"Le roi est mort, vive le Roi !" Ainsi disait-on jadis, montrant par là que la personne physique du roi n'était qu'un représentant d'un principe qui, lui, survivait. Aussi peut-on dire, à un niveau plus élevé : "L'enveloppe physique de YOGI RAMSURATKUMAR n'est plus, vive YOGI RAMSURATKUMAR ! YOGI RAMSURATKUMAR KI JAI !"

Dans les différents emails que j'ai trouvés en rentrant à Maurice, il y en avait un qui disait : "Que son âme repose en paix." Peut-être ce message émanait-il d'un de nos frères indiens catholiques. Car, même avant qu'Il ne quitte son corps, l'âme de YOGI RAMSURATKUMAR, c'est à dire Lui-même, a toujours été en paix, elle était la Paix et est la Paix même. Yogiji n'était pas un représentant du principe, quoiqu'on puisse le dire aussi, il était une incarnation du Principe. "Yogi Ramsuratkumar est le Nom de mon Père, aussi ce mendiant veut-il l'entendre chanté ! Chantez !" Ainsi, dire que Yogi Ramsuratkumar est mort est pour moi comme de dire que Dieu est mort ! C'est une aberration. Dire qu'il a quitté son enveloppe physique, bien malade, est la stricte vérité. Mais la présence de Yogiji est toujours la même, elle est de chaque instant.

Lorsque mon Maître, en juillet 2000, m'avait fait envoyer ce message : "Ce mendiant est fatigué et malade. Si Krishna veut venir le voir, il peut le faire", il m'avertissait bien entendu de son départ prochain. Tout est Sa lila et nul ne savait ni le jour, ni l'heure. Je savais simplement, en quittant mon Maître alité et le corps grabataire, que je ne le reverrai plus jamais de mes yeux. Mais je savais que Sa présence serait là à jamais.

Une petite preuve ? Lorsqu'il a quitté son corps, il m'a même envoyé un signe.

Je n'étais pas retourné en France depuis quatre ans et demi. J'y partais le 8 février après avoir terminé la première page du RAMA NAMA du mois de Mars construit à l'avance du fait de ce voyage, justement sur la santé de Yogiji. Et oui, c'est vrai que sa silhouette me manquera, son visage divin, et tout cet ensemble, et tous ces détails que je ne puis décrire mais d'où ne cessait d'émaner le Divin et qui étaient un enseignement vivant, sans même qu'il parlât ! Que dire lorsqu'il disait quelques mots ! Et oui, il me manque tellement ce parfum de fleurs qui, soudainement, jaillissait de sa personne ! Il n'y a jamais eu rien de plus sublime que d'être auprès de mon Père.

Le 20 février même, par un ordinateur qui me permettait df'envoyer un email, je demandais à mon frère Rajmohan des nouvelles concernant la santé de Yogiji. Le 21, en faisant ma toilette, je remarquai ce signe entre mes sourcils qui était déjà apparu quelquefois. La première fois s'était produite véritablement lorsque Yogiji, avant même qu'il me tire à Ses pieds, avait 'pris ma vie en mains' début 1988. Etait alors apparu ce même signe, sous la peau, juste entre les deux sourcils, un bindu rouge bien visible de quelque 5 mm de diamètre. Et voilà que ce 21 février 2001, il apparaissait de nouveau. Je sus alors qu'il y avait quelque chose de particulier, mais je dois dire que mon mental se tournait vers la Mahashivaratri. Ce n'est que le soir que je trouvais, sur mon lit, la réponse par mail : "Bien aimé frère Krishnaji, c'est réellement triste que tu n'aies pas reçu le mail concernant le Mahasamadhi de Bhagavan. Bhagavan s'est libéré du corps physique à 3h 19 le 20 février 2001."

Je dois le reconnaître, les larmes n'ont pas inondé mes yeux, et si le mental a tourné, il est resté d'aplomb car Yogiji ne s'était pas absenté, il était toujours là. Il m'envoyait même son signe. Dire qu'Il n'était plus là aurait été véritablement de la débilité mentale. Mais de tels sages n'agissent jamais à la légère et même le moment du départ de leur corps physique a une signification et, comme pour toutes leurs actions, la signification peut être différente d'un être à l'autre mais tout aussi valable. Que Yogiji ait quitté son enveloppe corporelle à la Mahashivaratri est bien entendu symbolique. Qu'il l'ait quittée alors que j'étais en France (où Il me comblait de bénédictions) à un moment particulier revête une autre signification plus personnelle. Mais quoiqu'il en soit, Yogiji est là, à jamais présent. YOGI RAMSURATKUMAR YOGI RAMSURATKUMAR YOGI RAMSURATKUMAR JAYA GURU RAYA !

Rentrant, je trouvais ce message : "Bien aimé frère Krishnaji, Namaskar! J'espère que tu as reçu le mail t'informant du Mahasamadhi de Bhagavan. Que fais-tu ? (exactement 'how are you doing ?'). Ma Devaki t'envoie Son Amour et Ses Pranams ainsi qu'à chacun des membres de ta famille. Frère, nous avons besoin de nous tenir unis et de manière courageuse dans ces temps turbulents et de montrer au monde que nous sommes véritablement les Enfants de Bhagavan... Ma Devaki et nous tous sommes très très anxieux de savoir ce qui t'arrive."

Je voudrais aussi citer en partie le message de mon frère Suresh :
"... En vérité, pour les millions de fidèles dans le monde, ce fut une nouvelle à déchirer le coeur. Il est vrai que Yogi Ramsuratkumar n'a jamais été le corps du tout, mais pourtant en tant que simples mortels nous manquerons toujours de cette touche personnelle de Bhagavan. N'était-ce pas par ce corps qu'il a répandu tant d'amour et de grâce sur chacun ? Ce n'était qu'à travers lui que nous, petits êtres, avons tant reçu, ce que les mots ne peuvent décrire. Ton frère a eu l'opportunité d'être là le jour où Bhagavan est entré en samadhi. Maintenant, la seule prière que nous pouvons lui faire est que tout instant de cette vie soit passé avec le souvenir constant de Son Nom et que chaque pensée soit uniquement sur Lui. Maintes et maintes fois il nous a assuré de cela et il en sera ainsi de par Sa grâce infinie..."

Dans une lettre trouvée elle aussi à mon retour, Suresh raconte qu'il avait eu la bénédiction de voir Yogiji du 30 janvier au 7 février, donc après les dernières nouvelles que j'avais eues et qui étaient parues dans l'éditorial de mars de RAMA NAMA. "La condition physique de Bhagavan continue d'être critique. C'est pourtant une autre lila de Bhagavan, et lui seul peut en sonder les profondeurs. Nous ne pouvons rien y comprendre...J'ai eu aussi la grande chance d'être avec Bhagavan à l'hopital de Chennai pendant 15 jours l'année dernière. A cette époque Yogiji nous a beaucoup bénis de nectar comme en parlant du Sanatana Dharma, du Père Suprême, des Vedas, etc...."

Que chacun sache aller au-delà de l'apparence physique, que chacun sache que Yogiji est là, il suffit de ressentir Sa présence qu'Il ne cesse de nous accorder. Travaillons à Lui ressembler, à être véritablement Ses Enfants, à être dignes de Lui. Soyons entre Ses mains les outils qu'Il a formés. Que toujours Son Nom soit sur nos lèvres.