Nouvelle rencontre avec Yogi Ramsuratkumar

Meeting Yogi Ramsuratkumar once again

Nivedita

 

J'ai de nouveau rendu visite à la demeure du Yogi avec mon père et notre ami Parimelazhagan le 4 novembre 1988. Nous n'y avons pas trouvé le Yogi. Nous sommes allés à sa recherche dans le Temple. Nous L'avons trouvé là, assis dans un coin à l'écart, près du grand mur du temple, tout seul, plongé dans une pensée profonde. Dès qu'il nous a vu de loin, il s'est levé et a marché vers nous. Nous nous sommes prosternés devant Lui quand Il S'est approché. Il a commencé la conversation.

- Dwarakanath Reddy subit aujourd'hui une opération à coeur ouvert. Vous savez que c'est une opération très importante. Ce mendiant voulait prier pour lui. C'est la raison pour laquelle je suis parti ce matin même pour m'asseoir seul ici. Venez, nous allons aller à la maison.

Nous avons marché vers Sa maison. En chemin, il y avait une bagarre devant une boutique. Il est allé se mettre juste en face des gens qui se battaient, l'éventail dans la main levée en l'air comme un sceptre de roi. La foule s'est immédiatement dispersée, laissant une seule personne qui criait encore. Le Yogi s'est approché de lui et l'a regardé. Il s'est calmé lui aussi. Puis le Maître a quitté les lieux en tenant la main de mon père dans la sienne et nous les avons suivis.

En arrivant chez Lui, nous nous sommes tous assis dans la véranda, le durbar du roi des mendiants, avec le roi assis sur le trône, c'est à dire sur le seuil, et nous tous au-dessous sur le sol. Il a alors commencé à parler.

- Ce mendiant n'est pas d'humeur à parler de quoi que ce soit. Dwaraknath Reddy a été très gentil avec ce mendiant et il a pris beaucoup de soin de ce mendiant. Il a fait une attaque cardiaque il y a quelques années, mais ce mendiant n'en savait rien. Il est allé récemment faire un examen médical et les médecins ont conseillé l'opération. Ce mendiant a prié mon Père pour qu'il se porte bien sans subir d'opération. Mais parfois mon Père n'accepte pas les prières de ce mendiant. Alors ce mendiant prie Mon Père de veiller à ce que l'opération réussisse. Mon Père acceptera cette prière.

Père a dit au Yogi que le Dr Cherian, qui pratiquait l'opération, était réputé internationalement et que l'Hôpital Vijaya où elle était faite était bien équipé. Le Yogi s'est alors tourné vers moi et a dit :

- Même si ce mendiant ne peut rien faire pour Dwaraknath Reddy, ce mendiant ne veut rien faire d'autre. Quelqu'un a dit qu'un mrityunjaya homa avait lieu dans le temple pour la santé de Dwaraknath. Alors ce mendiant y est allé.

Après une pause, il a continué :

- Tu vois, Nivedita, ce mendiant est très égoïste. Vous avez fait tout ce chemin depuis Madras pour parler à ce mendiant, mais ce mendiant ne parle que d'une opération dans un endroit lointain

Il a éclaté de rire puis il s'est tourné vers mon père et lui a demandé :

- Est-ce la première fois que ce mendiant ne vous prête pas toute son attention ? Excusez-moi s'il vous plaît.

Mais le Yogi nous a posé des questions sur mère et sur Vivek et Il nous a plusieurs fois offert du lait et du thé au cours de la journée. Il attendait impatiemment un télégramme de Dwaraknath Reddy. Il a donné à père une lettre écrite par Reddy et lui a demandé de la lire, encore et encore. Ce jour-là Il n'a pas ouvert les lettres qui étaient arrivées pour Lui, mais il a pris un livre envoyé par la poste, un livre intitulé J. KRISHNAMURTI écrit par Pupul Jayakar. Après y avoir jeté un oeil, il l'a tendu à mon père et lui a demandé :

- Aimeriez-vous lire ceci ?

Père a répondu : "Oui."

- Prenez-le avec vous. Prenez votre temps, mais lisez tout le livre. Nivedita peut aussi le lire si elle veut. "

Des charrettes chargées de pots de terre sont passées en face de la maison. Il a dit :

- Les gens en Inde utilisent encore des pots en terre. Puis il s'est tourné vers moi et m'a demandé :

- Utilisez-vous des pots de terre chez vous, Nivedita, ou utilisez-vous des récipients en acier inoxydable, en argent, en or ou garnis de diamants ?

J'ai souri et ai répondu :

-Nous utilisons des pots de terre pour stocker l'eau.

- Mais elle peut être très froide en hiver.

- Nous avons aussi des récipients en cuivre et en acier inoxydable.

Père lui a dit que les célébrations du Jayanti de Nivedita avaient été une grande réussite. Il a dit :

- Oui, j'ai reçu dessus un rapport de six pages de Mythili. Elle a donné le résumé des discours qui y ont été donnés. Elle est très impressionnée. On attendait aussi que Santha écrive. Elle doit être occupée et prendre son temps.

Père lui a dit qu'il avait écrit une lettre à Mme Sonia Gandhi au sujet de Nivedita, qui était venue en Inde et avait tout consacré à sa patrie, et au sujet de notre Académie et de TATTVA DARSANA et qu'il avait été accusé réception de la lettre. Le Yogi a dit :

- Annie Besant et aussi venue d'Irlande et a servi l'Inde.

Le Yogi a envoyé deux fois Parimelazhagan au bureau de télégraphie pour voir si un télégramme était arrivé. Il n'était pas arrivé. Il a dit :

- Ce mendiant n'était pas d'humeur à lire le journal d'aujourd'hui. Je n'ai lu qu'une nouvelle. Il y a des problèmes aux Maldives. Ils ont demandé de l'aide à l'Inde et au Pakistan, etc, qui appartient à l'Inde.

J'ai mis devant Lui un paquet de bonbons que mon amie Malini avait envoyé ainsi que quelques roupies de mon oncle et je lui ai dit que c'était l'anniversaire de mon cousin et que je voulais qu'Il bénisse l'enfant. Il m'a demandé le nom du garçon ainsi que des détails et il a accepté les offrandes en disant : "Bon anniversaire à Srinivasa, longue vie à Srinivasa." Il a posé de question à Parimelazhagan sur ses affaires et il a demandé jovialement :

- Allez-vous me prendre comme associé ?

- Vous êtes l'unique Propriétaire, Maharaj," a-t-il répondu, et le Yogi a éclaté de rire.

Il nous demandait parfois quelle heure il était. Il a de nouveau envoyé Parimelazhagan au bureau de télégraphie. Cette fois il a ramené le télégramme. La joie du Yogi ne connaissait pas de limites. Il m'a demandé de le lire. J'ai lu : "Opération réussie, Appa se remet, Sandhya." Le Yogi a levé les mains vers le ciel et a dit : "Oh merci mon Père, merci beaucoup." Il m'a demandé combien coûtait le télégramme. J'ai compté les mots et ai dit que cela devait faire environ dix roupies. Quand je lui ai dit qu'il était possible qu'ils aient compté 'successful' (réussie) comme deux mots séparés, le Yogi a éclaté de rire et a dit : "Nivedita dit que l'opération est réussie (successful) : que c'est une "Pleine Réussite" (Full Success"). Il a mentionné le mot "Appa" et a dit : en Telugu, ils n'utilisent que "Naina" et il a demandé à mon père s'il savait que Vasishta Ganapati Muni était appelé Naina. Père a répondu que oui. Le Yogi a demandé si nous avions publié un article sur lui dans TATTVA DARSANA. Père a répondu qu'il y en avait un sur son disciple, Kapali Shastriar, mais pas d'article exclusivement sur Naina. Le Yogi dit que nous devions en faire un sur lui.

Père lui a alors di qu'il était venu pour discuter avec Lui de choses importantes. Il a dit au Yogi :

- Nous avons l'intention de célébrer le Yogi Ramsuratkumar Jayanti sous les auspices de notre Académie.

- Ah bon ? Alors la cérémonie sera une grande réussite. "Pleine Réussite".

Il m'a regardée et de nouveau a éclaté de rire. Il a ajouté :

- Il y en a qui le célèbrent chez eux à Madurai et à Tuticorin et d'autres dans des cérémonies publique à Nagercoil, Nagercoil, Sivakasi et Kumarakoil.

Il a alors cherché quelque chose autour de Lui et a sorti un peu d'argent d'un coin du pas de la porte.

- Cette fois-ci, ce mendiant va vous donner quelques pièces.

Il a aussi sorti de l'argent de sa poche et a donné 9 roupies en pièces d'une roupie et de 50 paisas et 12 roupies en billets de deux roupies. Il a demandé à mon père de s'en servir pour la cérémonie. Je lui ai dit que, dans le programme, je voulais chanter une chanson sur Bharat Mata et il m'a demandé de la chanter. C'est ce que j'ai fait et je Lui ai dit que nous avions remis des PRIX YOGI RAMSURATKUMAR à tous les étudiants qui avaient remporté des prix dans différents concours en rapport avec le Nivedita Jayanti. Le Yogi a dit :

- Mon Père bénit tous ceux qui écrivent ou chantent sur ce mendiant !

Après avoir passé plus de cinq heures et demi avec nous, il nous a laissés. Nous avons pris congé de Lui en disant que nous lui rendrions visite le lendemain matin.

Quand nous sommes allés à Sa demeure le lendemain matin, la première question qu'Il nous a posée était de savoir si nous avions eu des nouvelles de la mort de Ki.Va.Ja. Mon père lui a dit qu'il l'avait apprise de Kunju Swami au Ramanashram. Il nous a alors demandé de lire la nouvelle dans le journal.

- Il venait souvent ici et passait de longues heures à chanter des chansons sur ce mendiant et des dévots l'enregistraient. Il faisait régulièrement la sandhyavandana (1)," a dit le Yogi,

et Il nous a montré la dernière lettre que Lui avait écrite Ki.Va. Jagannathan quelques jours auparavant.

Alors que nous conversions, le Yogi s'est tout à coup tourné vers mon père et lui a dit :

- Je veux vous dire quelque chose de personnel. Veuillez venir avec moi.

Mon père et le Yogi sont allés à l'intérieur. Après quelque temps, quand ils sont sortis, le Yogi m'a dit :

- Tu dois te demander ce que ce mendiant a du dire à ton père. C'est un secret. Je ne te le dirai pas.

Il a ri bien fort.

Puis il a demandé au dévot qui était assis à côté de nous s'il connaissait Ki.Va.Ja. Le dévot a répondu : "Non."

- Il est venu ici et il a même donné des conférences dans le temple. Bon, vous deviez être occupé avec votre travail. Quand avez-vous le temps d'écouter des conférences dans le temple ? Mais vous pouvez maintenant savoir quelque chose sur lui. Pouvez-vous lire l'anglais ?

Le dévot a encore répondu : "Non." Le Yogi lui a immédiatement donné de l'argentet lui a demandé :

- Allez chercher un journal tamil.

Quand il a apporté le journal tamil, Il lui a fait lire plusieurs fois la nouvelle, à lui et à tous les autres.

Le Yogi a demandé à père : "Avez-vous la Chidakasa Gita avec vous ?" Père a dit "Oui" et il a sorti le livre de son sac à bandoulière. Il nous a fait lire le premier paragraphe. Il nous l'a fait lire au moins dix fois. Puis il a demandé a père de lire l'introduction écrite par Swami
Chinmayananda ainsi que la préface écrite par Sri Prakasa. Le Yogi m'a demandé de lire la Préface. Puis il m'a demandé d'ouvrir le livre à n'importe quelle page et a demandé à père de lire n'importe quelle citation de la page. Il nous a fait lire quatre fois la citation. La voilà :

"Celui qui réfléchit sur la Vérité est un Sannyasi, un Yogi. Même s'il est un cordonnier, un pariah, il ne l'est que dans l'action extérieure. Il n'y a aucune distinction dans l'action intérieure. L'état de pariah n'existe pas après la mort. Celui qui connaît l'orgueil et la jalousie, qui discute et qui argumente, qui critique les autres, c'est lui le pariah. Réparer (2) ne veut pas dire coudre du tissu. Cela veut dire en réalité : coudre en mettant la chitta dans la Buddhi."

Le Yogi s'est mis à chanter "Sri Ram Jai Ram Jai Jai Ram" et nous nous sommes joints à Lui. Plus tard Il s'est tourné vers moi et a dit :

- Ce mendiant vous demande à tous de penser à Dieu et lui ne pense toujours qu'aux cigarettes.

Puis il m'a demandé de sortir pour Lui une cigarette d'un paquet. J'en ai pris une et Lui ai donnée. Après l'avoir mise entre Ses lèvres, il m'a demandé de l'allumer. En l'allumant, j'ai approché la flamme un peu trop près et Il a reculé la tête pour protéger Sa barbe. Après quelque temps Il m'a demandé d'en allumer une autre. De nouveau, quand pour la troisième fois il m'a demandé d'allumer une autre cigarette et que j'ai approché la flamme, Il a pris ma main et a mis l'extrémité de la cigarette qu'Il avait à la bouche dans la flamme en disant :

- Tu me fais peur. Tu la mets trop près.

Le Yogi a commencé à chanter une chanson sur Mère Bharat. J'ai sorti une carte de l'Inde que j'avais prise pour Lui et sur laquelle il était écrit : "J'aime d'abord mon Inde, ensuite la Religion, Moi en dernier." Je lui ai donnée. Lisant cela Il a souri et a dit :

- Ce mendiant ne pense d'abord qu'à lui. Il est égoïste. Cela n'est vrai que des grands patriotes comme Vivekananda, Sri Aurobindo et d'autres.

Puis il a éclaté de rire et a ajouté :

- Cela peut aussi être vrai pour ton père. Rangaraja pense d'abord au pays. Il ne pense pas à sa famille. Il n'économise rien pour la famille.

Il y avait parmi nous un dévot nommé Patanjali. Le Yogi lui a demandé s'il savait que Patanjali avant écrit le Yoga Sutra sur l'Asktaanga Yoga. Le dévot a répondu qu'il ne l'avait pas lu.

- Pourquoi devriez-vous le lire ? Vous l'avez écrit" a facétieusement observé le Yogi.

Puis Il s'est tourné vers moi et a dit :

- Vois, Nivedita, ton père a écrit que j'étais un Grand Yogi. Après avoir lu ça les gens viennent ici. Mais ce mendiant ne connaît pas Yama, Niyama, Asana, etc.,"

"Cela est yajna, "Yajnaanaam japa yajnosmi," dit Krishna. "Bien, d'une manière ou d'une autre, tu as trouvé un moyen d'appeler ce mendiant un Yogi.

Il me cajolait. Après quelque temps il m'a dit :

- Ton père vous a très bien élevés, toi et Vivekananda. Il vous a convenablement formés. Il ne vous a pas négligés comme Vishvamitra qui a abandonné Shakuntala

J'ai tout de suite dit :

- Père appartient aussi au Kaushika Gotra, le clan de Vishvamitra.

Le Yogi s'est mis à rire, tout le corps tremblant, et a dit :

- Regarde, je dis que ton père ne vous a pas abandonnés, mais tu dis qu'il appartient à la famille de Vishvamitra.

J'ai tout de suite répondu :

- Il nous a aussi abandonnés. Il nous a laissés à vos soins.

Le Yogi a ri de nouveau sans s'arrêter et il a dit à mon père :

- Voyez ce que dit Nivedita !

Père a parlé au Yogi du numéro spécial de TATTVA DARSANA qui devait sortir à l'occasion du Yogi Ramsuratkumar Jayanti et il lui a montré l'éditorial spécial qui avait été écrit pour ce numéro. Le Yogi lui a demandé de le lire. Quand père a eu fini de lire, Il a béni père.

Père lui a aussi dit qu'il allait donner un discours à la All India Radio à Madras - le 18 novembre à 20h45 sur le sujet : "Idéaux Nationaux dans l'Héritage Culturel Indien", mettant en valeur le nationalisme spirituel exposé par les saints et les sages de la période védique jusqu'à celle de Vivekananda, Nivedita, Aurobindo et Yogi Ramsuratkumar.

Le Yogi m'a regardée et a dit :

- Vois, ton père met ce mendiant sur le même plan que tous ces grands hommes. Est-ce que je le mérite ?

J'ai répondu que je ne discuterai pas avec lui :

- Très bien, alors assois-toi et chante le Ramnam" a-t-il ordonné.

Plus tard Il s'est tourné vers moi et a dit :

- Ton père va obtenir un peu d'argent pour le discours à la radio. Prends-le pour la cérémonie de décembre !

Nous Lui avons montré des photos des célébrations du Nivedita Jayanti et de la bibliothèque du YOGI RAMSURATKUMAR INDOLOGICAL RESEARCH CENTRE de notre Académie, dont l'établissement avait été annoncé lors des célébrations du Jayanti. Le Yogi a demandé à père de répéter le nom deux ou trois fois et m'a dit :

- Vois, ton père fonde un grand centre au nom de ce mendiant et ce mendiant ne fait rien pour lui.

J'ai répondu :

- C'est vous qui faite tout pour lui.

Il a alors demandé à père de mettre le livre sur J.K. dans la bibliothèque. Père lui a demandé de le signer.

- Je vais juste écrire Aum," a-t-il dit.

E t il a tracé un grand symbole "Aum" sur la page de garde du livre. Il a béni père et lui a donné. Il a aussi pris à père un petit récipient qui contenait du kumkum et il nous a donné du Prasad après s'être appliqué Lui-même un tilak sur le font. Il nous a aussi donné du sucre candi pour le distribuer lors de la cérémonie du 1er décembre. Il nous a aussi donné des groseilles séchées.

Le Yogi m'a posé des questions sur mes études et m'a demandé si j'aimerais aller à l'école de J.K. où il n'y avait pas d'examen. Il a dit que selon J.K. les examens étaient une torture. Je Lui ai dit que Swami Sivananda avait dit aussi : "Les examens sont une grande source d'ennuis pour la Nation Indienne dont la principale occupation est la culture." Le Yogi a éclaté de rire et m'a demandé de le répéter. Puis Il a dit que je ne pouvais pas aller à l'école de J.K. parce que j'étais déjà en Sandard 12.

Le Yogi tenait les mains de mon père et chantait le Ramnam depuis longtemps. Il s'est soudain tourné vers moi et a dit :

- Arjuna était très cher à Krishna.

Il a dit encore :

- Ramakrishna a pris un soin complet de ses disciples dans ses derniers jours. Il n'a jamais pensé à rien d'autre. Mais ce mendiant ne prend pas soin de son disciple.

J'ai répondu :

- Mais vous faites tout pour père.

- Ce mendiant est très égoïste. Il veut de la renommée. Ton père fait de la propagande pour ce mendiant. N'est-ce pas vrai ?

- Votre nom a un grand pouvoir.

- Quel pouvoir a le nom ?

- Vois-tu, quand nous disons à un homme qu'il est un 'chien', il se met en colère. Ainsi même le nom 'chien' a du pouvoir. Alors les noms 'dieu', 'Yogi', etc., doivent avoir un pouvoir énorme.

Donc si vous appelez un homme Yogi Ramsuratkumar, il va se mettre terriblement en colère, n'est-ce pas ?

Il était hilare.

- Non. Je parle de la force, ai-je clarifié.

Il a alors proclamé :

- Oui, le nom de Yogi Ramsuratkumar a une force. Si quelqu'un le prononce, mon Père se précipitera à son aide !

(1) Récitation des Vedas accompagnée par un rituel, normalement 3 fois par jour.
(2) Ici le mot anglais est "to cobble", rafistoler… qui se rapporte au "cobbler" (cordonnier) de la phrase précédente.

Source: TATTVA DARSHANA

I visited the Master's abode again with my father and our friend, Parimelazhagan, on November 4, 1988. We did not find the Yogi there. We went into the temple in search of Him. There we found Him, sitting in a remote corner, by the side of the big temple wall, all alone, immersed in deep thought. As soon as He saw us from a distance. He got up and walked towards us. We prostrated to Him when He came near. He started the conversations.

"Dwarakanath Reddy is undergoing an open heart surgery today. You know, it is a major operation. This beggar wanted to pray for Him. Therefore I came away in the morning itself to sit here alone. Come on, we will go home."

We walked towards His house. On the way, there was some quarrel in front of a shop.
He went and stood right in front of the quarrelling people, staring at them, with the fan in
His hand raised aloft as a scepter of a King. The crowd immediately dissolved leaving a
lone person still shouting. The Yogi approached him and looked at him. He too became pacified. Then the Master moved forward from the place, holding my father's hand in his and we followed them.

Reaching home, we all sat on the verandah, the durbar of the king of beggars, with the king sitting on the throne, i.e., the doorstep, and all of us down below on the floor. He then started talking. "This beggar is not in a mood to talk about anything. Dwaraknath Reddy has been very kind to this beggar and he has been taking a lot of care of this beggar. He had a heart attack some years back, but this beggar did not know about that. Recently he went for a medical check up and the doctors have advised the operation. This beggar prayed to My father to make him well without operation. But, sometimes, My father doesn't accept this beggar's appeals. So this beggar has prayed to My Father to see that the operation is successful. My Father will accept this prayer."

Father told the Yogi that Dr. Cherian, who was performing the operation, was internationally renowned and the Vijaya Hospital where it was being done was well - equipped. The Yogi then turned to me and siad, "Even though this beggar can't to do anything for Dwaraknath
Reddy, this beggar doesn't want to do anything else. Somebody said that a mrityunjaya homa was being held in the temple for Dwaraknath's health. This beggar, therefore, went there." After a pause, he continued, "You see, Nivedita, this beggar is very selfish. You have come all the way from Madras to talk to this beggar, but this beggar is talking only about an operation in a far off place." He burst into laughter and then turned to my father and asked him."Is this the first time that this beggar is not giving you full attention? Please excuse me."

The Yogi, however, asked us about mother and Vivek and offered us milk and tea several times during the day. He was impatiently waiting for a telegram which he was expecting
from Dwaraknath Reddy. He gave father a letter written by Reddy and asked him to read it for him again and again. He did not open the letters that had come for Him that day, but took out a book post packet, a book titled J. KRISHNAMURTI by Pupul Jayakar. After glancing through it, he handed it over to father and asked him, "Would you like to read this?" Father replied, "Yes, I would."

"Take it with you. You take your own time, but read the whole book Nivedita can also read it if she likes."

Some carts loaded with mud pots passed in front of the house. He said, "People in India still use mud pots" and then turned to me and asked, "Do you use mud pots in your house. Nivedita, or do you use eversilver, silver, gold or diamond-studded vessels?"

I smiled and replied, "We use mud pots to store water."

"But it will be very cool in winter."

"We have copper and ever-silver vessels too."

Father told him that the Nivedita Jayanti Celebrations were a grand success. He said, "Yes, I have received a six page report about it from Mythili. She has given the summary of the speeches given there. She is very much impressed. Santha was also expected to write. She might be busy and take her own time."

Father told Him that he had written a letter to Mrs. Sonia Gandhi about Nivedita, who came to India and dedicated her all for this motherland, and about our Academy and TATTVA DARSANA and that the letter was acknowledged. The Yogi said, "Annie Besant also came from Ireland and served India."

The Yogi sent Parimelazhagan twice to the telegraph office to find out whether any telegram had reached. It had not come. He said, "This beggar was not in a mood to read today's paper. I read only one news. There is some trouble in Maldives. They had asked help from India as well as Pakistan, etc., which belong to India."

I placed before Him a packet of sweets sent by my friend, Malini, and some rupees from my uncle and told him that it was my cousin's birthday and I want hin to bless the child. He asked the boy's name and details and accepted the offerings with the words. "Happy birthday to Srinivasa, long live Srinivasa." He enquired Parimelazhagan about his business and asked jovially, "Will you take me in as your partner?"

"You are the sole Proprietor, Maharaj," he replied and the Yogi burst into laughter.

Every now and then He was asking us the time. He sent Parimelazhagan again to the telegraph office. This time he brought the telegram. The Yogi's joy knew no bounds. He asked me to read it. I read: "Operation successful, Appa recovering, Sandhya."" The Yogi raised his hands towards the sky and said. "Oh, thank you My Father, thank you very much."
He asked me how much the telegram would cost. I counted the words and said it must be around ten rupees. While I told him that they might have counted successful as two separate words. The Yogi roared in laughter and said, "Nivedita says, the operation is successful: that is "Full Success." He referred to the word "Appa" and said, in Telugu, they only used "Naina" and asked father whether be knew that Vasishta Ganapati Muni was called Naina. Father replied in the affirmative. The Yogi asked whether we have published any article on him in TATTVA DARSANA. Father replied that there was one on his disciple. Kapali Shastriar, but not an exclusive article on Naina. The Yogi ordered that we must give one on him.

Father now told him that he had come to discuss some important matters with Him. He told the Yogi, "We intend to celebrate the Yogi Ramsuratkumar Jayanti under the auspices of our Academy." "Is it so? Then the function will be a grand success. "Success Full." He looked at me and again burst into laughter. He added. "Some are celebrating it in their houses in Madurai and Tuticorin and some others in Public functions in Nagercoil, Sivakasi and Kumarakoil." He then searched for something around Him and took out some money from a corner of the doorstep. "This time this beggar will give you some coins." He took out some money from his pocket also and gave Rs.9 in one rupee and fifty pasise coins and Rs. 12 in two rupee notes. He asked father to spend them for the function. I told Him that I wanted to sing a song on Bharat Mata in the programme and he asked me to sing it. I did so I also told Him that we had given YOGI RAMSURATKUMAR AWARDS to all students who won prizes in various competitions in connection with Nivedita Jayanthi. The Yogi said, "My Father blesses all those who write or sing on this beggar!"

After spending more than five and a half hours with us, he left us. We took leave of Him telling that we would call on him the next morning.

The next morning when we went to His abode, the first question that He asked us was whether we got the news of Ki.Va.Ja's death. Father told him that he got it from Kunju
Swami in Ramanashram. He then asked us to read the news in the paper. "He used to come here and spend long hours, singing songs on this beggar and some devotees used to record them. He used to do regular sandhyavandana," the Yogi said and showed us the last letter written by Ki.Va. Jagannathan to Him a few days ago.

While we were engaged in conservation, the Yogi suddenly turned to my father and told him, "I want to talk to you something personal. You please come in with me."

My father and the Yogi went inside. After sometime, when they came out, the Yogi told me, "You must be wondering what this beggar must have talked to your father. That is a secret.
I won't tell you." He laughed aloud.

Then he asked the devotee sitting by our side whether he know Ki.Va.Ja. The devotee replied, "No."

"He has come here and has even given some lectures in the temple. Well, you must have been busy with your work. Where is the time for you for hearing lectures in the temple. You can, however, know about him now. Can you read English?" The devotees again said, "No."
The Yogi immediately gave him some money and asked him, "Go and get a Tamil Paper." When he brought the Tamil paper, He made him and all others read the news again and again.

The Yogi asked father, "Do you have the book Chidakasa Gita with you?" Father said, "Yes" and he took out the book from his shoulder bag. He made all of us read the first para. He made us read it at least tem times. Then he asked father to read the Introduction by Swami
Chinmayananda and the Foreword by Sri Prakasa. The Yogi asked me to read the Preface. Then he asked me to open any page from the book and asked father to read any quotation from the page. He made us read the quotation four times. It was as follows.

"He who deliberates upon the Truth is Sannyasi, Yogi. Even if he be a cobbler, pariah, he is so only in outer action. There is no distinction in the inner action. Pariahood is not after death. He who has pride and jealousy, who debates and argues, who criticizes others, he is the pariah. To cabbler does not mean to stitch cloth. It really means to stitch by placing the chitta in the Buddhi."

The Yogi started singing "Sri Ram Jai Ram Jai Jai Ram" and we joined Him. Later He turned to me and said, "This beggar asks you all to think of God and he always thinks of cigarettes only." He then asked me to take out a cigarette for Him from a packet. I took one and gave it to Him. Placing it in between His lips, He asked me to light it. While lighting it. I took the flame a little closer and He drew His head back to protect His beard. After sometimes. He made me light another one. Again, When the third time he asked me to light another cigarette and I took the flame near, He caught hold of my hand and dipped the tip of the cigarette in His mouth into the flame, saying, "I am afraud of you. You bring it too close."

The Yogi started singing a song on Mother Bharat. I took out an outline map of India which I had taken for Him and on which it was inscribed: "I love my India first: Religion next: Myself last." I give it to Him. Reading it He smiled and told. "This beggar thinks only of himself first. He is selfish. This is true only of great patriots like Vivekananda, Sri Aurobindo and others." He then burst into laughter and added, "This may also be true of your father. Rangaraja thinks of the country first. He does not think of his family. He doesn't save anything for the family."

There was a devotee called Patanjali in our midst. The Yogi asked him whether he knew that Patanjali wrote the Yoga Sutra on the Asktaanga Yoga. The devotee replied he had not read it. "Why should you read it? You have written it," the Yogi remarked jocularly. He then turned to me and said, "See Nivedita, your father has written that I am a Great Yogi. People come here after reading it. But this beggar doesn't know Yama, Niyama, Asana, etc.,"

"That is yajna, "Yajnaanaam japa yajnosmi," says Krishna. "Well, you have somehow or other found out a way to call this beggar a Yogi. "He cajoled me. After sometime He told me. "Your father has brought up Vivekananda and you very well. He had shaped you properly. He has not neglected you like Viswamitra who left Shakuntala."

I immediately remarked, "Father also belongs to the Kaushika Gotra, the clan of Viswamitra."

The Yogi started laughing, His whole body shaking, and said, "See, I am telling that your father has not left you, but you say that he belongs to the family of Viswamitra."

I immediately retorted, "He has also left us. He has left us under your care."

The Yogi laughed again incessantly and told my father. "See, what Nivedita is telling!"

Father told Yogi about the special issue of TATTVA DARSANA that was to be brought out on the occasion of Yogi Ramsuratkumar Jayanti and showed Him a special editorial written for it. The Yogi asked him to read it out. When father finished reading. He blessed father.

Father also told him that he was giving a talk in the All India Radio, Madras - A, on November 18, at 8.45 P.M. on the topic, "National Ideals in Indian Cultural Heritage" highlighting the ideals of spiritual nationalism propounded by saints and sages from the Vedic period to that of Vivekananda, Nivedita, Aurobindo and Yogi Ramsuratkumar.

The Yogi looked at me and said, "See your father is equating this beggar with all those great men. Do I deserve this?"

I replied, I would not argue with him, "Alright then you sit and chant Ramnam," he commanded. Later He turned to me and said, "Your Father will get some money for the radio talk. You take it for the function on December!"

"We showed Him the photographs of Nivedita Jayanti Celebrations and that of the library ofthe YOGI RAMSURATKUMAR INDOLOGICAL RESEARCH CENTRE of our Academy, the proposal of setting up which was announced in the Jayanti celebrations. The Yogi asked father to repeat the name two or three times and told me, "See, your father is setting up a big centre in this beggar's name and this beggar is not doing anything for him." I replied. "It is you who are doing everything for him." He then asked father to put the book on J.K. in the library. Father asked Him to sign it. "I will simply write Aum," he said, and drew a big "Aum" symbol on the front page of the book. He blessed father and gave it to him. He also took a small container containing kumkum from father and gave us Prasad after Himself applying
a tilak onHis forehead. He also gave us some sugar candy for distribution in the function on December 1. He also gave us some dried gooseberry.

The Yogi enquired about my studies and asked me whether I would like to go to J.K's school where there was no examination. He said, according to J.K. examination was a torture. I told Him that Swami Sivananda has also said, "Examination is a great botheration to India Nation whose main occupation is cultivation." The Yogi burst into laughter and asked me to repat it. The he said that I can't go to J.K.'s school becuase I was already in the 12th standard.

The Yogi was holding the hands of my father and singing Ramnam for a long time. He suddenly turned to me and said, "Arjuna was very dear to Krishna." He further said,
"Ramakrishna took complete care of his disciples in his last days. He never though of anything else. But this beggar is not taking care of his disciple." I replied, "But you do everything for father."

"This beggar is very selfish. He wants name. Your father is doing propaganda for this beggar. Isn't it so?"

"Your name has a great power."

"What power the name has?"

"You see, when we call a man a 'dog' he gets angry. So even the name 'dog' has some power. So the names 'god.' 'Yogi" etc., must have tremendous power."

"So, if you call a man Yogi Ramsuratkumar' he will be tremendously angry, isn't it?" He laughed hilariously.

"No. I mean for force," i clarified.

He then proclaimed, "Yes, the name of Yogi Ramsuratkumar has a force. If anybody says it, My Father will rush to his or her help!"

Courtesy : Tattva Darsana