YOGA VASISHTHA
MAHARAMAYANA

(Traduction française : Gaura Krishna)

 

LIVRE I

 

CHAPITRE 27

VANITE DU MONDE

1.- RAMA dit : Ö sage, ce monde qui semble plaisant mais qui est en réalité déplaisant ne contient rien qui produise une chose qui puisse donner la tranquillité de l'âme.

2.- Après que la jeunesse ejouée soit terminée, le mental se gapille dans la société des femmes comme le cerf tombé dans une caverne, puis le corps se courbe sous la vieillesse et l'homme n'a qu'à pleurer.

3.- Comme le corps est frappé par la gelée de la vieillesse, sa beauté s'envole de lui comme la fleur du lotus qui fâne, puis la fontaine du matérialisme de l'homme s'assèche d'un seul couop.

4.- Comme le corps s'en va vers son déclin, la mort se réjouit beaucoup en lui. Le corps s'amaigrit avec des cheveux gris sur la tête, tout comme une plante grimpante s'avanouit avec les fleurs qui s'y trouvent.

5.- Toutes les créatures vivantes sont emportées par le courant de l'avarice qui empêche l'arbre du contentement de pousser sur la rive et qui coule à jamais en ce monde.

6.- Le corps humain ressemble à un bateau couvert de peau, et il glisse sur l'océan du monde. Il est agité par les plaisirs sensuels et coule sous l'eau sous la pression de ses passions semblables à des baleines.

7.- Le monde est un désert qui abonde en plante grimpantes d'avarice et en arbres de sensualité, avec pour branches des centaines de désirs. Nos esprits passent leur temps, comme des singes, à parcourir cette forêt dans en obtenir les fruits.

8.- Ceux qui ne cèdent pas au chagrin lorsqu'ils sont dans la douleur, qui ne sont pas plein de joie avec la prospérité et qui ne sont pas frappés au coeur par les femmes sont rares en ce monde.

9.- Ceux qui se battent bravement sur les champs de bataille et qui résistent aux éléphants de guerre ne sont à mon avis pas aussi braves que ceux qui résistent aux vagues du mental au milieu des courants des appétits charnels.

10.- Dans ce mobnde je vois tant d'actions qui durent jusqu'à la fin des hommes. Les actions qui chez les fous naissent d'un désir de fruit ne servent qu'à leur inquiétude sur la terre.

11.- Rares sont les hommes dans le monde qjui ont rempli les coins du monde de leur renommée et de leur valeur, qui ont rempli leur maisons de véritables richesses acquises par d'honnêtes moyens et une patience inébranlable.

12.- La bonne et la mauvaise fortunes surprennent toujours l'homme, même s'il vit dans une crevasse de rocher ou dans les murs des montagnes ou même s'il est enfermé dans une armoire de fer.

13.- Nos fils et nos richesses ne sont pour nous que des objets de délice. Il est aussi faux de penser qu'ils sont de quelque bien pour nous en définitive que de 'attendre quelque bénéfice de la décoction de poison.

14.- Les personnes âgées réduites à des expériences calmamiteuses à l'état pitoyable du déclin de leurs corps et du déclin de leur vie doivent grandemzent se tourmenter du fait des actions impies (de leurs vies).

15.- Les hommes qui ont passé leurs premiers jours dans la satisfaction de leur désirs et à d'autres poursuites matérielles aux dépends des actes de vertue et de piété son,t tout aussi troublés à la fin par les angoisses que leurs esprits sont saisis d'un tremblement semblable à celui du plumage d'un paon secoué par le vent. Comment alors un homme parviendrait-il à la transuillité ?

16.- La richesse, qu'elle vienne ou qu'elle soit inatteignable, qu'on l'obtienne par le travail ou qu'elle soit donnée par la fortune, est tout aussi trompeuse à celui qui a l'esprit matériel que les hautes eaux des rivières.

17.- Que telles ou telles actions désirables doivent être faites est la constante pensée des hommes qui désirent plaire à leurs fils et à leurs femmes, jusqu'à ce qu'ils soient usés par l'âge et deviennent fous mentalement.

18.- Comme les feuilles des arbres qui poussent pour tomber et qui en tombant font de la place pour que d'autres poussent, ainsi sont ces hommes qui, dépourvus de raison, meurent journellement pour renaître.

19.- Les hommes qui ont voyagé ici et là, loin et près, retournent chez eux à la fin du jour, mais aucun d'eux ne peut avoir de repos de jour comme de nuit si ce ne sont les quelques vertueux qui vivent d'honnêtes relations.

20.- Après avoir dompté ses ennemis et obtenu assez de richesse dans ses griffes, l'homme riche s'asseoit juste pour jouir de ses gains quand la mort s'abat sur lui et interrompt sa joie.

21.- En voyant les abominables détritus de gains matériels gagnés et accumulés par les moyens les plus vils qui ne sont que passagers, la populace entichée ne voit pas sa dissolution qui approche.

22.- Les hommes qui aiment leur propre vie et qui parlent au décès des autres sont semblables à un troupeau de moutons lié aux pieux et, regardant le meurtres de leurs camarades, ils se nourrisent pour tomber mortes comme victimes engraissées.

23.- On voit toujours la multitude des gens sur terre y apparaître et en disparaître aussi vite que les vagues passagères de la mer, mais qui peut dire d'où ils viennent et où ils repartent ?

24.- Les femmes sont aussi délicates que des plantees grimpantes vénéneuses, qui de leurs lèvres rouges semblables à des pétales, de leurs vêtement et de leurs yeux aussi occupés que des abeilles qui volettent, sont les meutrières de l'humanité et les voleuses de ses coeurs enchantés.

25.- Les hommes sont semblables à des passagers dans une procession, repérant à partir d'ici ou à partir de là l'endroit de leur rencontre. Telle est l'union illusoire de nos femmes et de nos amis ici.

26.- Comme la consumption et l'extinction de la lampe dépend de la mèche et de son huile humide, telle est . notre évolution dans ce monde transitoire. Personne ne connaît la véritable cause de cette mystérieuse existence.

27.- La révolution du monde (autour du soleil) est comparable à celle de la route du potier et aux bulles flottantes de l'eau de pluie; elles ne paraissent durer que pour l'observateur ignroant.

28.- La beauté florissante et les graces (de la jeunesse) sont destinées à être enlevées à l'approche de la vieillesse. Les espoirs de jeunesse comme ceux des hommes s'envolent au loin comme les boutons de lma fleur de lotus en hiver.

29.- L'arbre qui est destiné à être utile au genre humain par les charges de fruits et de fleurs qu'il porte sur le corps est aussi destiné à être coupé à la fin par la hâche cruelle. Comment alors les hommes bienfaiteurs peuvent-ils espérer éviter la main cruelle de la mort ?

30.- La société des parents est aussi périlleuse que celle d'une plante vénéneuse; elle est plaisante pour ses affections domestiques qui en réalité ne sont que des illusions de l'âme.

31.- Quelle est cette chose dans le mond qui en elle n'a aucun défaut, et quelle est celle qui ne nous afflige ou ne nous peine pas ? Quel être est né qui ne soit pas sujet à la mort, et quels sont cees actions qui sont libres de tromperie ?

32.- Ceui qui vivent un kalpa sont considérés comme ayant une courte vie, comparés à ceux qui vivent plusieurs kalpas qui sont aussi considérés ainsi en rapport à Brahma. En conséquence les parties du temps étant toutes finies, les idées de leur longueur ou de leur brièveté sont tout à fait fausses.

33.- Les choses que l'on appelle montagnes sont faites de rochers, celmles qu'on appelle arbres sont faites de bois et celles qui sont faites de chair sont appelées animaux, et l'homme est le meilleur d'entre elles. Mais elles sont toutes faites de matière, et condamnées à la mort et au déclin.

34.- Beaucoup semblent être revêtues d'intelligence, et les corps célestes semblent être pleins d'eau; mais les physiciens ont découvert par analyse qu'il n'y a rien d'autre nulle part que de la matière (minuscule).

35.- Il n'est pas surprenant que ce (monde) apparaisse au sage comme miraculeux et qu'il semble merveilleusement saisissant pour les esprits de l'humanité puisque les visions dans nos rêves apparaissent aussi très fascinantes à tout le monde dans son état de rêve.

36.- Ceux qui sont corrompus dans leur avidité ne recevront, pas même dans leur vieillesse, les sermons sur leurs intérêts éternels qu'ils pensent être de fausses chimères comme celle d'une fleur ou d'une plmante grimpante poussant dans le ciel.

37.- Les gens sont encore illusionnés dans leur esprit en souhaitant atteindre l'état de leurs supérieurs; mais ils tombent encore plus bas comme des bêtes du haut d'une colline en espérant s'emparer des fruits d'une plante grimpante verdoyante hors de elur atteinte.

38.- Les jeunes hommes qui dépenses leur richesse en satisfactions personnelles sont aussi inutiles que des plantes qui poussent dans les entrailles d'une caverne profonde et inaccessible qui répandent leurs fruits et leurs fleurs, leurs feuilles et leurs branches et leurs ombres à l'usage de personne.

39.- On voit les hommes ressembler à des antilopes noires; certains d'entre eux parcourant les paysages doux, tendres et beaux du pays, et d'autres errant dans des étendues stériels et des parties de forêts sans limite.

40.- Les actions quotidiennes et variées de la nature sont toutes pernicieuses dans leur nature; elles semblent plaisantes et magnifiques au coeur pendant un temps mais elles sont teintées de peine à la fin et elles remplissent le mental du sage de consternation.

41.- L'homme s'adonne à la cupidité et il est prédisposé à une variété de changements et de complots mauvais; on ne voit pas d'homme bon actuellement, même en rêve, et il n'y a aucune action qui soit libre de difficulté. Je ne sais pas comment passer cet état de la vie humaine.