dans la vie pratique, dans la vie de tous les jours, nous ne croyons pas que l'esprit ne doive pas mourir, mais nous croyons que nos corps ne doivent pas mourir - nous croyons que nos corps doivent rester immortels. La philosophie védantique de la religion hindoue dit qu'il est vrai qu'alors que l'esprit n'a pas à mourir et que c'est le corps qui le doit, les attributs de l'esprit, la gloire du Soi réel sont pourtant attribués par erreur au corps mortel. Il y a de l'ignorance à la base. Cette pensée est universelle. Elle est présente partout, dans tous les pays, et elle est même présente dans le domaine animal. Nulle autre philosophie que le Vedanta n'explique l'universalité de cette croyance. Maintenant l'universalité de cette croyance est un fait, et ce fait doit être expliqué. Toute philosophie qui n'explique pas tous les faits de la nature n'est pas philosophie. Le Vedanta ne laisse pas ce fait inexpliqué comme le font la plupart des philosophies. La cause doit être intrinsèque. L'époque où l'on se référait à des causes extérieures est révolue. Un homme tombe et la cause de sa chute doit être montrée en lui-même. Il peut dire que le sol était glissant ou quelque chose comme çà. La cause doit être montrée dans le phénomène et non en dehors de lui. Et si nous pouvons trouver la cause dans le phénomène, nous n'avons aucun droit d'aller trouver des causes extérieures. Comment expliquerez-vous une croyance pratique en l'immortalité par une cause qui peut être interne et non externe ? Nous ne trouvons rien dans le corps qui puisse nous donner cette foi, qui puisse nous donner cette croyance en l'immortalité. Nous ne trouvons rien dans le mental qui puisse nous donner cette idée. Allons au-delà du mental, allons au-delà du corps, et le Vedanta désigne le véritable esprit, le véritable Atman qui a été décrit dans une conférence précédente. Cela est immortel, la lumière témoin, le même hier, aujourd'hui et à jamais. En cela nous pouvons trouver la cause de cette foi universelle en la "non mort". Et l'erreur que l'on fait dans la vie pratique est la même que l'erreur qu'a faite toute l'humanité précédente au temps de Galilée. Le mouvement de la terre est attribuée au soleil. La même erreur repose dans le fait que nous attribuons l'immortalité divine de l'Esprit au corps.

Arrive maintenant la question : il y a l'âme immortelle et il y a le corps mortel, et avec eux il y a l'ignorance, le manque de connaissance. D'où est venu ce manque de connaissance ? Nous voyons ici que l'ignorance est en l'homme, que l'esprit divin est en l'homme, et que le corps est aussi en l'homme. Ces choses sont internes; aucune d'entre d'elles n'est externe, aucune d'entre elles n'est hors de notre portée. Et par l'action de ce corps, de ce mental, de cet esprit immortel et de cette ignorance, s'explique la présence du phénomène de l'incrédulité dans la mort du corps.

Comment se fait-il par ailleurs que personne en ce monde ne puisse être libre et que tout le monde se considère pourtant libre et pense à la liberté et comment se fait-il que l'on désire tant la liberté ? Vous allez dire que l'homme est libre. N'avez-vous pas tant de passions, de désirs et de tentations ? Alors comment pouvez-vous dire que vous êtes libres ? Des fruits doux ou de la nourriture délicieuse peuvent faire de vous un esclave. Tout couleur attrayante peut vous captiver d'un seul coup, vous charmer et vous rendre esclave. Toute pensée de prospérité matérielle peut vous rendre esclave, et vous vous dites pourtant libres. Examinez cela minutieusement, si vous pouvez faire ce que vous aimez avec une liberté parfaite. N'est-il pas vrai que lorsque quelque chose se passe mal dans vos affaires vous ne pouvez pas contrôler votre colère ? Vous êtes esclave de la colère, vous êtes esclave des passions. Comment se fait-il en effet que les gens ne puissent pas être parfaitement libres et qu'ils pensent pourtant tout le temps à la liberté, qu'ils parlent tout le temps de liberté, que la liberté est si douce, si désirable, si belle !

En Inde, le dimanche est le jour de liberté, et on apprend aux enfants les jours de la semaines au travers de la pensée de liberté. Ils demandent chaque jour à leur mère : quel jour sommes-nous ? Elle leur dit c'est lundi, mardi ou mercredi. Alors ils commencent à compter sur leur doigts mardi, mercredi, etc. Oh ! quand dimanche va-t-il arriver ?

Qu'est-ce qui cause tant d'effusion de sang sur la face de la terre ? L'idée de liberté, d'indépendance. Quelle a été l'idée qui a fait rompre aux Américains leur relation avec ce qu'ils avaient l'habitude d'appeler leur patrie ? Quelle fut-elle ? L'idée de liberté. Et quel est l'objet de toute religion ? Nous avons en sanscrit le mot moksha qui veut dire salut, qui signifie liberté. Ô liberté, liberté, liberté ! Tout le monde a faim et soif de douce liberté. Et pourtant combien y a-t-il d'hommes qui soient réellement libres ? Très peu.

Dans ce monde, dit le Vedanta, vous êtes tout le temps enfermés dans une prison, une prison avec des murs triples : le mur du temps, le mur de l'espace et le mur de la causation. Quand chacune de vos pensées, chacune de vos actions est déterminée par la chaîne de causation et que vous êtes liés par cette chaîne, comment pouvez-vous être libres alors que vous vivez dans ce monde ? Et pourtant la liberté est le hobby de tout un chacun. N'est-ce pas paradoxal et étrange ? Cela ne paraît-il pas être une contradiction dans les termes ? Expliquez çà.

Le Vedanta dit qu'il y a une cause à cela, et que la cause est en vous, qu'elle n'est pas en-dehors de vous. Cette pensée de liberté en vous, cette pensée universelle nous dit qu'il y a quelque chose en vous; et ce quelque chose en vous est votre véritable Soi, le vrai Moi, parce que vous voulez avoir cette liberté pour Moi, pour le Je, le Soi réel, et pour personne d'autre. Il y a quelque chose en vous de réellement libre, d'illimité, de non-attaché. L'universalité de cette idée prêche en langage clair que le Soi réel, le véritable Atman, est quelque chose d'absolument libre. Mais par le même genre d'erreur que celle que les gens ignorants font en attribuant le mouvement de la terre au soleil en interchangeant les attributs par ignorance, nous voulons réaliser la liberté pour le corps, pour le mental, pour le soi grossier.

Nous voyons dans ce monde une autre phénomène très étrange. Tout le monde dans ce monde, du point de vue de son petit soi, est un pécheur. Tout le monde est d'une manière ou d'une autre responsable de quelque défaut, de quelque déficience ou autre et pourtant personne au fond de son coeur ne pense qu'il est un pécheur. Personne à la face de la terre - dans le vaste monde - pas un seul individu ne croit en sa nature pécheresse. Au fond de son coeur il se considère comme pur. Personne dans la vie pratique ne pense qu'il est un pécheur. Et quand vous vous appelez pécheur ? Alors même, l'objectif réel que vous avez en vue est d'être considéré comme un saint homme par les autres. En s'appelant pécheurs, les gens espèrent être considérés comme des saints. Mais au fond de leur coeur ils n'ont aucune foi dans leur nature pécheresse. Chacun est pur pour lui même. Les pires coupables et les pires criminels amenés devant le tribunal, lorsqu'on les interroge : "Avez-vous commis le péché ?", diront rarement qu'ils ont commis un péché. Si on les force à le dire, il peut y avoir quelque chose d'autre dans l'affaire. Bien qu'ils confessent extérieurement leurs péchés, ils pensent au fond d'eux-mêmes que leur confession est fausse. Ils n'ont commis aucun péché. Comment se fait-il ? Les gens qui dans un temple confessent leurs péchés devant un prêtre, quand ils sortent dans la rue et que quelqu'un les traite de voleur, tournent tout de suite autour de lui et l'accusent, le poursuivent,et le font déclarer coupable au tribunal. Ce n'était que devant Dieu, ce n'était que dans le temple qu'ils voulaient jeter de la poudre aux yeux de Dieu. Ce n'était que dans le temple qu'ils ont dit qu'ils étaient des pécheurs, en confessant leurs péchés.

Ce phénomène même montre quelle anomalie il y a en ce monde. Comment solutionner cette anomalie ? Le Vedanta dit que cette incapacité de suppression de l'idée que nous ne sommes pas pécheurs, que nous sommes loin au-delà du péché, et l'universalité de la croyance pratique en notre nature sans péché est une preuve vivante, un signe vivant de la nature immaculée du Soi réel, du caractère immaculé, pur et saint de l'Atman véritable, du véritable Esprit. L'Esprit réel, l'Atman réel est immaculé, pur, le Saint des saints. Si vous n'admettez pas cette explication, expliquez cette anomalie apparente d'une autre manière.

Comment se fait-il que tout le monde sache intellectuellement qu'il ne peut accumuler toute la richesse de ce monde, qu'il ne peut devenir riche pour sa propre satisfaction ? Nous le voyons tous les jours parmi nous. Allez donc voir les gens connus pour avoir des millions et demandez s'ils sont contents et satisfaits. Laissez-les étaler devant vous leur véritable coeur et ils vous diront qu'ils ne sont pas satisfaits, qu'ils ne sont pas contents. Plus, plus, ils veulent plus. Ils sont juste aussi pauvres dans le coeur que les gens qui possèdent quatre dollars. Quatre milliards de dollars et quatre dollars ne font aucune différence pour ce qui concerne l'apport de paix dans l'esprit, le repos et le contentement; ils ne résultent pas de la richesse. Si malgré leurs richesses il existe réellement des hommes de repos et des hommes qui ont obtenu la paix, la cause de cette paix n'est pas leur richesse mais la cause de cette paix doit être quelque chose d'autre, çà doit être le Vedanta inconsciemment mis en pratique et rien d'autre. Il n'y a que cela qui puisxse être la cause de leur paix, parce que la richesse par elle-même ne procure aucune joie à ses propriétaires.

Nous sommes certains maintenant que l'accumulation de la richesse, que la prospérité matérielle n'apporte aucun calme, et pourtant tout le monde a faim et a grande envie de lucre. N'est-ce pas une étrange aberration ? Expliquez çà. Aucun système de philosophie ni aucune religion n'explique cela de manière raisonnable ou avec un argument parfait. Le Vedanta dit que cette faim de prospérité, de possession, d'accumulation de tout existe. Pourquoi ? Le corps ne pourra jamais posséder le monde entier. Quand bien même vous posséderiez le monde entier, vous ne serez pas satisfait, vous penserez à posséder la lune. Pensez aux empereurs qui ont régné sur la terre entière, les empereurs de Rome. Pensez à ces Nérons, cela ne vous fait-il pas frissonner ? Pensez à leur état d'esprit, à ces Césars et à ces Nérons. Etaient-ils heureux ? Etaient-ils contents ? Il y en avait un qui mangeait, qui adorait manger, et il on cuisinait tout le temps pour lui la nourriture la plus délicieuse. Il mangeait d'un plat jusqu'à se remplir et comme il n'y avait plus de place dans son estomac il avalait des médicaments qui le faisaient vomir, il vomissait cette nourriture et on lui apportait d'autres plats, et il mangeait jusqu'à être bourré et cela juste pour satisfaire son goût. Il mangeait et vomissait, mangeait et vomissait toute la journée. Etait-il satisfait ? Etait-il en paix ? Pas du tout. Nous en sommes surs. Non, nous ne pouvons pas posséder le monde entier, et même si nous le possédions, à quoi cela reviendrait-il ? Cette terre qui est la nôtre n'est qu'un point dans les calculs astronomiques lorsque nous traitons des étoiles. Cette terre est traitée dans sa position avec un point mathématique, mais non avec une magnitude.

Cette terre qui est la nôtre, qu'est-elle ? Comment la possession de cette terre peut-elle apporter une satisfaction réelle, unepaix véritable ? Nous le savons du point de vue intellectuel et pourtant nous ne pouvons que courir après sa richesse. Le Vedanta dit que c'est à cause du véritable Soi en vous, le Moi réel est en vous, en fait, le maître de l'univers entier. Cela est la cause de votre défaillance à vous voir vous-mêmes comme le maître du monde entier.

Il y a une histoire en Inde sur un empereur que son fils avait mis en prison. Il avait été mis en prison parce que son fils voulait se voir en possession de tout le royaume. Le fils mit son père en prison pour pouvoir satisfaire sa soif de lucre. Un jour, le père écrivit à son fils en lui demandant de lui envoyer quelques étudiants pour pouvoir se divertir en leur apprenant quelque chose. Le fils dit : "Père, veux-tu bien écouter cet homme ? Il a gouverné le royaume pendant tant d'années que même maintenant il ne peut abandonner sa vieille habitude de gouverner. Il veut encore régner sur des étudiants; il veut que quelqu'un règne sur eux. Il ne peut abandonner ses vieilles habitudes."

C'est ainsi. Comment pouvons-nous abandonner nos vieilles habitudes ? La vieille habitude s'agrippe à nous. Nous ne pouvons pas nous en débarrasser. Votre Soi réel, l'empereur Shah-i-jahan (le sens littéral du mot est : l'empereur de l'univers entier) est l'empereur de l'univers. Vous avez mis l'empereur en prison, dans le trou noir de votre corps, dans la quarantaine de votre petit soi. Comment ce Soi réel, cet empereur de l'univers, peut-il oublier ses vieilles habitudes ? Comment peut-il abandonner sa nature ? Personne n'est capable de se débarrasser de sa propre nature. Personne ne peut sauter en dehors de sa propre nature. Ainsi l'Atman, le réel Soi, la véritable Réalité en vous, comment pourrait-il abandonner sa nature ? Vous l'avez enfermé dans la prison, mais même en prison il veut posséder le monde entier, car il a possédé la totalité, il ne peut pas abandonner ses vieilles habitudes. Si vous voulez vous débarrasser de cet esprit ambitieux, de cette avarice, si vous désirez que les gens de ce monde abandonnent cette nature ambitieuse, pouvez-vous leur prêcher de l'abandonner ? Impossible.

Vous pardonnerez à Rama de faire de fortes affirmations, mais la vérité doit être dite. Rama respecte la vérité plus que les personnes. On doit dire la vérité. La Bible dit dans le cinquième chapitre de Mathieu, dans le Sermon sur la Montagne, que si quelqu'un vous tape sur une joue, vous devez lui tendre l'autre. Lorsque vous devez prêcher les Saints Evangiles, ne prenez pas d'argent avec vous, vous devez y aller pieds nus, tête nue. Si vous êtes convoqué aux tribunaux, avant d'y aller ne pensez pas à ce que vous devrez dire. Ouvrez votre bouche et elle sera remplie. Regardez les lis de la prairie et les moineaux de la forêt. Ils ne pensent pas à demain, et les lis et les moineaux portent des vêtements que Salomon même aurait voulu porter. N'avez-vous pas une assertion dans la Bible selon laquelle il peut être possible à un chameau de passer par le chas d'une aiguille mais qu'il est impossible à un riche de réaliser le royaume des cieux ? N'avez-vous pas lu dans la Bible le passage où l'homme riche s'approche de Christ, lui demande d'être initié et que Christ dit : "Il n'y a pour toi qu'un seul chemin, pas d'autre, tu dois abandonner tes richesses; fais seulement cela et tu seras en paix." ? Cet esprit de renonciation, ce chapitre qui est tant gardé en arrière-plan, du moins par les missionnaires en Inde, et même partout dans le monde, ce chapitre enseigne le Vedanta et les enseignements donnés par les moines Indiens à cette époque même. Au nom de cette sainte religion, au nom de cet enseignement de la renonciation, voyez seulement les gens qui s'en vont en Inde comme prêtres et comme missionnaires. Vous serez gentils de bien vouloir excuser Rama. Si vous considérez que le Soi est le corps, personne ne se sentira offensé. Personne n'a le droit de se sentir offensé en quoi que ce soit si l'on dit quelque chose contre son petit corps.

N'est-il pas étrange que même les gens qui partent en Inde au nom de cette renonciation, roulant tous les jours dans leurs voitures, vivant dans de magnifiques palais, retirant de forts salaires de trois ou quatre cents dollars par mois et vivant de manière princière disent qu'il enseignent et prêchent la religion de la renonciation ? N'est-ce pas étrange ? Le Vedanta dit que vous ne pouvez pas réprimer; par quelque enseignement que ce soit ou en prêchant du haut de la chaire, l'idée d'accumuler et d'obtenir tout. Vous ne pouvez pas e réprimer parce que vous ne pouvez pas détruire la royauté universelle de votre Soi réel, la monarchie universelle de votre Soi réel. Mais cette maladie est-elle incurable ? Cette maladie n'a-t-elle pas d'antidote, de médicament ? Elle en a, elle en a. La cause de cette énormité est l'ignorance, l'ignorance qui vous fait attribuer au corps la gloire du Soi et qui à l'opposé vous fait attribuer au Soi réel la misère du corps. Faites disparaître cette ignorance et vous verrez l'homme riche, riche sans argent; et vous verrez l'homme, le roi de l'univers sans terre ni propriété. Aussi longtemps que l'ignorance est présente vous devez être ambitieux, vous devez être avare. Il n'y a rien d'autre à faire, pas d'autre remède. Possédez cette connaissance; possédez cette sagesse divine, et libérez l'Atman, ne le gardez pas plus longtemps en prison. Libérez-le, c'est à dire prenez conscience de votre Atman réel, éternel, immortel, qui est Dieu, le Maître, le Souverain de l'Univers. Réalisez cela et vous serez le saint des saints, le plus saint du saint. Il vous semblera dégradant et coupable de nourrir une pensée de prospérité matérielle ou de richesse matérielle.

Quand Alexandre le Grand visita l'Inde après avoir conquis tous les autres pays du monde qui lui étaient connus, il voulut voir les étranges Indiens dont il avait tant entendu parler. On le conduisit juste à un moine ou un prêtre au bord de l'Indus. Le moine y était étendu sur le sable, pieds nus, ne portant aucun vêtement et ne sachant pas d'où allait lui venir sa nourriture du lendemain, il était juste étendu là et il jouissait du soleil. Alexandre le Grand, dont la couronne brillait, étincelante des diamants brillants et des joyaux qu'il avait obtenus de la Perse, se tenait près de lui dans toute sa gloire. A côté de lui se trouvait le moine sans habits sur lui : quel contraste, quel contraste ! D'un côté les richesses du monde entier représentées par le corps d'Alexandre, et de l'autre toute la pauvreté extérieure représenté par le saint ! Mais vous n'avez qu'à regarder leurs visages pour être convaincus de la pauvreté ou de la richesse de leur âmes véritables.

Soeurs et frères, vous convoitez les richesses pour cacher vos blessures, vous mettez des pansements pour les masquer. Voici le saint dont l'âme était riche, voici le saint qui avait réalisé la richesse et la gloire de son Atman. A côté de lui se tenait Alexandre le Grand qui voulait cacher sa pauvreté intérieure. Regardez l'expression radieuse du saint, le visage gai et joyeux du saint. Alexandre le Grand fut frappé par cette expression. Il se prit d'amour pour lui et demanda au saint de venir en Grèce avec lui. Le saint se mit à rire et sa réponse fut : "Le monde est en Moi. Le monde ne peut Me contenir. L'Univers est en moi. Je ne peux être enfermé dans l'univers. La Grèce et Rome sont en Moi. Les soleils et les étoiles se lèvent et se couchent en Moi."

Alexandre le Grand, n'ayant pas l'habitude de ce genre de langage, fut surpris. Il dit : "Je te donnerai des richesses. Je t'inonderai de plaisirs matériels. Toutes les sortes de choses que les gens désirent, toutes les sortes de choses qui captivent et charment les gens, elles seront à profusion à ta disposition. S'il te plaît, accompagne-moi en Grèce."

Le saint rit, rit de sa réponse et dit : "Il n'y a pas un diamant, il n'y a pas un soleil ou une étoile qui ne brille dont l'éclat ne Me soit du. A Moi est due la gloire de tous les corps célestes. A Moi est due toute l'attrayante nature, tous les charmes des choses désirées. Ce serait au-dessous de ma dignité, ce serait dégradant de ma part, d'abord, de prêter la gloire et le charme de ces objets pour aller les rechercher ensuite, pour aller mendier à la porte de la richesse matérielle, pour aller mendier à la porte des désirs de chair et des désirs animaux pour avoir du plaisir et du bonheur. C'est au-dessous de ma dignité. Je ne pourrai jamais m'abaisser à ce niveau. Non, Je ne pourrai jamais aller y mendier."

Cela étonna Alexandre le Grand. Il tira simplement son épée et il était sur le point de trancher la tête de ce saint. Et le saint se mit de nouveau à rire d'un rire jovial et il dit : " Ô Alexandre ! Jamais de ta vie tu n'as dit un telle fausseté, un mensonge aussi abominable. Tue-Moi, tue-Moi, tue-Moi ! Où est l'épée qui peut Me tuer ? Où est l'arme qui peut Me blesser ? Où est la calamité qui peut gâcher ma gaieté ? Où est la peine qui peut altérer mon bonheur ? Immortel, le même hier, aujourd'hui et à jamais, pur et saint des saints, Maître de l'Univers, Cela Je le suis, Cela je le suis. Même dans tes mains je suis le pouvoir qui les fait bouger, Alexandre ! Si ce corps meurt, je reste le pouvoir qui fait bouger tes mains. Je suis le pouvoir qui fait bouger tes muscles." L'épée tomba des mains d'Alexandre.

Nous voyons ici qu'il n'y a qu'une seule manière de faire prendre conscience aux gens de l'esprit de renonciation. Du point de vue matériel nous ne sommes prêts à renoncer à tout que lorsque nous devenons riche de l'autre point de vue. N'avez-vous pas entendu parler de la loi scientifique indiscutable : ce qui est gagné en pauvreté est permanent ? La perte extérieure, la renonciation extérieure peut être atteinte lorsque la perfection intérieure, la maîtrise intérieure ou la royauté est atteinte. Il n'y a pas d'autre moyen, pas d'autre moyen.

Comment se fait-il que la colère existe dans ce monde ? Nous entendons chaque jour de longs prêches selon lesquels nous ne devrions jamais laisser libre cour à la faiblesse, que nous ne devrions jamais nous mettre en colère. Chaque jour nous entendons des prêches là-dessus, et pourtant, quand le moment arrive, nous nous laissons aller à la faiblesse. Pourquoi ? Pourquoi la colère, pourquoi l'animosité, pourquoi la pensée d'agrandissement de soi-même et pourquoi les autres péchés ? Pourquoi ces passions animales ? Le Vedanta explique ces péchés de la même manière et par le même principe. On trouvera peut-être difficilement le temps d'entrer dans le détail de ces péchés. Si vous voulez en savoir plus, il serait mieux de venir voir Rama et tous ces péchés, leur cause et leur diagnostic vous seront complètement expliqués. Mais comme il ne reste maintenant que peu de temps, Rama va simplement résumer tout cela; et votre attention est attirée sur le fait que tous ces péchés sont dus à l'ignorance qui vous fait confondre le Soi réel avec le corps et le mental apparents. Abandonnez cette ignorance et ces péchés n'existeront plus. Si vous vouliez faire disparaître ces péchés par d'autres moyens, les tentatives échoueraient parce que rien qui ne soit concret comme la matière ne peut être détruit. L'ignorance peut bien entendu être détruite. On peut enlever l'ignorance. Quand ils naissent, les enfants sont ignorants de beaucoup de choses de ce monde, mais nous voyons que, petit à petit, leur ignorance sur beaucoup de sujets diminue de plus en plus. L'ignorance peut seulement être enlevée.

Ceci étant, il y a le pouvoir qui vous mène à la colère, qui vous conduit aux désirs et aux péchés et qui vous conduit à accumuler. Cette énergie ne peut en aucun cas être détruite par vos enseignements ou par vos prêches. Vous ne pouvez la réprimer, vous ne pourrez jamais la supprimer : l'énergie est là. Le Vedanta dit que nous pouvons spiritualiser cette énergie. Qu'il n'en soit pas fait mauvais usage. Qu'elle soit employée convenablement. C'est l'énergie du véritable esprit en vous, l'énergie du réel Atman en vous, qui est le maître du monde entier, qui est sans rival.

Tout le monde veut être libre, et quel est le caractère essentiel de l'idée de liberté, la particularité fondamentale du désir de liberté ? Elle s'élève à une hauteur où nous n'avons pas de rival. L'énergie du véritable Atman veut que vous réalisiez l'état dans lequel vous êtes parfaitement libre, c'est à dire où vous n'avez pas d'égal, où vous n'avez pas de rival. L'Atman, l'Esprit réel, est sans rival. Si vous voulez vous débarrasser de l'égoïsme matériel ou de l'idée d'agrandissement de vous-mêmes, vous ne pourrez pas repousser ni détruire l'énergie réelle. Aucune énergie ne peut être détruite; et l'éternel Atman ne peut pas être détruit non plus. Comment l'Atman éternel pourrait-il être détruit ? La mauvaise utilisation que vous pouvez faire de tout transformera le ciel en enfer.

Il existe une histoire sur un prêtre chrétien en Angleterre. Il lisait quelque chose sur la mort de certains grands hommes, de grands scientifiques, Darwin et Huxley. Il se mit à se demander s'ils étaient allés en enfer ou au ciel. Il pensait, pensait, n'arrêtait pas de penser. Il se dit : "Ces gens n'ont commis aucun crime, ils ne croyaient pas à la Bible, ils ne croyaient pas en Christ, ils n'étaient pas chrétiens dans le sens propre du terme. Ils ont du aller en enfer." Mais il ne pouvait pas se décider à penser de cette manière-là. Il pensa : "C'étaient des hommes bons, ils ont fait du bon travail dans le monde, ils ne méritent pas l'enfer. Où sont-ils allés ?" Il s'endormit et fit un rêve absolument merveilleux. Il vit qu'il était lui-même mort et qu'on l'emmenait au plus haut du ciel. Il y trouva tous les gens qu'il avait espéré y trouver; il trouva tous ses frères chrétiens qui avaient l'habitude de se rendre à son église. Il les y trouva tous. Puis il s'enquit de ces scientifiques, Huxley et Darwin. Le portier du ciel ou un autre intendant lui dit que ces gens étaient dans l'enfer le plus bas.

Ce prêtre demanda alors si on pouvait lui permettre de se rendre dans le dernier enfer pour une visite éclair simplement pour les voir et pour aller leur y leur prêcher la sainte Bible et leur montrer qu'ils avaient commis un crime absolument odieux en ne croyant pas la Bible à la lettre. Après quelques histoires et quelques difficultés, l'intendant céda et consentit à lui accorder un billet pour l'enfer inférieur. Vous serez surpris d'apprendre que même en enfer et au ciel, vous allez et venez dans vos wagons, mais c'était ainsi. L'homme a été élevé au sein d'un environnement inondé de trafic ferroviaire et de télégraphes. Alors dans ses pensées, dans ses rêves, il n'est pas surprenant que les chemins de fer se trouvent mêlés à l'enfer et au ciel.

Bon, ce prêtre obtint un billet de première classe.. Le train roulait et roulait. Il y avait quelques gares sur le trajet, car il allait du ciel le plus élevé à l'enfer le plus bas. Il s'arrêta dans les gares et il trouva qu'il y avait du changement en mal au fur et à mesure qu'il descendait. Lorsqu'il arriva à l'avant-dernière gare, il ne put demeurer sain d'esprit. Une telle puanteur en sortait qu'il dut se mettre toutes ses serviettes et tous ses mouchoirs devant le nez; et malgré cela il ne pouvait que tomber sans connaissance; il dut s'évanouir. Il y avait tant de voix qui criaient, tant de pleurs, de cris et de grincements de dents là-dessous, il ne put le supporter. Il ne pouvait garder les yeux ouverts avec ces visions. Il se repentit de son insistance à venir voir l'enfer inférieur.

Quelques minutes après les gens sur le quai se mirent à crier : "Enfer inférieur ! Enfer inférieur !" pour la commodité des passagers. On lisait, gravé sur les murs de la gare : "L'enfer inférieur". Mais le prêtre fut surpris. Il demanda à tout le monde : "Cà ne peut pas être l'enfer inférieur ? On doit être aux environs du ciel le plus élevé. Non, non, çà ne peut être, cà n'est pas l'inférieur, çà n'est pas l'enfer inférieur; çà doit être le ciel." Le contrôleur ou le chauffeur du train lui dit que c'était bien l'endroit, et un homme arriva qui dit : "Descendez, monsieur, c'est votre destination."

Il descendit, le pauvre gars, mais il était surpris. Il s'attendait à ce que l'enfer inférieur soit pire que l'enfer inférieur moins un. Mais cela rivalisait presque avec le ciel le plus élevé. Il sortit de la gare et il vit de magnifiques jardins, des fleurs aux doux parfums, et une brise odorante soufflait sur son visage. Il rencontra un homme de grande taille. Il lui demanda son nom et il pensa voir en lui quelque chose ou quelqu'un qu'il avait déjà vu auparavant. L'homme marchait devant lui et il le suivait; et quand l'homme s'arrêta, le prêtre fut ravi. Ils se serrèrent la main et le prêtre le reconnut. Qui était-ce ? C'était Huxley. Il demanda : "Qu'est-ce que c'est que çà ? Est-ce l'enfer inférieur ?" Huxley dit : "Oui, sans aucun doute." Et il dit : "J'étais venu vous prêcher, mais tout d'abord, dites moi comment il se fait que je trouve un phénomène aussi étrange devant moi ?" Huxley dit : "Vous n'aviez pas tort quand vous vous attendiez au pire. En effet, lorsque je suis venu ici, c'était l'enfer le pire qu'il était possible de trouver dans l'univers. C'était la chose la plus indésirable qu'on puisse concevoir." Et il montra du doigt certains endroits : "Il y avait là des fossés dégoûtants.". Il montra un autre endroit : "Là c'était le fer rouge" Puis il montra un autre endroit : "Là c'était le sable chaud et là le fumier fumant."

Il dit : "Nous avons d'abord été mis dans les fossés les plus sales, mais alors que nous y étions nous avons jeté avec nos mains de l'eau jusqu'au fer rouge proche; et nous avons continué ce travail de jeter l'eau sale des fossés sur le fer rouge qui était sur les bords. Puis les intendants de l'enfer inférieur ont du nous emmener là où il y avait du fer rouge liquide mais le temps qu'ils nous y emmènent la plupart du fer était complètement refroidi, on pouvait prendre à la main la plupart du fer, et il y avait pourtant encore beaucoup de fer à l'état brûlant liquide, un état redoutable. Alors, à l'aide du fer que nous avions refroidi et en le tenant en face du feu, nous avons réussi à fabriquer quelques machines et quelques autres instruments. Après cela nous avons été emmenés en un troisième endroit où il y avait de la crotte. Nous avons été emmenés à cet endroit et à l'aide de nos instruments, des pelles et des machines en fer, nous avons commencé le travail d'excavation. Nous avons ensuite été emmenés à un autre genre de sol et là, à l'aide des machines et autres instruments qui étaient alors prêts, nous avons jeté quelques unes de ces choses dans le sol où nous avions été emmenés; cela a servi d'engrais, et nous avons ainsi bientôt réussi à transformer cet enfer en véritable paradis."

La chose est que, dans cet enfer inférieur tous les matériaux étaient présents qui, en étant simplement mis à leur place correcte, ont pu en faire le paradis le plus élevé. C'est ainsi. Le Vedanta dit, en vous le Dieu divin est présent, et en vous le corps sans valeur est présent; mais vous avez mal mis les choses. Vous avez mis les choses sens dessus dessous; vous les avez mises à l'envers. Vous avez mis la charrue avant les boeufs; et c'est pourquoi vous faites pour vous un enfer de ce monde. Vous n'avez strictement rien à détruire, ni rien à déterrer. Cet esprit ambitieux qui est le vôtre, ou cet égoïsme qui est le vôtre, ou cette nature coléreuse qui est la vôtre, ou n'importe quel autre péché qui est le vôtre, c'est juste comme un enfer que vous ne pouvez pas détruire, mais vous pouvez le réarranger. Aucune énergie ne peut être détruite, mais vous pouvez réarranger cet enfer et le convertir en le ciel le plus élevé.

Le Vedanta dit que le seul sésame, la seule manière de véritablement enrayer toute la misère du monde - des visages en longueur et sombres, des caractères tristes n'arrangeront pas les choses - la seule manière d'échapper à tous les péchés, la seule manière de se tenir au-dessus des tentations, c'est le réaliser le véritable Soi. Vous ne pourrez jamais résister aux passions à moins que vous ne rejetiez toute cette splendeur et cette gloire qui vous ensorcelle, à moins que vous ne rejetiez tout ce qui vous attire. Lorsque vous réalisez cela, vous vous tenez au-dessus des passions et vous êtes en même temps parfaitement libre, vous êtes parfaitement libre, vous êtes parfaitement plein de béatitude, et cela est le Ciel.

Om ! Om ! Om !