La science d'aujourd'hui, après des recherches complexes, admet par exemple que "la science ne sait rien de la nature réelle des constituants de l'atome. Elle connaît seulement les radiations qui en sorte, mais jamais la source elle-même."
Le retour est alors à la source de la vie, à
la Vérité. Nulle part sur le chemin nous ne pouvons,
nés de l'esprit de l'Inde, arrêter si nous voulons
de nouveau peupler une fois de plus notre pays des hommes les
plus sages et les plus compatissants.
Qu'une synthèse aussi parfaite de sagesse et d'amour puisse
se faire, telle qu'elle puisse distinguer le Divin de l'ignorance
du mortel, cela est attesté par la présence vivante
de Yogi Ramsuratkumar (né en 1918) à Tiruvannamalai.
Le ministère de cet enfant de Dieu est profond, mystérieux,
il embrasse tout et ne peut jamais être convenablement compris
ni traduit en paroles.
On trouve en Yogi Ramsuratkumar la brillante harmonie des paradoxes
qui est le résultat de tout effort spirituel. Se dissimulant
dans le rôle d'un Mendiant, il passé tout son temps
à donner et non à recevoir. Ses trésors sont
ceux qui sont la possession éternelle de tous les hommes
de Dieu. Le style de vie même du Yogi est l'illustration
de la vérité la plus élevée que le
Soi seul est réel. L'indifférence apparente envers
les choses extérieures n'est pas un ascétisme sec
et force mais la conséquence inévitable chez quelqu'un
pour qui le corps, le mental et tous ces accessoires complexes
mis ensemble ne forment qu'un immeuble d'habitation, gracieusement
porté, de telle sorte que le monde qui ne comprend qu'en
termes de forme et de nom puisse se tourner vers lui. En effet,
pur un il inattentif, le Yogi pourrait peut-être passer
sans être remarque, se mêlant à l'anonymat
de la moyenne indienne. Il n'y a pourtant rien d'ordinaire chez
le Yogi. La première chose que l'on remarquerait chez lui
est son port royal qui est immédiatement équilibré
par la douceur que Sri Sathya Sai décrirait comme "le
divin mal de la compassion". Le Yogi est majestueux et répand
autour de lui un air déterminé d'autorité
qui réduit même au silence les humeurs les plus rebelles.
Demeurant dans son corps physique au cur du Muktikshetra
de Tiruvannamalai, Yogi Ramsuratkumar nage librement dans l'étendue
illimitée de la Conscience. Il est la grande colonne de
Lumière qui s'élève en haut à partir
de la profondeur extrême de ce centre sacré de pèlerinage
qui est en lui-même un symbole du Tejas du Divin. Il donne
sa direction dans un silence modeste que Sri Ramana Maharshi aurait
comparé à une mère qui nourrit son enfant
qui s'endort vite. Ses paroles, dites doucement et simplement,
descendent cependant avec force sur l'auditeur, avec la joie et
le pouvoir intérieurs qui en jaillissent. Même un
coup d'il rapide vers lui nous assure un pas de plus dans
le voyage intérieur. Nul ne repart les mains vides car
l'amour du Yogi n'est pas limité par les lois de la raison.
C'est l'expression spontanée de l'océan infini de
l'Amour de Dieu qu'il manifeste. Le royaume infini de la Vérité
Eternelle est l'héritage légitime du Yogi, et il
est assurément le maître de la destinée même
de la vie. Rien n'est au-delà de son soin appliqué.
Yogi Ramsuratkumar est véritablement le Kesi que glorifie
le Rig veda (Mandala 10, Sukta 136). Le mot Kesi se rapporte de
manière variée au halo de fumée d'Agni ou
au cercle autour du soleil ou au mouvement par lequel Vayu se
pousse en avant. La vie extraordinaire de Yogi Ramsuratkumar illustre
la vérité sur le Kesi qui est un maître des
mortels et des dieux, de la terre et du ciel, d'une manière
totale et parfaite.
Le Veda parle ainsi du Kesi: "Celui qui est né comme
homme et qui devient kesi peut même porter Agni. Il porte
Bhumi et Akasa (il tient la terre et le ciel). Il tient les eaux.
Il demeure dans le (cinquième élément de
l') air. Il flotte dans l'air, Il vit par l'air. C'est lui le
cheval subtil de vitesse - la Prana Sakti- qui pousse l'air. Le
Kesi qui est sous la forme de Jyoti permet au monde entier de
voir l'Unité des choses Cela veut dire qu'il dispense la
très haute sagesse de l'Advaïta.
Le Kesi porte un vêtement de couleur jaune comme s'il était
recouvert de poussière. Il veille sur le monde entier et
s'y meut librement dans l'anthra sans support, dans les régions
du dedans et du dehors.
C'est un ami dans ses actions compatissantes et douces envers
les homes et les dieux et il fait du bien à tous. Jamais
poussé par l'intérêt personnel, il se meut
par la volonté de Dieu.
Le Kesi se répand dans tout l'espace - au-dessus et en-dessous
- du fond de la mer à l'au-dessus le plus haut. Il se meut
librement entre les gandharvas et les apsaras et il joue avec
les animaux de la forêt.
Il est le maître de tous les savants érudits, le
plus aimant de tous ceux qui aiment. Il est celui dont la Béatitude
peut être continuellement expérimentée avec
grande joie. Sa vie consiste à rendre les autres heureux."
Le Kesi dit lui-même : "Vous qui êtes des hommes,
vous pouvez me voir comme je suis dans un corps d'homme. Mais
je ne suis pas le corps fait de nourriture. Je vis par la force
de la racine du souffle qui est Prana. Je suis extatique dans
la sagesse qui est au-delà de l'atteinte de l'intellect
humain."
Comme cela est la vérité sur Yogi Ramsuratkumar,
il est impossible de le comprendre. On ne peut que l'aimer et
avoir envie d'être aimé de lui.
Yogi Ramsuratkumar réitère la déclaration
de Swami Vivekananda, Sri Ramalinga Swami, Sri Aurobindo et Sri
Sathya Sai, selon laquelle l'Inde va précéder dans
l'âge de Lumière à venir. Il enseigne à
tous ceux qui cherchent refuge à ses pieds à devenir
de meilleurs travailleurs, de meilleurs dévots, mais plus
que cela, de meilleurs et de grands hommes. Le travail de Yogi
Ramsuratkumar, pour ce que peut en voir l'intelligence humaine
moyenne, est l'alchimie qu'il effectue dans la personnalité
des homes. Le Satya Yuga que Sri Sathya Sai Baba promet d'annoncer,
le future âge des Surhommes assuré par Sri Aurobindo
et la colonie védantique rêvée par Swami Rama
Tirtha est le Ram Rajya que Yogi Ramsuratkumar travaille à
établir.
C'est un événement fascinant mais assez fréquent
enregistré dans les annales de l'histoire que les Maîtres
Divins portent souvent un nom qui indique leur ministère
particulier. Peut-être certains écarteront-ils de
telles interprétations comme étant de la pure imagination
poétique. Mais la métaphysique du mysticisme (comme
on en a parlé plus tôt au sujet du Surat SabdaYoga)
explique les voies mystérieuses par lesquelles le son et
le sens des noms influencent leur orbite d'existence. Vivekananda
qui a imagine ce nom particulier après quelques expériences
avec d'autres est apparu comme le plus grand enseignant de la
discrimination védantique. La mystique du Bengale Occidental
que l'on a toujours vu dans un état de béatitude
divine fut spontanément appelée Anandamayi par l'une
de ses dévotes. Sri Sathya Sai qui s'identifie totalement
à la Vérité et à la Béatitude
Eternelles déclare que son nom Sathya porte le mystère
qui existe à son sujet. De même aussi, en voyant
la réorganisation gigantesque, vertueuse et miséricordieuse
de la vie terrestre à laquelle s'est dédié
Yogi Ramsuratkumar, il est clair qu'il est vraiment le fils oint
ou kumara de l'éternel Rama qui est la Vérité.
Né de l'esprit ou 'Surat' de l'Unique Atma Rama qui est
éternel et qui existe comme Pur Esprit, il est le Yogi,
le lien symbolique entre la terre et les cieux.
C'est notre gloire nationale que de faire remonter notre descendance
aux rishis d'Aryavarta qui erraient sans Pierre pour reposer leur
tête et qui ne savaient pas d'où viendrait leur prochain
repas. Les forêts dans lesquelles ils entraient étaient
en eux-même et les animaux leurs propres pensées
et leurs propres émotions auxquelles ils cherchaient à
faire face en devenir maîtres. Toujours adonnés au
souvenir de Dieu et perdus profondément dans la contemplation
de l'Infini, ils regardaient le corps comme un véhicule
efficace qui leur permettrait de traverser la mer turbulente de
l'irréel et d'atteindre la rive de l'Esprit.
Les besoins de ces hommes étaient peu nombreux et en rejetant
la l'amour propre et l'ego ils cherchaient à vivre de l'amour
des masses. La nourriture est du carburant pour le corps et l'endroit
où rester ou une loque à porter une véritable
nécessité pour préserver le tabernacle de
l'Esprit.
La mendicité a toujours été un exercice religieux
important recommandé par de nombreux ordres spirituals.
L'Ordre Franciscain qui a été fondé sur cette
noble idée, la grande tradition des Sufis qui étaient
souvent des mendiants et les anciens Ordres de l'Inde où
une telle mendicité n'était le droit et le privilège
que de ceux qui avaient le courage d'ordonner au monde de les
suivre sont des illustrations appropriées de ceux qui soupirent
après la vision de la vérité et qui pour
elle mendient avec l'askesis la plus audacieuse. Ces hommes sanctifient
la face de la terre en errant parmi les hommes au sein desquels
ils reviennent pour bénir et guider. Dans leur état
pitoyable, ils gagnent des trésors éternels et ils
nous enseigne que de mendier pour la Vérité est
la seule manière de rejoindre les rangs des dieux. En appeler
au pouvoir le plus grand pour le cadeau le plus précieux
qu'il peut donner est le message du bel épisode du Ramayana
où le grand Mendiant Vishvamitra demande Rama au Roi Dasaratha
qui était lui-même maître des dix sens. Il
a aussi été prescrit par nos législateurs
tels que Manu et Yajnavalkya que c'était la discipline
des maîtres de maison que de cultiver la vertu de charité
et d'aider celui qui avait soif de Dieu par leur compréhension
douce et toujours prête. La renonciation au monde et la
mendicité qui s'ensuit n'ont jamais été considérées
comme un crime dans notre pays. Aujourd'hui peut-être, infirmes
comme nous sommes du fait de nos fautes et aveuglés par
les maladies de l'il mental, ce ne peut être que par
la mendicité dans l'humilité que nous pourrons apprendre
une fois de plus à voir, à marcher et à retrouver
la santé de l'âme.
Comme Shankara l'a célébré dans sa 'Jivanmuktananda
Lahiri', on peut, en la présence de ce grand maître,
voir les rôles nombreux et volontaires qu'assume le né-libre
de l'Esprit assume pour leur propre joie et pour le bien du monde.
Quoique étant une forme éclatante d'absence de passion,
Yogi Ramsuratkumar laisse souvent voir l'amour profond et spontané
avec lequel il s'attache volontairement à toute la création.
Son amour pour l'Inde est ardent comme celui de Swami Dayananda,
l'intérêt qu'Il porte aux remèdes sympathiques
et réalisables aussi honnête que celui de Swami Vivekananda,
sa grande estime pour les libéralités de l'Inde
aussi riche que celle de Tagore, sa représentation de la
grande Vérité aussi complète que celle de
Ramana et son attention, même pour le moindre des hommes,
aussi authentique que celle de Sri Sathya Sai.
L'amour que Yogi Ramsuratkumar a pour les homes s'exprime souvent
comme amour envers l'Inde. Il verra l'Inde comme un immense essaim
dans lequel chaque membre jouerait son tôle sans intérêt
personnel. L'harmonie exemplaire et systématique de la
colonie d'abeilles, reliées pour la prospérité
mutuelle et la force collective, est l'une des nombreuses illustrations
simples qu'il tire souvent de la vie pour imprimer une vérité
élevée dans le mental de celui qui l'écoute.
L'unité avec laquelle les abeilles défendent leur
famille est un exemple d'intérêt immédiat
pour notre pays. Les Indiens qui entrent dans les jardins éternels
du paradis intérieur et qui sucent profondément
le nectar des fleurs de l'illumination doivent an cours du temps
forger une Inde nouvelle.
Un rapide coup d'il à l'histoire de l'Inde il y a
environ cent cinquante ans mettra en lumière de nombreux
leaders divins des hommes. Le génie de ces grands hommes
que l'Inde a portés a montré les variations infinies
de l'excellence de l'esprit. Des mystiques et des yogis comme
Trilinga Swami (1607-1881) et Chhote Paramahamsa.