En 1948, alors que Sri Yogi Ramsuratkumar séjournait
pour deux mois au Sri Ramanasramam, il passa la plupart de son
temps dans le Vieux Hall en présence de Sri Bhagavan. Il
ne connaissait alors pas le tamil, la langue locale dans laquelle
la plupart des gens conversaient avec Lui, souvent très
longtemps. Il remarqua cependant que, lors de Ses réponses,
Bhagavan n'utilisait souvent qu'un simple mot, presque de manière
rhétorique ('seri' : 'oui', 'd'accord').' Ce mot ne voulait
pas nécessairement dire qu'Il était d'accord avec
Son interlocuteur ou qu'Il approuvait ce qui était exprimé.
C'était plutôt un signe qu'il écoutait. Sri
Yogi dit : "Astucieusement,, j'ai appris de lui cet unique
mot et je l'utilise même aujourd'hui, suivant les pas de
mon Maître !"
Sri Yogi Ramsuratkumar parle Dieu comme 'mon Père'. Son
affirmation souvent répétée et pourtant profonde
est : "Mon Père seul existe, indivisible, total, absolu.Personne
d'autre, rien d'autre. Au-delà de la naissance, au-delà
de la mort. Lui seul existe. Tout n'est que mon Père !"
Il ajoute aussi : "Bhagavan Ramana Maharshi avait l'habitude
de dire : Seul le Soi existe toujours. Il n'y en a pas d'autres."
Ce siddha purusha simple et humble vit, quelle chance, parmi nous,
déversant la joie et la paix. Il affirme : "J'ai trois
Pères, Sri Aurobindo, Bhagavan Ramana Maharshi et Swarni
Ramdas. Ce sont mes Maîtres !".
Ce qui suit a été prononcé par lui lors d'une de ses humeurs extatiques de souvenir de Ramana. Je me sens fier et privilégié de faire paraître ces paroles dans ce numéro, particulièrement quand l'Ashram de Sri Yogi Ramsuratkumar sort de terre en face du Sri Ramanasramam, rappelant les jours dorés de jadis lorsque le voisinage du Saint Arunachala abondait en ashrams de grands rishis.
Il y a toujours autour de Yogi Ramsuratkumar une atmosphère parfumée de tendresse, de beauté, un courant éternel d'amour divin. Il a trouvé la félicité intérieure et le rayonnement de cette béatitude est palpable pour ceux qui se trouvent autour de Lui; c'est comme si on pouvait la toucher. On peut peut-être oublier Ses paroles , mais jamais sa présence et le pouvoir profond et insondable de sa personnalité. Souvent, après avoir parlé à un dévot ou l'avoir soulagé des fardeaux de ce monde, il le remplit du chant vibrant de Sri Rama Jaya Rama Jaya Jaya Rama. Sa douce voix résonne dans l'air. Et l'on sait que là devant soi se trouve un homme qui s'est libéré de toutes les chaînes du monde et qui vit dans cet état divin d'union, d'unité avec toute la création.