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"De la méchanceté envers personne, de l'amitié
et de la charité pour tous, sans "Je" ni "mien",
supportant avec égalité d'esprit bonheur et peine,
toujours satisfait, le yogi qui se retient et qui a une ferme
résolution, ce dévot M'est cher." (Gita XII-13
& 14) - Ainsi parle Bhagavan Krishna dans son "Chant
Céleste".
Qui est ce Yogi ? Où peut-on le trouver ?
Un jour, au pied de la Montagne Arunachala, deux dévots
d'Arunachala Siva étaient assis et discutaient amicalement.
Ils se connaissaient depuis longtemps en tant que pèlerins
sur le chemin Divin. Les deux fait un long chemin sur la voie.
Une simplicité d'enfant s'était emparé de
leurs coeurs. L'un d'eux pris soudain la main de l'autre qui était
son aîné et il lui demanda : "Tu es un Yogi,
tu dois maintenant me montrer ton pouvoir. Je ne te lâcherai
pas la main."
Il commença à serrer très fort la main du
Yogi. Le Yogi protesta : "Non, non. Je suis un mendiant
ordinaire. Laisse-moi s'il te plaît. Je ne suis pas un Yogi."
Le plus jeune, un étranger qui était alors devenu
ermite et qui occupait l'une des cavernes de la montagne Arunachala,
ne put pas forcer ce Yogi à démontrer son pouvoir
malgré son amitié intime avec lui. Le Yogi, en parlant
de cet épisode, dit : "Oh! Comme il écrasait
la main de ce mendiant !" Ce mendiant criait qu'il n'était
pas Yogi, mais il ne lâchait pas ce mendiant." Et le
Yogi de rire de manière hilare et de bon cur.
Ce Yogi n'est nul autre que Yogi Ramsuratkumar Maharaj de Tiruvannamalai.
Il ne prétend jamais être un Yogi et il ne fait jamais
montre de ses pouvoirs. Il s'appelle toujours "mendiant".
Lee Lozowick, un 'poète fou'' devenu chercheur spirituel
qui a mis sur pied une communauté spirituelle en Arizona,
U.S.A., à écrit une lettre en vers au 'mendiant
fou' qu'il a rencontré quelque fois lors de ses visites
à ce pays de Lumière Spirituelle. Dans tout ce pays,
Lee n'a pu trouver qu'un Mahatma qui s'appelait lui-même
mendiant. Naturellement, Lee est tombé sous le charme de
ce 'mendiant' qu'il appelle "Le Yogi". Ce poème
envoyé par Lee a été dûment reçu
par le Yogi. Mais qu'à-t-il à faire de la louange
ou de la critique ? Il a juste trouvé une place parmi les
tas de papiers que le Yogi préservait avec un soin assidu.
Quand cet auteur, serviteur du Mendiant, a approché le
Yogi pour avoir quelque 'matériel' à son sujet,
le Yogi a ri et il a commence à chercher au milieu des
papiers mis au rebut. Il n'en a d'abord pas trouvé trace
et il a rit en disant : "Oh ! Il est parti ! Quelqu'un
a écrit quelque chose et c'est parti." Voyant
le désappointement écrit en grand sur le visage
de ce pauvre serviteur du mendiant fou, la fontaine de compassion
et de pitié a jailli du coeur du mendiant et il s'est remis
à chercher. Il a fini par le trouver dans l'un des tas
de 'papiers de rebut' accumulés dans sa demeure. C'est
comme si cet auteur avait découvert une mine d'or quand
le "Yogi" lui a donné avec un sourire de sympathie.
Celui qui écrit a un jour demandé au Mendiant de l'initier à un mantra. "Pourquoi ? Vous avez reçu l'initiation d'un grand mahatma ! Qu'est-ce que ce mendiant peut vous donner ?" Oui, il n'a jamais voulu être un guru. Mais pourtant, son cur paternel ne pouvait pas supporter la vue de l'agitation et du mécontentement qui se manifestaient sur le visage de cet auteur. Alors que je prenais congé de lui, il est venu jusqu'au pas de la porte. Il a remarqué le sentiment de peine et d'angoisse dans le mental de cet auteur. Il a tout à coup pris les mains de cet auteur, s'est assis sur les marches qui menaient à la rue. S'en est suivi un long moment de silence. Le Yogi était plongé en profonde méditation alors que le cur de cet auteur palpitait de dévotion intense. Il s'est soudain écrié :
Une vague spontanée de paix et de bonheur intenses s'engouffra
dans le cur de cet humble serviteur du Mendiant. Avec des
larmes de gratitude, il prit congé du Mendiant.
Sa compassion et sa douceur s'étendent sur tous ses dévots,
sur tous les mendiants, sur tous les êtres. Il ira s'asseoir
au milieu des mendiants qui ont fait leur demeure de l'enceinte
du temple d'Arunachaleshvara. La loi et l'appareil d'ordre du
Gouvernement agissent parfois impitoyablement et on font une rafle
des mendiants, considérés comme une nuisance, qui
sont ensuite chassés. Mais ce "Mendiant" a beaucoup
de chagrin à cause de cela. Il dit : "Dans notre
pays, mendier n'a jamais été une faute, cela n'a
jamais été interdit. Les mendiants étaient
respectés, on leur donnait des aumônes à cette
époque-là. Mais ce gouvernement actuel les arrête
et les harcèle. Dans Bharatavarsha, mendier n'a jamais
été interdit. Il n'est pas juste de harceler les
mendiants."
Quelques dévots, parmi lesquels une sannyasini sont un
jour venus d'Afrique du Sud et ils ont accompagné cet auteur
jusqu'en la présence de ce Mendiant. Ils avaient apporté
avec eux des paquets de fruits divers. Le Yogi a reçu les
visiteurs et lorsqu'ils ont mis devant lui ce qu'ils lui offraient
avec amour, il a dit : "Pourquoi toutes ces choses ? Ce mendiant
n'a pas besoin de tout cela."Au même moment un mendiant
arriva sur le pas de sa porte et cria : "Yogi Ramsurat
Maharaj Ki Jai!" Le Yogi appela immédiatement
un de ses dévots : "Swaminatha, prends tout cela et
donne-lui." Tous les fruits furent déversés
dans les paumes tendues du mendiant. Le Yogi le fit sortir : "Va
partager avec tous les autres qui sont assis là-bas (autour
du temple)."
Le Yogi n'a ni 'mamakaara' ni ' ahamkaara' . Il est un avec tous,
l'ami de tous. Un professeur de philosophie de Maras lui a rendu
visite. Après une discussion amicale, le Yogi se rendit
compte que le professeur avait l'habitude de fumer. "Pourquoi
ne fumez-vous pas avec moi ?" demanda-t-il au professeur.
Le professeur fut déconcerté. Mais le Yogi insista.
Le professeur essaya alors de sortir un paquet de cigarettes de
sa poche. Mais le Yogi dit : "Non, je vais vous donner
ma cigarette." Il sortir sa cigarette et l'offrit au
professeur. En plus de cela, il alluma même la cigarette
pour le professeur. Le professeur fit une prière au Yogi
: "Vous devez me permettre de conserver le mégot.
Le Yogi répandit un rire de bon cur et lui permit
de le faire.
Un jour, des dévots du Canada, 'Italie et de Madras accompagnèrent
cet auteur à la maison de la Divine Mère Mayi à
Salem. Lors du retour, il voulurent avoir le darshan du Yogi à
Tiruvannamalai. Mais il était minuit quand nous arrivâmes
à Tiruvannamalai. Les dévots étaient sceptiques.
"Le Yogi sera-t-il éveillé ? Va-t-il nous recevoir
maintenant ?"
"Ce qui est la nuit pour tous les êtres, c'est le
moment où celui qui a la Maîtrise de soi est éveillé;
ce qui est considéré comme état de veille
par les êtres n'est que nuit pour Celui qui voit. "
(Gita 11-69)
Lorsque nous nous sommes approchés de la demeure du Yogi,
il était plongé en profonde méditation. Sortant
de sa méditation, il nous a tous reçu à cette
heure singulière et il a même passé une heure
à converser sereinement et à chanter des bhajans.
Le Yogi est un grand Bhakta. Sa Guru bhakti est incomparable.
Il parle toujours de son Guru comme de son Père. Quand
l'un des dévots qui avait accompagné cet auteur
et qui avait contribué à la sortie du livre de cet
auteur sur le Yogi dit au Yogi qu'il était un Gauda Saraswat,
le Yogi se réjouit de manière extrême. "
Oh, vous êtes un Gauda Saraswat ! Vous appartenez au clan
de MON PERE, Swami Ramdas !"
Une autre fois encore, il demanda à la jeune fille de cet
auteur : "Ton ami démarre un service de voyages.
Où voudrais-tu aller en premier ?" Tout çà
fait innocemment, la fille répondit : "Je voudrais
aller à Kanhangad?"
Le Yogi éclata d'une joie sans limite et d'un rire hilare.
"Oh ! Nivedita veut aller chez MON PERE."
La profonde clairvoyance du Yogi ne se fait pas souvent voir,
bien qu'il guide ses dévots par moments. Le fils de cet
auteur, Vivekanandan, eu une envie soudaine de voir le Yogi avant
son examen public. Le Yogi le reçut sur-le-champ et s'enquit
sur sa préparation. Le garçon répondit qu'il
s'était bien préparé pour tous les sujets
mais qu'il devait encore se préparer pour les langues.
"Tu vas très bien réussir dans tous les sujets.
Tu vas aussi bien réussir dans les langues. Mais sois vigilant
en mathématiques" prévint le Yogi.
Après la session des examens, les journaux apportèrent
que le sujet de mathématiques de l'année avait été
le plus difficile. L'avertissement opportun du Yogi aida le garçon.
Tulya nindaa stutir mauni, santushto yena kenachit -- "Celui
qui reste silencieux sous la louange ou sous la condamnation et
qui se contente de ce qu'il a" est un Yogi. Quand le récit
biographique de cet auteur sur le Yogi fut publié, il en
demanda un exemplaire. Cent exemplaires lui furent envoyés
en toute hâte. Le Yogi qui les accepta tous les empaqueta
par la suite et les remit à un dévot avec, bien
entendu, des instructions claires : "Ouvre ce paquet dans
une semaine et tout ce que tu y trouveras, distribue-le à
ceux qui le méritent." Et le Yogi fit cadeau à
l'auteur d'un dhoti qui suggérait la renonciation, renonciation
à l'idée qu'il était l'auteur. Cet auteur
chercha à obtenir du Yogi un message à délivrer
aux Indiens à l'étranger lors de la tournée
qu'il se proposait de faire dans les pays des Caraïbes. Le
Yogi dit : "Quel message ce mendiant a-t-il à donner
? Je ne suis pas aussi grand. Ramakrishna, Vivekananda, Aurobindo,
Ram Tirtha, Ramdas, Ramana, J.K. sont tous grands et ils ont donné
leur message. Ce mendiant n'a pas d'autre message à donner.
Quelque soit le message qu'ils ont donné, c'est le message
de MON PERE. Ce mendiant n'a pas d'autre message à donner."
Puis il dit d'une voix émue : Qu'ils se souviennent des
noms de Rama, de Krishna et de Shiva. Ils resteront alors des
Bharatiyas. Ils reviendront tous vers cette Terre Sacrée
de Bharatavarsha." Les paroles du Yogi faisaient écho
à la voix de Swami Vivekananda: "s'il y a sur cette
terre un pays qui puisse affirmer qu'il est la Punya Bhumi bénie
. Le pays vers lequel toute âme dirige ses pas vers
Dieu doit venir pour arriver chez elle,.... c'est l'Inde."
Nous les enfants de Mère Inde sont bénis de vivre
dans la présence vivante de ces grands Yogis et de ces
Mahatmas. Que leur Grâce nous permette de nous unir et eux
et, par eux, au Divin.
Vande Mataram!