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Plus je lis Saranagatam, la revue mensuelle de l'ashram, plus j'aimerais qu'elle ait vu le jour bien avant le Mahasamadhi de Bhagavan. Le mensuel exprime un large éventail d'expériences spirituelles que les fidèles du grand guru ont la chance de vivre. En les lisant, j'ai le sentiment qu'ils auraient pu m'aider à approcher Bhagavan avec une dévotion plus intense s'ils avaient été publiés avant que Bhagavan ne quitte son corps. Tant de gens écrivent sur Bhagavan et sa Lîla. Miraculeusement, chaque bénéficiaire de la grâce du Maître considère sa relation avec Lui comme très personnelle, intime et unique. On se demande comment Bhagavan a pu conquérir tant d'âmes, souvent sans même communiquer verbalement avec elles. Quel est le secret de ce charme rare ? Les personnes éclairées (illuminées) qui reçoivent librement les dévots et les chercheurs importuns ne sont pas nombreuses. La plupart de ces âmes choisissent d'accomplir leur travail en silence, en mendiant leur nourriture, en ne portant presque rien sur eux et en adoptant une apparence repoussante, voire en faisant semblant d'être fous afin d'éloigner les gens. Peut-être ces gurus pensent-ils que si leurs conseils ou leurs bénédictions étaient accordés à des personnes non méritantes, ils perdraient leur temps et leur grâce inestimable. Mais contrairement à eux, Bhagavan a accueilli dans son bercail de grâce tous ceux qui y sont entrés. Les miracles qu'il a accomplis (et qu'il accomplit encore) pour ses fidèles sont innombrables. Mais le plus grand et le plus subtil d'entre eux est la transformation de ces dévots eux-mêmes. Aucun n'est resté le même après être entré en contact avec Bhagavan. La qualité de leur vie s'est remarquablement améliorée. Il y a beaucoup de dévots qui n'ont même pas vu le Maître en chair et en os. Certains d'entre eux sont fascinés par sa photo et d'autres par son nom. Tel est le mystère de la grâce de Bhagavan. Son apparence plutôt étrange - avec son éventail, sa coque, son châle, son turban et tout le reste - avait un charme unique. Même en plein été il portait son châle préféré. Il prenait rarement un bain ou changeait de vêtements. C'était un grand fumeur. Pourtant, il ne sentait jamais la cigarette. Même les non-fumeurs aimaient le voir fumer. En fumant sa cigarette Charminar, Bhagavan nous donnait l'impression de réaliser délicatement un tour de passe-passe spirituel. C'est la cigarette qui semblait apprécier le plus les caresses. Selon le grand Maître, il ne fumait pas une "cigarette" mais un "secret". Cela restera aussi secret que son travail même, qu'il avait l'habitude de décrire comme "le travail de mon Père". Bhagavan marchait comme un conquérant, d'un pas sûr et d'une démarche royale. Il n'a jamais hésité en parlant. Son rire résonnait à travers l'âme des dévots. Chaque geste de Bhagavan avait un charme unique. La manière dont il bénissait les dévots, en levant les deux mains, était particulièrement belle et édifiante pour l'âme. En L'observant dans ce geste, on serait enclin à imaginer que l'Abhayahastha de Bhagavan était alimenté par la pénitence, non seulement la Sienne, mais aussi celle de tous les autres de la longue lignée de sages de notre sainte patrie. Levant parfois les mains en l'air, Bhagavan, pendant quelques minutes, vous tenait transis par l'expérience heureuse de l'amour et de la dévotion inconditionnels pour Lui, votre messie. Dans cet aspect grandiose de la bénédiction, le Maître miséricordieux vous fait sentir que vous êtes attiré dans le vaste domaine de sa grâce, pour être pris en charge et protégé non seulement ici et maintenant, mais pour toujours. Il est évident qu'en de telles occasions, le grand Guru travaillait à un niveau mystique. Souvent, sa grâce enveloppait toute la famille d'un dévot. Il est dommage que nous ne sachions pas tout ce que Bhagavan a fait pour nous. Nous ne sommes même pas en mesure d'être suffisamment reconnaissants envers notre bienfaiteur divin. C'est peut-être ce sentiment d'impuissance qui nous a fait verser des larmes en présence de Bhagavan. Nous sommes simplement désarmés par la chaleur de son amour inconditionnel. Bhagavan a largement utilisé le toucher pour transmettre la grâce ou le pouvoir spirituel à ses fidèles. Parfois, avant de tenir la main d'un dévot dans ce but, il fumait quelques cigarettes. Nous ne savons pas pourquoi. Mais on peut supposer qu'il s'agissait d'une transaction spirituelle importante, que seul un adjoint de Dieu pouvait mener à bien. Le dévot était également conscient que son Maître, par son toucher, lui a inculqué quelque chose de la plus haute valeur spirituelle. Ainsi, à la fin de la séance, il se prosterne docilement devant Bhagavan en signe de gratitude. En de telles occasions, certains ont également eu des expériences mystiques. Innombrables sont les dévots que Bhagavan a aidés en temps de crise. Certains ont été sauvés de crises financières, d'autres de crises domestiques et d'autres encore de la mort ou d'accidents. Il n'est pas étonnant qu'ils restent dévoués à leur bienfaiteur divin pour le reste de leur vie. Plus important encore, ils ont tous subi une transformation spirituelle. Parmi eux, beaucoup étaient athées avant de rencontrer Bhagavan. Certains d'entre eux n'aimaient pas se prosterner devant un guro qui, selon eux, n'est qu'un être humain parmi d'autres. Mais la première rencontre les a convaincus du charme divin de Bhagavan. Ils repartaient à contrecur, déterminés à revenir aussi souvent que possible en Sa sainte présence. Son charme indescriptible était si puissant. Après chaque Darshan, les dévots rentraient chez eux avec différents types de sentiments ou d'expériences. Un jour, ils devaient attendre longtemps et rentrer chez eux sans avoir été appelés. Un autre jour, ils pouvaient être surpris d'être caressés et de se voir parler par le Maître. Les plus chanceux pouvaient même être appelés à prendre le petit-déjeuner ou le déjeuner avec Bhagavan. La grande variété d'expériences qu'Il offrait à ses fidèles était un aspect unique du charme de Bhagavan. Son humilité, Son sérieux, Sa courtoisie, Sa chaleur et Ses manières douces captivaient tous ceux qui entraient en Sa présence. En les montrant, Il nous persuadait peut-être de suivre le chemin du Dharma. En Sa divine présence, vous vous sentiez comme un fils prodigue de retour auprès de son père indulgent. Les paroles énigmatiques de Bhagavan vous laissaient parfois perplexe. La plupart des Maîtres éclairés ont utilisé cette technique pour faire comprendre aux disciples et aux dévots des messages importants. Lorsque nous comprenons le message de cette manière difficile, il devient une révélation et l'objectif du Maître est ainsi servi de la manière la plus efficace. Parfois, nous ne comprenons pas l'implication de telles remarques. En voici un exemple. Le 11 novembre 1994, ma femme Savitri et moi sommes partis de Salem pour assister au Darshan de Bhagavan. Après le Darshan du matin et le déjeuner, avec les autres dévots, nous avons attendu le Darshan de l'après-midi. Mais la voiture de Bhagavan est allée directement à la hutte, à notre grande déception. Enfin, à 18 h 15, on a demandé aux fidèles de se mettre en rang pour le Darshan. La voiture est passée devant nous, Bhagavan assis à l'intérieur et nous bénissant tous. Un peu plus loin de Savitri et moi, la voiture s'est arrêtée et nous avons reçu le message que Bhagavan voulait que nous rendions tous les deux à Sudama où le Maître vivait à l'époque. Nos curs palpitaient d'excitation. Lorsque nous sommes arrivés à Sudama, nous avons trouvé Bhagavan assis dans son lit étalé sur le sol de la véranda. On nous a demandé de nous asseoir à sa gauche. Bhagavan a alors dit à Ma Devaki : "Karunakaran et Savitri ne retourneront pas à Salem aujourd'hui, ils sont venus pour nous aider. " Ma Devaki a répondu qu'elle n'était pas en mesure de comprendre comment nous pouvions tous les deux aider Bhagavan. Bhagavan a alors demandé à Ma de déplacer le lit de Bhagavan dans le hall. Ma a alors expliqué que Bhagavan avait dû rester dans le hall pendant de nombreux jours car le sol y était recouvert d'un matériau synthétique pour le réchauffer. Mais ni la Ma ni nous n'avons jamais pu comprendre en quoi nous étions utiles pour que Bhagavan occupe à nouveau le hall. Cette nuit-là, nous avons tous dormi dans le hall. A 2h30 du matin, j'ai entendu Bhagavan dire à la Ma qu'Il aimait notre présence et que par conséquent nous ne pourrions retourner à Salem que le dimanche. Ce qui comptait pour nous, c'était que le gentil Maître nous ait bénis en nous offrant l'expérience exaltante de passer deux jours avec Lui, notre Dieu. Le charme de la grâce de Bhagawan a
de nombreuses facettes. L'aspect le plus important et le plus
fascinant est que nous continuons à être sous le
charme et la protection de ce charme. Soyons de plus en plus
conscients de ce charme. Courtesy: Kumbhabhishekam Souvenir 2004 |
The more I read Saranagatham, the Ashram's monthly journal the more I wish it had emerged well before Bhagawan's Mahasamadhi. The monthly gives expression to such a wide range of spiritual experiences that the great Guru's devotees are blessed with. As I read them, I develop the feeling that they might have helped me approach Bhagawan with more intense devotion, had they published before Bhagawan dropped his body. So many people are writing so much about Bhagawan and His Leela. Miraculously, every beneficiary of the Master's grace regards his or her relationship with him very personal, intimate and unique. One wonders how Bhagawan managed to conquer so many souls, often without even anyu verbal communication with them. What may be the secret of this rare charm! The enlightened ones who freely entertain the importunate devotees and seekers are not many. Most such souls choose to do their work silently, begging for their food, wearing hardly anything on them and putting on a repulsive appearance or even pretending to be mad in order to keep people away. Perhaps such gurus feel that if their counsel or blessings were bestowed on the undeserving, they would be wasting their time and invaluable grace. But unlike them, Bhagawan welcomed to his fold of grace everyone who walked in. Innumerable are the miracle that he worked (and still works) for his devotees. But the greatest and subtlest of them all is the transformation of those devotees themselves. None remained the same after coming into contact with Bhagawan. The quality of their lives improved remarkably. There are many devotees who have not even seen the Master in body. Some of them are fascinated by his picture and some by his name. Such is the mystique of Bhagawan's grace. There was a unique charm even about his rather strange appearance - with his fan, shell, shawl, turban and all. Even in midsummer he sported his favourite shawl. He seldom had a bath or cared to change his clothes. He was a heavy smoker. Yet he never smelt of cigarette. Even non-smokers enjoyed seeing him smoke. While smoking his Charminar cigarette, Bhagawan gave us the impression that he was delicately performing some spiritual sleight of hand. The cigarette appeared to enjoy the fondling most. According to the great Master, he was smoking not 'cigaratte' but 'secret'. It will remain as much a secret as his work itself, which he used to describe as 'My Father's work'. Bhagawan walked like a conqueror with sure steps and royal gait. He never faltered while speaking. His laughter resounded through the souls of the devotees. Every gesture of Bhagawan had a unique charm about it. Particularly beautiful and soul-elevating was the manner in which He blessed the devotees, raising both his hands. While observing Him in that act, one would be inclined to imagine that Bhagawan's Abhayahastha was powered by the penance not only of Himself but also of all the others in the long line of sages of our holy motherland. Sometimes raising His hands high up in the air, Bhagawan, for quite a few minutes, would hold you transfixed with the blissful experience of unconditional love and devotion for Him, your messiah. In that grand aspect of benediction the merciful Master makes you feel that you are being drawn into the vast domain of His grace, for care and protection not only here and now but for ever. Obviously, on such occasions the great Guru was working at a mystic level. Often His grace enveloped the entire family of a devotee. It is a pity that we do not know how much Bhagawan has done for us. We are not even in a position to be adequately grateful to our divine benefactor. Perhaps this feeling of helplessness is what drew our tears while in Bhagawan's presence. We are simply disarmed by the warmth of His unconditional love. Bhagawan extensively used touch for conveying grace or spiritual power to His devotees. Sometimes before holding a devotee's hand for this purpose, He would smoke a couple of cigarettes. We do not know why. But, presumably, some important spiritual transaction would have been taking place, which only a deputy of God could work out. The devotee is also aware that his Master, by his touch, has instilled into him something of highest spiritual value. So, at the end of the session, he prostrates meekly before Bhagawan as a mark of his gratitude. On such occasions, some have had mystic experiences too. Innumerable are the devotees whom Bhagawan
had helped in times of crises. Some were rescued from financial
crises, some from domestic ones and some others from death or
accidents. No wonder they remain devoted to their divine benefactor
for the rest of their lives. More importantly, After every Darshan devotees returned home with different kinds of feelings or experiences. One day they might have had to wait for long and go back home without being called. On another day they might be surprised at being caressed and talked to by the Master. The lucky ones might even be called to have breakfast or lunch with Bhagawan. The wide variety of experiences He gave His devotees was a unique aspect of Bhagawan's charm. His humility, earnestness, courtesy, warmth and sweet manners captivated all those who came into His presence. By displaying them, perhaps He was persuading us to follow the path of Dharma. In His divine presence, you would feel like a prodigal son back with his indulgent father. Bhagawan's cryptic sayings sometime puzzled you. Most enlightened Masters have used this technique in order to drive home to disciples and devotees important messages. When we understand the message in this hard way, it becomes a revelation and thereby the purpose of the Master is served most effectively. Sometimes we fail to understand the implication of such remarks. Here is an example. On l1th November 1994, rny wife Sarithri and I had gone from Salem to have Bhagawan's Darshan. After the morning Darshan and lunch, along with the other devotees, we waited for the afternoon Darshan. But Bhagawan's car went straight to the hut, much to our disappointment. At last, at 6.15 p.m. the devotees were asked to line up for Darshan. The car went past us, with Bhagawan seated in it blessing all of us. A little away from Savithri and me the car stopped and we got the message that Bhagawan had wanted both of us to go to Sudama, where the Master was living then. Our hearts were throbbing with excitement. When we reached Sudama, we found that Bhagawan was seated in his bed, spread on the floor of the verandah. We were asked to sit to his left. Then Bhagawan told Ma Devaki, 'Karunakaran and Savithri are not going back to Salem today. They have come to help us.' Ma Devaki replied she was not able to understand how we both could be of help to Bhagawan. Then Bhagawan asked Ma to shift Bhagawan's bed to the hall. Then the Ma explained how Bhagawan had to stay of the hall for many days as the floor there was being covered with some synthetic material for warmth. But neither the Ma nor we could ever understand how we were helpful in Bhagawan occupying in the hall again. That night all of us slept in the hall. At 2.30 a.m. I heard Bhagawan saying to the Ma that He liked our presence and therefore we could return to Salem only on Sunday. What mattered to us was that the kind Master blessed us with the thrilling experience of spending two days with Him, our God. The charm of Bhagawan's grace has many facets. The most important and fascinating aspect of it is that we continue to be under the spell and protection of this charm. Let us be more and more alive to it. Courtesy: Kumbhabhishekam Souvenir 2004 |