Lettre ouverte au Premier Ministre, écrite par l'ancien Ministre Jagmohan à propos de la Politique Nationale de la Culture. Cher Dr. Manmohan Singhji, Nom Objectifs Il y avait cinq objectifs majeurs que ce projet
cherchait à atteindre. Le premier objectif était
d'entreprendre des fouilles complètes des établissements
harappéens dans le bassin de la Sarasvati actuellement
asséchée, comme le montre la Photographie I, et
de construire d'élégants musées archéologiques
sur ces sites où des articles significatifs, trouvés
lors des fouilles, pouvaient être conservés. Le
second objectif était d'établir de petits centres
touristiques à côté, avec de beaux parcs
et des spectacles 'son et lumière' autour d'eux. Le troisième
objectif était d'établir, comme compléments
des musées archéologiques, des unités de
documentation et de recherches pluridisciplinaires avec des pavillons
qui y seraient attachés, montrant la marche de 5000 ans
de la civilisation indienne, ce à l'aide de grands panneaux
et de photographies, de modèles tridimensionnels, etc.
Le quatrième objectif était de rendre le complexe
nouvellement créé attractif pour les habitants
des villes et des villages environnants et de leur fournir des
installations pour se détendre et pour leurs sorties du
week-end. Et le cinquième objectif était d'ouvrir,
à chacun de ces centres, une petite fenêtre aux
visiteurs pour qu'ils aient un aperçu de 'la merveille
qu'était l'Inde'. Illustration A titre d'illustration, je peux attirer l'attention
sur le cas de l'un des plus anciens et des plus importants établissements
harappéens, Dholavira, où un travail substantiel,
dans le cadre du projet susmentionné, a été
terminé avant que je quitte mes fonctions. L'aire des
fouilles, montrée sur la photographie II, a été
élargie et ses particularités ont été
soulignées. La photographie III donne une idée
du type de bâtiments qui ont été construits
près du site des fouilles pour servir de musée
archéologique et d'unité de documentation et de
recherches pluridisciplinaires. Le centre touristique peut aussi
être vu sur ladite photographie. La photographie IV représente
le plan conceptuel d'ensemble du complexe qui a été
développé. Signification spéciale Y a t il eu une invasion Aryenne ? Et la théorie de l'invasion/migration
n'apporte pas de réponses à un certain nombre de
questions pertinentes, telles que celles-ci : 1 Au cours des années, le lit asséché
de la Sarasvati a reçu différents noms dans différentes
régions. Il est encore appelé Sarasvati dans quelques
districts de l'Haryana; dans d'autres, son lit paléolithique
est connu par des noms locaux : Joia Nadi, Ranggoi, Bann, Nali
ou comme Ghaggar - nom qui est conservé dans le nord du
Rajasthan. Près de Suratgarh, il est identifié
avec son affluent, Drishadvati. Au Cholistan, Pakistan, il est
appelé Hakra.
Comme toile de fond historique, je peux indiquer que le 10 novembre 1924, John Marshall, qui était alors Directeur général de l'Archaeological Survey of India, a envoyé une note aux journaux indiens à partir de son camp de Taxila, donnant de brefs détails des objets retirés des fouilles à Harappa et à Mohanjodaro. La note souligne aussi la signification de la découverte en ce qui concerne l'époque. Il disait, inter alia : " Dans un seul élan, nous avons découvert qu'il y a cinq mille ans, les gens du Sind et du Punjab vivaient dans des villes bien construites et possédaient une civilisation relativement mûre avec un art et un artisanat de haut niveau ainsi qu'un système d'écriture développé." John Marshall avait anticipé cette réponse. Sa note, en effet, commence avec ce paragraphe : "Les Indiens ont toujours été, à juste titre, fiers de leur très ancienne civilisation; ils ont longuement espéré que l'archéologie découvrirait une preuve monumentale et catégorique qui justifierait leur croyance. Cet espoir est maintenant comblé."
Le dernier coup funeste à la théorie
de l'invasion/migration a été porté par
les récentes études génétiques. Ces
études ont été conduites par les scientifiques
de Calcutta en collaboration avec des scientifiques d'autres
pays. Les scientifiques ont analysé les chromosomes Y
de 936 hommes et de 77 castes. Ils se sont référés
au travail d'équipes de recherche internationales qui
ont trouvé que les humains modernes les plus reculés
étaient arrivés en Inde en provenance d'Afrique,
cheminant le long de la côte de l'Océan Indien il
y a environ 60.000 ans. Ils ont dit en conclusion : "
Nos découvertes suggèrent que les Indiens les plus
modernes ont des affinités génétiques avec
les immigrants antérieurs et les migrants qui ont suivi
et non avec des Asiatiques Centraux ou 'Aryens', comme ils sont
appelés. " Nature de la civilisation d'Harappa/Sarasvati-Indus Quand, en 1922, a eu lieu la découverte de la civilisation d'Harappa, seuls deux principaux établissements -Mohanjodaro and Harappa-ont été fouillés et ils ne l'ont été que trop partiellement. Sur la base de ces fouilles partielles, des opinions ont été formulées quant à l'origine de cette civilisation urbaine avancée. On a annoncé que ses racines se trouvaient en Mésopotamie. Mortimer Wheeler affirmait : "L'idée de la ville comme manière de vivre est arrivée en Inde à partir de la Mésopotamie." Mais les identifications et les fouilles d'autres sites harappéens qui ont suivi ont montré que ces opinions et que ces affirmations avaient été faites sans preuve suffisante. Aucune considération n'a été montrée pour un certain nombre de fortes réalités. Ni à Harappa ni à Mohanjodaro, il n'y a eu d'indice de 'temple ziggurat, ou de dynastie ou de tombe royale ou d'autre détail que ce soit d'un règne monarchique. Les plans de ces deux cités et les autres caractéristiques différaient de ceux des cités mésopotamiennes. Les relations commerciales, sans aucun doute, existaient entre les deux régions pendant le règne de Sargon d'Akkad (2380 av. J.C.), comme cela est prouvé par l'existence de sceaux de type Mohenjodaro à Ur. Mais la 'situation de contact culturel' doit être distinguée de la 'situation de l'origine culturelle'. A l'évidence, Mortimer Wheeler et autres n'ont pas fait cette distinction et ont tiré des conclusions hâtives. John Reader, savant réputé en anthropologie et en géographie, dans son travail sur les villes qui fait autorité, a montré que l'apparition des cités et de la civilisation en six endroits forts séparés autour du monde - la Mésopotamie, l'Inde, l'Egypte, la Chine, l'Amérique centrale et le Pérou - a été spontanée et qu'elle n'a pas été le résultat contact d'une civilisation avec l'autre. Il a observé : "Les villes les plus anciennes de Mésopotamie et la civilisation de la vallée de l'Indus en Inde datent d'il y a environ 6.000 ans. Des villes sont apparues en Egypte légèrement plus tard. La premier ville chinoise connue (Her-li-t' on, au sud du fleuve jaune dans la province centrale de Honan) date d'il y a environ 4.500 ans, alors que celles de l'Amérique Centrale et de l'Amérique du sud sont plus jeunes de mille ans. A chaque endroit, l'émergence de la ville a marqué le début d'une civilisation distincte; ce fut comme si, une fois qu'un ensemble de pré conditions eussent été établies, des villes et la civilisation avaient inévitablement suivi. " Maintenant que plus de 2.000 sites harappéens ont été identifiés et que pas mal ont été fouillés, nous sommes en meilleure position pour nous prononcer sur l'origine et sur le caractère de la civilisation d'Harappa. Les sites harappéens qui ont jusqu'ici été identifiés peuvent être divisés en deux groupes généraux : l'un est éparpillé dans le bassin de l'Indus et l'autre dans le bassin de la Sarasvati. Ils relevaient ensemble de la civilisation harappéenne. De manière plus appropriée, cette civilisation aurait du être appelée civilisation de l'Indus-Sarasvati parce qu'elle fut véritablement le cadeau des deux grands fleuves : l'Indus et la Sarasvati, tout comme la civilisation mésopotamienne fut le cadeau de deux fleuves, le Tigre et l'Euphrate. A cet égard, un travail pathbreaking a été fait par le Dr Rafique Mughal, ancien Directeur Général d'Archéologie au Pakistan qui a découvert environ 300 sites harappéens dans le bassin de la Sarasvati/hakra dans le désert du Cholistan de l'ancien état de Bahawalpur. Voici ce que Mughal a lui-même noté : Cette étude du Cholistan a apporté
de riches informations sur la séquence culturelle de la
Vallée centrale de l'Indus
Des sites d'époques
différentes, leur concentration ou leur distribution,
ont fourni une base sérieuse à la reconstruction
des divers changements qui se sont produits dans le cours de
la rivière Hakra, souvent identifiée avec la Sarasvati
de la période védique
L'évidence
archéologique actuellement disponible affirme de manière
irrésistible que l'Hakra était une rivière
vivace dans tout son cours à Bahawalpur pendant le quatrième
millénaire av. JC (période Hakra) et le début
du troisième millénaire av. JC (première
période harappéenne)... Aux environs de la fin
du second millénaire, et pas plus tard que le début
du premier millénaire av JC, le cours entier de l'Hakra
semble s'être asséché et un environnement
physique semblable à l'environnement actuel du Cholistan
est apparu. Cela a obligé les gens à abandonner
la majeure partie de la plaine de l'Hakra. Les tendances évolutives peuvent aussi
être discernées sur d'autres sites. A Dholavira,
par exemple, les fouilles ont révélé, à
côté d'articles uniques, tels que des piliers en
pierre polie et une grande inscription de dix lettres en caractères
Indus, sept différents stades de développement,
couvrant les périodes harappéenne pré adulte,
harappéenne adulte et harappéenne post-adulte.
La nature indigène de la civilisation et la continuité
de son développement sont aussi prouvées par les
fouilles de Kot Diji qui montrent que les gens de cet établissement
fortifié ont vécu dans des structures de pierre
et de briques pendant environ 500 ans avant la période
harappéenne. L'évidence de la période de
formation de la civilisation Harappa/Indus-Sarasvati apparaît
aussi à partir des fouillles fairtes à Balakot,
Jalilpur Amri, Kalibangan, Banawali, Rakhigarhi, etc. Il est nécessaire de noter que lorsque John Marshall et Mortimer Wheeler ont fouillé ces établissements, ils n'ont pas pu aller, du fait de l'existence d'eaux souterraines, au-delà du premier ou du second niveaux. Avec le déploiement de la technologie de creusement à l'aide de forets, les archéologues qui sont apparus sur la scène postérieurement ont pu explorer les niveaux inférieurs, jusqu'à la roche de fond. Ils ont découvert que l'évolution de la culture sur les sites obéissait à une chaîne continue. Il y a eu une première phase, suivie par une phase adulte, de la proto-urbaine à l'urbaine. Ce avec quoi John Marshall et Mortimer Wheeler sont entrés en contact était la phase adulte. John Marshall a néanmoins eu des aperçus de preuves qui l'ont conduit à observer : "La religion (harappéenne) est si typiquement indienne qu'il est difficile de la distinguer de l'Hindouisme encore vivant. Une chose qui ressort à la fois à Mohanjodaro et à Harappa est que la civilisation jusqu'alors révélée à ces deux endroits n'est pas une civilisation naissante, mais une civilisation déjà stéréotypée depuis longtemps sur le sol indien, avec derrière elle de nombreux millénaires d'efforts humains. "
Il existe une preuve évidente qui confirme l'opinion que la Sarasvati a un jour existé. Cette preuve peut être divisée en quatre catégories distinctes : littéraire, archéologique, géologique et hydrologique. On doit d'abord les regarder de manière séparée puis les voir en relation les unes avec les autres. (i) Littéraire Le Rigveda mentionne la Sarasvatî, sur un ton révérencieux, environ 50 fois. Il la décrit comme " la meilleure des mères, le meilleur des fleuves, la meilleure des déesses". Le fameux hymne Nadistuti mentionne un ensemble de rivières, y compris Ganga, Yamuna, Sarasvati et Sutudori (Sutlej), et il place la Sarasvati entre la Yamuna et le Sutlej. Son origine est indiquée dans l'hymne qui dit: "La plus pure des rivières, vibrante, la Sarasvati, coule des montagnes vers l'océan, manifestant les immenses richesses du monde " Un autre hymne indique la puissance de la Sarasvati : " Cette rivière a fracassé les pics montagneux de ses grandes et puissantes vagues aussi facilement que l'on déracine les tiges de lotus " Elle est aussi appelée la septième " Mère de l'Indus ". Le Manu Samhita, l'un des livres de lois les
plus anciens des Hindous, fait aussi bien comprendre que la culture
védique a son origine dans la région de la Sarasvati
et qu'elle était centrée autour du fleuve. Il dit
: "la terre créée par les dieux, qui se
trouve entre les rivières divines Sarasvati et Drishadvati,
les sages l'appellent la terre des Brahamanas." Le Rigveda
apporte la preuve corroborante dans le verset qui dit : "O
Agni, je vous ai établi au meilleur endroit de la terre,
dans la demeure d' Ila, en ce jour le plus auspicieux; puissiez-vous
briller parmi les descendants de Manu, sur les rives de la Drishadvati,
de l'Apaya et de la Sarasvati." L'ancienne littérature parle de la
Sarasvati, non seulement lorsqu'elle se trouvait dans la gloire,
mais aussi lorsqu'elle a commence à décliner. Le
Mahabharata, l'Aitareya et le Satapatha Brahamanas se réfèrent
à sa disparition dans le désert. (ii) Archéologique Dès 1872, C.F. Oldham et R.D. Oldham entreprirent une étude détaillée de la région où il était dit que la Sarasvati et ses affluents coulaient autrefois. Le résultat de cette étude est qu' ils localisèrent le cours de la Sarasvati et de ses affluents. Ils parvinrent à la conclusion que la Sarasvati avait un jour été alimentée par deux grandes rivières : le Sutlej et la Yamuna - et qu'elle avait diminué et avait disparu suite à un mouvement vers l'ouest du premier et vers l'est de la seconde. En 1940-41, Aurel Stein explora une partie du cours asséché de la Sarasvati dans l'ancien état de Bahawalpur, où elle est connue sous le nom d'Hakra. Il identifia jusqu'à 90 sites harappéens. En 1969, Herbert Wilhelmy, géologue allemand réputé, étudia les régions qui s'y rapportent et émit l'opinion que, suite à des changements géologiques, la Yamuna avait changé son cours et avait emporté toute l'eau de la Sarasvati. Des explorations suivantes, à la fois en Inde et au Pakistan, dans les bassins de l'Indus et de la Sarasvati, ont conduit, comme indiqué ci-dessus dans la partie qui traite de la nature de la civilisation harappéenne/ Indus-Sarasvati, à l'identification de plus de 2.000 sites. Le nombre de sites identifiés dans le bassin de la Sarasvati est environ sept fois supérieur à celui des sites identifiés dans le bassin de l'Indus, laissant par là supposer que le bassin de la Sarasvati a contribué pour une plus grande part dans la formation de cette civilisation. La surface totale qu'il couvrait était d'environ 2,5 millions km2. Il s'étendait en gros jusqu'à Ropar au nord, à Dainabad sur la Godavari au sud, à Alamgirpur sur l'Hindon près de Delhi à l'est et à Sutkagendor et Mirikalat sur la Mer d'Arabie à l'ouest.
Un groupe de scientifiques, dirigé par V.M.K. Puri et B.C.Verma, a fait une étude détaillée des régions d'où la Sarasvati pouvait avoir eu son origine. Ils ont collecté et analysé un grand nombre d'informations scientifiques : géomorphologiques, glaciologiques, etc Ils ont observé de manière significative que : Tous les signes aboutissent à la seule conclusion que l'actuel Tons était en réalité la Sarasvatî védique dans sa partie supérieure. Cette rivière a existé pendant la période pléistocène supérieure qu'elle était alimentée par les glaciers qui étaient descendus dans le Garhwal Himalaya à des limites bien inférieures au niveau actuel du fait de l'influence de la période glaciaire pléistocène. Pour ce qui est du cours de la Sarasvati, ces scientifiques ajoutaient : A partir de la région d'Adi Badri,
la Sarasvati paléolithique prenait son cours vers le sud-ouest
et atteignait Kurukshetra. De là elle tournait dans une
direction légèrement ouest et rencontrait le Ghaggar
alimenté par la mousson, Ghaggar qui émergeait
des collines près de Shimla. A environ 25 km au sud de
Patiala, le glacier tibétain alimentait le vivace Sutlej,
joignait ce cours de la Sarasvati et en faisait la plus puissante
des rivières avec une énorme quantité d'eau
qui coulait dans un très large lit. Ce fut certainement
le cas de 4.000 av. JC jusque 2.000 av JC. Une équipe de trois scientifiques du Central Arid Zone Research Institute de Jodhpur, unité de l'Indian Council of Agriculture Research, a mené une vaste étude de la région intéressée, en utilisant les images LANDSAT. Dans son rapport, l'équipe dit : Une grande partie du cours abandonné de la Sarasvati a été découvert dans l'actuel terrain extrêmement désert de Jaisalmer Nous suggérons l'idée que la Sarasvati a contribué aux alluvions de la partie extrême occidentale du désert, et que l'eau souterraine de la partie occidentale du désert provient principalement de la précipitation qui coule de manière souterraine dans ce qui fut le cours de la Sarasvati. Il n'est pas ici hors de propos d'indiquer que de nombreuses autres régions du monde ont subi de semblables changements écologiques. Par exemple, la région de Fezzan dans le sud-ouest de la Libye qui était autrefois recouverte de lacs et de rivières est devenue un désert. David Mattingly, archéologue, et Kevin White, géographe, ont montré dans leur travail commun que l'eau existe même actuellement dans l'aquifère souterrain. Fezzan fait vivre actuellement une population d'environ 80,000 habitants, établie dans un certain nombre d'oasis qui dépendent de l'eau qui se trouve au-dessous du sable. De la même source, Tripoli obtient aussi quotidiennement environ un million de mètres cubes d'eau grâce à un réseau de tuyaux souterrains. Pourquoi ne pourrions-nous pas, en Inde, explorer le cours antérieur de la Sarasvati et évaluer la disponibilité de l'eau dans l'aquifère souterrain ? (iv) Hydrologique En utilisant la technique de détection à distance, quatre scientifiques éminents : Yashpal, Baldev Sahai, R.K. Sood et D.P. Aggarwal ont aussi mené une recherche sur le sujet. Dans leur article commun, ils écrivent : Il est dit que la Sarasvati était une rivière plus puissante que l'Indus aux temps védiques et pré-védiques. Stein se réfère au fait que dans au moins trois passages du Rigveda, l'archive la plus ancienne qui survive dans n'importe quelle langue indo-européenne, un cours fluvial a été mentionné qui correspond aux actuelles Sarsuti (Sarasvatî) et Ghaggar. Nadistuti, l'hymne fameux, décrit la Sarasvati comme coulant entre la Yamuna à l'est et la Satodri (Sutlej) à l'ouest. Puisqu'à l'évidence aucune des rivières actuelles ne s'accorde avec cette description, on a souvent appliqué l'appellation Sarasvati 'perdue' à cette puissante rivière historique de jadis Pendant les 4è et 5è millénaires av. J.C, le nord-ouest du Rajasthan était un endroit bien plus vert avec la Sarasvati qui y coulait. Quelques-unes des rivières actuelles se rejoignaient pour faire de la Sarasvati une rivière puissante qui se jetait probablement dans la mer (Rann of Kutch) par le Nara, sans rejoindre l'Indus. Après les explosions nucléaires de Pokharan le 11 mai 1998, le Bhabha Atomic Research Centre a mené une série de tests pour juger de l'impact de l'explosion sur la qualité de l'eau dans la région environnante. Ces tests, inter alia, ont révélé que l'eau de la région était potable et qu'elle était vieille d'environ 8.000 à 14.000 ans. Elle venait des glaciers himalayens et elle était lentement rechargée par les aquifères à partir de quelque part dans le nord, ce malgré des pluies peu abondantes. Ces révélations ont renforcé les idées ci-dessus sur la Sarasvati 'perdue'. Séparément, comme partie d'une étude pluridisciplinaire, la Central Ground Water Commission a creusé un certain nombre de puits sur et le long du lit asséché. Sur 24 puits creusés, 23 ont produit de l'eau potable. Face aux évidences littéraires, archéologiques, géologiques et hydrologiques citées ci-dessus, seul un savant ayant un parti pris compulsif dirait que la Sarasvati est une invention de l'imagination ou l'identifierait avec une petite rivière bloquée, l'Helmand en Afghanistan, où il n'est aucune question d'une rivière coulant de la montagne à la mer.
Si on regarde tout ce que j'ai dit ci-dessus sur les questions de base concernant l'origine et la nature de la civilisation indienne et son association avec la Sarasvati dans sa totalité et que l'on y porte à un regard complet, l'image qui en ressortira est que la période qui va de 6.500 à 3.100 av. J.C. a vu le développementde la civilisation pré-harrapéenne/ Indus-Saraswati, ce qui correspond largement à la période où le Rig Veda a été composé; que pendant la période qui va de 3.100 à 1.900 av. J.C., la civilisation harappéenne /Indus-Sarasvati adulte prévalait et que ce fut l'époque où les hymnes des quatre Vedas ont été composés; et que la période qui va de 1.900 à 1.000 av. J.C. a été la période de la dernière civilisation harappéenne/Indus-Saraswati qui a connu le déclin et la disparition finale de l'eau de surface de la Sarasvati, obligeant les gens à se déplacer vers l'est vers la plaine gangétique approvisionnée en eau, à élaborer de nouvelles stratégies de subsistance et à développer de nouveaux modes de travaux agricoles, et faisant apparaître un nouveau modèle de vie dont nous trouvons le reflet dans le Mahabharata et dans la littérature puranique. Alors que les puzzles de l'archéologie et de l'histoire ancienne de l'Inde ne peuvent pas être résolus avec certitude, particulièrement en ce qui concerne Harappa où l'écriture n'a pas encore été déchiffrée à ce jour, il peut être établi avec un bon degré d'exactitude que la civilisation harappéenne /Indus-Saraswati est née et a grandi sur le sol de l'Inde et que son peuple et le peuple védique ne font qu'un. Cette civilisation a commencé à disparaître lorsque le système des rivières a subi un changement fondamental suite à la sédimentation et aux mouvements néo-tectoniques dont les signatures sont largement répandues dans les formations géologiques des régions subhimalayennes et dans la région des Shivaliks de l'Himachal Pradesh, de l'Uttar Pradesh, de l'Uttaranchal et de l'Haryana. Les eaux du Sutlej se sont déplacées vers le système de l'Indus et la Yamuna a changé de cours vers le nord-est. Alors que la Sarasvati s'est pratiquement asséchée, le bassin de l'Indus a reçu de l'eau additionnelle et a connu de fréquentes inondations. 5 Il existe une autre alternative, proposée
par le Dr M.K. Dhavalikar et le Dr R.S. Bisht, qui dit que la
Sarasvati était une rivière de lacs et qu'elle
s'est asséchée du fait de l'aridité générale
qui est apparue dans le monde entier entre 2000 et 1800 av. J.C. Nécessité primordiale Néanmoins, il reste encore beaucoup de travail à faire pour éclaircir un certain nombre de caractéristiques de l'une des civilisations les plus importantes de l'ancien monde - une civilisation qui est restée pendant des siècles le berceau d'une culture urbaine hautement sophistiquée. Des centaines de sites dans le bassin maintenant noyé de la Sarasvati, d'Adi-Badri en Haryana jusqu'à Dholavira au Gujarat, comme le montre la photographie I, ont besoin d'être fouillés. C'est à ce besoin primordial que le projet spécial avait, inter alia, l'intention de répondre. Croire qu'il y avait un agenda caché est tout à fait injustifié. Comment pourrait-il y avoir un tel agenda lorsque des fouilles devaient être entreprises à la vue de tous et que tout ce qui aurait été trouvé aurait été placé dans le musée du site avec des équipements complémentaires pour la recherche et l'étude de documents par tout le monde ? Vu les considérations exposées
dans cette lettre ainsi que les énormes bénéfices
qui auraient été apportés au secteur du
tourisme, je demanderais que vous puissiez donner les instructions
qui conviennent à toutes les personnes concernées
afin de faire revivre le projet spécial et pour jeter
son filet plus loin encore. Je ne doute pas que ce projet, s'il
est mis en oeuvre, fera apparaître de nouvelles facettes
du passé de l'Inde, de nouvelles initiatives de son présent
et de nouvelles visions de son avenir. Sincèrement vôtre |