Yogi Ramsuratkumar
le Tout-puissant

Prof. V. Kamalam

 

Il est difficile, voire impossible, de faire comprendre aux autres ce qu'est la Divinité en expliquant ce qu'elle est. La Divinité est quelque chose qui doit être vécue et réalisée. Pourtant, comme l'affirme Kamban - "De par mon amour pour Rama, j'écris le Ramayana" - je me permets d'écrire sur Bhagavan Yogi Ramsuratkumar, l'Enfant Divin de Tiruvannamalai, de par mon amour.

C'est une bénédiction de ce Yuga d'avoir parmi nous le Brahman omniprésent, omni-pénétrant, sous l'apparence humaine de Yogi Ramsuratkumar. Comme Rama dans le Treta Yuga et Krishna dans le Dvapara Yuga, Bhagavan Yogi Ramsuratkumar s'est incarné dans ce Yuga.

Le mot même d' "Avatar" met devant nous l'image de Rama avec Son arc et de Krishna avec Sa flûte. Krishna s'est fait reconnaître des autres en tant qu'avatar par les "lilas" de Son enfance. Rama n'a révélé le secret de Son incarnation qu'aux grandes âmes qui étaient assez mûres pour réaliser Dieu et le but de Son avatar. Orné de l'éventail de palmyre et de la noix de coco, Bhagavan Yogi Ramsuratkumar Se révèle comme Avatar par Sa compassion sans limites et par les miracles qu'Il accomplit.

La vérité que Yogi Ramsuratkumar est un Avatar est assurée par un grand Jnani. Dans le district de Coimbatore, près de Pollachi, se trouve un petit village appelé Puravipalayam. Le grand Kodi Swamigal vivait dans ce village. On dit qu'il était contemporain de Totapuri qui fut le Guru de Sri Paramahamsa Ramakrishna auquel il enseigna la Vedanta sadhana alors qu'il était à Dakshineshvar. Que Totapuri et Kodiswamigal étaient des contemporain est un 'on-dit'. Des milliers et des milliers de chercheurs spirituels sont venus vers Kodi Swamigal pour étancher leur soif spirituelle. Un dévot de Yogi Ramsuratkumar vint un jour pour avoir le darshan de Kodi Swamigal. Ce dévot voulut parler de Yogiji au Swamigal. Le Swamigal dit alors : "Avatara Purusha, Avatara Purusha". Il prononça cela deux fois comme s'il était en transe.

Les Jnanis reconnaissent les Avatars à leur Jnana, mais le pauvre homme du commun, ignorant, essaie de les reconnaître au travers des grands miracles que les grandes âmes accomplissent dans la vie de leurs dévots ou dans celle d'autres personnes. La vie d'un avatar diffère habituellement de manière extraordinaire de celle d'un homme du commun. Elle va être une chaîne d'évènements extraordinaires et de miracles. La vie de Krishna n'est-elle pas remplie de tels miracles, depuis ses tours de jeunesse jusqu'à la guerre de Kurukshetra ? Ne voyons-nous pas dans la vie de Rama, dans celle de Christ, dans celle de Buddha et de Baba de tels évènements inhabituels et 'aventureux' ? En regardant simplement de tels évènements, les gens pouvaient les identifier comme des Avatars. De même aussi, par Sa vie extraordinaire et les miracles qu'Il accomplit, Yogi Ramsuratkumar permet au monde de Le reconnaître en tant qu'Avatar.

Beaucoup ont eu l'occasion en or d'obtenir un aperçu de la divinité en Bhagavan. "Je suis infini et ainsi vous l'êtes et ainsi chacun l'est, mon ami. Mais il y a un voile. Me suivez-vous ? Vous ne pouvez voir de moi qu'une partie infinitésimale.De même que lorsqu'un homme se tient au bord de la mer et regarde au-dessus de l'immense océan, de la même manière chacun ne peut voir de moi qu'une petite partie. Le cosmos entier n'est qu'une infime partie de moi. Le cosmos entier n'est qu'une infime partie de l'homme réel, mais comment un homme pourrait-il voir l'entier cosmos ?" dit Bhagavan. Mais nous avons de la chance, étant bénis par Bhagavan, de nous tenir sur la rive et de regarder les vagues de l'immense océan de miséricorde.

 

Notre idée de Dieu et notre foi en Lui est basée sur notre sentiment et sur notre expérience. Si nous ressentons que Yogi Ramsuratkumar est un Avatar, c'est du fait de notre expérience personnelle. Certains des dévots de Bhagavan le regardent comme leur père, d'autres comme leur mère, d'autres comme leur ami, d'autre comme un enfant, et beaucoup comme leur Guru.

Ma première rencontre avec Bhagavan est toujours verte en mon esprit, car ce fut alors que j'ai vu Dieu. C'était l'époque où Ma Devaki et moi-même travaillions au Sarada College de Salem. J'avais un problème. J'avais une grosseur au sein droit. Les mèdecins soupçonnaient qu'elle était maligne et ils conseillèrent l'opération. Je fus retournée. Voyant ma souffrance mentale, l'une de mes collègues, Mademoiselle Jayakumari du département de zoologie, me conseilla d'aller voir Bhagavan. Avant de partir pour Tiruvannamalai, je me rendis dans la chambre de Devaki. C'est là que je vis pour la première fois la photo de Bhagavan. En me montrant Sa photo, elle dit : "Ne soyez pas leurrée par Son apparence de mendiant. C'est le Seigneur Rama Lui-même sous apparence humaine." Après ces paroles elle me dirigea vers Tiruvannamalai.

Il faisait beau ce jour-là. Vers une heure de l'après-midi je me tenais devant la maison du n° 1 Sannadhi street avec de grands espoirs et de fortes prières. Les portes intérieure et extérieure étaient toutes deux fermées. Nous avons attendu. Tout à coup la porte intérieure s'ouvrit et, tel un éclair, Bhagavan vint se tenir derrière la grille de la porte extérieure. La personnalité majestueuse, le visage radieux, le tejas, les yeux vifs pleins de compassion - sans exagération. C'était Rama Lui-même. Je ressentais la présence de Dieu. J'étais heureuse, très heureuse et pleine de confiance. Le Seigneur parla : "Allez au temple et venez ce soir à 4 heures." Nous obéissions. Mon mari et ma fille étaient avec moi. Lorsque nous vinmes le soir, il fut très doux envers nous. Après avoir entendu mon nom et d'où nous venions, il demanda : "Que voulez-vous de ce mendiant". Je répondis : "Bhagavan, j'ai une tumeur au sein et les médecins se demandent si elle est maligne." Bhagavan dit immédiatement : "Pourquoi douter ? Il n'y a pas besoin de douter. Elle est là, mais tout ira bien. Mon Père bénit Kamalam. Kamala ira bien." Je posais la question suivante avec hésitation. "Bhagavan, quel traitement dois-je prendre, allopathique ou siddha ?". "Prenez le traitement que vous voulez, vous irez bien", dit Dieu. Encouragée par Ses bénédictions, je me suis fait opérer et je vais bien maintenant.

Bhagavan est omniprésent. On pourrait le voir partout. Il vient au secours de ses dévots partout et à tout moment où cela est nécessaire.

Une fidèle de Madras a eu une expérience intéressante. Un jour un mendiant vint deux fois sur son perron. Elle l'aida, mais lorsqu'il revint une troisième fois, elle se mit en colère et lui cria : "Qu'est-ce que vous êtes casse-pieds, vous les mendiants !" Le mendiant disparut. Après quelques jours, cette soeur vint voir Bhagavan. Alors qu'elle était assise en face de Bhagavan, Il dit : "Les gens n'aiment pas les mendiants. Qu'est-ce que les mendiants sont casse-pieds !". Il répéta cela deux ou trois fois. Il lui apparut soudain à l'esprit que c'était Bhagavan qui était venu vers elle comme un mendiant. Qui sait pourquoi ce kalpataru est venu là avec un bol de mendiant ?

Bhagavan est omniscient. Rien ne peut bouger sans qu'Il le sache. Il connaît aussi nos courants de pensée. La distance n'est pas un obstacle.

C'était le 1er Décembre, le jour anniversaire de Bhagavan. "N'allez pas à Tiruvannamalai le jour de l'anniversaire de Bhagavan. Vous ne pourrez pas Le Voir. Personne ne sait où Il va", m'avait dit Ma Devaki. Je célébrai alors l'anniversaire de Bhagavan à la maison. En décorant sa photo de lotus blancs et rouges, j'accomplissais la puja. Tout en méditant, je pensais : "Bhagavan, où allez-vous le jour de votre anniversaire ? Devaki dit que personne ne sait où vous allez. Vous rendez-vous à votre demeure du Kailash ?" Deux jours après, c'est à dire le 3 décembre, je me rendis à Tiruvannamalai avec ma famille. Mon mari, ma fille et moi-même étions assis devant Bhagavan. Personne d'autre n'était là. La porte principale était verrouillée de l'intérieur. C'est alors qu'un homme âgé arriva. De la route il pouvait voir Bhagavan. De là il demanda : "Swami, où étiez-vous ces deux-jours ci ? Je vous ai cherché hier et avant-hier. Impossible de vous voir. Où étiez-vous ?" "Je suis allé au Kailash" répliqua rapidement Bhagavan. En disant cela deux fois il rit de manière divine. J'ai eu plusieurs fois ce type d'expérience.

Bhagavan est omnipotent. On peut citer beaucoup d'évènements pour montrer cet aspect de Bhagavan et nombre de Ses fidèles ont eu l'occasion en or de faire l'expérience de cet aspect. Je suis l'un d'entre eux.

Un jour ma main gauche souffrait terriblement. En vérifiant, trois pouces au-dessus du coude, il y avait une grosseur dans une dépression. Je me fis d'abord du souci. Puis j'ai pensé : Pourquoi me faire du souci quand il y a 'Vaidyanathan', le maître de tous les médecins ? J'allais directement voir Bhagavan. J'étais assise à quatre pieds de Lui. Il me demanda de tendre la main, droite, la regarda pendant un moment puis ferma les yeux. En les ouvrant, Il demanda : "La douleur est-elle partie ?" "Il y en a encore un peu", dis-je. Il ferma de nouveau les yeux. Après une seconde, Il ouvrit les yeux en demandant : "Comment est-ce, maintenant ?" Il n'y avait plus de douleur et je dis alors : "Aucune douleur, Bhagavan !" Bhagavan nous bénit et nous prîmes congé. Juste en sortant de la maison, je vérifiais ma main. Quelle miracle ! Il n'y avait plus aucune trace ni de grosseur ni de dépression.

Yogi Ramsuratkumar est la compassion incarnée. Nous avons lu que si un homme faisait un pas vers Dieu, Dieu en faisait dix vers lui. Ma famille eut la chance d'en avoir l'expérience.

C'était une époque où nous avions l'ahbitude d'aller très souvent à Tiruvannamalai. Nous avions l'habitude de loger au Ramanashram. Nous avions coutume de faire la Giripradakshina (circumambulation de la colline) tôt le matin, d'avoir le darshan dans le temple, de prendre le petit déjeuner puis d'avoir le darshan de Bhagavan. C'était notre procédure habituelle. Nous voulions aussi la suivre ce jour là, mais du fait des circonstances, nous étions en retard pour commencer le Giriprakashina. Lorsque nous eûmes terminé, il était environ une heure de l'après-midi. C'était le mois de mai. Nous nous sentions comme si nous avions marché sur le feu. Ma fille, Anbugita, avait cinq ans et, du fait de la chaleur, elle ne pouvait pas marcher pieds nus. Aussi mon mari la prit-il sur les épaules. Nous avons terminé la Giripradakshina moitié en marchant et moitié en courant. Je dis à mon mari : "Tu vois, nous ne devons pas refaire cette erreur de commencer tard le Giripradakshina, particulièrement en mai." Je dis aussi : "Le temple sera maintenant fermé. Sans darshan nous ne pouvons prendre de nourriture. Nous ne pouvons pas non plus déranger Bhagavan à cette heure du jour. Alors je pense que nous pouvons attendre près du temple jusqu'à 4 heures, avoir le darshan dans le temple, puis le repas puis le darshan de Bhagavan." Nous n'avions pas eu de petit déjeuner. Malgré cela, mon mari et ma fille furent d'accord avec mon plan. Nous nous rendîmes au temple. Nous passâmes le gopuram principal, Kambattu Ezhiya Perumal Sannidhi et le grand Nandi. En arrivant aux marches qui mènent aux portes principales du temple, nous eûmes un choc, un choc très agréable. Qu'importait si les portes étaient fermées ! Le Seigneur Arunachala était présent sur la marche de la porte avec Son éventail de palmyre et sa noix de coco. Le soleil de mai brûlait du dessus et en-dessous c'était une fournaise, mais Bhagavan était assis le visage souriant comme s'il attendait quelqu'un. La compassion de Bhagavan nous fit fondre. Nous lavâmes Ses pieds de lotus avec nos larmes. "Arutperum Jyoti, Tanipperum Jyoti, Arutperum Jyoti, Tanipperum Larunai", furent les mots que je prononçai de manière inconsciente. Bhagavan demeura assis là dix à quinze minutes sans dire un mot. Il prit soudainement deux feuilles de Nimba et les donna à ma fille en lui demandant de me les donner. Je conserve et chéris encore ces feuilles. "Partons maintenant", dit Bhagavan et il se mit à marcher majestueusement. Bhagavan fit lentement la distance, comme s'il marchait sur un tapis de fleurs, mais nous nous sentions tristes parce çà brûlait dessous comme du fer chaud. Après qu'il fût parti, je me tournais vers une personne qui nous regardait et je lui demandais si Bhagavan était resté assis là pendant longtemps. Il dit : "Non, Madame, Il est juste arrivé quelques minutes avant vous." Il était donc clair qu'il nous avait attendus là sans se préoccuper du soleil brûlant. J'ai vu Bhagavan dans l'enceinte du temple dans des poses différentes, à des endroits différents et dans différentes situations, mais jamais je ne pourrai oublier cette scène. Elle sera toujours présente à mon esprit.

Les actions de Bhagavan sont motivées. Un sens profond se trouve dans tout ce qu'il fait. Un jour Bhagavan me parla. Une conversation extraordinaire. Bhagavan répondait oralement à mes questions silencieuses. Dès qu'une question me venait à l'esprit, une prompte réponse de Bhagavan arrivait. Cette merveilleuse conversation dura dix à quinze minutes. Puis un dévot de Belgaum arriva. Lui et Bhagavan parlaient à la fois en anglais et en hindi. Au cours de leur conversation, le dévot dit : "Bhagavan, le commentaire de Jnanadeva sur la Bhagavad Gita, 'Sri Jnaneshvari', écrit en marathi à l'origine, a été traduit en tamil par T.P. Kothandaraman et j'ai donné plusieurs exemplaires au Kanchi Matt." Ils parlèrent pendant plus d'une heure. Au milieu de leur conversation, Bhagavan se tourna vers moi et dit : "Kamalam a de la chance que cet ami soit venu aujourd'hui, Kamalam a de la chance." Il répéta cela deux fois. Après le départ du dévot, Bhagavan se tourna vers moi et me demanda d'aller immédiatement au Kanchi Matt pour avoir une copie de Sri Jnaneshvari. Nous partîmes immédiatement, mon mari, ma fille et moi. Revenus de Kanchipuram, il était trop tard. Nous sommes donc allés voir Bhagavan le jour suivant à 6 heures du matin. Bhagavan me demanda de lire Sri Janneshvari. Après nous avoir offert du thé, Il nous emmena à Nadar Lodge. Nous sommes restés là la journée entière avec Bhagavan à lire Sri Jnaneshvari. Deux dames de Shivakashi se trouvaient aussi dans la pièce. Bhagavan leur demanda de lire aussi Sri Jnaneshvari. L'une d'elle lut le Ramayana par Swami Chidbhavananda. A 6 heures du soir, Bhagavan nous emmena à Sannidhi Street, nous donna ses bénédictions et nous quitta en face de sa maison. Je ne connais pas la signification de ce geste plein de compassion de Bhagavan, mais je suis sure qu'il a travaillé ce jour là au bien de ma famille.

Tout comme Bhishma reposant sur son lit de flèches et versant des larmes pour le bien être des gens, Bhagavan travaille constamment au bien être du monde. En regardant Bhagavan lire les journaux et les conserver soigneusement en paquets, j'avais l'habitude de me demander s'il préservait la paix dans le monde dans ces paquets. Il n'y a aucun doute que le Dieu omniscient, omniprésent et omnipotent est venu sous les traits de Yogi Ramsuratkumar pour sauver le monde à coup sûr. De par mes propres expériences et de ce que j'ai lu et entendu, je crois qu'Il n'est autre que le Seigneur Arunachaleshvara, le Tout-Puissant, Mes humbles pranams à Ses pieds de Lotus.