1.- VALMIKI dit : Quand le prince Rama (aux yeux semblables aux pétales d'un lotus) eut terminé son discours prémédité pour ôter toute ignorance du mental,
2.- tous les hommes de l'assemblée avaient les yeux qui brillaient d'émerveillement, et les poils de leurs corps se dressaient et perçaient leurs vêtements comme s'ils souhaitaient entendre le discours.
3.- Pendant un moment, l'assemblée sembla avoir perdu ses désirs matériels dans son ardent désir d'indifférence stoïque et elle semblait rouleur sur la mer de nectar.
4.- L'auditoire demeura comme des personnages d'un tableau, ravi d'un délice intérieur en entendant les douces paroles du fortuné Rama.
5.- Il y avait Vasishtha et Vishvamitra avec d'autres sages, le premier ministre Jayanta et d'autres conseillers assis alors dans l'assemblée.
6.- Il y avait aussi le roi Dasaratha et les rois qui lui étaient subordonés, avec les citoyens et les délégués étrangers, les chefs et les princes, avec les bfrahmanes et les hommes versés dans les Vedas et la connaissance divine.
7.- Ceux-ci, accompagnés de elurs amis et partisans, avec les oiseaux dans les cages, les antilopes royales et les destriers pour se distraire, écoutaient Rama, l'attention fixée et muette.
8.- Il y avait, de la même manière, la reine Kaushalya et les autres dames parées de elurs plus beaux bijoux et assises aux fenêtres, toutes muettes et immobiles.
9.- A côté, les oiseaux sur les arbres et sur les plantes grimpantes du jardin princier d'agrément écoutaient Rama sans battre des ailes, sans faire aucun mouvement et sans émettre aucun son.
10.- Il y avait les siddhas et les êtres célestes, et les tribus de Gandharvas et de Kinnaras avec les chefs des sages Narada, Vyasa et Pulapa.
11.- Il y avait aussi quelques-uns des dieux et des chefs des dieux. Vidyadharas et les Nagas, qui écoutaient le discours de Rama qui était plein de sens et de clarté.
12.- Alors que Rama dont les yeux étaient beaux comme le lotus, dont le visage était aussi chqarmant que la lune et qui ressemblait à l'astre nocturne dans l'atmosphère de la famille de Raghu, gardait le silence,
13.- Des cieux des averses de fleurs étaient lancées sur lui par les mains des personnes divines, accompagnées de leurs acclamations et de leurs bénédictions.
14.- Les gens de l'assemblée se régalaient beaucoup de l'odeur et de la beauté douces de ces fleurs de paradis pleines d'abeilles bourdonnantes.
15.- Ces fleurs, alors qu'elles étaient poussées dans l'air par la brise des cieux, paraissaient être des bouquets d'étoiles qui une fois tombées à terre faisaient briller le sol de leur beauté comme des sourires rayonnants de jeunes filles célestes.
16.- Elles apparaissaient sous forme de gouttes de pluie qui tombaient des nuages, éclatantes de la lumière d'éclairs silencieux et elles s'éparpillaient comme des boules de beurre frais.
17.- Elles ressemblaient aussi à des particules de focons ou à des perles d'un collier ou à des rayons de lune ou à des petites vagues de la mer de lait, ou à des gouttes de glace (à manger).
18.- Il y avait aussi, portés par les vents libres et doux des cieux, des lotus aux longs filaments, suivis par des bouquets d'abeilles qui bourdonnaient et volaient autour d'eux.
20.- Ces fleurs couvraient le tribunal, les toits des maisons et leurs cours. Les hommes et les femmes de la ville levaient la tête pour les voir tomber.
21.- Le ciel était sans aucun nuage aors queles fleurs tombaient sans cesse de là-haut. Une telle vision, jamais vue auparavant, remplissait les gens d'émerveillement.
22.- La pluie de fleurs tomba pendant un quart d'heure, mais on ne voyait pas les Siddhas qui les lançaient.
23.- La chute de ces fleurs ayant cessé après que l'assemblée en fut couverte, ils entendirent les paroles suivantes venant à eux des divins parsonnages dans le ciel :
24.- "Nous avons voyagé partout dans les corps des Siddhas depuis le début de la création; mais nous n'avons jamais nulle part un discours aussi doux que celui-ci.
25.- Un discours d'indifférence d'une telle grandeur d'âme comme celui qui vient d'être fait par Rama, la lune de la race de Raghu, n'a jamais été entendu, même par les dieux comme nous.
26.- Nous nous tenons comme vraiment bénis d'avoir entendu aujourd'hui ce discours très exquis et merveilleux des lèvres de Rama lui-même.
27.- Nous sommes en vérité réveillés et édifiés d'avoir suivi assidûment ce discours véritablement excellent que Rama a délivré sur le bonheur ambrosiaque de l'ascétisme qui conduit à la plus hautes félicité des hommes."