Mon propre Soi sous forme d'étudiants et d'enseignants,
N'apparaît-il pas étrange pour un étranger de l'Inde de parler d'un sujet à l'évidence plus manié intellectuellement par le Japon que par l'Inde ? Peut-être. Mais Rama est là devant vous comme enseignant pour de multiples raisons.
Mettre adroitement une idée en pratique est une chose, mais saisir sa signification fondamentale en est tout à fait une autre. Quand bien même une nation serait prospère aujourd'hui en agissant selon certains principes généraux , il y aurait grand danger qu'elle chute si ces principes ne s'appuient pas sur une théorie solide. Un agriculteur qui accomplit avec succès une opération chimique n'est pas un chimiste, parce que son travail n'est pas supplémenté par la théorie. Un pompier qui fait fonctionner avec succès une machine à vapeur n'est pas un ingénieur, parce que son travail est purement mécanique. Nous pouvons lire quelque chose sur un médecin qui avait l'habitude de guérir les blessures en gardant la partie malade sous un bandage pendant une semaine entière et en la touchant journellement avec une épée. Les blessures étaient guéries, conservées à l'abri de l'exposition par le bandage. Mais il imputait la merveilleuse propriété de guérison au toucher de l'épée. Ses patients le pensaient aussi. Cette théorie superstitieuse donna naissance à des échecs répétés dans beaucoup de cas qui requéraient un autre traitement que le simple bandage. Aussi est-il absolument nécessaire que le précepte correct et que la bonne pratique aillent main dans la main. Rama considère le Japon comme son pays et son peuple comme ses compatriotes. Rama peut prouver sur des bases valables qu'au départ vos ancêtres ont émigré de l'Inde.
Vos ancêtres sont les ancêtres de Rama. Rama vient vous serrer la main en frère et non en étranger. Rama a une autre raison qui lui donne droit également à ce grand privilège. Rama est Japonais depuis sa naissance pour ce qui regarde son caractère, ses manières, ses habitudes et ses sympathies. Après cet avant-propos, venons en au sujet.
Le secret de la réussite est un secret de polichinelle.
Tout le monde a quelque chose à dire sur le sujet, et peut-être
avec vous souvent entendu ses principes généraux
énoncés, mais l'importance vitale du sujet justifie
qu'une grande insistance le ramène dans l'esprit des gens.
Posons au départ cette question à la Nature autour de nous. Tous les "livres dans les ruisseaux et les sermons dans les pierres" prêchent avec un accent marqué l'évangile du travail continu, incessant. La lumière apporte à tous les êtres le pouvoir de la vue. La lumière donne un mobile à tous les êtres. Voyons quelle lumière est jetée sur la question par la lumière elle-même. Rama prendra comme illustration la lumière ordinaire : la lampe. Le secret sous-jacent de l'éclat de l'éclat et de la splendeur de la lampe est qu'elle n'épargne ni sa mèche ni son huile. La mèche et l'huile ou le petit soi est consumé constamment et la gloire en est la conséquence naturelle. Voilà, dit la lampe, épargnez-vous et vous serez immédiatement éteints. Si vous recherchez l'aise et le confort pour vos corps et que vous gaspillez votre temps dans les plaisirs des sens et la luxure, il n'y a pour vous aucun espoir. En d'autres termes, l'inactivité vous apportera la mort, et l'activité et l'activité seule est vie. Regardez l'étang stagnant et le courant qui coule. L'eau de cristal de la rivière qui frémit est toujours fraîche, claire, potable et attrayante. Mais d'un autre côté voyez comment l'eau de l'étang stagnant est dégoûtante, malodorante, immonde, sale, puante et nauséabonde. Si vous souhaitez réussir, suivez la ligne de l'action, le mouvement constant de la rivière. Il n'y a pas d'espoir pour l'homme qui perdrait sa mèche et son huile en les préservant de la consomption. Suivez la politique de la rivière, qui toujours progresse, qui toujours assimile, qui toujours s'adapte aux environnement et qui toujours travaille. Travaillez, accomplir toujours du travail est le premier principe de la réussite.
Si vous travaillez selon ce principe, vous verrez qu' "il
est aussi facile d'être grand que d'être petit."
Tout le monde aime les objets blancs. Examinons le pourquoi
ce sont des objets d'amour universel. Etudions la réussite
du blanc. Les objets noirs sont toujours haïs, écartés
et rejetés, et prenons ce fait comme il est. La physique
nous parle de la réalité du phénomène
de couleur. Le rouge n'est pas rouge, le vert n'est pas vert,
le noir n'est pas noir et rien n'est ce qu'il semble. Le rose
obtient sa charmante couleur en réfléchissant ou
en renvoyant cette couleur. Les autres couleurs des rayons du
soleil sont complètement absorbés par le rose et
personne n'attribue ces couleurs au rose. La feuille verte absorbe
toutes les autres couleurs de la lumière et apparaît
fraîche et verte du fait de la couleur même qu'elle
refuse et qu'elle renvoie. Les objets noirs ont la propriété
d'absorber toutes les couleurs et de ne réfléchir
aucune lumière. Ils n'ont pas d'esprit de sacrifice en
eux ni aucune charité. Ils ne renoncent même pas
à un seul rayon. Ils ne renvoient même pas un iota
de ce qu'ils reçoivent. La nature vous dit qu'il semblera
noir, noir comme le charbon, celui qui refuse de donner à
ses voisins ce qu'il reçoit. Le moyen pour recevoir est
de donner. Le secret de l'apparence blanche est la renonciation
totale : rejeter instantanément sur vos voisins tout ce
que vous recevez. Acquérez cette vertu des objets blancs
et vous réussirez. Qu'est-ce que Rama entend par blanc
? Les Européens ? Pas seulement les Européens, le
miroir blanc, la perle blanche, la colombe blanche, la neige blanche,
tous les emblèmes de pureté et de vertu sont vos
grands professeurs. Aussi imbibez-vous de l'esprit de sacrifice
et réfléchissez sur les autres tout ce que vous
recevez.. N'ayant aucun recours à l'absorption égoïste
et vous serez blancs. Une graine doit périr pour pouvoir
devenir un arbre. La réalisation du fruit est ainsi le
résultat final du sacrifice de soi. tous les enseignants
confirmeront l'affirmation de Rama que plus nous transmettons
la lumière de la connaissance et plus nous recevons.
Les étudiants savent que lorsqu'ils parlent dans leurs clubs littéraires, au moment où l'idée "je fais une conférence" se fait jour en leur esprit, le discours est gâché. Oubliez votre petit soi au travail et jetez-vous y complètement, vous réussirez. Si vous pensez, devenez la pensée-même et vous réussirez. Si vous travaillez, devenez le travail lui-même, et ainsi seulement vous réussirez.
Voici l'histoire de deux indiens Rajputs qui vinrent voir Akbar, le grand empereur Moghol de l'Inde et qui cherchaient un emploi. Akbar demanda quelles étaient leurs qualifications. Ils dirent qu'ils étaient des héros. Akbar leur demanda de prouver leur affirmation. Les deux tirèrent leur dague de leur fourreau. Les deux éclairs de lumière brillèrent à la cour d'Akbar. L'éclair de la dague était symbolique de leur héroïsme intérieur. Sur le champ les deux éclairs se joignirent aux deux corps. Chacun garda la pointe de la dague sur la poitrine de l'autre, et les deux donnèrent des preuves de leur héroïsme en faisant courir leurs dagues sur la poitrine avec un calme stoïque. Rama ne raconte pas cela pour l'histoire qui est choquante à cette époque avancée, mais pour la morale qu'elle enseigne. La morale est : sacrifiez votre petit soi, oubliez le dans l'accomplissement de votre travail, et la réussite doit être vôtre. Il ne peut en être autrement. "Ne se peut pas" dit Rama; le désir de réussite doit mourir dans votre travail avant de parvenir au succès.
L'amour est un autre principe de la réussite. Aimer et être aimé, c'est le but. Pour vivre la main doit aimer tous les membres du corps. Si elle s'isole et pense : "pourquoi le corps entier devrait-il profiter de mes gains", il n'y aura aucun espoir pour la main, elle devra mourir. Car pour être cohérente avec son égoïsme, la main ne devrait pas mettre la viande dans la bouche ni boire ce qui a été assuré par le travail de la main seule, ou par le stylo ou par l'épée, etc., et elle devrait plutôt injecter dans sa propre peau toutes sortes d'aliment nutritif, excluant ainsi les autres organes du partage des fruits de son travail., Vrai, cette infection ou cette piqûre de guêpe ou d'abeille peut faire grossir la main, mais cette grosseur fait plus de mal que de bien. Gonfler n'est pas s'améliorer et la main endolorie est sure de mourir de son égoïsme. La main ne peut prospérer que si elle réalise en pratique l'identité de son soi avec le Soi de tous les autres organes du corps et ne détache pas son propre bien du bien du corps entier.
La coopération n'est rien d'autre que la manifestation superficielle de l'amour. Vous entendez parler tant de l'utilité de la coopération, et Rama a difficilement besoin d'en rajouter. Laissez cette coopération venir de votre amour inné.. Soyez amour et vous réussirez. Un marchand qui ne considère pas les intérêts de ses clients comme les siens ne peut pas réussir. Pour prospérer il doit aimer ses clients. Il doit les observer avec tout son coeur.
Un autre facteur qui joue un rôle très important est la bonne humeur. Vous êtes, chers frères, de bonne humeur par nature . Rama se réjouit de voir les sourires sur vos visages resplendissants. Vous êtes les fleurs souriantes. Vous êtes les bourgeons riants de l'humanité. Vous êtes la personnification de la bonne humeur. Aussi ce que Rama veut vous dire, c'est de garder cette caractéristique de vos vies jusqu'à la fin des temps. Voyons maintenant comment on peut la préserver.
Ne soyez pas inquiets pour la récompense de votre travail, ne pensez pas à l'avenir, n'ayez pas de scrupules, ne pensez ni au succès ni à l'échec. Travaillez par amour du travail. Le travail est sa propre récompense. Sans dégoût pour le passé ni d'inquiétude pour l'avenir, travaillez, travaillez, travaillez dans le vivant présent. Cet esprit vous conservera de bonne humeur en toutes circonstances. Une graine vivante doit attirer par une loi inviolable d'affinité tout ce qu'elle requiert d'air, d'eau, de terre, etc. pour fructifier. Ainsi la Nature promet toute sorte d'aide au travailleur actif qui est de bonne humeur. "Le chemin vers plus de lumière est l'utilisation loyale de ce que nous avons." Si par nuit noire vous devez voyager sur une distance de 30 kilomètres et que la lampe que vous avez en main ne va que jusqu'à 3 mètres, ne pensez pas à tout le chemin qui n'est pas illuminé, mais marchez sur la distance qui est déjà éclairée; et 3 mètres de plus s'éclaireront d'eux-mêmes. Vous ne trouverez pas de projecteur dans l'obscurité. Aussi un véritable travailleur, un travailleur sérieux , par une loi inévitable, ne rencontre aucun sol obscur sur son chemin. Alors pourquoi se débarrasser de notre bonne humeur à cause de notre inquiétude par rapport à l'avenir ? En tombant soudainement dans un lac les personnes qui ne savent pas nager peuvent se sauver en conservant simplement leur sérénité. La gravité spécifique de l'homme étant moindre que celle de l'eau, il flottera à la surface. Mais les êtres humains ordinaires perdent l'équilibre de leur esprit et se noient du fait même de leur lutte pour flotter. Aussi, souvent, l'agitation pour l'avenir est la cause même de l'échec.
Voyons quelle est la nature de la pensée qui s'accroche à l'avenir et qui court après le succès. C'est comme çà. Un homme court pour attraper son ombre. Qu'il coure jusqu'à la fin des temps, jamais, jamais il ne pourra l'attraper. Mais qu'il se retourne en tournant le dos à son ombre et face face au soleil et alors paf, la même ombre commence à courir après lui. Au moment même où vous tournez le dos au succès, au moment même où vous cesser de penser aux conséquences, au moment même où vous concentrer votre énergie sur le jour présent, au même instant le succès est avec vous, non, il vous poursuit. Alors ne poursuivez pas le succès, ne faites pas de la réussite votre but, et alors et alors seulement le succès vous recherchera. Dans un tribunal le magistrat n'a pas besoin d'inviter les parties, les avocats, les plantons, etc. pour rendre son jugement, mais que le magistrat s'assoit sur le trône de la justice et tout le panorama s'ouvre de lui-même devant lui. Ainsi en est-il, chers amis, soyez à votre place en grande bonne humeur et tout ce dont vous avez besoin pour réussir viendra de lui-même à vos pieds.
Le point suivant que Rama recommandera à votre attention et qu'il vous exhortera de vérifier par votre propre expérience est le courage. Les lions peuvent être apprivoisés par un seul regard, les ennemis peuvent être pacifiés par un simple regard, la victoire peut être obtenu par un seul élan de courage. Rama a erré dans les vallées denses des Himalayas. Rama a rencontré des tigres, des ours, des loups et des animaux venimeux. Ils ne firent aucun mal à Rama. Il regardait les animaux sauvages droit dans les yeux, les regards se rencontraient, les redoutables les animaux étaient effrayés et les créatures soi disant terribles partaient en boudant. C'est ainsi, soyez courageux et rien ne pourra vous faire de mal.
Vous avez peut-être vu comment un pigeon ferme les yeux à la vue d'un chat, pensant peut-être que le chat ne le voit pas parce que lui ne voit pas le chat. Qu'arrive-t-il ? Le chat bondit sur le pigeon et le pigeon est dévoré. Même un tigre est apprivoisé par le courage et même un chat mange celui qui a peur.
Vous avez peut-être vu comment une main tremblante n'arrive jamais à verser du liquide d'un pot dans un autre. C'est certain qu'elle sera renversée. Mais comme il est facile à une main stable, courageuse, de manier le cher liquide sans en renverser une goutte. C'est de nouveau la Nature qui vous enseigne avec une éloquence sans égale.
Un jour un cipaye punjabi était déprimé du fait d'une maladie qui s'était abattue à bord d'un bateau et le médecin prononça la sentence capital de le jeter par dessus bord. Médecins ! Ces médecins prononcent parfois des sentences capitales. Le cipaye vint à l'apprendre. Il y a des éclairs de courage même chez les êtres ordinaires lorsqu'ils sont aux abois. Il se leva d'un bond avec une énergie sans bornes et devint courageux. Il alla droit vers le médecin et lui dit, en pointant son pistolet vers luit : "Suis-je malade ? Le dites-vous ? Je vais tirer sur vous." Le médecin lui donna immédiatement un certificat de bonne santé. Le désespoir est faiblesse, évitez-le. Toute la force provient du courage. Notez le mot courage, soyez courageux.
Le dernier mais non le moindre, non, le principe vital ou la dominante de la réussite est la confiance en soi, la foi en soi-même. Si quelqu'un demande à Rama de lui donner sa philosophie en un mot, il dira "confiance en soi", la connaissance du Soi. Ecoute, ô homme, connais-toi toi-même. C'est vrai, c'est littéralement vrai que lorsque vous vous aidez vous-mêmes, Dieu vous aide. Le Ciel est enclin à vous aider. Cela peut être prouvé, vous pouvez prendre conscience que votre Soi même est Dieu, l'Infini, l'Omnipotent. C'est une réalité, une vérité qui attend d'être vérifiée par expérimentation. Dépendez vraiment, vraiment de vous-mêmes et vous pourrez parvenir à tout. Rien ne vous sera impossible.
Le lion est le roi de la forêt. Il dépend de lui-même. Il est courageux, fort et le conquérant de toutes les difficultés car il est en lui-même. Lorsque pour la première fois les Grecs ont vu des éléphants en Inde, il les ont appelés avec justesse "montagnes mouvantes"; ils ont toujours peur de leurs ennemis. Ils vivent toujours en groupe et utilisent des sentinelles pour veiller sur eux quand ils dorment et aucun d'entre eux ne compte sur lui-même ou sur ses propres capacités. Ils se considèrent faibles et la loi est qu'ils doivent être faibles. La course audacieuse du lion les intimide et tout le groupe d'éléphant est désorientée - alors qu'un seul éléphant, la montagne mouvante, peut écraser sous ses pattes des vingtaines de lions.
On raconte l'histoire très instructive de deux frères qui partagèrent équitablement la propriété qu'ils avaient hérité, mais après quelques années l'un d'eux fut réduit à l'indigence alors que l'autre avait multiplié sa fortune par des dizaines. La réponse à la question "pourquoi et comment" posée à celui qui était devenu millionnaire fut que son frère disait toujours : "Allez, allez" tandis que lui-même disait : "Venez, venez". La signification est que l'un avait l'habitude d'ordonner à ses serviteurs : "Allez, allez, et faites cela" tandis que lui-même était toujours allongé sur ses coussins de plumes; et l'autre était toujours debout et au travail et appelait ses serviteurs pour qu'ils viennent l'aider : "Venez, venez, et faites ceci." L'un dépendait de son propre pouvoir et serviteurs et richesses se sont multipliés; l'autre ordonnait à ses serviteurs : "Allez, allez". Ils sont partis, mais la fortune elle aussi a obéi à son ordre : "Allez, allez" et ainsi se retrouva-t-il seul. Rama dit : "Venez, frères, venez, et partagez la réussite et le bonheur de Rama."
Ainsi en est-il, frères, amis et compatriotes ! L'homme est le maître de sa destinée. Si les gens du Japon donnent à Rama plus d'occasions de leur transmettre ses idées, on pourra montrer qu'il n'y a aucune base rationnelle, quelle qu'elle soit, au fait d'avoir foi dans des mythes et des fables et de mettre notre centre en dehors de nous-mêmes. Même un esclave est esclave parce qu'il est libre. Nous sommes prospères de par la liberté, de par notre propre liberté nous souffrons, de par notre propre liberté nous sommes asservis. Alors pourquoi rouspéter et croasser, et pourquoi ne pas faire usage de notre liberté réelle pour nous libérer physiquement et socialement ?
La religion que Rama apporte au Japon est pratiquement la même que celle que les fidèles de Bouddha ont apportée il y a des siècles, mais la même religion demande d'être traitée d'un point de vue entièrement différent pour l'adapter aux besoin de l'époque actuelle. Elle demande d'être embellie à la lumière de la science et de la philosophie occidentales. Les doctrines essentielles et fondamentales de la religion de Rama peuvent être exprimées avec les paroles de Goethe :
Prenez conscience de cela et vous êtes libres à l'instant même. Une fois que vous prenez conscience de cela, vous réussissez toujours. Une fois que vous prenez conscience de cela, les donjons fort peu confortables se transforment sur le champ en un Elysée béni.