Pronostic et Diagnostic du péché

Swami Rama Tirtha

Conférence donnée le 20 décembre 1902 à l'Académie des Sciences de San Francisco

Traduction française : Gaura Krisna

 

Mon propre Soi sous la forme de Mesdames et Messieurs,

Ce soir, nous examinerons le péché, si toutefois il en existe. Vous remarquerez de très curieux phénomènes dans ce monde, de très curieux phénomènes. Vous noterez certains faits de ce monde qui confondent l'ingénuité des philosophes et vous prendrez note de certains faits, des faits moraux et religieux, qui dans ce monde rendent les scientifiques perplexes. Leur explication, à la lumière du Vedanta, sera donnée ce soir. Ces faits étranges comprennent aussi le phénomène du péché. Comment se fait-il que tout le monde sache que quiconque est né sur la terre doit mourir un jour; tout animal vu sur cette terre doit périr, tout homme doit mourir. Tout le monde le sait. Ceux qui ont été la cause de millions de morts, ces très grands guerriers, Alexandre, Napoléon, Washington, Wellington, tous sont morts; tous ceux par les mains desquels ont été perpétrés le carnage et le massacre à un degré au-delà de toute description sont morts eux aussi; et morts aussi ceux qui ramenaient le mort à la vie. Les corps, nous le savons, sont périssables; tout homme le sait, mais personne pourtant l'y croit en pratique. Tout le monde souscrit intellectuellement au fait qu'en ce monde le corps de tout un chacun doit périr, mais personne n'y croit en pratique. Ils donnent leur consentement intellectuel, mais il n'y a aucune croyance dans ce fait. Comment se fait-il ? Le très vieil homme, qui a passé 70 ans, le très vieil homme qui approche les 90 ans, le très vieil homme, allez le voir et vous verrez qu'il veut continuer d'étendre ses relations; il veut vivre dans ce monde à jamais; il veut éviter la mort et il ne pense jamais à cette mort dans la vie pratique. Il veut étendre sa propriété, il veut élargir son cercle d'amis et de relations, il veut avoir de plus en plus de propriété sous son autorité. Il espère continuer de vivre. Pratiquement, il n'a aucune foi dans la mort et à côté de cela le nom même de mort envoie un tressaillement au travers de toute sa charpente du sommet de la tête au bout de l'orteil. Le corps entier frémit au mot de mort. Comment se fait-il que l'homme ne puisse pas supporter l'idée de la mort, ne puisse pas supporter le mot de mort et sache en même temps que la mort est certaine ? C'est une aberration, une sorte de paradoxe. Expliquez çà. Pourquoi les gens ne croient pas à la mort de manière pratique alors qu'il en ont la connaissance intellectuelle ? Le Vedanta l'explique de cette manière :"En l'homme se trouve le Soi véritable, qui est immortel, il y a le Soi réel qui est éternel, immuable, le même hier, aujourd'hui et à jamais; il y a en l'homme quelque chose qui ne connaît pas la mort, qui ne connaît pas le changement. La non-croyance pratique en la mort est due à l'existence de ce Soi réel en l'homme, et c'est ce Soi réel, éternel, immortel qui affirme son existence dans la non-croyance pratique en la mort."

Nous en venons à un autre phénomène curieux,le phénomène du désir d'être libre. Tout le monde veut être libre en ce monde; les chiens, les lions, les tigres, les oiseaux, les hommes aiment la liberté. La pensée de la liberté est universelle; les nations répandent le sang et mouillent la terre de ce sang rouge de l'humanité; au nom de la liberté la face féerique de la terre rougit par le meurtre de ce sang. Chrétiens, Hindous, Mohammetans, toutes les religions ont dressé un seul but devant elles. Quel est-il ? Le salut, dont la signification littérale est liberté.

Si vous touchez les plumes ou le corps de l'oiseau aquatique qui vit dans un étang sale, vous verrez qu'il est sec, il n'est pas du tout affecté par la saleté ou la boue de l'eau; il est sec. Il ne devient pas humide. De la même manière le Vedanta dit : "Homme, en toi se trouve quelque chose qui est pur, qui n'est pas contaminé par les fautes, les péchés et les faiblesses du corps; dans ce monde de péché et de paresse, il reste pur." Où est l'erreur qui est faite ? L'état sans péché appartient en réalité au Soi réel, à l'Atman, mais en pratique on l'attribue par erreur au corps. D'où cette idée de considérer que le corps et le mental sont purs, d'où vient-elle ? Qui l'a plantée dans le coeur des gens ? Personne d'autre, personne, aucun Satan n'est venu la planter dans vos coeurs; aucun démon extérieur n'est venu. Elle est en vous; la cause doit se trouver dans le phénomène lui-même. Les jours sont révolus où les gens recherchaient la causes des phénomènes en-dehors d'eux-mêmes. Quand un homme tombait, la chute était attribuée à une cause extérieure à la personne. Ces jours s'en sont allés. La science et la philosophie ne permettent pas de telles explications. Nous devons recherche l'explication dans le phénomène-même. Nous savons que le corps est plein de péchés, toujours à la faute, et nous nous considérons pourtant comme purs. Comment expliquer ce phénomène ? Le Vedanta dit : "Ne l'expliquez pas en ayant recours à un Satan extérieur, ne l'expliquez pas en l'attribuant à des démons extérieurs; non, non. La cause est en vous. En vous est le Saint des saints. En vous est le plus pur des pures, en vous est l'Un sans tâche, l'Atman qui fait ressentir son existence, qui ne peut pas être détruit, dont on ne peut se dispenser, dont on ne peut se défaire. Il est là; quoique fautif, quoi que pécheur que puisse être le corps, le Soi réel, la pureté du Soi réel doit être là; il doit se faire ressentir, il est là, il ne peut être détruit."

Nous en venons maintenant aux différents péchés, aux divers phénomènes qu'on appelle péchés.

1.- La flatterie. - Elle vient en premier. On ne la considère pas comme un péché mortel, mais elle est universelle.

Comment se fait-il que, de la vermine la plus vile au dieu le plus élevé, la flatterie soit la bienvenue ? Comment se fait-il que tout le monde soit esclave de la flatterie, que tout le monde veuille être complimenté, ménagé et hautement considéré ? Comment cela se fait-il ?

Même les chiens, lorsque vous les caresser et que vous les flattez, sont pleins de joie. Même les chiens aiment la flatterie. Les chevaux aiment la flatterie. Le maître du cheval le monte et le tapote, le caresse de la main, le cheval dresse les oreilles et est rempli d'énergie.

En Inde, des princes utilisent des tigres à la place de chiens pour chasser les proies et la façon de faire du tigre est d'attraper la proie en trois bonds. Si la proie est attrapée, c'est bien et bon, sinon le tigre se décourage et s'assoit. En de telles occasions les princes arrivent, caressent le tigre et le tapotent et ils sont alors de nouveau remplis d'énergie. Nous voyons que même les tigres aiment la flatterie. Prenez l'homme qui n'est bon à rien, qui ne vaut rien. Allez vers lui et complimentez-le, flattez-le. Oh ! son expression brille de joie. Vous lui trouverez sur le champ du rose aux joues.

Dans ces pays où les gens adorent des dieux, nous voyons que même les dieux sont apaisés par la flatterie. Et quelles sont les prières de certains monothéistes ? Quelles sont leurs prières, quelles sont leurs invocations ? Etudiez-les. Etudiez-les de manière désintéressée, de manière impersonnelle, et vous verrez qu'elles ne sont rien d'autre que de la flatterie. Comment se fait-il que la flatterie soit universelle ? Tout le monde aime la flatterie quand il n'y a pas en même temps un seul homme qui mérite cette sorte de flatterie qui lui plaît. Il n'y a pas un seul homme qui mérite les compliment superflus qui lui sont faits par ses admirateurs. Le Vedanta explique cela en disant qu'en chaque individu, en chaque personne, en tout le monde, il y a le Soi réel, l'Atman véritable qui est, comme un fait exprès, le plus grand des grands, le plus haut des hauts. Il y a en vérité quelque chose en vous qui est le plus haut des haut et qui fait ressentir son existence. Quand le flatteur arrive et commence à nous admirer et à nous faire des compliments, nous nous sentons transportés, notre moral remonte. Pourquoi ? La cause n'est pas dans le fait que ces affirmations soient vraies, mais le Vedanta dit que la véritable cause repose en notre Soi réel. Il y a quelque chose derrière la scène, une force puissance, quelque chose de solide et d'indestructible, le plus grand des grands, le plus haut des hauts, qui est votre Soi réel et qui mérite toute la flatterie, tous les compliments; et aucun compliment, aucune flatterie, aucun agrandissement ne peut être indigne du Soi réel. Mais personne ne doit en tirer la conclusion que Rama justifie la flatterie. Aucune flatterie, aucune louange ni aucune gloire n'ont à être rendus au Soi réel. Elle ne doit pas être rendue au corps, elle ne doit pas être donnée au petit soi. "Rendez à César ce qui est à César et à Dieu ce qui est à Dieu." Le caractère scandaleux de la flatterie repose dans le fait de faire l'erreur de rendre à Dieu ce qui était à César et de donner à César ce qui devait être donné à Dieu. Dans cet état inverse repose le péché d'être esclaves de la flatterie. Ici repose le péché. La charrue est mise avant les boeufs. Si vous prenez conscience du Soi, ressentez et devenez un avec le Plus Grand des grands et le Plus Haut des hauts et que vous savez que c'est votre Atman, vous élevez au-dessus du corps, au-dessus du mental, alors vous êtes réellement le Plus Grand des grands, le Plus Haut des hauts; vous êtes votre propre Idéal; non, vous êtes votre propre Dieu. Réalisez cela et vous êtes libres, mais la faute est faite en donnant la gloire de l'Atman, du Soi réel, au corps et en recherchant la flatterie et l'agrandissement pour le corps. Là est l'erreur. Comment se fait-il que tout un chacun en ce monde, que tout le monde en ce monde et même tout animal soit pollué par la flatterie ou la fierté ? Comment se fait-il que cette vanité et que l'orgueil soit universels ?

Un gentleman est venu voir Rama et lui a dit : "Dites, dites ! Notre religion a obtenu le plus grand nombre de gens pour fidèles, comme convertis, donc notre religion doit être la plus élevée. Nous avons la plus grande majorité du genre humain qui appartient à notre religion, alors ce doit être la meilleure." Rama a dit : "Frère, frère, faites vos remarques après avoir correctement observé. Croyez-vous en Satan ?" Il dit : "Oui". "Alors dites s'il vous plaît si la religion de Satan n'a pas le plus grand nombre de vos fidèles ? Si la vérité doit être jugée en fonction de la majorité, alors Satan à la suprématie sur tous !"

2.- La Vanité -Nous disons que la vanité ou l'orgueil, vous pouvez l'appeler l'un des visages de Satan, a en ce monde pris la citadelle de tout le monde. Comment se fait-il ? Nous savons en même temps que le corps ne mérite aucun orgueil, que ce corps n'a aucun droit à prendre des airs de supériorité ou d'être fier. Tout le monde sait que le corps ne mérite pas ou n'est digne d'aucune vanité ou d'aucun orgueil, et pourtant tout le :monde l'a. Comment se fait-il ? D'où est-il venu, ce phénomène universel ? D'où cette aberration universelle, ce paradoxe universel est-il venu ? D'où vient-il ? Il doit venir de l'intérieur de vous. Il n'y a pas à aller loin pour chercher la cause. Il y a en vous le Plus Grand des grands, qui est votre Soi réel. Vous devrez en prendre conscience et le connaître; et lorsque vous réaliserez et connaîtrez le Soi réel, l'Atman, vous ne vous abaisserez plus à rechercher la louange pour ce petit soi. Vous ne vous abaisserez plus à rechercher de la vanité ou de l'orgueil pour ce petit corps. Si vous réalisez le Soi véritable, si vous rachetez votre propre coeur, vous serez votre propre sauveur. Si vous réalisez Dieu en vous, alors entendre des louanges pour ce petit corps, entendre des hommages pour votre corps vous semblera vous rabaisser, vous apparaîtra vous dépréciez. Vous vous tiendrez alors au-dessus de la vanité corporelle et de l'orgueil égoïste. Telle est la manière de se tenir au-dessus de la vanité corporelle et de l'orgueil égoïste.

Le véritable Atman au-dedans, le véritable Soi étant le Plus Grand des grands, le Plus Haut des hauts, le Dieu des dieux, comment peut-il abandonner sa nature ? Comment cet Atman peut-il se dégrader, se croire pauvre, misérable, ver ou vermine ? Comment peut-il se rabaisser à cette profondeur d'ignorance ? Il ne peut abandonner sa nature, il ne peut abandonner sa nature. Et c'est pour cela que la vanité ou l'orgueil sont universels. Mais la vanité ou l'orgueil ne se justifie pas par cette explication. La vanité ou l'orgueil pour le corps n'est pas justifié.

Nous savons que la terre se déplace; et, relativement à la terre, le soleil est stationnaire. Nous savons tous que le soleil ne bouge pas et que la terre tourne autour; mais nous faisons une erreur, nous tombons dans l'erreur, nous imputons le mouvement de la terre au soleil et nous attribuons à la terre l'immobilité du soleil. Les gens qui ont soif de fierté, qui sont sujets à la vanité font la même erreur. Le même genre d'erreur arrive ici. Voici l'Atman, le véritable Soleil, la Lumière des lumières, qui est Immuable, qui est véritablement la source de toute gloire, et voici le corps, comme la terre, changeant tout le temps et qui n'est digne d'aucune louange, digne d'aucune gloire, mais nous faisons une erreur en attribuant la gloire de l'Atman au corps et la nature méprisable du corps à l'Atman, au Soi réel. Cette erreur, cette faute, cette forme d'ignorance est la cause de la recherche d'agrandissement pour le petit corps. Si maintenant l'ignorance peut être appelée Satan, si Satan peut être traduit par ignorance, alors nous pouvons dire qu'ici arrive Satan qui met les choses en désordre; la gloire de l'Atman pour le corps et le peu de valeur du corps pour l'Atman. Ôtez cette ignorance, enlevez cette ignorance et vous tuez la vanité ou l'orgueil.

3.- L'avarice.- Comment se fait-il que l'avidité, l'agrandissement ou l'avarice soit universelle ? Les animaux connaissent l'avidité, les homme la possèdent, les femmes l'ont, tout le monde l'a. Comment se fait-il que cette cupidité, cette avarice ou cet agrandissement soit universel ? Tout le monde veut avoir toutes sortes de chose autour de lui. Tout le monde veut accumuler les choses autour de son corps, et cette avidité n'est jamais satisfaite. Plus vous obtenez, plus la flamme de l'avidité s'accroît, plus cette flamme est alimentée. Vous devenez empereur, et pourtant l'avidité est là et votre avidité est elle aussi princière. Vous êtes un homme pauvre et votre avidité est pauvre. Comment se fait-il que ce soit universel ? Dans les églises, dans les temples hindous, dans les mosquées mahommetanes, partout, les prêcheurs font de longs sermons et disent : "Frères, pas de cupidité, pas de cupidité, pas de cupidité." Ils emploient toutes leurs énergies pour l'étrangler; ils veulent l'enlever, l'éradiquer, mais elle est là en dépit de toutes leurs remontrances. Comment se fait-il ? On ne peut l'étrangler, on ne peut la contrôler, elle est là. Expliquez çà. Avant de vouloir tuer la cupidité, avant de vouloir tuer cette maladie, voyons-en la cause. A moins que vous ne donniez la cause de la maladie, on ne vous voit pas en position de la guérir. Connaissons-en la cause. Dire que Satan la met dans nos coeurs n'est pas scientifique, n'est pas philosophique. C'est contraire à toutes les lois de la logique. Cà ne va pas. Sui vous ne pouvez pas donner d'explication scientifique du fait, pourquoi cette explication mythologique ? Pourquoi est-elle universelle ? Le Vedanta l'explique en disant qu'il y a en vous, "Ô homme, la réalité, le véritable Soi, le réel Atman qui s'affirme; il ne peut être écrasé." Il dit qu'aucune énergie ne peut être détruite, aucune force ne peut être anéantie. Nous entendons parler de la loi de conservation de l'énergie, de l'indestructibilité de la matière, de la persistance de la force. Nous entendons tout cela, et le Vedanta dit ici : "Ô prêcheurs, Ô pasteurs, Ô chrétiens, Hindous et Mohammetans, vous ne pouvez pas écraser cette énergie, vous ne pouvez pas écraser la force qui apparaît sous forme d'avidité. Vous ne pouvez pas l'écraser. Depuis des temps immémoriaux toutes sortes de religions ont été prêchées contre la cupidité, contre l'avarice, contre l'agrandissement, mais le monde n'est pas un poil mieux à cause de vos Védas, de vos Bibles et de vos Corans. La cupidité est là. L'énergie ne peut être détruite, mais vous pouvez en faire une bonne utilisation." Le Vedanta dit : Ô homme du monde, vous faites une erreur. Prenez le plus grand des mots, ce mot de trois lettres : G-o-d (Dieu), lisez les lettres à l'envers. Qu'est-ce que çà devient ? D-o-g (chien). Vous lisez mal le Saint des saints, le pur G-o-d (Dieu) en vous, vous le comprenez mal; vous le lisez dans le sens contraire; et ainsi vous faites de vous un véritable chien alors qu'en réalité vous êtes le Saint des saints, le pur Dieu. Par l'erreur, par l'ignorance qui vous fait attribuer la gloire de l'Atman au corps et le peut de valeur du corps à l'Atman, par cette erreur vous tombez victime de l'avidité. Déracinez cette erreur et vous êtes le Dieu immortel. Rachetez le véritable Soi en vous, prenez une position ferme dans le véritable Soi, et prenez conscience que vous êtes le Dieu des dieux, le Saint des saints, le Maître de l'univers, le Seigneur des seigneurs, et il devient impossible pour vous de rechercher ces choses extérieures et de les accumuler autour de ce corps."

4.- L'attachement.- Nous en venons maintenant au phénomène de l'attachement ou chagrin. Quelle est la cause de l'attachement, qui signifie que la personne sujette à ce mal veut que les choses autour de lui ne changent pas ? L'homme est rempli de chagrin et d'angoisse à la mort d'un être aimé. Que montre ce chagrin ou cette angoisse ? Qu'est-ce qu'ils prouvent ? Pouvons-nous attendre des conditions qu'elles demeurent ce qu'elles sont; pouvons-nous espérer toujours garder avec nous ceux qui nous sont chers quand nous savons intellectuellement que tout est changeant en ce monde, que tout est dans un état de changement continuel ? Et nous espérons pourtant qu'il n'y aura pas de changement, comment cela se fait-il ? Le Vedanta dit : "Ô homme, en toi se trouve quelque chose qui est véritablement immuable, qui est le même hier, aujourd'hui et çà jamais, mais par erreur, par ignorance, la nature immuable du véritable Soi est imputée aux circonstances du corps. Telle en est la cause. Déracine l'ignorance et tu te tiens au-dessus des attachements matériels."

5.- La paresse.- Quelle est la cause de la paresse ou de l'indolence ? Selon le Vedanta, la cause de l'universalité de la paresse ou de l'indolence est que le véritable Soi à l'intérieur de tout un chacun est le repos parfait, il est paix, et le Soi réel étant l'infini il ne peut bouger, l'infini ne peut bouger. Voici un cercle et voilà un autre cercle. Là où est l'un, l'autre n'y est pas; où se trouve le second, le premier n'y est pas. Si on limite l'être de l'autre, les deux sont finis : si nous voulons rendre un cercle infini il couvrira l'espace entier. Il n'y aura pas de place pour les petits cercles. Aussi longtemps qu'un plus petit cercle le limite, il ne pourra pas être appelé infini. Pour que le premier cercle puisse devenir infini, il doit être unique, il ne doit rien y avoir d'autre en dehors de lui, et comme il n'y a rien d'autre en dehors de lui il n'y a pas de place qui ne soit pas remplie par l'infini, et ainsi l'infini n'ayant pas de place ne peut pas se mouvoir. Dans l'infini il ne doit y avoir aucun changement. L'Atman, le véritable Soi au-dedans est infini; il est tout repos; il est toute paix. Il n'y a là aucun mouvement. Cela étant, l'infini, la tranquillité de l'Atman est, par ignorance, portée au corps et le corps souffre de paresse et connaît en lui l'indolence. C'est la cause de l'indolence ou de la paresse qui est universelle dans le monde entier.

6.- La rivalité.- Comment se fait-il que tout le monde en ce monde veuille n'avoir aucun rival ? Tout le monde veut être le souverain suprême :

Je suis le roi de tout ce que je contemple,
Mon droit n'admet aucune contestation.

C'est ce que tout le monde veut ressentir. Quel en est la cause de l'universalité ? Expliquez ce fait, cette dure, cette sévère réalité, expliquez la. Le Vedanta dit : "La véritable cause est qu'en toi, ô homme, se trouve le réel Atman qui est un sans second, qui est sans rival, sans égal; et par ignorance, par erreur, l'unicité et la gloire de l'Atman sont attribuées au corps et apparaît le penchant à n'avoir aucun rival du corps."

7;- La sensualité.- La sensualité n'est rien d'autre que la gratification des sens, le besoin de toute beauté. Celles-ci aussi est universelle et peut être traitée exactement comme les autres péchés. "Nous sommes toute beauté, le Soi immuable est toute beauté maintenant et à jamais." et la prise de conscience de cela nous montrera que nous essayons d'obtenir pour le corps physique ce qui appartient à ou ce qui est le Soi réel.

8.- La colère.- Comment se fait-il que la colère ou la rébellion soit universelle ? C'est à cause de notre véritable Soi qui est libre maintenant et à jamais que nous ne sommes pas satisfaits d'être limités de quelque manière que ce soit. Nous voyons la rébellion dans le petit enfant, il doit trouver sa voie; nous voyons la rébellion dans les sectes, elles doivent trouver leur voie; nous voyons la rébellion dans les nations et nous voyons le pays baigné de sang, déversé pour la cause de la liberté. Tout cela parce que le Soi n'est pas réalisé. Le Soi véritable est libre, comment pourrait-il être quelque chose d'autre ! Il n'est jamais né, il ne mourra jamais, il demeure le même à jamais. Libre il doit être. S'il était vrai que vous êtes attachés, vous ne pourriez jamais être libres, car plus vous connaissez la vérité, plus vous seriez confirmer dans l'esclavage. Mais la vérité est que, par notre nature intérieure, nous sommes libres, et la connaissance de la vérité révèle notre Soi sous son véritable jour.

Nous n'entrerons pas dans les autres péchés. Le Vedanta explique aussi les autres péchés de la même manière. Tous les péchés mortels possible, et la manière de faire disparaître tous ces péchés est simplement d'enlever l'ignorance universelle qui vous fait confondre les deux.

Un homme souffrait de deux maladies. Il avait une maladie des yeux et une maladie de l'estomac. Il alla voir un médecin et lui demanda de le traiter. Le médecin donna à ce patient deux sortes de médicaments, deux sortes de poudre. Une des poudres devait être appliquée sur yeux. Elle contenait de l'antimoine ou sulfure de plomb, et si elle elle est avalée, c'est un poison. Elle peut être appliquée sur les yeux et en Inde les gens utilisent cette poudre pour les yeux qui contient de l'antimoine ou sulfure de plomb. Il lui donna une autre poudre à prendre. Cette poudre contenait du poivre et des piments; des piments qui ont un nom très froid ('chill' en anglais veut dire glacé, et piment se dit 'chilly') mais qui sont très forts. Il lui donna à prendre une poudre qui contenait des piments. Cet homme qui était dans un état de confusion intervertit les deux poudres. Il appliqua sur les yeux la poudre qu'il devait avaler et il pris l'antimoine et les autres choses qui était du poison. Les yeux furent frappés de cécité et l'estomac fut défait.

C'est ce que font les gens, et c'est la cause de tous les soi disant péchés du monde. Il y a l'Atman, la Lumière des lumières à l'intérieur de vous et il y a le corps, l'estomac pour ainsi dire. Ce que l'on doit faire au corps est fait à l'Atman et l' respect, l'honneur et la gloire de l'Atman sont rendus au corps; tout est mélangé; tout est mis en désordre. Cela cause ce phénomène des soi disant péchés de ce monde. Mettez les choses correctement et vous êtes corrects, vous prospérez matériellement, vous êtes spirituellement le Dieu des dieux.

De la même manière en vous tout se trouve, mais par le mauvais positionnement des choses Dieu est mis en vas est le corps est placé au-dessus de lui, et les cieux les plus haut sont transformés en enfer immédiat. Mettez les en bon ordre et vous verrez que même ce phénomène affreux et abominable que sont les péchés parlera de votre divinité, de votre pureté. Ayez la vision correcte et vous êtes le Dieu le plus grand.

Un homme, qui ne croyait pas en Dieu, écrivit partout sur les murs de sa maison : "Dieu n'est nulle part (en anglais "nowhere"). C'était un athée. Il était avocat, et un jour un client vint le voir et lui offrit $500. Il dit : "Non, je prendrai $1.000". Le client dit : "Très bien. Je vous paierai $1.000 si vous gagnez, mais je vous paierai après; si vous voulez prendre $500, vous pouvez les avoir avant." L'avocat se sentit sur de la réussite et prit l'affaire. Il se rendit au tribunal, sur qu'il avait tout fait correctement. Il avait étudié le cas avec soin, mais lorsque l'affaire fut jugée, l'avocat de la partie adverse fit ressortir un point si solide qu'il perdit l'affaire et les $1.000 qu'il avait espéré recevoir pour ses services. Il rentra chez lui déçu, abattu et dans un triste état. Il s'appuyait sur sa table complètement déçu lorsque son enfant chéri qui venait juste d'apprendre à épeler vint vers lui. Il commença à épeler "G-o-d-i-s "(Dieu est) - c'est un long mot, tant de lettres; le pauvre enfant ne pouvait pas épeler ce mot. Il ne divisa en deux parties, n-o-w, h-e-r-e, et l'enfant sauta de joie; il était étonné de sa réussite en épelant la phrase entière : "God is now here" (Dieu est ici maintenant), "God is now here" (Dieu est ici maintenant). Le même "God is nowhere" (Dieu n'est nulle part) était lu "God is now here" (Dieu est ici maintenant). C'est tout.

Le Vedanta veut que vous épeliez les choses de la manière correcte. Ne les lisez pas pal; ne les épelez pas mal. Lisez ceci "Dieu n'est nulle part", c'est à dire le phénomène du péché, le crime, comme "Dieu est maintenant ici." Votre Divinité, la divinité de votre nature, est prouvée même dans vos péchés. Prenez conscience de cela et le monde entier s'épanouira pour vous en un paradis, le monde entier sera transformé en un jardin, en un paradis.

On demanda un jour à des étudiants en examen d'écrire un essai sur le Miracle de Christ qui changea l'eau en vin. Un pauvre garçon sifflait, chantait, regardait par ci par là. Il n'écrivit pas une seule syllabe, il n'écrivit pas un seul mot. Il se moquait de l'examen même dans la salle d'examen, il se réjouissait. Oh, son esprit était un esprit indépendant. Lorsque le temps fut terminé et que le surveillant ramassait les réponses, le surveillant fit une blague sur Byron, et lui dit que le surveillant était vraiment désolé que Byron soit si fatigué d'avoir écrit un essai aussi long. Mais à ce moment-là Byron prit son stylo et écrivit une phrase sur la feuille d'examen et il la tendit au surveillant. Lors de la proclamation des résultats, il obtint le premier prix. Byron eut le premier prix, l'homme qui n'avait rien écrit, qui n'avait fait que prendre son stylo et avait d'un seul coup gribouillé une seul phrase, obtint le premier prix. Le surveillant de l'examen qui pensait que Byron était un paresseux fut surpris, et tous les autres concurrents demandèrent à l'examinateur d'avoir la gentillesse de lire devant la classe entière, devant toute l'assemblée des étudiants, l'essai grâce auquel Byron avait obtenu le prix. L'essai était : "L'eau vit son maître et se mit à rougir." C'était sur le miracle de Christ par lequel il avait changé l'eau en vin. C'était tout l'essai. N'est-ce pas réellement merveilleux ? En rougissant le visage devient rouge; l'eau était devenu du vin rouge. Lorsqu'une femme entend son seigneur, son amant, elle rougit; l'eau vit le maître et rougit. C'est tout. Splendide, n'est-ce pas ?

Réalisez le véritable Soi en vous; comme Christ, prenez conscience que le père et le fils sont un. "Au commencement était le Verbe; le Verbe était avec Dieu." Prenez conscience de cela, réalisez cela. Les Cieux des cieux sont en vous. Prenez conscience de cela et où que vous irez, l'eau la plus sale rougira pour en un vin étincelant; chaque donjon se transformera pour vous en Cieux des cieux. Il n'y aura pas une seule difficulté ou un seul problème pour vous; vous deviendrez le maître de tout.

Om ! Om ! Om !