ADHYATMA DARSHANAM

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ADHYATMA RAMAYANA
L'Enseignement Spirituel du Râmâyana

Chapitre 2

LA PREPARATION ET LES ELEMENTS DE BASE

D’emblée le Râmâyana nous introduit à la grande dynastie solaire qui a toujours produit des nobles, vertueux et illustres ancêtres qui ont œuvré sans relâche pour le bien, la vertu et la justice[Dharma].  La parole donnée est plus sacrée que l’attachement à la vie- c’est la devise du clan des Raghus:

Raghukula Rît Sadâ Chali Ayi
Prâna Jâyi Par Vachan Na Jâyi

Les conditions essentielles à réunir afin de provoquer la descente de la Grâce seront à présent traitées.  Les huit conditions à satisfaire avant la manifestation de la Grâce sont les suivantes:

 1.    Sûryavamshi : ceux qui appartiennent à la dynastie (Vamsha) solaire (Sûrya) ou ceux qui marchent vers et dans la lumière de l’âme.  Par ailleurs, le soleil représente la lumière du monde, le destructeur de l’obscurité et le bienfaiteur de tout le monde [Svastikâ].  Donc le Sûryavamshi est celui qui brille dans le monde grâce à ses vertus et à sa charité.  Il est aussi celui qui lutte constamment pour repousser les forces du mal et de l’ignorance, qui sont représentées par l’obscurité.  Un autre nom védique du soleil est Savitur, la Source Cosmique.  Le Sûryavamshi est par conséquent celui qui entretient une connexion mystique avec la Source de toute l’existence.  Cette connexion mystique est apparemment effectuée par la pratique de Gâyatri Abhyâsa.  Une prière védique très populaire qui reflète la démarche du Soûryavamshi est la suivante:

Asato mâ sad gamaya, tamaso mâ jyotir gamaya
Mrityor mâ amritam gamaya

De l’irréel mène moi à la vérité, de l’obscurité élève moi à la lumière et de la mort conduit moi à l’immortel.

2. Dasharatha : un roi Sûryavamshi qui est animé par la droiture, la vertu, la bravoure, la justice et la charité, caractéristique des Raghus.  Il vient d’une grande famille qui porte un héritage noble et glorieux[daivi sampada].  Cela indique les bonnes actions[karmas] des ancêtres ou un bon héritage génétique dans le langage biologique.  Puisqu’il a recueilli cet excellent héritage spirituel, Dasharatha personnifie un caractère pieux, noble, juste et harmonieux.  Symboliquement, il représente l’harmonie (ratha ou ritam) qui existe entre les dix sens (dasha) et le mental.  Le bon roi (la personnalité) a trois reines ou shaktis [états d’esprit dynamiques], qui constituent sa force, sa vitalité:

3. Kaushalyâ : la richesse spirituelle, l'abondance, la prospérité (kaushalam), les qualités nobles qui se manifestent par la pensée, qui est considérée comme étant l’élément positif de l’esprit.  Kaushalyâ est la mère de Râma.  Kaushalya représente l’état d’esprit pur (Sattva) de Dasharatha.

4. Sumitrâ : la charité et l’altruisme, la bonté(su) et l’amitié(mitra) qui se manifestent par l’action, qui est l’élément neutre de l’esprit.  L’action, qui est neutre, est soit inspirée par la pensée soit par les sentiments ou la parole(par exemple, une promesse).  C’est pour cela que Sumitrâ est considérée comme l’état d’esprit actif (Rajas) de la personnalité (Dasharatha).  Les deux fils jumeaux de Sumitrâ sont Lakshmana et Shatrughna.

5. Kaikeyi : la joie de vivre, la sensitivité, le besoin de l’optimisme et de la sécurité qui se manifestent par les sentiments et la parole, qui représentent l’élément négatif de la conscience.  C’est un secret pour personne que la personnalité est très dépendante de cet élément de sécurité et démontre une prédilection plus qu’évidente pour elle.  On voit cet élément de sécurité et de dépendance dans le soutien et la protection que Kaikeyi apporte à Dasharatha pendant la guerre.  L’élément de prédilection pour, et de faiblesse face à, elle se traduit par la parole ou la promesse de Dasharatha à Kaikeyi et par son souci constant de toujours la satisfaire.  C’est Kaikeyi qui contribue à la gloire aussi bien qu’à la chute de Dasharatha.  Elle constitue l’état d’esprit négatif(Tamas) de Dasharatha.  Elle est la mère de Bharata.

6. Vashishtha : la vision(rishi) pure et intuitive(vashishtha)  qui guide la conscience dans son itinéraire vers la réalisation de sa nature profonde et éternelle.  C’est la raison pour laquelle, il est le précepteur royal, le Râja Guru.  Ceci indique aussi la nécessité d’un guru dans le chemin qui mène vers la réalisation de la divinité intérieure.  Mais à défaut d’un maître ou d’un adepte authentique, on peut le remplacer par la vision pure et l’intuition qui existent déjà au fond de chaque individu .

7. Sumantra : la bonne(ou) conscience(mana), le bon état d'esprit qui protège (tra) les intérêts de la cité, la bonne orientation, l’honnêteté.  Celui qui obéit aux exigences de la personnalité harmonieuse et les traduit en actes concrets.  Nul doute que Sumantra soit le Premier Ministre du royaume dirigé par Dasharatha.

8. Ayodhyâ : la cité où il n’y a pas de guerre ni de conflit, la cité de la paix et de l’harmonie (Jérusalem en hébreu ou Prashânti Nilayam en sanscrit).  Le bonheur suprême.  Ayodhyâ signifie également l’état de conscience qui est imprenable ou inviolable (Vaikuntha et Aparâjita) manifesté sur la Terre.  Avant la descente de Râma, Ayodhyâ qui représente le supraconscient de Dasharatha était harmonieux, puissant mais incomplet et quelque peu terne.  Selon le récit du Râmâyana, Dasharatha et Kaushalyâ ont une fille quelque temps après leurs noces.  Cette fille s'appelle Shântî, la paix.  Mais fidèle à sa promesse, Dasharatha remet son premier enfant, Shântî, à Romaharshana, le beau-frère de Kaushalyâ qui n'avait pas d'enfant après plusieurs années de mariage. Romaharshana qui signifie litéralement 'les cheveux dréssés' ou le "frisson extatique" représente un aspect externe de Dasharatha, son aspect vital.  Le fait qu'il donne Shânti à Romaharshana signifie qu'au niveau vital de sa personnalité, Dasharatha la paix est présente.  Mais elle s'arrête à ce niveau-là car au plus profond de son être il est malheureux et frustré.  Quand Shânti grandira, elle épousera Rishyashringi, la vision spirituelle qui provoque une mutation dans la conscience.  Shânti est donc la sœur aînée de Râmachandra et des ses trois autres frères.  Ceci nous donne une indication de l'importance de Shânti dans la préparation de l'avènement de Râma.

9. Râmâvatâra : [Navami- le neuvième facteur] la manifestation de la conscience divine ou de l’âme (Atmarâma) en compagnie de ses quatre aspects inséparables(Chaturvyouha): la vigilance (Lakshmana), l’abnégation(Bharata), la moralité (Shatrughna) et la foi exclusive (Hanumân).  Cette manifestation de la Grâce ne peut se faire sans les huit conditions précédentes.  Il n’y a que celui qui a réussi à accomplir ces huit conditions qui est apte à célébrer le Râma-Navami, la descente de la Grâce dans son supraconscient.

Mais avant d’aller plus loin avec la manifestation de la Grâce, qui est un rayon omnipotentnt et omniscient de la Divinité, faisons un petit survol de l’approche philosophique du Râmâyana.  Parmi les légendes associées à la nécessité de la manifestation de la grâce divine sur la Terre (Karmabhoûmî) et dans une personnalité humaine(Jîva), figure celle de Jaya et Vijaya.  Cette légende pouranique définit la création comme un jeu cosmique[Lîlâmritam] dans lequel Dieu[Vishnou] s’engage partiellement afin de passer créativement son temps.

Au début, il n’y a que Dieu ou L’Unique Être Suprême qui décide de se multiplier et de se diversifier par la création de l’univers(Eko’ham bahousyâmi: Je suis Unique, Je veux me multiplier).  De ce sacrifice(Yagnya) de Son Être, le plan du Devenir se manifeste à partir duquel l’univers dans toute sa diversité a émergé et a commencé à évoluer.  Mais au plan Prédevenir ou avant la manifestation, règnent l’ordre et l’harmonie parfaites (Ritam) entre les éléments qui vont participer au jeu de la création.  Le plan du Prédevenir est décrit comme Vaikountha [Bonheur Parfait] et L’Etre Suprême est représenté par Vishnou [Âme Suprême Omniprésente].  Dans ce monde ou royaume parfait, il y a deux portiers qui surveillent l’entrée principale.  Ils s’appellent Jaya et Vijaya; leurs noms signifient la gloire et la victoire de Dieu ou de L’Être Suprême.  Et ils sont en vérité deux aspects de L’Être Suprême.  L’Être choisit Jaya et Vijaya pour participer à l'un de Ses pièces cosmiques dans le but de démontrer la gloire et la victoire de L’Être Éternel sur le Devenir Éphémère.  Dans ce même contexte, les Védas nous illuminent sur la nature de l’Être et du Devenir dans un style inégalable:

 Purnam adâ purnam idam purnaât purnam udachyaté
Purnasya purnam âdâya purnam eva vasishyaté

L’Être est infini et le Devenir de l'Être est infini; de l’Être infini est né le Devenir infini.
Malgré que le Devenir soit extrait de l’Être, l’Être demeure cependant infini et parfait.

L’histoire continue avec l’arrivée des Sanat Koumâras, les quatre fils jumeaux éternels de Brahmâ, qui sont représentés par quatre enfants[koumâra].  Bien qu’ils soient les fils de Brahmâ (Mânasa poutra), la Substance Créatrice à partir de laquelle l’univers est construit, ils restent cependant éternellement dévoués à Vishnou, qu’ils reconnaissent comme L’Être Suprême, la Source de toute l’existence (Nârâyana).

Les quatre Koumâras symbolisent les quatre unités de base de la création:  1. L’Atome, la base de la matière,  2. Le Photon, la base de la lumière,  3. La Cellule, la base de l’être vivant, et, 4. La Conscience, la base de l’expérience.  Il n’y a que celui qui a pu réaliser et transcender ces quatre unités de base de la création qui a le droit d’entrer et de demeurer dans le royaume de l’Être.  Les quatre Koumâras représentent aussi les quatre états éternels[Pâda] de Dieu: Etre, Devenir, Etre et Devenir, Au-delà de l’Etre et du Devenir.  Le Maître Satya Sai Baba identifie les quatre réalisations de base qui doivent être le fondement de la spiritualité comme suit:

Il n’y a qu’une seule religion, celle de l’Amour
Il n’y a qu’une seule famille, celle de l’Humanité
Il n’y a qu’un seul langage, celui du Cœur
Il n’y a qu’un seul Dieu, Il est Omniprésent

Or, il se trouve que malheureusement Jaya et Vijaya n’ont pas eu cette réalisation et ils font obstacle à l’entrée des Koumâras, la jeunesse éternelle, l'innocence, au royaume divin.  Leur ignorance (Agnyâna ou Avidyâ) les contraint à descendre dans le monde imparfait du devenir afin de terminer leur leçon.  L’Être cependant fait la promesse à Ses deux serviteurs loyaux qu’Il viendra à leur rescousse et à la fin du jeu ils vont réintégrer le royaume divin.  Pour accomplir Sa parole, l'Être s’incarne comme Râma, la grâce, tandis que Jaya et Vijaya sont nés comme des Nishâcharas, les forces de l’obscurité.  Ils deviennent des rudes adversaires de la grâce.  C’est la guerre entre l’Etre pur(Râma) et L’Ego obsessionnel et matériel (Râvana, Kumbhakarna).  Dans la Bible, cette situation est illustrée par la chute de L’Archange Lucifer(force de lumière), qui devient Satan, l’adversaire de Dieu et une force de l’obscurité et du mal (Nishâchara, Râkshasa).  La descente de la Grâce est représentée par la naissance du Christ, le fils ou l’incarnation de Dieu.  Le Christ est aussi appelé Emmanuel, qui signifie ‘Dieu est parmi nous’.  Il est associé avec une conscience humaine, Jésus, le fils de l’homme.

Selon le Râmâyana, la manifestation de la grâce divine a pu se réaliser à travers le sacrifice officié par un adepte, Rishya-Shringi.  C’est le processus de la concentration profonde grâce auquel le feu mystique[Agni] est allumé, et dans lequel les organes de sens et les états d’esprit sont sacrifiés(rendus sacré) afin de permettre au Sacré de se manifester.  Le sacrifice correspond aussi à l’initiation par un adepte, qui effectue un transfert d’énergie spirituelle, le Shaktipât, sur l’initié ou le disciple (Dasharatha).  Si on suit bien les événements, on aperçoit au départ la gloire du soleil [Sûrya].  Ensuite, il y a la glorification du feu [Agni].  Finalement, avec la naissance de Râma, c’est la gloire de la lune (Chandra) car le nom complet de Râma est Râmachandra.  Le soleil indique l’état d’éveil spirituel, le feu symbolise la flamme ardente du désir de la réalisation qui brûle dans le cœur d’un aspirant[Mumukshutva] tandis que la lune représente la descente de la Grâce (Râma) dans l’esprit (Chandra).

 Dans les Purânas, un des aspects(langues) du feu (Agni) est représenté par la déesse Kâlî.  Kâlî est la soif spirituelle dévorante qui, avec l’arme éclairée du discernement (l’épée qui a un oeil), détruit tout ce qui fait obstacle à sa fusion avec l’âme (Shivam).  Un nom commun de la lune est Soma.  Soma correspond au mental supérieur (Soma Chakra) qui se situe au sommet du front au dessus du Troisième oeil de Shiva [Agnyâ Chakra ou Trikuti]. Soma correspond aussi à l’élixir de l’immortalité qui découle du Soma Chakra et qui descend sur le palais de la bouche.

Le sacrifice officié par Shringi s’appelle le ‘Putra Kâmeshti Yagnya’.  Littéralement, cela signifie le sacrifice(Yagnya-la pratique) par lequel le désir intense (Kâmeshti) d’avoir un fils(poutra) peut se réaliser.  Mais ésotériquement parlant, Poutra signifie la libération (Tra) de l’enfer du monde de la souffrance et de l’illusion (Pu).  Donc, Poutra Kâmeshti Yagnya symbolise le moyen mystique de réaliser le désir intense de se libérer de l’illusion et de la souffrance ( du Samsâra).  Nul doute que le sacrifice soit associé au feu sacré.  Un autre nom d’Agni est Vahni, une force qui transporte et élève quelque chose d’un niveau inférieur à un niveau supérieur.  Au début, le Sacré [la graine de la Grâce ou de l’Être] se manifeste comme un potentiel (les graines ou payasam) qu’il faudra actualiser au sein des trois états d’esprit (reines) de Dasharatha, qui ont été purifiés et harmonisés par le désir d’accueillir le Sacré en eux.

Le yajna est un des saints sacrements recommandés dans les Védas.  Le mot comporte deux syllabes: Ya ou satya(la vérité) et jna ou prajna(la connaissance spirituelle).  Yajna signifie la connaissance spirituelle qui conduit à la réalisation de la Vérité.  Pendant le yajna, le feu est allumé, les morceaux de bois, le beurre clarifié et les graines sont offerts dans le feu sacré.  Il y a avant tout la purification des sens, qui sont ensuite offerts à Dieu en chantant le Svâhâ (offrande pure) en reconnaissant que rien n’appartient à l’homme.  Tout est à Dieu et rien n’est à moi- Idam na mama.  Le feu sacré est le désir ardent de réaliser Dieu ou la flamme de la méditation dans laquelle il faut volontairement sacrifier les organes du corps physique(bois), l’esprit fluidique ou le corps subtil(le beurre clarifié) et le corps causatif ou le potentiel psychique(les graines qui potentiellement contiennent des arbres au fond d’elles).  Il n’y a que par ce sacrifice mystique et par le service désintéressé que quelqu’un peut attirer un rayon de l’Être Suprême (Râma) dans sa personnalité bénie et disciplinée (Dasharatha).  Le rayon va ensuite entreprendre la mission de libération et de victoire.

Avant la descente de la Grâce, la vie de Dasharatha était intérieurement vide, terne et stérile.  Il avait toutes les richesses du monde mais il se sentait cependant malheureux et inaccompli.  Cela est une indication que la conscience ou la personnalité de l’homme ne peut jamais trouver le bonheur complet dans les choses éphémères.  Cela démontre aussi l’imperfection au niveau du supraconscient de Dasharatha.  Il ne faut pas oublier de souligner qu’avant la descente de la Grâce, la foi (Hanoumân) est transportée d’Ayodhyâ [du supraconscient] pour être  implantée dans un espace pur (Anjanâ) du subconscient (Kishkinda).  Selon la légende, le payasam est initialement divisé en trois parties et chacune des reines reçoit sa part.  Malheureusement, celle de Soumitrâ est enlevée par un aigle[la Volonté Divine] qui la dépose chez Anjanâ.  Les deux autres reines offrent joyeusement à Soumitrâ une partie de leur part respective et c’est pourquoi elle donnera naissance à deux jumeaux.  Comme déjà expliqué, cela démontre également que l’action[Soumitrâ] reçoit ses directives de la pensée et des sentiments.

La foi, qui est représentée par Hanoumân, est comme une force du vent ou une impulsion(Vâyou, Marouta, Prâna) qui nous pousse à agir et aussi à prendre notre envol.  C’est pour cela qu’il est aussi appelé Vâyounandana ou Mârouti, fils du vent.  Puisqu’il est aussi une impulsion vitale (Prâna) et qu’il y a cinq forces vitales qui animent un individu, il est également décrit comme Panchamukhi Hanumân.  Etant donné que c’est le Prâna qui est le médium par lequel la conscience de l’âme circule, Hanoumân devient inévitablement le véhicule de Râma.  Selon la mythologie hindoue, Prâna est généralement représenté par le Dieu Shiva, qui a aussi cinq facettes (Panchânana).  Et c’est pour cette raison que Hanoumân est aussi appelé Shankarasuvana, l'émanation ou l’incarnation de Shiva.  Les impulsions vitales, comme on le sait, opèrent plus particulièrement sur le plan du subconscient.  Initialement, Hanumân est très immature et fait toutes sortes de bêtises car il ne reconnaît pas encore sa véritable grandeur.  Mais quand il rencontre Râma, bien des années plus tard, il se transforme en une très grande puissance et un allié indispensable dans la divine mission.

La manifestation de la grâce divine se fait à midi, c’est à dire quand la lumière de la conscience est à son apogée; et à l’instant où l’esprit ordinaire, le mental (la Lune) est entré sous l’influence de la lumière qui assure la victoire ou de la lumière de la supraconscience (Abhijit).  Dès le début de la manifestation, la vigilance spirituelle (Lakshmana) reste toujours associée avec l’étincelle de la conscience divine (Atmârâma/Bâla-Râma) tandis que la moralité (Shatroughna) ne se détache jamais de l’esprit de sacrifice (Bharata).  Peut-il y avoir de vigilance sans la conscience éclairée (Awareness) ou de moralité sans le sacrifice?  Comme déjà indiqué, les deux jumeaux, Lakshmana et Shatroughna, ne sont en fait qu’une partie de Râma et de Bharata respectivement.  Ils n’opèrent jamais seuls.

Sous un angle différent, Râma et ses trois frères symbolisent les quatre buts de la vie, Purushârthas.  Râma est le Dharma (la vertu), Lakshmana est le Artha (l’accumulation de la richesse), Bharata est le Kâma (le plaisir moral) tandis que Shatrughna est le Moksha (la recherche de la libération spirituelle).  En combinant les quatre frères en deux paires inséparables, le Râmayana donne une toute autre dimension aux Purushârthas.  En combinant Râma et Lakshmana on arrive à Dharmârtha: l’accumulation de la richesse de la vertu ou de la richesse spirituelle.  De la combinaison de Bharata et Shatroughna est né le Pouroushâtha Mokshakâma: le désir intense de la libération spirituelle.

L’étincelle de la conscience ou de la grâce divine(Râma ou Soubrahmanya) qui s’est manifestée en compagnie de ses trois aspects principaux grandissent dans une atmosphère de paix, d’harmonie, de bonheur et de spiritualité(Ayodhyâ ou Satyaloka, au Sahasrâra, le supraconscient) sous l’instruction de l’intuition ou de la pure conscience intuitive (Vashishtha).  Sur le plan mystique, le Sahasrâra se situe à un niveau qui correspond au sommet de la tête.  C’est pendant une communication entre l’intuition et l’étincelle de la conscience divine(jeune Râma) qui s'agite pour connaître la suprême vérité sur la nature de la conscience absolue qu’est né le très célèbre chef d’œuvre spirituel, “Le Yogâ Vashishtha”.*(Voir Appendice I).  Le Yoga Vashishtha est l'enseignement suprême d'un Brahmarishi, adepte suprême.

Il faut se rappeler que la Shakti de la Grâce (Sîtâ ou Devasenâ) qui s’est manifestée presque en même temps que Râma a initialement pris la forme d’une fleur de lotus dans le royaume de Lankâ. Réalisant qu’elle constitue un véritable danger pour sa vie, Râvana la bannit loin de son royaume au fond de la terre.

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